Sur la route cahoteuse qui borde le rivage Est du Long Lac quelques voyageurs cheminent pour se rendre jusqu’à l’antique forteresse de Minas Celahairn, que l’on nomme également dans la région, Fort-Palud.
Un de ces hommes est déjà connu de nos lecteurs et se nomme le cruaith Magni de Calenthir. Pupille de la famille depuis que son seigneur de père, vassal des Calanthir, perdit la vie à la bataille des cinq armées il y a 5 ans. Son seigneur, le jeune l’Hir Bran de Calanthir souhaite qu’il se mette aux ordres du commandant de la forteresse pour parfaire son éducation militaire. Le cruaith Magni devant prendre à l’automne la parole devant le Conseil du Nord pour déclarer le retour de la menace orque, sa famille entendait présenter un homme d’armes aboutit et engagé et n’ayant pas seulement la réputation d’arpenteur des marais. Le cruaith Magni amène également un présent pour un mariage entre deux familles qui se tiendra dans la forteresse.
Son compagnon de route, le Veneur, cache son identité sous sa barbe broussailleuse, son teint halé par les années d’une vie rude et sans abri, et les oripeaux d’un homme d’armes sans patrie. Pourtant le Veneur n’est autre que le cruaith Beregar d’Ivorwen, de la famille Ivorwen qui va bientôt marier un de ses fils à la fille du commandant, le hir Agmund de Taur-im-Dunairth. Le Veneur au passé trouble a tué son propre père qui trahissait l’honneur familiale en procédant à de la contrebande avec l’infâme Nazog. Entre honneur et devoir … le Veneur a tranché et le paie aujourd’hui très cher…
Un des compagnons de route n’est autre que le futur marié, le cruaith Faraldh d'Ivorwen. Héritier d'une maison seigneuriale Bardide, Ivorwen, et destiné a prendre mariage avec Dame Estrild de Taur-im-Dunairth, fille du commandant de la forteresse, un Taur-im-Dunairth. Faraldh obéissant a l’autorité paternelle sait ce que son devoir oblige. Neveu du cruaith Beregar il ne voit en cet homme qui se fait appelé le Veneur qu’un guerrier pugnace qui lui dit vaguement quelque chose sans parvenir à mettre un nom sur cette allure.
Le dernier des compagnons de route se nomme Gaël, Gaël de Taur-im-Dunairth. Fils légitime d'un puissant chef des hommes sauvages, le Glawlchmai, vivant à l'Est du royaume Bardide. Suite a un accord avec le Glawlchmai et le commandant hir Agmund de Taur-im-Dunairth, de la forteresse, pour mettre fin à des guerres séculaires, un échange d'otage a été scellé. Gaël est donc devenu le fils adoptif du commandant ... un sans statut précis ... et son cœur et son âme sont partagés entre la liberté de ses terres sauvages de son enfance et cette nouvelle civilisation. Il devrait être adoubé cruaith lors des prochaines célébrations d’automne et la tenue du Conseil du Nord. Est il prêt a choisir cette voie du peuple Bardide et renoncer a ses terres sauvages ? Que ressent-il pour Dame Estrild sa sœur adoptive qu’il doit conduire au mariage ? Gaël est allé lui-même chercher le futur marié, le cruaith Faraldh d'Ivorwen, à Dale avec quelques hommes d’armes …
Au crépuscule et à l’approche de la forteresse, pour quelques heures encore, c’est une petite troupe de soldats de la forteresse qui vient à leur encontre. Odd, le maitre des chasses alerté par les dires sur la présence d’un loup charbonné dans la région est plus inquiet des rumeurs qui circulent sur cette bête. Elle épouvanterait les troupeaux, ferait taire les oiseaux et donnerait naissance a des moutons mort-nés.
La forteresse de Minas Celahairn se dessine alors plus précisément sur la rive du Long Lac malgré le soir avancé. Bâtit il y a plus d’un millénaire et plusieurs fois détruite elle marque encore de son autorité la frontière du royaume Bardide et des terres sauvages de l’Est. Mise a sac par Smaug le Doré il y a plus de 300 hivers elle est en reconstruction depuis quelques années. Sa tour majestueuse est en parfait état et à part quelques baraquements pour les hommes, les montures et les cuisines le reste n’est encore que ruines. Le rempart bien que refondé profondément laisse encore quelques trainées d’éboulis et sert plus a repousser les bêtes de la nuit que d’éventuels envahisseurs.
Seul devant la porte, un homme d’arme barre la route. Le cruaith de la Porte. Lifstan. Un bardide des Cantons libres d’Amon Braig à la bonne humeur légendaire que Gaël connaît bien. Il sonne le cor après quelques échanges et présentations et la troupe de voyageur pénètre enfin dans la forteresse …
Les écuyers et serviteurs s’empressent de s’occuper des montures et de montrer aux différents convives leurs chambrées. Puis on vient les chercher pour un petit banquet en l’honneur de leur arrivée.
C’est dans la grande salle des chasses où trône une imposante cheminée dédiée à la rôtisserie de veaux en pièce que les convives prennent le temps de boire et discuter avant l’arrivée du commandant. Différentes discussions se font spontanément sur la future récolte, des attaques de convois par des brigands, la menace du loup charbonnée en plein été et sans la présence d’une quelconque meute, et les affaires fructueuses concernant les marais de sels alentours et les échanges de fourrures et denrées avec les plus dociles des hommes sauvages de l’Est. Les « domptés » comme ils aiment grassement a les appeler.
Le commandant Agmund de Taur-im-Dunairth arrive enfin. De haute stature et d’un âge avancé dans ses veines coule surement le sang des Edain. Il invite les convives a se présenter et s’asseoir. Gaël les rejoins bientôt avec la belle Dame Estrild a ses cotés. Peau laiteuse et chevelure noire et lisse, mais l’air triste elle reste silencieuse et le visage fermé. Gaël sait qu’elle eut un protégé il y a peu. Il sait aussi qu’elle semble dévorée par un mal lancinant … il a vu dans sa chambre ses tourments tissés sur une tapisserie bien étrange… un loup combattant un jeune homme dans une expression fauve et primitive.
Une autre personne attire l’attention de tous. Il s’agit de Ragnir d’Ivorwen, le commandant de la garde de la forteresse. Père de Faraldh le futur marié et frère de Beregar, le Veneur. C’est Ragnir qui a pris les rennes de la famille depuis le parricide commis par Beregar le proscrit.
Agacé par le mutisme de sa fille, Agmund de Taur-im-Dunairth peu habitué aux états d’âme demande à ce que Dame Estrild fasse profiter a tous et particulièrement a son futur mari, des grâces de sa voix. Lasse elle s’exécute après avoir demandé un frêle luth à sa dame de compagnie.
L’assemblée en silence retient son souffle quand sa voix d’abord mourante dans sa gorge se déploie …
« Si je veux donc aimer,
Je dois renoncer à la flamme qui me brule
Mais jamais mon cœur ne fut envers moi
Si fermé, clos.
Je soupire de ce ruban éclatant
Sur mon âme qui se moire. »
Accueil on ne peut plus glacial comme on le pourrait s’en douter, Dame Estrild en pleure quitte la pièce et le jeune Gaël, prié par le seigneur de la forteresse, la suivant avec célérité.
Pour détendre l’atmosphère certains convives dont le cruaith Magni de Calenthir et le cruaith de la Porte se livrent a quelques chants et énigmes notamment avec la bonne compagnie de Thorold le marchand de fourrures. Petit à petit l’ambiance se détend un peu et quelques dances et bourrées sont accueillies avec claquements de mains et pépiements de jeunes filles. Chacun prenant le temps de discuter plus ou moins longuement avec le commandant de la forteresse sur sa présence ici et son avenir. Bien des plans, manœuvres et promesses furent loués cette nuit là mais seule l’imposante et froide forteresse sera encore là dans mille ans pour témoigner du concret de ces engagements.
Au cours de la soirée, Lifstan de la Porte raconta également entre quelques chansons peu chastes l’histoire du Lai du Long Lac que l’on connaît bien dans la région de la forteresse. Il y a cela bien des hivers, un jeune paludier du Long Lac tombe amoureux d’une belle de noble rang. Son père refusant le mariage et pour punir le paludier de son outrage lui jeta alors un sortilège : il ne pourra épouser nulle autre que l’affreuse fille du géant des salins. La fille du géant n’était pourtant point si laide et le paludier si tôt la désira en mariage. Le géant accepta alors que le paludier épouse sa fille mais uniquement s’il chassait le Chien Noir qui terrorise la région. Le jeune paludier ne put tuer le Chien mais finit par le piéger a jamais dans les marais.
Un des vers marqua particulièrement les esprits car il révélait quelques expressions connues jusqu'à Dale « lorsque les larmes coulent sans sel » ou encore « lorsque une fille est belle comme des « fleurs de chardon, de genêt et de reine-des-prés » sans qu’aucun ne sut jusqu'à ce jour d’où elles venaient :
« La grand-salle est triste ce soir / Sans feu ni famille / Mes larmes coulent sans sel / Mais Elle apparaît et son odeur m’enivre / Des fleurs de chardon, de genêt et de reine-des-prés ».
La nuit fut courte mais reposante et sans incident si ce n’est quelques agitations de la soldatesque lorsqu’on apprit que la jument favorite du commandant avait finalement poulinée. En vain le jeune poulain était mort né. On cru entendre un loup hurler dans le poix de la nuit.
Seul le Veneur entrevoyait l’aube naissante avec inquiétude… son frère Ragnir l’avait il reconnu ? Pourquoi ce soupçon à l’encontre de Ragnir qui serait lui aussi affilié au terrible Nazog ? Et si lui-même, le Veneur, avait sombré dans la folie … ?
Au matin les compagnons décidèrent de s’en aller battre la campagne pour une partie de chasse au loup, tout le monde assez désireux de quitter l’atmosphère étriquée et peu rassurante de la forteresse. En vain aucune trace d’un loup aux abords de la forteresse…
A leur retour ils virent arriver une escorte d’hommes sauvages menée par un des leur à la carrure guerrière. Peu expansif avec les Bardides, leur chef Ceorl reconnut en Gaël un homme sauvage qu’il saluât plutôt respectueusement. Surtout lorsqu’il apprit que Gaël était le fils légitime du terrible Glawlchmai des hommes sauvages, du domaine Draug Drath. Pour leur part les hommes de Ceorl du Pays Brun étaient en accord commercial avec les marchands du village de la forteresse et était venu au mariage par invitation d’usage du commandant.
La journée passa finalement plus vite que ce que les compagnons de la communauté auraient put penser. Le soir arriva et c’est au village bordant les contreforts de la forteresse que fut célébré le banquet, pour le mariage et également suite à une procession de Yavanna de l’avant récolte automnale. L’ambiance était festive et il y eu quelques concours de lancer de couteau, chants et archeries à l’avenant. Lifstan le cruaith de la Porte se révéla encore une fois d’une excellente compagnie et lorsqu’il fut temps de passer aux noces finalement peu de personnes s’inquiétèrent encore de la tristesse de la mariée. Le mariage eu lieu sans célébration particulière et avec un bref discours des pères de la mariée et du marié.
Seul Gaël, a qui son père adoptif avait demandé de conduire Dame Estrild à l’autel puis au dégrossée, imprimait sur son visage une tension affectée.
Puis ce fut encore les chants et les plats appétissants qui défilèrent sur les tablées … tourtes de gibiers et tourtes d’agneau à la bière brune, pâtés d’anguille et de lamproie à la sauge, pièces de rôtisseries et volailles farcies au baies rouges, courges, fèves, têtes d’ail et millets, fouaces aux lards et galettes de pois … le tout arrosé de bières tièdes et de vins du Rhovanion et vallée de l’Anduin.
Toutefois la fête s’interrompit brusquement !! Thorold le marchand de fourrure arriva en trombe, furieux et ses vêtements tachés par le sang. Il hurla « Les hommes sauvages ont attaqué mes fermes… massacrés des familles … ». Son fils Agg en larmes et le visage déformé par la douleur s’avançait vers Gaël. Thorold sortit alors d’un sac de jute une tête qui roula sur la table « Voila ce que le Glawlchmai a fait de l’otage… votre fils »…
Avec horreur le commandant se leva et resta perdu dans le regard laiteux et sanguinolent de son fils Grimarr.
… Agg le fils de Thorold s’approcha alors de Gaël et voulut le premier s’offrir la tête de l’otage…
… « chien !! ils ont pillé ma maisonnée tué mes enfants !! » …
Le coup fut paré par le cruaith Faraldh d’Ivorwen…
Un autre homme d’arme se jeta sur Gaël qui se défendait avec sa hache sans lui-même porter de coups…
Interdit le Veneur et le Calenthir sur leur garde ne bougeait pas…
… hurlement d’un loup…
Ceorl et ses hommes sauvages sortant leurs haches longues … faces aux épées de la garde…
Ragnir d’Ivorwen sortant son arme et cracha au visage de Ceorl
Qui lui assena « Si tu veux te venger vient chercher ta dot Bardide !! »
… Ragnir d’Ivorwen cria « vous ne changerez jamais, je vous ferais pendre ! »
… le Veneur ne lachant pas une seconde son frère Ragnir… cherchait il juste ce moment ?...
… hurlement d’un loup… hurlement des hommes …
Gaël encaisse avec un étouffement rauque un coup d’épée longue … il vacille…
Le Calenthir et le nouveau marié d’Ivorwen hurlent et tentes en vain de calmer la situation
Si près d’exploser …
… déjà trop tard…
Le Veneur va agir …
Ragnir d’Ivorwen somme à son fils de se taire…
… Qui pour la première fois désobéit … « Il faut retrouver ses hommes !! et les juger ! pas de massacre en ce lieu … !!! »
Alors…
Le commandant de la forteresse semble sortir de sa torpeur a ces paroles …
se rapproche de Gaël
… silence …
… marche …
lentement …
…son « fils » Gaël se met a genou
… silence …
il offre sa tête a son père …
Qui lui prend la hache des mains…
… la soulève …
et l’abbat !
au sol
…
Le commandant de la forteresse, Hir de la famille Taur-im-Dunairth, doyen de l’assemblée et vétéran de la bataille des cinq armées, l’homme qui a donné au Roi et perdu son fils… se redresse et le regard que Gaël cueillit du commandant ne cessera de le hanter plus froidement que le fil de cette hache.
« Gardes, préparez les montures, nous partons a l’aube ».
Ceorl le deuxième plante sa hache au sol. Suivit de beaucoup de Bardides dans l’assemblée …
To be continued ...
Et ce sooiiiiiiiiiir encore plus de tension, de regards meurtriers, de complots fétides, de belles alanguies et de loups terrifiants. Oseront-ils briser leurs serments ? Oseront'ils se mettre a dos les familles ? Oseront-ils noyer leur devoir dans le sang et défier leur honneur dans les armes ? Vous le saurez et bien plus encoreeeee dans le prochain épisodeeeeeee ...
Vivement la suite ! J'aime assez la manière que tu as de varier les ambiances. Pour un peu, on se serait cru dans un passade du Trône de Fer
Terry Pratchett a écrit :L'éducation, c'était un peu comme une maladie sexuellement transmissible. Ça rendait inapte à des tas de besognes, puis ça démangeait d'en faire profiter les autres.
Oui il y a des tensions familiales, un otage et un loup ... c'est vrai
Bon la dernière séance fut costaude en combats et duel épique... les PJs ont morflés mais ils m'ont twisté le scenar d'une force les sales gones CR bientot donc
Magni de Calenthir, Bereghar d’Ivorwern dit « le Veneur » et son neveu Faraldh d’Ivorwen ainsi que le jeune Gaël discutent de la situation alors que les hommes d’armes de la forteresse se préparent avec inquiétudes et volonté de vengeance. Les compagnons de la communauté trouvent un accord et décident de se rendre à l’emplacement des fermes isolées qui ont été pillées pour tenter d’en savoir plus. Ceorl, le chef de la petite troupe des hommes sauvages du pays Brun se propose de les accompagner pour une chevauchée d’une heure environ vers l’Est. Quelques gardes de la forteresse viennent également pour protéger Faraldh d’Ivorwen.
L’excursion se fit dans le silence et chacun mesurait avec gravité la situation et ses futures conséquences sur la région. L’air de cette soirée d’été était lourd et poisseux, les montures énervées.
Les fermes furent repérées par les restes incandescents que l’on pouvait discerner à l’horizon. Rougeoyantes, elles laissaient présager du malheur qui s’était abattu sur ces familles. Un raid orque n’aurait pas été pire … une vingtaine de cadavres tous meurtris à la lance et quelques flèches, tous égorgés au couteau. Seuls quelques survivants avaient été épargnés pour délivrer le funeste message à la forteresse. Une jeune fille encore terrorisée leurs raconta péniblement que des cavaliers du Gwalchmai arrivèrent au crépuscule et mirent feu aux pailles des fermes du village, ils abattirent ensuite avec leurs grands arcs tous ceux qui sortaient des demeures et quand il ne resta que quelques misérables survivants leur chef lança la tête de l’otage du Gwalchmai, le fils légitime du commandant de la forteresse, puis repartirent.
Ils repèrent alors une créature qui semble les observer derrière une ruine, un animal ? oui un grand loup… le loup charbonné dont ils entendent parler depuis leur arrivée à la forteresse. Ils remontent alors a cheval et tentent de l’encercler. Sauvage et féroce la bête rompe le cercle et se jette sur un garde qu’elle met en terre avec une effroyable blessure. Bereghar et Faraldh d’Ivorwern se mette à sa poursuite aux galops mais en vain, et seul le jeune Gaël habitué au déplacement rapide sur les collines trompeuses du territoire sauvage réussit à poursuivre la bête fauve.
Mal lui en pris … le loup charbonné courrait, voltigeait et se carapatait comme un démon insaisissable avec Gaël toujours aux trousses, sa monture au triple galop ruait et se sabrait pour se faufiler entre les buissons et les rochers. Lorsque la proie pressentie que Gaël était désormais seul a le chasser, elle devint alors prédateur et attaqua le jeune cavalier. Le coup fut rude et la bête déchira l’épaule de Gaël qui tomba de cheval à la renverse. La gueule sanglante le loup charbonné eut comme un coup d’arrêt avant de trancher la gorge de sa proie… la bête s’enfuit alors après avoir tranché la gorge du cheval en un éclair …
Les compagnons retrouvèrent Gaël jurant et gueulant de douleur et rage et après quelques soins peu efficaces mais destinée a désinfecter les plaies au plus vite ils retournèrent à la forteresse.
A leur arrivée à la forteresse il ne restait qu’une petite poignée d’heures avant la nuit mais chacun au mépris de la fatigue voulu informer ses proches ou tenter quelques discussions. Bereghar d’Ivorwen se rendit ainsi jusqu'à la chambre de Dame Estrild et fut reçut vertement, avant que la garde vint pour l’en déloger il prit quand même le risque d’une discussion rapide. Il lui déclara son nom et son rang en exprimant qu’il pouvait l’aider et qu’il n’était pas l’homme de peu d’honneur « le parricide » que ce que les histories et rumeurs racontaient. Elle semblait dubitative et plutôt effrayée et voulant changer de sujet il repéra la tapisserie du loup et du jeune homme sur le métier à tisser. Changeant de discussion pour éviter cette position inconfortable sur l’histoire de sa famille il essaye de la faire parler sur cette tapisserie. Elle lui déclare alors juste avant que la garde arrive que le jeune homme fût un page de la forteresse, le jeune Dàg dont elle s’était amourachée. Il a malheureusement disparu il y a quelques mois et depuis elle fait de terribles rêves de combats acharnés entre Dàg et le loup qu’elle tente de reproduire sur cette tapisserie pour exorciser ces tourments.
Au matin, les compagnons de la communauté se rendent chez le commandant Agmund de Taur-im-Dunairth pour leur faire part de leur découverte. Une fois le commandant au fait des détails sur le pillage des fermes isolées, ils en apprennent plus sur les intentions de celui-ci. Une trentaine d’hommes de troupe de la forteresse dirigée par Ragnir d’Ivorwern, le père de Faraldh, vont se rendre en terre sauvage pour prendre contact avec les hommes du Glawlchmai et user de la force si nécessaire. En tout cas éviter ou prévenir un assaut de la forteresse pendant que des troupes provenant de Dale arrivent le lendemain. Les compagnons de la communauté, Gael en tête, se proposent de devancer l’action de la troupe et de tenter une négociation avant que la situation s’envenime. Ils semblent convaincus que les hommes du Glawlchmai ont été manipulés et veulent tenter que cette funeste histoire ne tourne au bain de sang entre les peuples.
Le commandant certes dubitatif sur les moyens d’action se laisse convaincre et accepte leur action. Il ne renie toutefois pas ses ordres donnés à Ragnir d’ Ivorwen et sa troupe. Ce sera aux compagnons d’être plus rapide… Le commandant comprend avec gravité que ce que proposent les compagnons est pratiquement une action suicidaire, un acte très certainement voué à l’échec mais porteur d’un espoir … peut être le seul qu’il reste encore avant la guerre. Ce que Ceorl affirmera peu après aux compagnons, expliquant ainsi son refus de se rendre en terre du Glawlchmai.
Ragnir d’Ivorwen prépare sa troupe au départ lorsqu’il observe son fils, Faraldh, apprêtant armes et monture avec ses compagnons. Une nouvelle invective et discussion difficile se déroule dans la cours de la forteresse. Le père refuse que son fils, héritier de la famille agisse et devant l’impertinent refus du fils va même jusqu'à lui ordonner de ne pas quitter la forteresse. En vain … Faraldh d’Ivorwen le cœur lourd part surement pour aller pousser son dernier soupir en terre du Glawlchmai… et il n’est plus rien…
Le voyage dure une journée au petit galop pour les compagnons de la communauté. Les montures et les hommes sont éreintés mais arrivent sans encombre au soir couchant dans les terres sauvages de l’Est. Une plaine doucement vallonnée et à peine agrémentée de quelques buissons desséchés. Après quelques recherches ils arrivent sur un campement des hommes sauvages, quelques hommes, tous apprêtés pour le combat sont disposés en silence près d’un cercle rocailleux. A peine les compagnons tentent ils de saluer et discuter avec ces hommes que ceux-ci se jettent sur eux après avoir sonné le cor. Le combat fut rapide et sanglant et lorsque Faraldh fut mis à terre de sa monture par un sauvage hurlant c’est le Veneur lui-même qui tourna bride pour aller à la rescousse de son neveu. Après quelques secondes intenses dans la fureur du combat les sauvages sont à terre et aucun des compagnons, armes sanglantes en mains, ne céda le terrain malgré les diverses contusions et blessures.
A peine prennent-ils quelques instants pour se soigner et reprendre leur souffle qu’ils voient apparaitre des feux sur les collines noyés par la brume. Les hommes du Glawlchmai arrivent et en nombre. Comme une procession païenne qui s’avancerait lentement… l’attente leur parait a tous interminable. S’avance alors sur un bourrin a la robe sombre, le Glawlchmai lui-même. D’une taille presque inhumaine et couvert de peau de betes, l’homme maussade au regard noirâtre toise son fils Gael.
« Je reconnais ta bravoure père ! Je viens apporter la paix »
« Quel paix ? tu n’es plus mon fils et tes frères ont pillés mes terres »
« Il y a un malentendu, le commandant veut éviter la guerre »
Que dit tu ? tu parles comme une fillette Bardide… »
Le combat devient inévitable et tous s’écartent pour laisser leur chef châtier son propre fils. Gael est mal en point depuis la poursuite avec le loup charbonné, le combat fut également rude contre les hommes sauvages il y a quelque instants. Il a même enlevé son armure de cuir pour préserver son endurance dans le combat qu’il attend. Il sait que le Glawlchmai le surpasse en expérience et dans l’armement, une lourde hache a deux mains. Par ailleurs son armure de maille sera dure a entailler. Gael se rend à la mort il le sait. Ces compagnons le savent également et c’est leur tête qui suivra celle de Gael bientôt.
Sans un bruit, sans un souffle les deux combattants se tournent autour et lorsque le Glawlchmai s’approche c’est Gael le premier qui appuie le coup. Surpris, le Glawlchmai pousse un râle quand la hache de Gael s’enfonce dans le bassin du sauvage. Et c’est lui encore sans incertitude qui assène un deuxième coup meurtrier au cou du géant. Le terrassant.
Surpris et hébété Gael soufflant a forte gorge prend l’imposante hache du Glawlchmai et lève les bras en signe de victoire… tous retiennent leur souffle sans murmure… puis un, puis deux, puis la foule sauvage s’écrie
« GLOIRE AU GLAWLCHMAI !! »
To be continued
Prochain épisode: suite et fin !
[bon alors, je ne reviens pas sur la manière dont le système gère les talents, le voyage, l'espoir/l'ombre et les échanges dans les discussions avec l'idée de seuil de tolérance: ca me va et ça tourne bien tout en fournissant l'ambiance nécessaire. Pas complexe et fluide au final.
Donc là il y a eu du combat et suffisamment pour que je puisse me faire une idée. Alors déjà j'ai appliqué les réglés by the book pour voir comment ça tourne. Bon ça tourne mais c'est trop artificiel pour le système d'init' et surtout la position des combat qui est centré autour des "héros" et peu importe les PNJs. Clairement a revoir notamment en fonction de celui qui a l'init' a la rigueur. On verra plus tard. Le système des blessures lié au dé du destin et très souvent la rune Gandalf est trop aléatoire a mon gout et on a beau faire un festival de critiques (6) et faire un max de dommages si on a pas la rune Gandalf (ou un 10 généralement) on a pas de blessures. bof bof. Du coup on a des combats qu'il faut dynamiser a grand renfort de description, donc loin des combats à l"aspect" qui se font bien récemment, pour éviter d'avoir une mécanique froide, dirigiste et au final pas si fluide. Donc clair : revoir le système de combat pour plus tard.
Le combat contre le Gwalchmai était pas du tout prévu mais les joueurs ont fait les têtes brulées. Vu l'état de Gael et les stats du Gwalchmai pour moi c’était plié d'avance. Quand le combat a commencé je me suis dit que dans 10 minutes on ferme et au lit, et penser a refaire des pers' pour le prochain scenar. Et ben non, deux bons scores Gandalf sur les jets, blessure et mauvais encaissement de l'armure et pas glop pour le gros PNJ. Comme quoi ce système de blessures est certes meurtrier mais il y a un facteur chance trop important. Bon j'ai staté un peu le combat depuis et Gael avait environ 1 chance sur 100 de gagner ... quelle moulasse !]
Tu prévois de mettre le scénario à disposition une fois terminé ?
Car j'ai grave envie de faire jouer la même chose à mes futurs joueurs là.
Terry Pratchett a écrit :L'éducation, c'était un peu comme une maladie sexuellement transmissible. Ça rendait inapte à des tas de besognes, puis ça démangeait d'en faire profiter les autres.
Je pense qu'il va falloir monter une table a Shanghai
La trame du scenar apparait en gros dans le CR et pour ce qui est de l'intrigue principale elle devrait sauter aux yeux lors du dernier scenar c'est à dire ce SOIR ! et CR dans la foulée donc. Reste les carac des PNJs mais bon ça dépend du système que tu utilises, et même dans le cas où tu utilises l'Anneau Unique ce n'est pas bien dur de faire les PNJs clés. Plus utile a mon avis c'est la refonte/adaptation du système de combat qui me trotte en tête, je ferais une AdJ quand ce sera plus aboutit...
Et donc ce soir grosse interrogation sur la comportement des joueurs et leurs choix: Que va faire Gael qui maintenant a plus d'un milliers d'hommes sauvages a ses ordres (pour combien de temps?) et qui a comme vocation "Protecteur", protégé qui et de qui ? Que va faire le Veneur qui a surement l'influence nécessaire sur Gael pour pousser au combat et venger son honneur perdu ? Encore agir dans l'ombre ou réclamer justice ? Que va faire l'oie blanche, Faraldh d'Ivorwen? qui est en rupture avec son père et son éthique familiale, va t'il enfin choisir entre son honneur et son devoir ? et comment le Calanthir imposera t'il sa marque et la prospérité de sa famille dans le conflit ? etc ...
Je pense qu'il va falloir monter une table a Shanghai
La trame du scenar apparait en gros dans le CR et pour ce qui est de l'intrigue principale elle devrait sauter aux yeux lors du dernier scenar c'est à dire ce SOIR ! et CR dans la foulée donc. Reste les carac des PNJs mais bon ça dépend du système que tu utilises, et même dans le cas où tu utilises l'Anneau Unique ce n'est pas bien dur de faire les PNJs clés. Plus utile a mon avis c'est la refonte/adaptation du système de combat qui me trotte en tête, je ferais une AdJ quand ce sera plus aboutit...
Et donc ce soir grosse interrogation sur la comportement des joueurs et leurs choix: Que va faire Gael qui maintenant a plus d'un milliers d'hommes sauvages a ses ordres (pour combien de temps?) et qui a comme vocation "Protecteur", protégé qui et de qui ? Que va faire le Veneur qui a surement l'influence nécessaire sur Gael pour pousser au combat et venger son honneur perdu ? Encore agir dans l'ombre ou réclamer justice ? Que va faire l'oie blanche, Faraldh d'Ivorwen? qui est en rupture avec son père et son éthique familiale, va t'il enfin choisir entre son honneur et son devoir ? et comment le Calanthir imposera t'il sa marque et la prospérité de sa famille dans le conflit ? etc ...
On signe où pour que tu maitrises la même chose à la rentrée à Shanghai ?
Terry Pratchett a écrit :L'éducation, c'était un peu comme une maladie sexuellement transmissible. Ça rendait inapte à des tas de besognes, puis ça démangeait d'en faire profiter les autres.
On peut surement faire un deal mais moi pas MJ tout le temps, bon dans mon cerveau cramé j'ai déjà quelques envies de MJ : Bloodlust, Smallville Walking Dead, Cthulhu An Mil, du post-apo, Fiasco "fail in vietnam" ...
Personnellement j'ai Qin : Shaolin & Wudang, The One Ring, Marvel RPG (le nouveau de la hype d'ici), et le Trône de Fer comme JDR avec moi
Terry Pratchett a écrit :L'éducation, c'était un peu comme une maladie sexuellement transmissible. Ça rendait inapte à des tas de besognes, puis ça démangeait d'en faire profiter les autres.
Gilthanas a écrit :Personnellement j'ai Qin : Shaolin & Wudang, The One Ring, Marvel RPG (le nouveau de la hype d'ici), et le Trône de Fer comme JDR avec moi
Bon on devrait tenir la première année ... faut juste trouver des joueurs (j'en connais 1 ou 2 sur SH dispo). Bon pour Qin faudra jouer avec des autochtones