Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Ciné, télé, zik et bla bla persos (trolls, floodeurs et baskets interdits)
Avatar de l’utilisateur
fafnir
Dieu d'après le panthéon
Messages : 1897
Inscription : jeu. nov. 27, 2014 9:50 am

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par fafnir »

J'ai lu les 2 premiers que j'ai trouvés très bons, même si j'ai préféré le 1er. Tout ne tourne pas autour de l'anneau monde ( :mrgreen:) mais ses particularités physiques et techniques sont centrales ( :mrgreen:  :mrgreen:) et bien exploitées dans ces 2 livres.
Avatar de l’utilisateur
akodosho
Messie
Messages : 1076
Inscription : sam. févr. 09, 2008 9:27 pm
Localisation : Marseille
Contact :

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par akodosho »

Bonjour à toutes et à tous,
Chronique d'une excellente novella, par un excellent auteur, dans une excellente collection : Le dernier des aînés, d'Adrian Tchaikovsky, dans la collection UHL du Belial.
Comme l'a dit notamment Clark, une technologie que l'on ne comprend pas est indiscernable de la magie. C'est le postulat de l'auteur qui met en scène un univers apparemment médiéval fantastique où le puissant sorcier est en réalité un... anthropologue, envoyé pour étudier une planète colonisée par l'humanité. Inutile de dire que quand une princesse vient le chercher pour combattre un démon, la situation se complexifie.
Plusieurs ères technologiques séparent ces humanités, au point d'être quasiment deux espèces différentes. L'auteur met ceci en scène en alternant les points de vue entre les personnages. De délicieux quiproquos, de l'action, de l'horreur et des thèmes variés comme la communication, la solitude, le devoir... L'aspect très groupe de jdr à certains moments nous parlera ;)

Chronique complète

Image
[url=https://mondesdepoche.fr/]Mondes de poche[/url] - retours de lectures SFFF au format poche.
Avatar de l’utilisateur
Erwan G
Envoyé de la Source
Messages : 18538
Inscription : lun. oct. 25, 2004 6:51 pm
Localisation : Grenoble

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

On dirait le pitch de Il est difficile d'être un dieu des frères Stougatski.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Avatar de l’utilisateur
akodosho
Messie
Messages : 1076
Inscription : sam. févr. 09, 2008 9:27 pm
Localisation : Marseille
Contact :

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par akodosho »

Oui. L'idée du livre est d'ailleurs très classique en général. Mais la forme lui donne un aspect vraiment jubilaoire.
[url=https://mondesdepoche.fr/]Mondes de poche[/url] - retours de lectures SFFF au format poche.
Avatar de l’utilisateur
Erwan G
Envoyé de la Source
Messages : 18538
Inscription : lun. oct. 25, 2004 6:51 pm
Localisation : Grenoble

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

Ok, merci !

(j'ai beaucoup aimé le premier livre que j'ai lu de lui, moins le deuxième, Dans la toile du temps).
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Avatar de l’utilisateur
Sammael99
Dieu des babines ruinées
Messages : 13492
Inscription : mer. sept. 15, 2004 11:43 pm
Localisation : Nantes, France

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Sammael99 »

Avant hier soir j'ai fini, très péniblement, l'Affaire des Corps sans Tête de Jean-Christophe Portes.

Je suis presque incapable d'arrêter un bouquin en cours de route, même quand c'est une infâme bouse, et croyez moi, sur ce coup là j'ai bien maudit cette incapacité. 

Qu'est-ce qui ne va pas dans ce livre ?

Parlons plutôt de ce qui va, ça ira plus vite. 

Le Paris révolutionnaire est bien documenté, décrit d'une manière qui semble crédible (je n'ai pas le bagage pour juger si ça l'est vraiment). 

Voilà, c'est tout. 

Tout le reste déconne grave. 

Portes semble n'avoir pas compris que l'efficacité d'un polar est d'avoir l'impression que l'investigateur fait des déductions logiques bien que brillantes. Ici, tout est à la truelle, hasards incroyables, Deus ex Machinae sortis de nulle part, une catastrophe. 

Et pour en rajouter une couche, le bouquin devient vite un who's who des premiers rôles révolutionnaires, le personnage principal rencontrant Marat, Robespierre, LaFayette, Olympe de Gouges, j'en passe et des meilleures. Et (désolé pour le spoiler) mais devinez qui reconnaît Louis XVI en fuite à Varennes ?

Bref, une catastrophe. Passez votre chemin, malheureux. Celui-là n'ira pas dans la liste des inspis des Mystères de Paris...

Et dire que c'est un tome 1 et qu'il y en a 8 à date... 

Ces derniers temps, j'ai lu pas mal de polars historiques qui se passent à Paris. 

J'ai trouvé les Victor Legris de Claude Izner divertissants à défaut d'être originaux, L'affaire de la rue Transnonain de Jerome Chantreau intéressant et socialement engagé même si pas très polar. Finalement, la meilleure inspiration c'était le Pars Vite et Reviens Tard de Fred Vargas, pas un polar extraordinaire, mais une vraie histoire Parisienne.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Avatar de l’utilisateur
Le merlock
Pape
Messages : 659
Inscription : jeu. juin 06, 2024 9:21 am

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Le merlock »

Sammael99 a écrit : jeu. sept. 18, 2025 3:07 pm Celui-là n'ira pas dans la liste des inspis des Mystères de Paris...

Sur ce thème, que penses-tu de la série du Bureau des Affaires occultes, qui se passe dans le Paris de la Restauration ?
Membre unique et autoproclamé du Comité d'attribution de Point De Calembour Lame En Table Comme Seul Orphée Ose En Faire (PDCLETCSOOEF)
Lauréats :
mitriel (1)
Erestor (1)
Esbehmj  (1 - Merci Florentbzh)
pseudo (1)
Moi (3)
Saladdin (1 - Merci Florentbzh)
 
Avatar de l’utilisateur
Sammael99
Dieu des babines ruinées
Messages : 13492
Inscription : mer. sept. 15, 2004 11:43 pm
Localisation : Nantes, France

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Sammael99 »

Le merlock a écrit : jeu. sept. 18, 2025 3:12 pm
Sammael99 a écrit : jeu. sept. 18, 2025 3:07 pm Celui-là n'ira pas dans la liste des inspis des Mystères de Paris...

Sur ce thème, que penses-tu de la série du Bureau des Affaires occultes, qui se passe dans le Paris de la Restauration ?

Oh purée, c'est celui là que j'avais oublié. 

Quelle horreur... 

J'avais posté ça sur facebook: 

Le bureau des affaires occultes par Eric Fouassier. Je n'ai pas pour habitude de m'étendre sur les bouquins qui me déplaisent. Ne dit-on pas que tous les goûts sont dans la nature ? Il n'empêche, quand quelque chose est (de mon point de vue) mauvais pour des raisons clairement identifiables, difficile de ne pas jouer le rôle de lanceur d'alerte et de prévenir les autres lecteurs à risque... Le bureau des affaires occultes m'a attiré l’œil parce qu'il parle d'enquêtes policières autour de l'occultisme dans le Paris de 1830. Comme je suis en train d'écrire un JDR policier basé à Paris (contemporain) c'était évidemment dans mes centres d'intérêt. Malheureusement, ce roman combine énormément de défauts qui m'ont rendu la lecture sinon difficile (ça se lit vite), du moins déplaisante. D'abord, la langue est mal maitrisée. L'auteur a choisi un registre de langue assez soutenu, sans doute pour coller au XIXè, mais ne le maitrise pas. Médaille d'or aux ambitieux qui "trustent" l'attention du public lors d'une soirée bourgeoise. On est assommé d'expressions toutes faites, d'adjectifs évidents, bref la langue est cliché. Et figurez-vous que le scénario aussi. Notre héros est beau, intelligent, riche et invincible, mais il a une fêlure secrète. Il ne s'intéresse pas aux femmes mais rencontre une petite actrice qui lui fait quand même de l'effet. Il l'embrigade bien malgré lui dans son enquête, mais... enfin, vous devinez la suite, quoi. Bref, c'est clichéville à tous les étages. Je ne recommande pas.

Edit: ma femme me dit que j'ai lu trop de polars et que les ficelles me sont du coup évidentes, donc je suis blasé. C'est sans doute en partie vrai, n'empêche que si je me replonge dans n'importe quel Maigret que je n'ai pas lu, j'adore, et que dans Nestor Burma on a beau voir les ficelles à l'avance (souvent) c'est quand même super bien. 
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Avatar de l’utilisateur
Le merlock
Pape
Messages : 659
Inscription : jeu. juin 06, 2024 9:21 am

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Le merlock »

Sammael99 a écrit : jeu. sept. 18, 2025 3:24 pm Quelle horreur...

On est d'accord. :neutral:

J'ai terminé péniblement le premier et abandonné définitivement la lecture du 2ème à un quart du bouquin. Une purge.

Et je suis d'accord autant pour Maigret que pour Burma, même si, je trouve les  nouvelles de Maigret plus efficaces que les romans... Et Nestor Burma, l'Homme qui met le Mystère KO, j'adore !! :wub: :wub:
Membre unique et autoproclamé du Comité d'attribution de Point De Calembour Lame En Table Comme Seul Orphée Ose En Faire (PDCLETCSOOEF)
Lauréats :
mitriel (1)
Erestor (1)
Esbehmj  (1 - Merci Florentbzh)
pseudo (1)
Moi (3)
Saladdin (1 - Merci Florentbzh)
 
Avatar de l’utilisateur
Inigin
Dieu des hakamas perdus
Messages : 13702
Inscription : dim. août 02, 2009 7:27 am
Localisation : à droite de Saint-Ex

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Inigin »

Sammael99 a écrit : jeu. sept. 18, 2025 3:07 pm Avant hier soir j'ai fini, très péniblement, l'Affaire des Corps sans Tête de Jean-Christophe Portes.

Je suis presque incapable d'arrêter un bouquin en cours de route, même quand c'est une infâme bouse, et croyez moi, sur ce coup là j'ai bien maudit cette incapacité. 

Qu'est-ce qui ne va pas dans ce livre ?

Parlons plutôt de ce qui va, ça ira plus vite. 

Le Paris révolutionnaire est bien documenté, décrit d'une manière qui semble crédible (je n'ai pas le bagage pour juger si ça l'est vraiment). 

Voilà, c'est tout. 

Tout le reste déconne grave. 

Portes semble n'avoir pas compris que l'efficacité d'un polar est d'avoir l'impression que l'investigateur fait des déductions logiques bien que brillantes. Ici, tout est à la truelle, hasards incroyables, Deus ex Machinae sortis de nulle part, une catastrophe. 

Et pour en rajouter une couche, le bouquin devient vite un who's who des premiers rôles révolutionnaires, le personnage principal rencontrant Marat, Robespierre, LaFayette, Olympe de Gouges, j'en passe et des meilleures. Et (désolé pour le spoiler) mais devinez qui reconnaît Louis XVI en fuite à Varennes ?

Bref, une catastrophe. Passez votre chemin, malheureux. Celui-là n'ira pas dans la liste des inspis des Mystères de Paris...

Et dire que c'est un tome 1 et qu'il y en a 8 à date... 

Ces derniers temps, j'ai lu pas mal de polars historiques qui se passent à Paris. 

J'ai trouvé les Victor Legris de Claude Izner divertissants à défaut d'être originaux, L'affaire de la rue Transnonain de Jerome Chantreau intéressant et socialement engagé même si pas très polar. Finalement, la meilleure inspiration c'était le Pars Vite et Reviens Tard de Fred Vargas, pas un polar extraordinaire, mais une vraie histoire Parisienne.

et Jean-François Parot ?
Barde biclassé secrétaire de la Voix de Rokugan

ImageImageImageImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
Sammael99
Dieu des babines ruinées
Messages : 13492
Inscription : mer. sept. 15, 2004 11:43 pm
Localisation : Nantes, France

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Sammael99 »

Inigin a écrit : jeu. sept. 18, 2025 5:32 pm
Sammael99 a écrit : jeu. sept. 18, 2025 3:07 pm
J'ai trouvé les Victor Legris de Claude Izner divertissants à défaut d'être originaux, L'affaire de la rue Transnonain de Jerome Chantreau intéressant et socialement engagé même si pas très polar. Finalement, la meilleure inspiration c'était le Pars Vite et Reviens Tard de Fred Vargas, pas un polar extraordinaire, mais une vraie histoire Parisienne.

et Jean-François Parot ?

J'ai un vague souvenir d'avoir acheté les Blancs Manteaux, mais c'est sur que je ne l'ai pas lu. Il faut que je fouille les étagères. 

Je vous dirais si et quand je me lance. J'ai encore plein d'Izner à lire (j'avais acheté un lot en Brocante) et même si je n'ai pas trouvé le premier dingue, au moins ce n'est pas complètement naze comme Portes et Fouassier. 
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Avatar de l’utilisateur
Erwan G
Envoyé de la Source
Messages : 18538
Inscription : lun. oct. 25, 2004 6:51 pm
Localisation : Grenoble

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

Image

ADAM & EVE
Stephen Greenblatt

Je n’avais encore jamais lu de Stephen Greenblatt et je n’ai entendu parler de Quattroccento que très récemment. Mais n’ayant pu trouver ce livre, je me suis rabattu sur l’un de ceux disponibles à ma bibliothèque, une sorte d’essai sur Adam & Eve.

L’information importante que je n’ai pas eu avant de commencer ce livre est que Greenblatt n’est pas un historien, mais un universitaire dont le domaine de compétence est la littérature. Il ne s’agit donc pas réellement d’un essai d’histoire d’Adam & Eve, mais d’un livre entre deux mondes, celui de l’histoire et de la littérature. Comment le traiter autrement, d’ailleurs, tant l’une a eu de l’influence sur l’autre et inversement. Comme le dit Greenblatt, le texte de la Genèse qui parle d’Adam & Eve fait 50 lignes. Ce qui est important n’est donc pas tant le texte en lui-même mais la façon dont ceux qui vont le penser, plus tard, vont réellement le traiter. Avec une grande question, essentielle : ce texte est-il un document historique, provenant de la révélation au même titre que le reste de l’Ancien testament ou est-ce une allégorie, un symbole qu’il convient d’interpréter.

Après avoir poser les bases qui ne déplairaient pas à Noah Kramer (l’influence de la Mésopotamie et, notamment, de l’Empire Babylonien lors de la première destruction du Temple et de l’exode en Babylonie), à savoir une comparaison entre la cosmologie sumérienne/akkadienne/babylonienne et la juive, Greenblatt va se tourner vers l’interprétation que vont en faire les principaux auteurs. On commence ainsi avec Saint Augustin et le cheminement de sa pensée pour concevoir à la fois la réalité des paroles du Livre, mais également le principe du péché originel, celui qui ne sera racheté que par le sacrifice du Fils. On continue avec Durer et sa gravure du couple puis avec Milton et son utilisation politique, personnelle et religieuse d’Adam & Eve : si Dieu a créé Eve pour tenir compagnie à Adam, ce n’est pas pour le plonger dans une solitude pire encore en le laissant vivre avec une femme qui ne l’accompagne pas. Ainsi, avant de devenir l’auteur du Paradis perdu, Milton a été l’un des pamphlétaires les plus engagés pour le divorce, sur le fondement du texte religieux. Dürer et Milton constituent l’apogée de la conception du couple originel, avant que, petit à petit, on s’interroge sur la réalité de l’Histoire vue par la Bible. Avec l’arrivée des Lumières, les doutes et les incompréhensions de la Vérité révélée se font de plus en plus nombreuses, avant que cette vérité ne succombe aux travaux de Darwin.

Ni vraiment livre d’histoire, ni vraiment essai littéraire, ce livre trouve un entre deux passionnant. Bien écrit, très agréable à lire, il permet de mieux cerner l’influence énorme que cette petite histoire a eu sur nos sociétés occidentales, la conception de la foi catholique mais aussi les limites morales imposées aux chercheurs qui ne pouvaient aller contre le dogme. De la cosmogonie à la science, en passant par l’art, Stephen Greenblatt dresse un portrait de figures protéiformes et montre que même en s’en tenant au livre, les possibilités d’interprétations sont grandes et que si le dogme peut forcer la révélation d’une certaine beauté, il finit toujours par être rattrapé par la réalité.

Cela m’a donné envie de découvrir d’autres livres de Greenblatt et j’ai trouvé récemment, toujours à la bibliothèque, le livre qu’il a écrit sur Shakespeare. J’espère ainsi trouver, dans ce nouveau livre comme dans celui que je viens de présenter, un mélange entre l’histoire sur l’homme et l’analyse et la compréhension de son œuvre.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Avatar de l’utilisateur
Jiohn Guilliann
Dieu du plan social
Messages : 1387
Inscription : jeu. août 14, 2003 3:55 pm
Localisation : Vernon, Normandie

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Jiohn Guilliann »

On parlait, il y a quelques temps, des tomes 5 et 6 du cycle des inhibiteurs. Je viens de commencer le tome 5. Bah en fait, c'est juste un roman un peu polar, qui se passe dans l'univers des inhibiteurs avant les inhibiteurs. On suit l'enquête d'un flic de la Ceinture de Lumière avant qu'elle ne devienne la Ceinture de Rouille, autour de Yellowstone, du temps de sa splendeur.

A part le fait que ça se passe dans le même univers : Rien à voir. Un peu comme Alien et Prométhéus, quoi.
Heureux détenteur d'un point CLETCSOOEF (cf Le merlock)
Avatar de l’utilisateur
Harfang2
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2579
Inscription : jeu. déc. 03, 2020 5:51 pm
Localisation : Tours
Contact :

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Harfang2 »

Le chant du Barde, Poul Anderson, 528 p., ed Le Bélial, 2010

Une très belle compilation des meilleurs nouvelles de Poul Anderson, assorti de sa bibliographie complète en annexes. 
Choix avait été fait par l'honorable compilateur M.Bèque, de n'y inclure aucune nouvelle issue de la patrouille du temps ou de la saga Flandry pour privilégier les nouvelles épuisées depuis beau temps .
Mon rapport a Anderson est particulière, je ne me suis rendu compte que cette année qu'il était un auteur dont j'avais lu une bonne demi-douzaine de romans mais dont je n'avais absolument pas retenu le nom. Il est vrai qu'entre le roi d'Ys, para historique et fantasy, Les croisés du Cosmos, la Saga de Hrolf Kraki... lu a quelques années d'intervalles, je n'avais pas fait le rapprochement.
Au final, il n'a, sans doute, jamais été un de ces auteurs dont dont l'univers m'a enlevé, ou le style soufflé, non, mais, pour autant il ne m'a jamais déçu, chacun des ses ouvrages présentant, à la fois une culture solide - sans être tape-à l'oeil (on en connait)- et un style efficace et fluide - sans être fade (on en conntait)
A lire Anderson on ne ressent même pas la distance temporelle qui nous sépare, aujourd'hui de lui, tellement l'écriture est fluide et le paradigme humain toujours d'actualité. On appréciera, notamment, toutes ces nouvelles de confrontation - ou de rencontre - entre l'humain et l'Autre qui, chez Anderson n'est jamais un monstre mais, justement, un Autre avec ces attentes, et ces intentions différentes.
Le style d'Anderson, pour classique qu'il soit n'a pas pris une ride et ses personnages ne pèchent pas non plus par chronocentrisme, ses personnages féminins, notamment, sont tout à fait pertinent et développées.
Et puis le sous-texte de Poul Anderson, c'est toujours la question de la civilisation, de son extinction, de sa survie, de sa renaissance ou de ses reminescence, couplé, avec le destin individuel , car, constante chez un Anderson, l'individu ne se plie jamais face au destin ou à ce qu'on attend de lui, mais toujours tente de garder une voie singulière. Découlant des deux, le thème de la tyrannie apparait souvent... On aura compris qu'Anderson ne devait pas être grand fan du concept ^^.
Quand au décorum, Poul Anderson, navigue avec facilité entre la SF, la fantasy, le para-historique ou le mythologie, je ne suis pas sûr d'ailleurs, qu'il prêta aux frontières entre les genres tant ils s'enchêvtrent parfois.
Bref, ravi d'avoir dégainé cet ouvrage qui, depuis quinze ans m'attendait dans ma bibliothèque.
 
Plurima leges, pessima republica
Avatar de l’utilisateur
Erwan G
Envoyé de la Source
Messages : 18538
Inscription : lun. oct. 25, 2004 6:51 pm
Localisation : Grenoble

Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

Poul Anderson, c'est un de mes auteurs préférés. C'est une petite douceur, un bonbon que l'on prend pour se faire plaisir et qui va offrir un bon moment. Ce n'est pas un auteur génial, brillant qui marque comme d'autres, mais c'est un bon auteur sérieux qui écrit de bons livres, bien structurés et avec un souci d'aborder une certaine forme de réalité. Ils sont, en outre, assez souvent bien documentés. :wub: :wub: :wub:

Pour ma part, j'ai lu :
Image

PERDIDO STREET STATION
China Miéville

J’avais beaucoup apprécié le précédent livre que j’ai lu de China Miéville, The City & The City, avec ses promesses de fantastique et un récit qui réussit constamment à se tenir sur le fil de la réalité. Là, on plonge dans une sorte de Fantasy steampunk débridée, dont le personnage principal est très certainement la ville de la Nouvelle-Crobuzon.

Isaac Dan der Grimnebulin est un scientifique original de la Nouvelle-Crobuzon, la ville tentaculaire, industrielle qui accueille la misère mais également des peuples très différents, que ce soient les vodyanois, des espèces de crapaud humanoïdes, des Khépris, des individus au corps humain mais à la tête constituée d’un insecte, des Recréés, des individus au corps modifiés par la magie et les machines, et bien d’autres encore. Isaac est un marginal, un autodidacte, qui travaille sur l’énergie de crise, une énergie qui découlerait d’une situation latente potentielle. Il est encore plus original car, en violation des règles tacites de la société, il entretien une relation amoureuse avec Lin, une sculpteure Khépri. Un jour comme un autre, les deux amants sont embauchés par deux personnages très différents : Isaac par Yagharek, un Garuda (homme oiseau) qui a perdu ses ailes et qui veut retrouver la liberté de voler, mais sans machine ni sortilège et Lin par Madras, un parrain de la mafia locale, recréé aux formes incroyables et agressives, qui veut qu’elle réalise une sculpture magnifiée de sa personne. Dans le cadre de ses recherches, Isaac va mettre la main sur une étrange chenille qui va se révéler être un extrême danger pour la cité entière.
Loin d’être exempt de défaut, ce roman m’a beaucoup plus, à la fois pour l’inventivité, les personnages, une partie de l’ambiance de cette ville qui diffère grandement de ce à quoi l’on peut être habitué en termes de « fantasy », pour ses thématiques, ses confrontations, les solutions qui sont trouvées, l’absence de facilité dans la résolution de l’histoire. Mais.

Mais ce livre présente les défauts malheureusement trop habituels de ce genre de livre : un univers dans lequel on est plongé sans aucune préparation, rendant nécessaire l’assimilation des informations pour comprendre l’univers et ce que l’auteur commence à raconter. De ce fait, une histoire qui tend à tarder à se lancer, parce que la majorité de ce dont on a besoin pour la comprendre ne peut être exposé en quelques pages. Une volonté de faire de la poésie steampunk, avec des descriptions grandioses d’évènements dont on peine, à la fin, à être sûr d’avoir compris ce que l’on a lu, que ce soit lorsque les adorateurs du Dieu Machine tirent des cables à travers toute la cité ou quand le moteur à énergie de crise se met en route. On voit bien le sens général, mais l’ensemble des mots est quelque peu confus ou, à tout le moins, laisse ce sentiment au lecteur. Enfin, la grande difficulté à se repérer dans cette ville imaginaire qui est foisonnante mais constamment sombre, délabrée, proche des ruines, en dehors des bâtiments gothiques de la Mairie et de la milice (privée organisée !). C’est un peu déroutant parce que l’on comprend bien la place qu’occupe Nouvelle-Crobuzon dans le livre, mais qu’on a un peu de mal à percevoir dans ce fatras et cette noirceur trop présente.

Ajoutons à cela le défaut habituels des livres français : c’est un livre long, donc on le découpe en deux tomes pour le rentabiliser. Je ne comprends toujours pas la logique, à tout le moins dans les sorties poches. On a démontré (par le Trône de fer, notamment) qu’il était possible de sortir un livre unique à un prix à peu près égal à la somme de deux livres. Malgré ces quelques reproches, j’ai vraiment apprécié cette lecture et j’ai envie de me replonger dans Nouvelle-Crobuzon histoire de voir ce que peut bien être ce Concile de fer et voir si l’on va finir par apprendre un peu plus de choses sur le maire Buseroux.

En tout cas, maintenant, j'ai envie de sortir Warlock! ou Fléaux! pour faire jouer dans une cité industrielle de type XIXème siècle, avec un gouvernement obscur, des secrets ignorés, du steampunk, des divinités foisonnantes et un Dieu Machine dont la cathédrale pourrait être une grande gare au coeur de la cité qui accueille et fait partir des trains mélangeant 4 classes de voyageurs.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Répondre