[Guerre en Ukraine] Pas de pelmeni pour la trêve de Noël ?

[Qui Revient de Loin]

La scène avec les drones errants prêts à dézinguer des soldats humains m'a vraiment fait penser à Terminator ou Planète hurlante/Screamers.

[You des Alpages]

Ah voilà. Screamers.
Dire qu'on nous a vendu l'anticipation un sous-genre littéraire/artistique relevant de la fiction...

[Deimoss]

Je me rappelle la citation de Mike Pondsmith à propos de son jeu et de l'état actuel du monde, "Cyberpunk était une mise en garde, pas un mode d'emploi."

[mithriel]

Losing Pokrovsk but winning north of it, Ukraine plans the next fight
https://euromaidanpress.com/2025/10/30/ ... will-fall/

+ https://www.youtube.com/watch?v=fqWKB53aZs8

[Taranto]

Un article du New York Times  : https://www.nytimes.com/2025/10/31/world/europe/ukraine-war-drone-game.html

L'Ukraine ludifie la guerre : 40 points pour détruire un char, 12 pour tuer un soldat.
Des équipes de drones s'affrontent pour grimper dans un classement qui récompense les unités pour leurs attaques réussies. Les responsables ukrainiens affirment que ce concours contribue à maintenir la motivation des soldats.

Les points pour un soldat sont passés de 2 en 2024 à 12 actuellement. C'est expliqué par l'évolution des tactiques russes : il est devenu de plus en plus rares de trouver un véhicule à découvert et, quand c'est le cas, il est attendu par tout un groupe de drones. Pendant ce temps, les russes envoie des soldats par groupe de 2 ou 3, équipés de tenue de camouflage, voire de camouflage thermique, pour s'infiltrer et se regrouper derrière le no man's land. Capturer un soldat vivant vaut 120 points, la plus haute valeur connue. On voit sur les vidéos des russes se rendre et se faire escorter par des drones.

Un drone kamikaze basique coûte 1,3 point. Un drone équipé d'une caméra thermique coûte 4,5 points. Et un drone « vampire » plus sophistiqué, pouvant transporter jusqu'à 15 kg d'explosifs et ayant une portée maximale de 30 km, coûte 43 points. En mai, la brigade Oiseaux des Magyar aurait touché environ 6 500 cibles, dont 2 220 soldats, gagnant plus de 25 000 points. la brigade a échangé ces points contre 600 drones « vampire ».

Pendant ce temps, la Russie offre  2 400 $ pour la destruction d'un hélicoptère, 12 000 $ pour la capture d'un tank.

Selon un commandant, les Ukrainiens doivent neutraliser 25 000 soldats russes par mois, pour compenser les nouvelles recrues. Pour ça, il faudrait au moins 2 drones par ennemi, soit 50 000 drones par mois. 

La journaliste explique que, actuellement, 80% des pertes de chaque camp sont dues aux drones...
 

[Cryoban]

80% des pertes de chaque camp sont dues aux drones...

Yep

Un drone kamikaze basique coûte 1,3 point. Un drone équipé d'une caméra thermique coûte 4,5 points. Et un drone « vampire » plus sophistiqué, pouvant transporter jusqu'à 15 kg d'explosifs et ayant une portée maximale de 30 km, coûte 43 points. En mai, la brigade Oiseaux des Magyar aurait touché environ 6 500 cibles, dont 2 220 soldats, gagnant plus de 25 000 points. la brigade a échangé ces points contre 600 drones « vampire ».

Utiliser le theorycrafting des gamers pour optimiser l'action sur le front, fallait y penser.

[Orlov]

Merci du lien. Par contre, c'est "Oiseaux de Madyar (ou Magyar)", ce dernier nom se rapportant à un officier des Marines originaire d'Uzhgorod, région abritant une minorité hongroise (Madyar en ukrainien) à laquelle appartient cet officier.

Spoiler:

Voilà, sinon, quelques nouvelles de ma belle-famille en Ukraine (et ailleurs, de plus en plus).
Mon beau-frère qui combattait dans les forces spéciales depuis la fin 2022 est démobilisable. C'est un miraculé qui combat depuis 2015 et le Donbass. Il a été blessé trois fois et la mort semblait se rapprocher un peu plus à chaque fois. Ses tympans sont percés et il a de graves lacunes auditives. On lui a également diagnostiqué un PTSD depuis que la section qu'il commandait a été surprise et décimée l'année dernière. Comme il est aussi devenu dépendant aux opioïdes pour une vieille blessure, il a été également traité en addictologie. On espère qu'il va désormais quitter l'Ukraine et retrouver sa compagne et sa fille, lesquelles vont s'installer au Royaume-Uni où madame fait un post-doc en affaires internationales après avoir servi deux ans dans un bataillon de la territoriale.

Mon autre beau-frère qui est étudiant en aéronautique nous a rejoints au UK, bénéficiant de la loi permettant aux jeunes Ukrainiens de quitter le pays. Si les conditions d'accueil se sont durcies ici, le plus difficile a été de faire venir le chat qu'il a recueilli après un bombardement.

Ma belle-soeur est au RU depuis mai 2022. Elle prépare ses examens d'entrée à l'université. Elle a été très traumatisée par ce qu'elle a vécu pendant qu'elle était là-bas, il est probable qu'elle restera ici, même si l'Ukraine lui manque.

Ma belle-mère vit avec nous. Elle continue à donner ses cours à distance mais se rend souvent en Ukraine notamment pour s'assurer que mon beau-frère se soigne. Elle se languit de sa vie d'avant mais préfère pour le court terme savoir ses enfants et sa mère avec nous et n'envisage pas pour l'instant une rapatriation collective.

La grand-mère maternelle de ma compagne vit aussi avec nous. Elle a quitté l'Ukraine en fauteuil roulant, a de nombreux soucis de santé, se languit de l'Ukraine. Elle divise sa journée entre les prières pour lesquelles elle reçoit des demandes sur son smartphone (c'est une nonne sécularisée) et le jardin qu'elle entretient avec soin et patience.

Mon beau-père qui est syrio-ukrainien est rentré en Syrie à la chute de Bachar. Il ne risque plus la prison ou la torture et a rouvert une université pour filles dans sa ville natale. On est très inquiet mais lui semble très heureux. Il dépérissait un peu ici et avait acquis de bien mauvaises habitudes. Il a pu revoir ses frères et sœurs et se recueillir sur la tombe de ses parents vu qu'il avait dû quitter la Syrie il y a seize ans. Ce double-exil trouve ainsi une issue en apparence heureuse mais mon petit doigt me dit que certaines de ses habitudes et idées ne seront pas tolérées bien longtemps dans cette Syrie nouvelle contrôlée par des Islamistes.

Désolé du moi, moi, moi (ou plutôt du "nous, nous, nous"), mais je tiens aussi à livrer mon témoignage personnel sur ce que cette guerre a engendré de chaos et d'éparpillement pour des gens qui n' en demandaient pas.

C'est aussi une manière de signaler que je peux désormais aborder ce fil avec un peu moins d'affect et d'angoisse.

[Islayre d'Argolh]

Désolé du moi, moi, moi

Tu n'as pas a l'être

[Qui Revient de Loin]

Oui, ça fait du bien à tout le monde je pense de voir des bonnes nouvelles  :bierre:

[Macbesse]

Désolé du moi, moi, moi (ou plutôt du "nous, nous, nous"), mais je tiens aussi à livrer mon témoignage personnel sur ce que cette guerre a engendré de chaos et d'éparpillement pour des gens qui n' en demandaient pas.

Cela fait du bien de savoir que les tiens vont bien.
Et puis, les trajectoires individuelles éclairent les processus plus globaux, non ?

[Thom']

Désolé du moi, moi, moi (ou plutôt du "nous, nous, nous").

Aucune raison d'être désolé. C'est bien aussi de se souvenir que la guerre, au-delà des chiffres, des statistiques, des stratégies et des décisions de quelques psychopathes enfermés dans leurs bunkers ou leurs salles de bal couvertes de dorures, ce sont des drames et des tragédies humaines pour la majorité des gens "normaux".

[Cryoban]

Désolé du moi, moi, moi (ou plutôt du "nous, nous, nous")

Surtout pas, car chaque petit morceau de désespoir ou cette fois d'espoir partagé nous rappelle à notre humanité et nous encourage à continuer notre ouvrage alors même qu'en tant qu'individu on se sent parfois tellement perdu et seul au milieu de ces évènements. Chaque pas que l'on fait pour l'Autre compte pour quelqu'un quelque part.

[fafnir]

Je retiens surtout que, malgré des hautes probabilités pour la survenue de tragédies, ta belle famille s'en sort plutôt pas mal. 
Pas mal...si on ne regarde pas les blessures physiques ou psychologiques, les années d'angoisse et l'exil...

[Macbesse]

Un rapport pas inintéressant sur les Juifs d'Ukraine et la vision qu'ont les Ukrainiens d'Israël.
En résumé, ça n'a jamais été aussi bien, et Israël est un modèle d’État qui a su organiser sa défense, au point que les Ukrainiens manquent un peu de distance critique face à Israël.
https://ucsj.org/latest/article/ukraine ... ty-report/

[mithriel]

En 20 ans, on a diplômé plus de 300 étudiant.es ukrainien.es (de Kharkiv, essentiellement). Pas mal sont en France et ailleurs dans le monde, d'autres restent en Ukraine. Pas facile de savoir où ils sont, bien que LinkedIn aide (pour une fois). Je ne désespère pas de revenir à Kharkiv après la guerre et de revoir les collègues et les diplômé.es.