Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Caligula, Albert Camus, 155 p., ed Gallimard,1966
Beaucoup de mots pour rien.
Je ne suis pas très sensible a Camus. Déjà l'étranger m'avais laissé de marbre et j'avais abandonné la peste...
Là aussi, cette pièce m'a laissé froid. Car quoi? Réflexion sur la tyrannie? le vide? La liberté? Un peu tout celà à la fois et pas grand chose au fond.
Les personnages sont vains et vides, la réflexion, au fond, superficiel... Bien sur, une critique méta pourrait y voir plein de chose, mais, une oeuvre qui a besoin d'interprètes est peut-être une oeuvre qui ne remplit pas son objectif, celle de transmettre ou d'émouvoir. Quelle émotion ici, sinon les pantomimes d'un être vain et de son parage a peu près aussi vide?
Oh, bien sur, en tirant l'effet, en brodant sur la "pensée" de l'auteur on pourrait évoquer la question existentielle, le caractère éphémère et quelques autres choses... Mais tant l'on fait et de plus belle manières que cette pièce parait aussi creuse que son personnage. Vanitas vanitatum et omnia vanitas... Oui, on sait. L'intérêt, la force c'est "et après?" et, ça, Camus n'y répond que par la pulsion tanathaire. C'est facile et quasi inconsistant, en fait.
Après, on a rarement raison contre et l'assentiment populaire et l'assentiment des experts... Alors qu'est ce que je ne comprend pas dans Camus? Qu'y a-t-il dans son projet littéraire qui fait que ça ne me touche en rien?
Beaucoup de mots pour rien.
Je ne suis pas très sensible a Camus. Déjà l'étranger m'avais laissé de marbre et j'avais abandonné la peste...
Là aussi, cette pièce m'a laissé froid. Car quoi? Réflexion sur la tyrannie? le vide? La liberté? Un peu tout celà à la fois et pas grand chose au fond.
Les personnages sont vains et vides, la réflexion, au fond, superficiel... Bien sur, une critique méta pourrait y voir plein de chose, mais, une oeuvre qui a besoin d'interprètes est peut-être une oeuvre qui ne remplit pas son objectif, celle de transmettre ou d'émouvoir. Quelle émotion ici, sinon les pantomimes d'un être vain et de son parage a peu près aussi vide?
Oh, bien sur, en tirant l'effet, en brodant sur la "pensée" de l'auteur on pourrait évoquer la question existentielle, le caractère éphémère et quelques autres choses... Mais tant l'on fait et de plus belle manières que cette pièce parait aussi creuse que son personnage. Vanitas vanitatum et omnia vanitas... Oui, on sait. L'intérêt, la force c'est "et après?" et, ça, Camus n'y répond que par la pulsion tanathaire. C'est facile et quasi inconsistant, en fait.
Après, on a rarement raison contre et l'assentiment populaire et l'assentiment des experts... Alors qu'est ce que je ne comprend pas dans Camus? Qu'y a-t-il dans son projet littéraire qui fait que ça ne me touche en rien?
Dernière modification par Harfang2 le mar. sept. 09, 2025 5:52 am, modifié 1 fois.
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Tant mieux
Dernières lectures:

"Tant mieux" par Amélie Nothomb.
C’est la rentrée, l’heure de mon rendez-vous annuel avec Amélie Nothomb, rendez-vous généralement plutôt agréable, quoique bref (ses livres se lisent vite). J’ai une préférence marquée pour ses récits autobiographiques et familiaux, et je suis en veine cette année, puisque dans “Tant mieux”, elle fait le récit de l’enfance de sa mère, après avoir abordé un fragment de la vie de son père dans “Premier sang”, il y a quelques années.
Et sincèrement, on ne peut pas dire que la famille maternelle d’Amélie ait un passé particulièrement avantageux. Le premier passage du livre raconte le séjour de sa mère, Adrienne, alors âgée de 4 ans, chez sa grand-mère à Gand. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vieille a un sacré grain: petit déjeuner composé de hareng frais et de café au lait, aussitôt vomi, et voilà la gamine obligée de remanger le résultat, jusqu’à ce que ça ne repasse plus, s’il vous plaît. Certes, c’est la guerre, on ne doit pas gâcher, mais malgré tout…
Heureusement, ces vacances ne se reproduiront pas: il est vrai qu’Astrid, la maman d’Adrienne ne porte déjà pas sa mère dans son cœur, il n’en faut pas beaucoup pour la dissuader de réitérer l’expérience: il est vrai que la vieille a toujours préféré ses chats à ses filles… ce qui a pour résultat une haine des chats assez virulente dans le chef d’Astrid. A quel point virulente? Disons que les chats du quartier ont tendance à disparaître mystérieusement…
Il y a quelque chose de tragique dans cette histoire, et malgré tout, comme à son habitude, l’autrice parvient à rendre ça léger, voire rigolo par moment. Bref, cette livraison est, encore une fois, loin d’être décevante. Vivement l’année prochaine.
Lectures de 2025:

"Tant mieux" par Amélie Nothomb.
C’est la rentrée, l’heure de mon rendez-vous annuel avec Amélie Nothomb, rendez-vous généralement plutôt agréable, quoique bref (ses livres se lisent vite). J’ai une préférence marquée pour ses récits autobiographiques et familiaux, et je suis en veine cette année, puisque dans “Tant mieux”, elle fait le récit de l’enfance de sa mère, après avoir abordé un fragment de la vie de son père dans “Premier sang”, il y a quelques années.
Et sincèrement, on ne peut pas dire que la famille maternelle d’Amélie ait un passé particulièrement avantageux. Le premier passage du livre raconte le séjour de sa mère, Adrienne, alors âgée de 4 ans, chez sa grand-mère à Gand. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vieille a un sacré grain: petit déjeuner composé de hareng frais et de café au lait, aussitôt vomi, et voilà la gamine obligée de remanger le résultat, jusqu’à ce que ça ne repasse plus, s’il vous plaît. Certes, c’est la guerre, on ne doit pas gâcher, mais malgré tout…
Heureusement, ces vacances ne se reproduiront pas: il est vrai qu’Astrid, la maman d’Adrienne ne porte déjà pas sa mère dans son cœur, il n’en faut pas beaucoup pour la dissuader de réitérer l’expérience: il est vrai que la vieille a toujours préféré ses chats à ses filles… ce qui a pour résultat une haine des chats assez virulente dans le chef d’Astrid. A quel point virulente? Disons que les chats du quartier ont tendance à disparaître mystérieusement…
Il y a quelque chose de tragique dans cette histoire, et malgré tout, comme à son habitude, l’autrice parvient à rendre ça léger, voire rigolo par moment. Bref, cette livraison est, encore une fois, loin d’être décevante. Vivement l’année prochaine.
Lectures de 2025:
Spoiler:
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Bah, si t'as beaucoup aimé, comment tu as pu t'arrêter ?Jiohn Guilliann a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 5:35 pm J'ai lu 3 romans de Honor Harrington, et je n'ai pas ressenti le besoin d'en lire plus. Celà dit, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu.
Si j'aime beaucoup un auteur, j'essaye de tout lire de lui. Enfin, un peu moins maintenant que quand j'étais jeune (surement trop de déception

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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
BenjaminP a écrit : ↑jeu. sept. 04, 2025 9:03 pm Je l'avais trouvé pas trop mal aussi, mais je trouve qu'il souffre vraiment énormément de la comparaison avec sa source d'inspiration principale, d'ailleurs citée en biblio : le Quattrocento de Stephen Greenblatt, bien plus documenté, plus ancré, tellement plus riche et passionnant, sur l'histoire véritable et bien romancée aux entournures du Pogge, le scribe et secrétaire d'un pape à la grande époque du schisme d'Occident qui avait cherché partout, et finalement découvert, un manuscrit du De Natura Rerum de Lucrèce, texte de très grande réputation chez les auteurs latins mais que mille ans plus tard on croyait définitivement perdu (et qui l'aurait été sans lui).
Si tu as aimé le Doerr, tu devrais y jeter un œil.
Je n'ai pas encore mis la main sur Quattrocento, mais j'ai pu emprunter Adam & Eve de Stephen Greenblatt et j'aime beaucoup sa façon d'écrire. J'ai l'impression de tomber sur un autre "l'infini dans un roseau" sur une thématique différente. Pas un roman, pas un essai, mais un livre érudit qui permet de se poser des tas de questions et qui pourrait intéresser tout créateur d'univers, sans parler de toute personne intéressé sur ce type de réflexions.
Merci beaucoup pour la découverte de cet auteur.
Morningkill a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 2:46 pm Après, pour defendre Weber, ou plutot le remettre a flot, y a (sur la série principale) vraiment que les deux ou trois derniers romans (et surtout le dernier) qui sont juste ratés.
Jusque la - dans sa gamme de talent et d'écriture et de genre - ca reste correct.
Je ne suis pas allé plus loin que le dernier tome des aventures d'Honor Harrington et je trouve que ça tourne pas mal en rond et que ça se perd bien quand même. Je ne sais pas si tu les rentres dans les deux ou trois derniers romans.
@Jiohn Guilliann : je me souviens de notre échange là dessus il y a une dizaine d'année, entre le fan d'Hamilton (toi) et le fan de Weber (moi). C'est ce qui m'avait fait conclure qu'on ne pouvait pas vraiment apprécier les deux mais que les deux ont des qualités et des défauts. Ce n'est pas grave, c'est une question de goût et je comprends qu'on puisse aimer l'un ou l'autre. Je te retrouve volontiers aussi dans les défauts d'Hamilton. Et je note la référence de Reynolds, mais @paul muab'dib m'a invité à lire tout ce que le monsieur a écrit

J'ai été surpris quand j'ai vu qu'un livre dont je recommandais l'achat pour une association, en format poche pour réduire le coût, était de plus de 13 € (bon, c'est un livre d'histoire, donc un tirage nécessairement inférieur à des romans, en l'occurrence l'excellente Histoire symbolique du Moyen-âge occidental de Miche Pastoureau)
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Morningkill a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 9:41 pmBah, si t'as beaucoup aimé, comment tu as pu t'arrêter ?Jiohn Guilliann a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 5:35 pm J'ai lu 3 romans de Honor Harrington, et je n'ai pas ressenti le besoin d'en lire plus. Celà dit, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu.
Si j'aime beaucoup un auteur, j'essaye de tout lire de lui. Enfin, un peu moins maintenant que quand j'étais jeune (surement trop de déception) mais par contre, sur une série, je continue au moins tant que ca me plait
Facile. On m'a prêté les 3 premiers tomes. Je n'ai jamais trouvé la motivation pour acheter les autres.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Alors, je parle de la série principale, et donc le dernier c'est : Uncompromising Horror / Sans concession. Et celui la est vraiment mauvais, lent, sans enjeu, constitué de réunions bureaucratiques.Erwan G a écrit : ↑mar. sept. 09, 2025 10:20 amJe ne suis pas allé plus loin que le dernier tome des aventures d'Honor Harrington et je trouve que ça tourne pas mal en rond et que ça se perd bien quand même. Je ne sais pas si tu les rentres dans les deux ou trois derniers romans.Morningkill a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 2:46 pm Après, pour defendre Weber, ou plutot le remettre a flot, y a (sur la série principale) vraiment que les deux ou trois derniers romans (et surtout le dernier) qui sont juste ratés.
Jusque la - dans sa gamme de talent et d'écriture et de genre - ca reste correct.
Mais Mission Of Honor (le 12eme) est encore très bien (faut dire, y a de la destruction), et son retournement géopolitique. Et l'avant dernier qui suit m'avait pas laissé un mauvais gout dans la bo
Je vais peut etre tester le dernier paru (je crois) tout honorverse confondu : Toll Of Honor - ca reste une "redite/retour dans le passé (entre le 3 et le 4 je crois), mais c'est une bonne époque
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
J'avais apprécié les Honor Harrington Jusqu'au 6 et laissé tombé a partir du 7.
Ca finissait par être répétitit, au fond, j'ai l'impression, aussi, que les meilleurs étaient les trois premiers.
Ca finissait par être répétitit, au fond, j'ai l'impression, aussi, que les meilleurs étaient les trois premiers.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
je te dirai, c'est presque dommage que t'as raté le 8, qui est très planet bound.
Après, HH, faut aimer les infodumps, les mechants caricaturaux, le côté très mary sue de l'heroine, les gentils très gentils (mais efficaces)
Mais quand même, je regrette pas de les avoir lu et relu au moins une fois chacun (sauf peut etre le dernier)
J'ai un bon souvenir de sa série Empire of the Dahak, qu'est du bon gros space opéra aussi.
Après, HH, faut aimer les infodumps, les mechants caricaturaux, le côté très mary sue de l'heroine, les gentils très gentils (mais efficaces)
Mais quand même, je regrette pas de les avoir lu et relu au moins une fois chacun (sauf peut etre le dernier)
J'ai un bon souvenir de sa série Empire of the Dahak, qu'est du bon gros space opéra aussi.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
On parlait du Cycle des Inhibiteurs de Alastair Reynolds tantôt, là je viens d'apprendre que sortait le 09 octobre prochain un recueil des nouvelles se déroulant (au moins pour une partie d'entre elles) dans le même univers, nommé La Grande Muraille de Mars.
- Jiohn Guilliann
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Je venais ici justement pour en parler...Damn ! Pas assez rapide :-)Rufus51 a écrit : ↑mer. sept. 10, 2025 12:29 pm On parlait du Cycle des Inhibiteurs de Alastair Reynolds tantôt, là je viens d'apprendre que sortait le 09 octobre prochain un recueil des nouvelles se déroulant (au moins pour une partie d'entre elles) dans le même univers, nommé La Grande Muraille de Mars.
Heureux détenteur d'un point CLETCSOOEF (cf Le merlock)
- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

JEU BLANC
Richard Wagamese
J’ai découvert cette année Richard Wagamese avec son livre les Etoiles s’éteignent à l’aube, voyage initiatique d’un jeune indien au court du XXème siècle. J’ai eu envie de découvrir d’autres livres de cet auteur et je suis tombé, dans ma bibliothèque, sur quelques uns de ses livres. J’ai sélectionné celui là au titre, sans rien connaitre de l’histoire ou de la thématique.
Saul Indian Horse est le troisième enfant d’un couple d’indien qui vit encore en famille, de façon traditionnelle, dans les années 1950 : la grand-mère, mémoire de la famille, les parents, deux enfants et un couple formé par un oncle et une tante. La famille cache ses enfants des blancs : ceux-ci ont déjà enlevé la sœur ainée de Saul, ils ne veulent pas qu’une nouvelle mésaventure du même genre arrive. Malheureusement, le frère ainé de Saul est découvert et il est envoyé dans un centre d’éducation. Il réussit à s’enfuir, mais accompagné d’une toux terrible. Pour tenter de le soigner et pour échapper aux blancs, la famille décide de se rendre sur les terres qui ont marqué l’histoire familiale, sur le lac Gods. Là, la tuberculose tue le frère de Saul, la famille se sépare, entre ceux qui veulent se soumettre aux rites des blancs et ceux qui veulent suivre le chemin des anciens. Saul et sa grand-mère vont donc passer, seuls, la fin de l’automne et le début de l’hiver, jusqu’à ce qu’il leur soit impossible de rester. La Grand-mère décide de rejoindre un membre de sa famille, mais meurt de froid et de malnutrition dans le voyage. Saul est récupéré par les hommes blancs qui l’envoient dans l’une de ces institutions où on force les Indiens à se soumettre à la religion et aux maltraitances des blancs. Dans cet environnement très dur, Saul va trouver une planche de salut : le hockey sur glace.
J’ai trouvé ce roman plus réussi que les Etoiles s’éteignent à l’aube, soit parce qu’il est mieux écrit, soit parce qu’il est mieux traduit. Le livre revient sur les problématiques indiennes : la violence subie par ce peuple autochtone de la part des colons qui ont voulu transformer par la violence leur mode de vie pour leur faire accepter le leur et le rejet de ces individus lorsqu’ils acceptaient le mode de vie blanc parce qu’ils n’étaient pas blancs. Ségrégation, violence, maltraitance des enfants comme des adultes, le rejet des Indiens du sport blanc par excellence, le hockey, et le refus de partager réellement le même espace, la douleur de la perte de soi-même dans l’alcool, l’une des seules voies pour ces être déracinés, qui ont perdu toute famille, toute attache, tout lien avec leur histoire personnelle. Les thématiques sont nombreuses et fortes. Je crois que ce que j’apprécie le plus chez Richard Wagamese, c’est ce refus constant de juger ses personnages : ils font ce qu’ils peuvent quand ils le peuvent. Ils ratent énormément de choses, font de mauvais choix pour de mauvaises raisons, essentiellement parce qu’ils n’ont pas la possibilité de pouvoir s’ancrer dans un monde qui les accepte : même ceux qui fondent une famille, qui réussissent à vivre près de leurs parents constatent que cela n’est pas suffisant.
Un beau livre, facile et rapide à lire, qui contient des moments durs, ceux qui ont marqué la vie des indiens canadiens.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !