[PROJET] Zov Brejnev : ou comment ne pas confondre Grands Anciens et gérontocrates

[Le merlock]

SECTION 7 — TABLES ALÉATOIRES ET OUTILS POUR IMPROVISER EN MODE SOVIÉTIQUE

Cette section est conçue pour aider les MJ à improviser à la volée, générer du contenu couleur locale, injecter de l’absurde bureaucratique, de l’étrange quotidien ou de l’horreur inattendue.
À utiliser en création de scénario, en improvisation pendant la partie, ou pour donner un goût plus "Soviétik" à une scène neutre.

7.1 — Table de complications bureaucratiques (d100)

Une action simple ? Attendez de voir ce que dit le système…
d100        Complication
01-02        Il manque un formulaire en 3 exemplaires (le 14Б, spécifique aux gauchers).
03-04        Le responsable est absent pour cause de décès… depuis 2 ans.
05-08        La demande est considérée comme antisoviétique par un fonctionnaire zélé.
09-12        La procédure a changé la veille et est désormais confidentielle.
13-16        Il faut payer en roubles, sauf qu’il n’y a plus de caisse.
17-20        Un autre service réclame le Dossier, sans en expliquer la raison.
21-24        La pièce tamponneuse est cassée : retour dans trois mois.
25-28        Le Dossier est en double, mais les deux versions sont contradictoires.
29-32        Le bâtiment a changé d’usage et héberge désormais un orchestre d’État.
33-36        Un agent a « réquisitionné » les papiers pour usage personnel.
37-40        Le service a été déplacé à 900 km dans une autre république.
41-44        L’imprimante (à alcool) ne fonctionne qu’avec du papier introuvable.
45-48        Il faut une signature, mais elle ne peut être obtenue que… à l’église.
49-52        Un chien errant empêche l’accès au bureau, et personne ne veut le déranger.
53-56        Le formulaire doit être rempli… à la machine à écrire sous scellé.
57-60        L’ordinateur (Z80) est en surcharge de calcul. Depuis 3 mois.
61-64        Le chef a réquisitionné l’affaire pour sa collection personnelle.
65-68        Le formulaire est périmé mais obligatoire.
69-72        Le nom du PJ figure par erreur dans la base des dissidents.
73-76        La salle est en rénovation... depuis 1971.
77-80        Le bâtiment est un doublon fantôme, construit pour tromper les espions.
81-84        L’accès nécessite un badge qui n’a jamais été distribué.
85-88        Le numéro du Dossier est censé n’exister que dans une autre dimension.
89-92        La demande est acceptée mais nécessite la signature d’un mort.
93-96        L’agent du guichet prend une pause thé (de 6h).
97-98        Un fonctionnaire vous propose de tout « arranger »… contre une faveur.
99-100        L’informatique centrale a décidé que ce service… n’a jamais existé.


7.2 — Générateur d’objets soviétiques absurdes mais (presque) vrais

Tirez 1d6 pour la nature de l’objet, puis 1d6 pour la bizarrerie :
Nature de l’objet (1d6) :
    Appareil électronique
    Produit alimentaire
    Meuble ou ustensile
    Véhicule ou outil
    Document administratif
    Jouet ou produit culturel

Bizarre (1d6) :
    Fonctionne uniquement à l’envers.
    N’a jamais été produit mais tout le monde en a un.
    Se désintègre lentement.
    Contient des pièces de 4 autres objets.
    Sert à une fonction différente de celle indiquée.
    Parle (ou écrit) en versets communistes.

Exemple : Un réfrigérateur (1) qui se désintègre lentement (3) et contient des pièces de radio, d'aspirateur, de fusée et de lit de camp. Normal.


7.3 — Générateur d'affiches de propagande absurdes

Combinez un sujet, une tonalité, et un slogan officiel (aléatoire ou inventé)

Sujet (1d6) :
    Lait
    Acier
    Savoir
    Silence
    Chaleur humaine
    Interdiction de l'humour

Tonalité (1d6) :
    Patriotique exaltée
    Inquiétante
    Totalement abstraite
    Apocalyptique mais optimiste
    Dénonciation passive-agressive
    Zèle mystico-marxiste

Exemple : Une affiche avec une vache aux yeux rouges sur fond de flammes — "Le lait de la Patrie fermente l’âme du progrès !"

7.4 — Générateur de figures d’autorité

1d6 pour le rôle, 1d6 pour la posture, 1d6 pour la réaction initiale aux PJ.
Rôle (1d6) :
    Directeur d’usine
    Commandant de garnison
    Milicien zélé
    Responsable de comité culturel
    Administrateur de kolkhoze
    Ingénieur supérieur

Posture (1d6) :
    Trop zélé
    Totalement indifférent
    Persécuté paranoïaque
    Agent double (ou triple ?)
    Trop amical pour être honnête
    Mystique marxiste convaincu

Réaction initiale (1d6) :
    Coopératif, mais vous dénonce aussitôt.
    Fuit les PJ dès qu’on lui parle.
    N’existe pas officiellement.
    Exige un pot-de-vin, en nature.
    Croit que les PJ sont des espions… ou des anges.
    Tente de recruter les PJ pour sa cause occulte.

7.5 — Outils d’improvisation rapide

PNJ Soviétique express :
    Nom : Grigori / Ludmila / Anatoli / Vera / Kolia / Irina    Profession : mécanicien / secrétaire / militaire / universitaire / vendeur au marché noir    Problème secret : a peur du KGB / cache un proche / boit pour oublier / rêve en français / possède un livre interdit / croit voir des choses dans les miroirs

Traduction soviétique d’un lieu banal :
    Un bar devient : la Cantine Populaire pour la Restauration des Forces Productives
    Une prison devient : Centre d’Isolation pour la Prévention de Comportements Anormatifs
    Un hôpital devient : Établissement Sanitaire N°138 de Reconstitution Organique Patriotique
    Une secte devient : Cercle Spirituel d’Éveil Léninien Alternatif


7.6 — Bonus : tables d’imprévus en mission

1d12    Imprévu
1        Une panne de courant majeure coupe tout : électricité, chauffage, communication.
2        Les PJ sont confondus avec une autre équipe… déjà arrêtée.
3        Une vieille femme offre un objet étrange "qui protège des bruits rouges".
4        Un enfant affirme que "vous êtes déjà venus, l’année dernière."
5        Un vieux téléviseur diffuse une émission qui montre les PJ en direct.
6        Quelqu’un vous suit… mais personne ne le voit sauf vous.
7        Une neige noire tombe, même en été.
8        Le supérieur des PJ nie les avoir jamais envoyés.
9        Tous les journaux parlent d’un évènement… qui n’a jamais eu lieu.
10        Un cadre du Parti se joint à la mission : "pour observer, uniquement."
11        Une sirène retentit, mais personne ne bouge.
12        Une voix vous parle dans votre langue natale… mais avec l’accent du KGB.


 

[Le merlock]

SECTION 8 — RESSOURCES EXTERNES & INSPIRATIONS


Cette section fournit au MJ des pistes de documentation, de fiction, de films et d’outils annexes pour approfondir ses campagnes soviétiques. Chaque ressource est sélectionnée pour sa capacité à renforcer l'immersion dans le système soviétique et ses nombreuses bizarreries — en y injectant selon les cas : paranoïa, humour noir, tension dramatique ou horreur sourde.

8.1 — Cinéma & séries

Réalisme soviétique ou post-soviétique
    Requiem pour un massacre (Idi i smotri, 1985) – Elém Klimov    → Horreur brutale de la guerre sur le front de l’Est. Pour Delta Green ou Crimes.
    L'Ascension (Voskhod, 1977) – Larisa Shepitko    → Guerre, trahison, mystique, crucifixion. Puissant.
    Le Miroir (Zerkalo, 1975) – Andreï Tarkovski    → Poétique, déroutant, idéal pour Monde des Ténèbres ou Maléfices.
    La Commissaire (1967, censuré, sorti en 1988) – Alexandre Askoldov    → Le rôle ambivalent de l’État, la maternité, l’humanité dans la machine.

Fantastique soviétique
    Solaris (1972) – Andreï Tarkovski    → Lent, profond, parfaitement paranoïaque.
    Kin-Dza-Dza! (1986) – Satire absurde et dystopique.    → Idéal pour du Chill ou du Hollow Earth Expedition façon grotesque.
    Stalker (1979) – Tarkovski encore. Une "Zone" interdite, aux lois bizarres.    → Incontournable pour tout JdR d’ambiance.

Post-soviétisme / Fiction occidentale "à la soviétique"
    The Death of Stalin (2017) – Armando Iannucci    → Satire noire, absurde et sanglante. MJ de Crimes ou Chill : foncez.
    Firefox : l’arme absolue (1982) – Clint Eastwood    → Pour la paranoïa et le style URSS froid et hi-tech.
    Threads / When the Wind Blows / Le Jour d’après    → Pour des campagnes dans une guerre froide qui dérape.

8.2 — Littérature et bandes dessinées

Fiction soviétique ou à sujet soviétique
    Vassili Grossman — Vie et Destin    → Chef-d’œuvre : montre le monstre stalinien de l’intérieur.
    Alexandre Zinoviev — Les Hauteurs béantes    → Satyre monstrueuse et géniale de la vie soviétique.
    Andreï Platonov — Tchevengour, La Fosse    → Vision délirante d’un socialisme mystique et absurde.
    Arkadi et Boris Strougatski — Il est difficile d’être un dieu, Stalker (l’inspiration du film)    → Parfaits pour du Delta Green, Monde des Ténèbres ou Hollow Earth.

Occidentaux sur l’URSS
    Robert Conquest — La Grande Terreur    → Lecture indispensable pour qui veut comprendre la peur d’État.
    David Remnick — Lénine’s Tomb    → Immersion dans la chute du système soviétique.

BD et romans graphiques
    Igort — Les Cahiers russes / ukrainiens / soviétiques    → Enquête poétique et dure sur la mémoire post-soviétique.
    Guy Delisle — Pyongyang (à défaut d’une BD sur Moscou)    → Remplace très bien pour l’absurde bureaucratique totalitaire.

8.3 — Musiques d’ambiance

Musique soviétique officielle
    Marches patriotiques, balalaïkas, chants de chœur de l’Armée rouge.    → Parfait pour les scènes de discours, cérémonies ou défilés absurdes.

Ambiance paranoïaque ou dépressive
    Ambient soviétique ou industriel froid (Hildur Guðnadóttir, Biosphere, Kammarheit)    → Idéal pour les séances d’espionnage ou les descentes dans la folie.

Jazz interdit / Musique dissidente
    Underground soviétique, rock interdit, magnétophones clandestins.    → Pour les scènes nocturnes, marchés noirs, clubs interdits.

8.4 — Jeux et suppléments inspirants

Jeux ayant déjà exploité le sujet
    KGB (jeu des années 80, rarissime)
    Comrade (narratif, révolutionnaire façon satirique)
    Cold City / Hot War (post-WWII, idéal pour adaptation soviétique)
    Degenesis : Rebirth (très post-apo, mais pour l’inertie institutionnelle et la paranoïa, excellent)

Suppléments à adapter
    Delta Green : The Fall of Delta Green    → Tout ce qui est Vietnam, interventions secrètes, ops psychotroniques.
    Trail of Cthulhu : The Fall of DELTA GREEN / Cold War scenarios    → Pour campagnes « Soviétique Lovecraftien ».
    Berlin the Wicked City (Chaosium)    → Berlin interlope 1920s : adaptable à Leningrad ou Moscou.
    Night’s Black Agents    → Idéal pour espionnage vampirique à la Stasi ou KGB.

8.5 — Archives, sites et documentation (hors jeu)
    http://samizdatcollections.library.utoronto.ca/    → Archives de textes interdits soviétiques.
    https://soviethistory.msu.edu/    → Chronologie et documentation approfondie (Michigan State University).
    http://englishrussia.com/    → Photos incroyables de la vie quotidienne et bizarre en URSS.
    http://creepylittleplaces.ru/    → Cartes de lieux abandonnés, usines fantômes, bases militaires.

CONCLUSION

Que vous prépariez un scénario horrifique dans une station arctique désaffectée, une mission d’espionnage au sein d’un institut de télépathie animale, ou une histoire d’amour désespérée entre deux dissidents dans un théâtre bolchévique en ruines… cette ressource vous permet de penser, écrire et jouer soviétique, jusqu’au fond du samovar.

 

[Le merlock]

Le voisin, cet étranger proche : dans les années 70, une partie des Soviétiques vit encore dans des appartements communautaires où l'on partage salle de bain, cuisine, téléphone et sonnette. Tout le monde sait tout de la vie des voisins. A contrario, il faut aussi envisager que la vie communautaire provoque des solidarités fortes en vertu des systèmes de don et de contre-don. Un type assez sympa pour payer ses clopes ou son coup, peut s'attendre à ce que ses voisins l'aident si sa voiture se perd dans une ornière.

En fait, c'est sans doute la meilleure façon de réunir un groupe de PJ : ils vivent dans le même immeuble, se connaissent depuis assez longtemps pour se faire suffisamment confiance et le "problème" servant de base à leur scénario se produit sans doute dans leur voisinage immédiat...

Ou à la rigueur dans une Khrouchtchevka...

[Orlov]

A ta biographie, on peut ajouter :

Un ange sur le chas d'une aiguille de Iouri Droujnikov, un roman incroyable sur le fonctionnement de la bureaucratie Brejnevienne. C'est du niveau de Zinoviev en plus clinique.

L'Evangile du Bourreau des frères Vaïner : c'est un roman incontournable. Le pitch, un professeur de droit, ancien agent du KGB et membre cynique de la nomenklatura, reçoit une visite inattendue. Le livre est une réflexion sans concession sur l'histoire soviétique, sur ce qu'est un bourreau et sur le châtiment. C'est dense, étouffant mais montre très bien ce qu'est l'URSS des années 70. Le livre a été écrit en 1979 mais reste complètement actuel.

Moscou sur Vodka de Venedikt Eforeev : pour comprendre ce qu'est la vie quotidienne et le naufrage moral qui l'accompagne.

N'oublions pas non plus : une jeunesse soviétique, la BD qui montre la vie quotidienne en Sibérie dans les années 70-80. C'est beau et sur.


Côté musique :
Boulat Okoudjava et Vladimir Vissotsky sont des artistes populaires qui ont su être suffisamment populaires pour ne pas avoir à s'associer au régime. Sans être des dissidents, ils produisaient des textes reflétant l'absurdité de la vie quotidienne. Ils se produisent partout dans le pays et leurs chansons circulent dans toute la société. Ils sont des "bardes" car leurs textes sont très poétiques.
Le genre de distingue de la "shanson" qui est également un genre dépouillé (voix plus guitare). C'est une musique associés aux mondes criminels et à l'armée dont le registre et les thèmes ressemblent à ceux des premiers albums de Renaud: pas de critique sociale, mais des histoires souvent mélodramatiques sur fond de vie soviétique. Un vrai interprète de Shanson se doit d'avoir une voix très rauque et de parsemer ses textes d'argot (le mat').
On peut également ajouter le genre MVA qui n'est pas sans rappeler le RCA américain. Le MVA désigne les " Ensembles Musicaux et Vocaux ", c'est à dire des groupes de variété ou de rock. Ces groupes sont grand public et vendent des millions de disques puisque leur production est planifiée. Certains tels DDT et Machina Vremeni frôlent la dissidence et sont régulièrement interdits à Moscou. Dans ce cas, les groupes partent jouer dans le Caucase, en Asie centrale ou dans le bloc et attendent un retour en grâce. À la toute fin de la periode, le groupe Kino et sa new wave anticipatrice représente un nouveau genre de musiciens rebelles qui s'auto-organisent et s'appuient sur le bouche-à-oreille, en particulier parmi les jeunes. Enfin, une partie de la jeunesse écoute de la musique occidentale découverte soit lors des rares tournées organisées en URSS, soit par des circuits complexes qui voient les étudiants baltes rentrés dans leurs républiques capter les radios scandinaves, repiquer des cassettes et les diffuser lorsqu'ils reviennent dans leur lieux d'études. Ajoutons une active contrebande de disques passant par la Hongrie et la Pologne permet d'alimenter ce qu'on appelle le " Rock sur l'Os " c'est à dire le gravage d'un disque sur le vinyle d'une radio récupérée à l'hôpital ou chez un copain.

@Merlock il faut qu'on parle du mat'

[Ramentu]

Splendide !

En inspiration, Paranoïa est aussi une source potentielle, mutatis mutandis
Il est d'ailleurs possible de jouer à Paranoïa non pas dans l'ambiance déjantée "classique" mais dans une ambiance oppressante proche de ce que tu proposes...

[You des Alpages]

Top.
Ajoutons comme JdR ayant creusé le sujet :
- Star Marx, dont une réédition est en cours de livraison - sf, mais pile dans l'inspiration (humoristique)
- Magnitogorsk, une campagne bien glauque sentant la boue et la peur pour du poulpe sur goulag.

[Léonard]

Si tu veux mettre du surnaturel, pourquoi ne pas aller chercher du côté du folklore russe ? Il y a une vraie richesse dans les contes traditionnels (Babayaga, Koutchei, Lietchi...) et sans doute dans le chamanisme d'Asie centrale.

Ça sera sans doute mieux que mettre encore du Cthulhu.

[Le merlock]

Si tu veux mettre du surnaturel, pourquoi ne pas aller chercher du côté du folklore russe ? Il y a une vraie richesse dans les contes traditionnels (Babayaga, Koutchei, Lietchi...) et sans doute dans le chamanisme d'Asie centrale.

Ça sera sans doute mieux que mettre encore du Cthulhu.

Donc : Chill, on est d'accord ? 

[Ramentu]

Si tu veux mettre du surnaturel, pourquoi ne pas aller chercher du côté du folklore russe ? Il y a une vraie richesse dans les contes traditionnels (Babayaga, Koutchei, Lietchi...) et sans doute dans le chamanisme d'Asie centrale.

Ça sera sans doute mieux que mettre encore du Cthulhu.

Pour le Surnaturel, le "Monster Atlas Volume 2part iii: Eastern Europe" recense pas mal d'idées issue du folklore, de la littérature, des films, ...

[Le merlock]

A ta biographie, on peut ajouter :

J'ai lu et utilisé : 
 

Cullen, Robert ; L'ogre de Rostov –Edition Presse de la cité, 1994 : Ce livre décrit l’enquête menée par lieutenant Viktor Burakov pour identifier Andreï Tchikatilo, tueur en série ayant assassiné, violé et partiellement dévoré 52 personnes dont 35 enfants entre 1978 et 1990. L’intérêt de ce livre est de plonger le lecteur dans les méandres de la face la plus obscure de la société soviétique : marginaux, paumés, petits criminels, homosexuels… et du fonctionnement (ou plutôt du dysfonctionnement) de l’appareil policier et judiciaire soviétique pour lequel les tueurs en série sont spécifiques à l'Amérique capitaliste décadente et ne peuvent donc pas exister en URSS. Âmes sensibles s’abstenir. Ce livre a inspiré le téléfilm américain Citizen X (Chris Gerolmo, 1995) qui décrit assez bien l’histoire sanglante de la traque d’Andreï Tchikatilo.

Eaton, Katherine B. ; Daily life in the Soviet Union –The Greenwood Press "Daily Life Through History" Series, 2004: Une encyclopédie "générique" qui fait partie d’une collection spécialisée sur le thème de la vie quotidienne à diverses époques et lieux. C’est une bonne synthèse qui a le mérite de centraliser les informations en un seul volume bien agencé et assez complet.

Kéhayan, Jean et Nina ; Rue du prolétaire rouge : Deux communiste Français en URSS –Éditions du Seuil, 1978. Le livre de souvenir d’un couple de Français membres du PCF qui partirent en URSS pour y vivre pendant entre septembre 1972 et septembre 1974. Le grand intérêt de ce livre est que ce couple a vécu sur place comme des soviétiques et non comme des étrangers (diplomates, hommes d’affaires…) vivant dans un milieu privilégié et très contrôlé. C’est la vie quotidienne soviétique aussi authentique que possible que l’on y décrit. Une source d’inspiration indispensable.

NAGEL ; Encyclopédie de voyage –Editions Nagel, 1976. Ce petit (16x12cm) guide touristique d’époque offre une présentation très positive de l’URSS des années 70 à l’attention des touristes. En 1072 pages, outre 6 plans en couleur et 62 plans en N&B (médiocres) il offre des informations pratiques très utiles à une campagne en URSS à cette époque. La part du lion est réservée à Moscou (pages 117 à 354), Leningrad (pages 355 à 475) et Kiev (pages 475 à 509) ainsi que leurs villes environnantes (Tallin est décrite dans les environs de Leningrad, par exemple). Les reste de l’URSS est décrit dans les quelques 440 pages suivantes : villes de la partie européenne, le Caucase, l’Asie centrale et la Sibérie. Chaque ville fait l’objet d’un descriptif de 1 à 4 pages, sommaire mais suffisant pour lui poser une ambiance. À noter que les villes de Arkhangelsk, Astrakhan, Gorki, Kaunas, Krasnoïarsk, Magnitogorsk, Omsk, Perm, Sverdlovsk, Tcheliabinsk et Vladivostok ne sont PAS décrites, car à l’époque elles étaient inaccessibles aux étrangers. Il reste cependant bien assez de matière pour vagabonder d’un bout à l’autre de l’URSS…

Smith, Hedrick ; Les Russes : La vie de tous les jours en Union Soviétique –Editions Belfond, 1976 : Hedrick Smith, journaliste a été chef du bureau de Moscou du New York Times, de 1971 à 1974. En famille, il a sillonné l’URSS dont il décrit la vie quotidienne et la société. Une très bonne source d’ambiance et d’anecdotes.

Sorlin, Pierre ; La Société Soviétique, 1917-1964 – Editions Armand Colin, 1964 : Livre dont la période d’étude précède l’ère brejnévienne, mais qui offre un panorama très synthétique et très clinique de la société soviétique. C’est très scolaire, mais les informations statistiques, économiques et géographiques peuvent s’avérer utiles, ne serait-ce que pour comprendre comment l’URSS des années 1970 en est arrivée à son état d’alors...

Voslensky, Michael ; La Nomenklatura, les privilégiés en URSS –Editions Belfond, 1980 : L'auteur, Mikhaïl Sergeievitch Voslenski, est lui-même un ancien membre de la "Nomenklatura" qui est "passé à l'Ouest", en 1972. Il décrit de l’intérieur le fonctionnement et les arcanes de la classe dominante en URSS et de comment elle se maintient au pouvoir. D’une certaine façon, ce livre est le pendant "haut" de ceux de Hedrick Smith et des Kéhayan. A lire pour une campagne plus proche des hautes sphères du pouvoir soviétique.

Meney, Patrick ; La kleptocratie, la délinquance en URSS – Editions‎ Table ronde, 1982 : Décrit une URSS qui mêle la débrouille, l’ingéniosité, l’[insérer ici un procès d'intention - au mieux - que la modération reprouve], la prostitution, le grand banditisme. Mais surtout, à très grande échelle : la spéculation, le pillage, le détournement de tonnes de marchandises, le trafic industriel sur les denrées, les pots-de-vin dans l’enseignement, dans la médecine…. Un Must pour tout MJ.
 

@Merlock il faut qu'on parle du mat'

Attention, il faut utiliser @Le merlock...

Mais j'ai pas pigé  "le mat' ", quoi qu'est-ce ?   

[Orlov]

L'argot. C'est une question centrale en fait. Mais il va me falloir un peu de disponibilité.

[Charly Dean]

Je me permets juste d'intervenir pour te remercier de bosser sur ce projet. Je vais le suivre avec un réel intérêt.

[Dinho]

Appel aux camarades, je poste ici pour :
•    Tester si je suis le seul à avoir fantasmé un jour un truc entre Cthulhu à Tchernobyl et Monde des Ténèbres: Cercle polaire By Night (environ environ 22 jours).
•    Récupérer vos idées, envies, matos, conseils ou souvenirs de campagnes proches,
•    Sonder l'intérêt pour partager le livret (ou le co-construire si vous êtes chauds),
•    Et si vous avez déjà mené/joué du JdR à l’Est, je suis évidemment preneur de vos retours

Bonjour camarade, tu n'es pas seul.

J'avais moi-même, à l'occasion de l'écriture d'une campagne de l'AdC se déroulant pendant la Guerre civile russe (1917 - 1921), nourrit un projet similaire à quelques différences près :
_Sur la forme, bien moins construite et exhaustive.
_Sur le fond, avec la période donc, mais aussi l'approche. J'enrage car je n'ai jamais cru bon de faire une copie de mes échanges sur un fil que j'avais créé pour l'occasion sur ce même forum mais qui a disparu depuis. Mais en résumé, je suivais le mantra suivant (que je cite, de mémoire, d'un recueil de scénarios de Tristan Lhomme) "Si le scénario pourrait se passer dans un autre lieu et/ou une autre époque et fonctionner pareil alors il n'y a pas de raisons pour qu'il ne s'y passe pas". Cela s'appliquait au petits malins comme moi qui s'échinaient à jouer l'AdC partout ailleurs que sur la côte Est des E.U. dans les années 20. Le but était d'éviter que l'exotisme recherché ne soit une fin en soi et ne résume qu'à des changements cosmétiques. Il me fallait donc une mécanique propre à mon cadre spatio-temporel. De celle-ci découlerait ensuite les scénarios. 
Cette mécanique devait à elle seule raconter et générer ce que le cadre racontait selon moi. 
Dans mon cas, la Guerre civile russe, je voulais une mécanique qui mette en concurrence l'horreur humaine et cosmique. J'en ai tiré une mécanique simple, largement inspiré par le JdR d'@Olivier Fanton "Les murmures de Nyarlathotep" : une jauge idéologique (ou "de conviction/croyances/valeurs") à 2 pôles : Un extrême menant à un aveuglement total où la fin justifiait tous les moyens. Et un autre extrême où le personnage ne croyait plus en rien. Cette jauge agissait comme un "bouclier" pour protéger la santé mentale du joueur et celui-ci avait même le pouvoir, confronté à l'horreur, d'augmenter sa jauge ou de la baisser selon l'interprétation qu'il voulait faire de son personnage. Au fil des traumas, le PJ était donc confronté au choix de se laisser broyer par l'horreur ou d'en devenir une soi-même en croyant pouvoir lui résister.
Ce que j'ai aimé avec ce système, c'est que j'ai pu, par la suite, l'extraire de l'AdC pour l'appliquer à d'autres JdR moyennant quelques ajustements, ce qui semble aussi être ton projet de ne pas cantonner ton guide à un seul JdR.

Tout ça pour dire que ma première envie serait donc de trouver une mécanique ludique simulant l'essence de ton cadre selon toi à savoir :

on veut faire du JdR dans un monde où l'horreur, l’absurde et le contrôle de l'État sont déjà une réalité

A simple titre d'exemple, j'ai le souvenirs d'un autre fil sur ce forum, qui a aussi disparu depuis mais dont j'avais précieusement noté l'idée suivante :

il est créé une nouvelle compétence : la compétence Blat : sorte de crédit qui dépend, non pas de l'argent et des ressources financières et patrimoniales mais du réseau d'inter-fidélités que tissent entre eux les citoyens de régimes d'inspiration soviétiques. Celle-ci est différente pour tous les microcosme et baisse d'elle-même, forçant le joueur à libérer de son (précieux) temps pour satisfaire ses différents microcosmes. Ce qui pousse les joueurs à ne pas accumuler 300 microcosmes différents (déjà parce que c'est long d'y entrer, mais ensuite parce que c'est de l'investissement). En plus du temps libre consacré, le joueur peut surtout rendre des services aux membres de ses microcosmes pour gagner de points de Blat qu'il pourra ensuite dépenser en services retours. Une simple promesse suffit à faire gagner des points, mais fait également cocher une case promesse-retour que le MJ saura faire respecter à un moment peu pratique.
 
La société soviétique a une foule de règles qui vise à mettre des batons dans les roues des personnages ET des joueurs. C'est pour cela que leur outrepassement doit être ludique et générateur de rôleplay, jamais de frustration.

J'ai honte de ne pas avoir noté le nom de l'auteur de cette très bonne idée. J'espère qu'il passera par ici et se reconnaîtra. 

Cette mécanique ludique propre à ta vision de l'URSS brejnevienne devrait ensuite pouvoir se superposer à chaque JdR de ta liste.

Quand je lis ton guide du rôle-play, j'imagine déjà les déclinaisons possibles en termes de règles (quittes à se rapprocher de jeux de société comme "Petits Meurtres et faits Divers" où le joueur doit construire une phrase en casant certaines références). 

En tout cas je suis passionné par ton projet. Je serais ravi de proposer des idées pour le co-construire mais quand je vois le travail déjà accompli, je ne sais pas si je peux encore apporter quoique ce soit d'autres que des pinaillages (j'en ai aussi hein ! Notamment sur le cadre de Cuba, que je vois moins en "allié fidèle" qu'en "foutu partenaire capricieux qui a un peu trop bien compris qu'on ne pouvait pas se passer de lui"). 

Et pour les idées de scénars, je peux éventuellement recycler quelques idées de ma campagne ? Après tout, n'est pas mort ce qui à jamais dort...

Un aperçu que j'en avais fait sur le fil "Pimp my Cthulhu"

Spoiler:

Taïga sombre

"Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à naître et dans ce clair-obscur émerge les monstres" (Gramsci)
Toutes les périodes de guerre civile apportent leur lot de violences et de désintégration sociale propices à l'émergence de monstres dans une acceptation symbolique. Il s'agit là d'une application littérale et fantastique épousant des réalités historiques.
A ce titre, la guerre civile russe bat des records de violence. A cela s'ajoute une lutte entre deux conceptions de l'humanité diamétralement opposée.

Le cadre de la guerre civile russe permet également une autre proposition : délaisser le cadre urbain pour celui des étendues sauvages de la steppe, la taïga et la toundra, dont aucune ne sera épargnée par la guerre. Et qui dit étendue sauvage (voir vierges de l'homme) dit son lot de créatures millénaires étrangères à l'humanité (et à ses conflits) en plus d'être un décor dont les caractères hostiles et infini sont propices à la folie.

Pour donner un semblant de fil directeur à cette campagne, les PJs et les scénarios s'articuleraient autour d'un éphémère groupuscule secret pro-soviet s'étant donné pour mission de lutter contre toute forme de "paranormal réactionnaire". Au yeux des autorités, le groupe est un simple organe indépendant des services de propagande, apte aussi bien à convertir les nombreux peuples de l'est aux valeurs communistes (autant de potentiels alliés dans la guerre) que de récupérer des biens que l'Eglise orthodoxe tente de soustraire au peuple (dont de potentiels artefacts du mythe) ou d'identifier des agents contre-révolutionnaire (en particulier ceux qui ont la mauvaise habitude de survivre à leur exécution). Le flou quand à savoir si les autorités soviétiques ont vent ou non de la véritable nature du groupe, voir du mythe ou du paranormal en général est ainsi laissé à la discrétion du MJ. Le groupe, bien que pro-soviet, recrute (voir débauche) des profils atypiques qui n'ont pour seul point commun d'avoir été pris, volontairement ou non, dans les filets de l'Armée Rouge. Ce qui laisse une certaine marge de manœuvre aux joueurs, d'autant que le mystérieux chef du groupe semble suivre des projets qui vont au delà du simple soutien logistique à l'Armée Rouge...

Que se cache-t-il sous les eaux du lac Baïkal ? Le plus profond du monde et considéré comme sacré par les shamans bouriates alentours ?
Et si les communautés recluses de Vieux croyants adoraient des puissances bien plus réactionnaires que Dieu et le Christ ?
Que contiennent les "tombes gelées" de l'Altaï ?
Comment un train militaire et son équipage ont-il pu s'évaporer et réapparaître en état de traumatisme intense quelques temps plus tard ?
Comment un peintre de propagande a-t-il pu générer des créatures d'abstraction pure au risque de mettre en péril la réalité elle-même ?
Et enfin, est-ce vraiment un hasard si le Baron Ungern-Sternberg, dernier (dés)espoir des russes blancs parvient aussi facilement à rassembler des tribues nomades en prétendant être l'incarnation de la fureur guerrière de Bouddha ?

[Le merlock]

J'ai honte de ne pas avoir noté le nom de l'auteur de cette très bonne idée. J'espère qu'il passera par ici et se reconnaîtra.

Tu sais quoi ? C'est moi...

Ce qui en dit long sur depuis quand je cogite sur ce sujet...

Et j'ai peut-être encore ce texte au fond de mon DD, je regarde  ça ce soir...

Quand je lis ton guide du rôle-play, j'imagine déjà les déclinaisons possibles en termes de règles (quittes à se rapprocher de jeux de société comme "Petits Meurtres et faits Divers" où le joueur doit construire une phrase en casant certaines références).

C'est l'idée : donner du sens et un style pour ce cadre de campagne, mais laisser les MJ l'adapter en fonction du jeu qu'ils choisissent.

Perso j'ai écrit un texte assez dense pour Chill, sur la SAVE en Russie, puis en URSS. Si je le retrouve et que ça intéresse, je le poste ici...

Idem pour Vampire: la Mascarade.


Et merci aux Modos d'avoir déplacé de fil dans le partie Création et Technique.

[Le merlock]

En consultant une une liste (non exhaustive) d’archétypes de l’appel de Chulhu, j'ai demané à Chat GPT de me dire en quoi consiste ce même archétype dans l’URSS brejnévienne, et notamment en quoi il DIFFÈRE de sa contrepartie occidentale (par exemple être journaliste est très différent de ce qu’il est aux USA).

Voici sa réponse :

ARCHÉTYPES ADAPTÉS, avec adaptation soviétique

Archétype  Pertinent ?  Adaptation soviétique (et différences majeures)
Antiquaire     NON      Le métier n’existe pas en tant que tel : commerce privé interdit, l'État contrôle les objets anciens via musées ou institutions. Remplaçable par : Conservateur de musée, fonctionnaire de l’Institut d’Histoire de l’Art.
Archéologue      OUI      Archéologue d’État, souvent membre de l’Académie des sciences, rattaché à des expéditions encadrées, toujours sous surveillance. Toute découverte est propriété de l’État. Les archéologues sont parfois utilisés pour couvrir des recherches “sensibles” ou fouiller des zones frontalières.
Artiste      OUI      Statut d’artiste d’État, souvent membre d’une union officielle (des peintres, sculpteurs, etc.). Sujet à la censure et à la ligne officielle du "réalisme socialiste". Toute déviation peut mener à la marginalisation ou pire. Artistes "non officiels" = dissidents.
Artiste de cabaret      OUI (mais différent)      Le cabaret au sens occidental n’existe pas. Il s’agit ici d’artistes de variété, humoristes, chanteurs dans des clubs ouvriers, ou animateurs de soirée dans les maisons de culture. Certains sont des vedettes très populaires... mais étroitement surveillés.
Athlète      OUI      Membre d’un club sportif d’État, parfois militaire (armée rouge) ou policier (Dynamo), utilisé comme propagande vivante du modèle soviétique. Peut être envoyé à l’étranger, donc surveillé de près par le KGB.
Avocat      OUI (très différent)      Fonctionnaire du système judiciaire soviétique. Ne défend pas la personne mais l’intérêt du système. Très peu de latitude : procès à charge, avec verdicts préétablis dans la majorité des cas. Peut servir de "façade" à une justice d’apparence.
Criminel      OUI      Le "vory v zakone" (voleur dans la loi) est un archétype codifié, avec ses règles, tatouages, serments. Le monde criminel soviétique (goulags, trafics, contrebande, etc.) est très structuré, souvent en opposition à l'État (au point d'en avoir une "philosophie" propre).
Cure de campagne / Prêtre / Missionnaire     NON (Officiellement interdit)      La religion est tolérée mais marginalisée. Certains prêtres orthodoxes existent encore, mais sont étroitement surveillés. L'Église est souvent infiltrée par le KGB ou soumise à la compromission. Missionnaires étrangers : inexistants.
Dilettante     NON      La richesse privée étant interdite, un dilettante oisif n’a pas de place dans la société. Remplaçable par : "Enfant de la nomenklatura", jeune diplômé affecté mais désœuvré, scientifique protégé qui a du temps libre.
Écrivain      OUI      Doit appartenir à l’Union des écrivains soviétiques. Publie à travers des maisons d’édition d’État. Tous les textes sont censurés. Ceux qui dévient (comme Soljenitsyne) sont interdits ou exilés. La double écriture (un texte pour le public, un pour le tiroir) est courante.
Fermier / Bûcheron      OUI      Travailleurs de kolkhoze (coopérative collective) ou sovkhoze (ferme d’État). Conditions souvent dures. Peu de liberté, salaire dérisoire, mais parfois connaissance du terrain rural, des superstitions locales, etc. Le bûcheron est un ouvrier forestier d’État.
Garde du corps      OUI      Existera uniquement comme "agent de sécurité affecté" à une personnalité de la nomenklatura ou à un site sensible. Toujours lié à une structure étatique (KGB, Militsia, sécurité intérieure).
Ingénieur      OUI      L’intelligentsia technique, souvent vue comme la fierté du système. Postes-clés dans les centrales, industries, projets spatiaux… ou parfois affectés à des tâches absurdes par des bureaucrates incompétents. Peut cacher une conscience désabusée, voire dissidente.
Inspecteur de police      OUI      Membre de la Militsia (police populaire), chargée des affaires civiles. Pas indépendant : soumis à l’autorité politique et au KGB. Peu de latitude pour "mener l’enquête" à la manière d’un détective privé.
Journaliste      OUI      Membre d’un organe officiel de presse (Pravda, Izvestia…). Ne peut publier que ce qui est approuvé. Il peut cependant être témoin ou dépositaire involontaire de choses anormales. Il existe aussi une forme de samizdat (édition clandestine), risquée mais réelle.
Médecin / Médecin légiste      OUI      Poste respecté, mais contraint : matériel obsolète, pénuries, pression administrative. Les médecins psychiatres peuvent être utilisés à des fins politiques (rééducation des dissidents). Les médecins légistes peuvent être obligés de falsifier des rapports.
Mineur      OUI      Héros du travail, mais aussi victime du système. Conditions de travail terribles, accidents nombreux. Le mineur soviétique connaît les galeries, la terre, les superstitions, les peurs enfouies. Très bon profil "Lovecraftien".
Musicien      OUI      Officiellement reconnu s’il respecte la ligne du Parti. Le musicien underground (rock, jazz, etc.) existe dans l’ombre, est souvent marginalisé, persécuté ou interdit. Peut être une figure à double vie.
Notaire     NON      Le métier n'existe pas dans la société soviétique. Les fonctions administratives sont tenues par l’État et ses greffes. Aucun rôle réel pour cet archétype.
Officier / militaire      OUI      Très valorisé, souvent intouchable. Présent dans tous les secteurs : armée, recherche, renseignement, industrie. Peut avoir accès à des installations secrètes. Les vétérans de guerre sont des figures ambivalentes (glorifiés, mais parfois brisés ou oubliés).
Parapsychologue      OUI (et très intéressant !)      L’URSS a investi dans des recherches paranormales, officiellement niées mais bien réelles : télépathie, perception extrasensorielle, manipulations mentales… Archétype excellent pour des campagnes ésotérico-politiques.
Pêcheur      OUI      Métiers de la mer ou des rivières. Souvent dans des coins reculés. Typique pour une ambiance rurale + superstitions + apparitions étranges sur la côte de la mer Noire ou les lacs sibériens.
Policier      OUI      Voir "inspecteur de police". Peut aussi être un garde-frontière, agent en civil, référent de quartier ou même infiltré.
Professeur / étudiant      OUI      Peut être très loyaliste ou au contraire déviant. Les étudiants sont soumis à la propagande mais aussi ouverts aux idées extérieures. Les professeurs peuvent être surveillés. Professeurs de langues étrangères ou chercheurs ont un potentiel de double jeu.
Psychologue      Oui (mais marginal)      La psychologie existe, mais est subordonnée à l’idéologie marxiste-léniniste. Très liée à la psychiatrie punitive. Rarement neutre. Peut aussi servir de faux expert dans un processus de normalisation d’un comportement déviant.
Révolutionnaire     NON (dans ce contexte historique)      À moins de jouer en 1917… En URSS brejnévienne, toute action révolutionnaire est contre-révolutionnaire et donc punie (hé !). Remplaçable par : dissident, activiste clandestin, intellectuel marginalisé.
Vagabond / SDF      OUI (mais risqué)      Officiellement, "le vagabondage n’existe pas" car tout citoyen soviétique a un logement. En réalité, marginaux, sans-papiers, alcooliques ou anciens détenus errent dans les marges, souvent raflés ou internés. Très bon profil pour des histoires sombres et étranges.


Si vous avez d'autres archétypes à proposer, je peux les lui soumettre...