Ravortel a écrit : ↑mar. mars 25, 2025 7:45 am
Erwan G a écrit : ↑lun. mars 24, 2025 10:37 pm
Ravortel a écrit : ↑lun. mars 24, 2025 9:43 pm
Attention toutefois : quand on achète un marteau, on trouve des clous.
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Désolé de ma réaction, @Ravortel. La négation des difficultés et des atypicités est quelque chose que je rencontre de plus en plus souvent professionnellement parlant et avec, souvent, ce discours de méfiance ou de rejet, que ce soit de l'autre parent dans un cadre de séparation, au mépris du bien être de l'enfant, des services sociaux ou des magistrats qui sont très peu sensibilisés sur la question. Ne parlons pas des experts judiciaires qui semblent tous sortir de la cuisse de Freud ou de Lacan.
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Mon propos était qu'en allant directement au spécialiste de ce qu'on craint, on fait de la médecine Doctissimo : ton neuropsy trouvera forcément quelque chose, non pas pour son fond de commerce, mais parce que c'est un spécialiste et que nous sommes tous "un peu quelque chose" en attente de classification. Comme déjà écrit plus haut, la normalité n'existe pas.
Il ne s'agit pas de négation du tout, mais précisément de suivre les étapes une à une, pour passer par les bons filtres. "avoir une différence qui demande une prise en charge", selon le gourou par qui tu passes, ça peut passer par n'importe quelle pathologie.
Garder les yeux ouverts, ne pas se fier aveuglément à un unique spécialiste, fut-il le plus honnête au monde, me paraît être la meilleure voie.
Je reviens là dessus, parce que même si c'est ancien, c'est un point qui mérite un développement.
S'il s'agissait d'une maladie, je dirais oui, commence par ton médecin généraliste. C'est le trieur, celui qui traite ce qui relève de sa spécialité et qui renvoie vers un spécialiste en cas de doute ou de dépassement de sa compétence.
Or, là, nous sommes dans une situation particulière : ce n'est ni une pathologie, ni une maladie. C'est une différence, un mode de fonctionnement qui sort de la norme. Et les médecins ne sont pas particulièrement formés là dessus. Ni les médecins, ni les psychiatres (je parle du TSA, pas du TDA/H qui, lui, peut recevoir un traitement médical).
A défaut de formation, tu n'as que la croyance et cela ne peut pas t'aider des masses, ce d'autant plus que nous avons un certain retard dans le domaine. Il y a encore des psychiatres qui rattachent l'autisme à un dysfonctionnement maternel dans la plus pure tradition freudienne.
Les seules personnes qui ont des outils pour déterminer s'il y a trouble du spectre autistique ou non, ce sont les neuropsychologues qui appliquent des tests standardisés, répondant aux critères du MSD. Le reste le fait au doigt mouillé, sans aucune motivation.
J'ai un ami psychiatre et jamais ô grand jamais il ne m'a parlé d'un possible trouble TSA de ma fille. Il la connait, la voit se comporter et rien ne lui permettait de le déterminer, ni dans le comportement de ma fille, ni dans ma description de cette dernière. C'est néanmoins lui qui a validé le test neuropsychologique et, subséquemment, la qualification du TSA en s'appuyant sur les éléments de ce dernier.
On peut avoir des aspects autistiques (il y a un doute sur le fils de ma compagne, par exemple, qui tend à avoir des cadres très rigides, des expressions très tranchées, une ambivalence sur le lien...) mais comme cela ne l'handicape pas, il n'y a pas besoin de faire le test. De toutes façons, il a opté pour une branche riche en personnes atteintes de TSA (il veut devenir ingénieur ou normalien). Il n'aura donc pas trop de problèmes professionnellement (dans sa vie intime, par contre...).
Mais si l'on se sent mal et que l'on suspecte, il n'y a guère que le test pour déterminer s'il y a simplement une tendance ou un TSA et son importance. L'idée est ensuite de trouver les outils pour gérer cette différence, comme on le fait avec mon ainée. Le TSA est léger mais handicapant sur certains points, notamment par rapport à sa vie de collégienne et, parfois, familiale. On s'adapte, sans que cela ne pose de réelle difficulté ni n'ait un impact important sur nos vies. Mais si nous ne l'avions pas appris, nous aurions pu continuer à lui faire du mal involontairement et la pousser doucement vers la dépression.