[CR] Warhammer v3 - New : Vol3 (page 3)

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
orlanth
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Re: [CR] Warhammer v3 - vol2 (page 2)

Message par orlanth »

De notre coté, c'était absolument sans pitié. Le père Akney est mort par leur faute, toute la ville nous détestait et nous l'as bien fait sentir, la hobbit se la jouait sympa mais nous avait finalement trahi (alors que je l'aimais bien moi), et surtout ils n'ont absolument pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu'on les avait déjà pendu.
Bon ok on avait passé un pacte avec les homme-bêtes qui disait de les sauver mais on ne l'a pas respecté. Vu l'état dans lequel on était c'était pas gagné non plus ;)
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orlanth
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Re: [CR] Warhammer v3 - vol2 (page 2)

Message par orlanth »

Suite des aventures d'Ottavio à Stromdorf. Rencontre avec de nouvelles têtes, des visions, une pierre elfique et de l'eau, encore de l'eau.
Et c'est encore plus long que d'habitude...

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Les mémoires d'un estudiant botanica Vol.3

1- La loi et l’ordre
La détonation résonna longtemps dans la salle de l’auberge avant que les éclairs qui tonnaient à l’extérieur ne reprirent leur chant. La tête du zombie explosa sous l’impact de la bille d’acier, projetant une pluie de sang, de cervelle et de morceaux d’os sur le mur juste derrière. L’homme qui venait de tirer jeta son pistolet encore fumant sur le cadavre, un beau pistolet à crosse en or, et dégaina sa rapière damasquinée pour se jeter sur le second monstre. Une seconde détonation se fit entendre et le plus petit des frères holtz, le joueur de banjo, disparu littéralement dans un nuage de sang. Derrière le bar, l’aubergiste entreprit aussitôt de recharger son énorme tromblon. Il restait encore trois de ses monstres qui déambulaient dans la grande salle. Deux d’entre eux entreprirent de monter les escaliers qui menaient à l’étage où je me trouvais, accompagné de Camillia. Ils grognaient entre leurs dents. Un instant je cru les entendre prononcer : « Camillia… »

J’entrepris aussitôt de renverser le contenu d’une des lampes à huile sur les marches devant nous, en ayant pris soin auparavant d’en éteindre la mèche, il ne s‘agissait pas de faire flamber l’établissement tout de même. Le premier d’entre eux venait d’arriver à notre hauteur et s’écroula aussitôt en avant. Sa tête heurta durement la contremarche et son cou se tordit avec un bruit d’os brisé. Camillia en profita pour se jeter sur lui et le frapper de toutes ses forces. Une fois, deux fois, trois fois, l’épée se planta, chaque coup réduisant un peu plus sa boite crânienne en une pulpe sanguinolente. Moi qui pensais que les Holtz n’avaient rien dans la tête, finalement je m’étais bien trompé.

En bas il ne restait plus qu’un seul monstre, le plus grand des frères Holtz. Il avait une carrure massive, un cou de taureau qui portaient encore les marques de la strangulation provoquée par la pendaison, et des bras aussi épais que les cuisses d’Akney. Alors qu’il s’approcha du comptoir, un homme qui n’avait presque pas bougé jusqu’à ce moment-là se leva de sa chaise l’air nonchalant. Son visage était caché par une capuche de cuir. D’un geste ample il dégaina l’énorme épée du fourreau qui était posée contre la cheminée et lui fit décrire un large cercle autour de sa tête avant de l’abattre lourdement sur le zombie. La lame coupa le monstre en deux, de la tête à la taille. Les deux morceaux de ce qui fut autrefois un être humain tombèrent sur le sol en un tas d’organes spongieux. Avec une économie de mouvement calculée, l’homme se rassit et entreprit de finir son thé.

- Par Sigmar, que vient-il de se passer ? demanda le duelliste en rengainant sa rapière et son pistolet à sa ceinture.
- Le chaos est à nos portes, monsieur, répondis-je immédiatement. Et j’ai bien peur que cela ne fasse que commencer.
Je descendis les marches prudemment et lui tendit la main.
- Ouf, on a eu chaud. Ravi de vous rencontrer et merci pour le coup de main monsieur. Monsieur ?
- Fritz Müller, chevalier-templier au service de Sigmar, répondit-il avec emphase.

Je n’aimais pas sa manière de me regarder de haut. A qui croyait-il s’adresser ? Un simple servant ? Un quidam superstitieux effrayé par son ombre ? Akney était mort quelques jours auparavant. Mon maitre m’avait laissé seul. Seul avec mes doutes et ma haine. Seul avec le feu dans ma tête. Avec lui étaient mortes mes craintes. J’avais décidé de ne plus baisser les yeux, et cette décision était applicable immédiatement.

- Un répurgateur ? Ici ? Pour une fois la cavalerie arrive à l’heure on dirait, ironisais-je.
- En effet, un répurgateur me répondit-il en vrillant ses yeux dans les miens pour tenter de m’impressionner. De bien beaux zombies que vous avez là dites-moi. On dirait qu’il s’agit de la famille Holtz. Et je vois aussi la petite empoisonneuse. Je me demande comment ils ont pu descendre de leur gibet.

Cette dernière remarque sonna un peu plus fort dans l’auberge. Son ton était suspicieux. Quoi de plus normal pour un répurgateur ? Tant qu’il était là, nous aurions deux problèmes, les morts et la Loi. Il continua son inspection des cadavres quelques instants puis sembla se souvenir de quelque chose.

- Dites-moi, est-ce que vous connaitriez quelqu’un du nom de…Camillia ? lança-t-il à la cantonade.
- Je suis Camillia, murmura mon amie après être descendue à son tour. Que me vaut l’honneur ?
Elle avait cette voix suave qu’elle prenait parfois avec certains hommes. Cette voix qui les rendait doux, et malléables.
- C’en serait presque amusant si ce n’était pas tragique dit-il. Mais il me semble dans la confusion de la bataille avoir entendu ces monstres prononcer votre nom.
- Vous avez entendu quelque chose ? Avec tout ce bruit ? Allons, il s’agit sans doute de votre imagination, ces créatures ne peuvent pas parler.
- Permettez-moi d’en douter madame. Et pour m’assurer que vous n’êtes pour rien dans ce qu’il vient de se passer, je vous demanderais de m’accompagner dans votre chambre pour que nous puissions nous entretenir.

Contrairement à ses paroles, le visage dur et la voix soupçonneuse du sigmarite ne laissaient pas de doute sur ses intentions. L’interrogatoire s’annonçait serré.

Un cri se fit entendre à l’extérieur.
- Quelqu’un a besoin d’aide, criais-je aussitôt pour détourner l’attention.
- Nous remettrons cela à plus tard dit le templier à l’attention de Camillia. Allons-y.

La voix provenait d’une tour circulaire à deux étages située derrière l’auberge. Un vieil homme gesticulait en faisant de grands signes dans notre direction.

- Dedans, il est dedans ! gémit-il.
- Que se passe-t-il ? demandais-je.
- Mais là, vite !

Un escalier montait à l’intérieur de sa demeure et courait le long des deux étages. Les murs étaient recouverts d’étagères sur lesquelles étaient posés de nombreux ombrages soigneusement rangés. Sur les plus hautes se trouvaient des alambics, des pipettes et des flacons de verre remplis de liquides colorés, d’herbes et de graines de toutes sortes. L’antre d’un scientifique ou d’un alchimiste.

Il pointa le doigt en l’air. Au plafond était suspendu l’un de ces squelettes reconstitués que les estudiants en médecine utilisent parfois pour apprendre l’anatomie. Mais d’habitude, ils ne bougent pas. Celui-ci s’agitait vainement au bout de sa chaine, tentant de s’en défaire comme il le pouvait, se brisant les doigts dans la tentative.

Le répurgateur dégaina son pistolet et appuya sur la détente d’un air négligeant. Le squelette s’effondra, le crâne fracassé.
- Frappez à la tête, c’est le seul endroit qui peut les tuer pour de bon, dit-il tranquillement en ouvrant sa bourse de poudre pour recharger son arme. Nous en avons terminé ici.
- Merci de votre aide, je ne sais pas comment cela se serait terminé sans vous, dit le vieil homme.
- Pas de problème monsieur, répondit-je. Vous avez une belle bibliothèque dites-moi. Ne serait-ce pas le Monarchie kislévite ? Dans son édition originale dorée à l’or fin et avec les gravures de Herr Gustave ?
- Par la balance sacrée, mais oui ! Les yeux du vieil homme s’écarquillèrent. Enfin un homme de goût à ce que je vois. Vous resterez bien un instant ? Je vais nous préparer du thé si vous le voulez bien. A qui donc ai-je affaire ?
- Je suis Ottavio Porsova de Nuln, répondis-je avec tout le respect dont je pouvais faire preuve à l’égard du scientifique.
Müller se tourna vers moi.
- Ottavio ? Vous faites partie du groupe qui a découvert les agissements des Holtz et de l’empoisonneuse ? Vous êtes l’ami de Camillia c’est bien cela ?
- Hem. Je . Oui, répondis-je, embarrassé.
- Alors vous viendrez me voir aussi. J’ai à vous parler.

J’acquiesçai, conscient de ne pas pouvoir me soustraire à cette obligation légale. L’empire était une théocratie, et les répurgateurs avaient les pleins pouvoirs pour interroger qui ils voulaient, de la manière qu’ils souhaitaient. Et pour l’instant, le sigmarite était resté plutôt courtois. Espérons qu’il le resterait.

Je passai les quelques heures suivantes à parler avec le professeur Köpfchen. De tout et de rien. D’histoire et de médecine, de botanique et de cuisine. Le thé, une herbe venue directement de Ceylan, était excellent et très relaxant. Ce qui me permit de me reposer sans m’endormir. Je ne voulais pas dormir et j’avais trouvé le parfait interlocuteur pour cela.
Parler, boire du thé, combattre, tout plutôt que revoir le visage déchiqueté d’Akney.
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orlanth
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Re: [CR] Warhammer v3 - New : Vol3 (page 3)

Message par orlanth »

voilà le chapitre 2, n'hésitez pas à intervenir hein :)

2- Une pierre encombrante
Je revins le lendemain matin la tête pleine de nouvelles connaissances et de promesses de savoir. A peine eu-je passé le pas de la porte que je rencontrais Niklas Schulmann, l’expert envoyé par Nuln pour analyser la pierre.
Il se présenta comme un mage céleste, un savant spécialisé dans l’étude des astres et de la divination. Je pris un siège et commandai une bière brune en attendant d’écouter ce qu’il avait à dire. Il s’assit à son tour et posa son bâton noueux avant de joindre ses doigts en pyramide devant son nez. Sans doute pour se donner un air sévère. Il avait une barbichette blanche, les yeux bleus cernés et de profondes rides sur le front et le cou. Sa robe jaune était brodée de fil d’or et deux poches se découpaient sur le devant pour y mettre ses mains ou y cacher des objets de petites tailles, potions et parchemins.
- Herr Ottavio, il me semble que vous êtes le chef de l’expédition qui a ramené la pierre elfique, n’est-ce pas ? demanda-t-il d’une voix posée.

J’avais l’impression d’entendre un de mes professeurs d’université. Ce n’était pas la première fois que je voyais un mage. Ils étaient puissants, et respectés, mais très dangereux. C’est pourquoi l’usage de la magie avait été réglementé. Celui qui voulait pratiquer son art devait avoir étudié dans l’un des collèges de magie homologué et disposer d’un document officiel, obtenu après un rigoureux examen, lui permettant de faire usage de sortilèges dans l’Empire. J’avais entendu dire que la magie n’était pas très loin du chaos et que bien des mages avaient succombés au pouvoir de la corruption et à l’adoration des dieux obscurs. Utiliser cette énergie me séduisait. Plier la réalité à ma volonté, refuser le pouvoir des dieux et embrasser celui des hommes, voilà ce que je voulais. Mais pour suivre cette voie, il me fallait une recommandation. Et je pensais la tenir. Juste en face de moi.

La mort d’Akney avait privé notre groupe de son chef, et il fallait bien que quelqu’un tienne maintenant ce rôle. Je décidai de ne pas détromper mon interlocuteur.
- En effet monseigneur, répondis-je d’un ton égal. Que puis-je pour vous ?
- Je suis envoyé par le collège céleste de Nuln pour étudier la pierre. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’est pas banale.
- Je vous écoute, dis-je d’un air détaché.
- Je vais être direct si vous le voulez bien. La pierre que vous avez ramenée n’est qu’un morceau d’un tout. A l’origine elle devait être ronde. Les inscriptions sont incomplètes et sans le reste, je ne puis en connaitre la signification. Je ne sais pas combien il y a d’autres morceaux exactement mais si nous voulons en savoir plus, il va falloir les rassembler. En tout cas, je puis vous dire qu’elle a un rapport avec la magie de mon ordre et qu’il serait souhaitable, pour tout le monde, que cette pierre soit reconstituée au plus vite.

Ces informations me laissèrent un instant sans voix. Mon grand-père m’avait déjà parlé de ce genre de quête où il fallait aller chercher tel ou tel objet aux pouvoirs incroyables, retrouver l’épée des dieux, déterrer l’amulette du destin, jeter un anneau unique au fond d’un volcan et autres billevesées. Ces histoires me faisaient rêver, elles étaient prétexte à l’aventure, à l’action ! Jamais je n’aurais cru qu’elles puissent être vraies, et encore moins y participer moi-même un jour.

Un éclair frappa l’auberge, éclairant vivement la salle principale. Encore un ! Je m’aperçus alors que les éclairs frappaient régulièrement, comme le tic-tac d’une monstrueuse horloge. Mais il n’était pas l’heure de se réveiller. Le mage s’était penché vers moi, ses yeux bleus acier plongés dans les miens.
- Ce n’est pas tout murmura-t-il, sans doute pour ajouter une dimension dramatique à ce qu’il allait m’annoncer. Comme vous le savez, je suis un mage céleste, et en tant que tel nous avons parfois des visions.
- Des visions ? répétais-je, incertain de la conduite à tenir.
- Il y a quelques jours, j’en ai eu une plus puissante, plus persistante que les autres. Et je suis persuadé qu’elle a un rapport avec l’existence de cette pierre. Et avec vous.
Il prononça cette dernière phrase après une petite pause. Il s’y connaissait en effet de style. J’écoutais avec attention.
- Dans ma vision, une femme se tient au sommet d’une colline battue par les vents. Le ciel est rouge et les nuages noirs. De ses mains elle brandit en l’air la pierre des elfes, complète. Ses bras sont décharnés, son visage creusé, et ses orbites vides. Elle n’appartient plus à Mòrr.
- Elle est revenue d’entre les morts vous voulez dire ? l’interrompis-je.

Il se redressa soudain.
Son regard devint dur et ses traits se figèrent. Une autorité presque surnaturelle semblait émaner de lui. Ses cheveux se soulevèrent comme portés par un souffle invisible, un halo de lumière dorée apparut autour de lui, du moins je cru le voir, et sa voix tonna, puissante, écrasante. Je n’étais plus qu’un gamin pris en faute devant son père, qu’un estudiant puni par son professeur, qu’un insecte attendant la mort.
Qu’un Ottavio courbant l’échine devant le martinet du père Akney.

Cela ne dura qu’un instant mais me marqua longuement.
- Pauvre imbécile. A qui croyez-vous parler ? N’avez-vous donc pas appris le respect ?
- Je vous supplie de m’excuser monseigneur, bégayai-je. Je..je ne voulais pas.
- Il suffit, l’incident est clos. Cette femme, disais-je avant d’être grossièrement interrompu, abandonnée par le dieu de la mort et des songes se tenait sur cette colline. La pluie tombait et tombait encore comme des cordes dressées vers le ciel. Et des nuages noirs surgissaient des éclairs. Je me suis alors approché d’elle, tel un esprit observant la scène figée, et m’aperçus que derrière elle se tenaient des centaines, que dis-je, des milliers de cadavres revenus à la vie. Elle dirigeait là une véritable armée de morts-vivants !

Un éclair tonna juste à ce moment-là, me faisant sursauter brutalement.

Un bruit de porte brisé se fit entendre à l’étage où se trouvait Camillia. Je profitai de cette interruption et fonça voir ce qu’il se passait. Une odeur d’orage emplissait le couloir. Müller se tenait là, la main sur la garde de sa rapière, devant le chambranle éclaté d’une des chambres de l’auberge. De là où j’étais, j’entendis distinctement Camillia jurer.
- Qu’est-ce que vous faites dans ma chambre ? se mit à crier le mage qui m’avait suivi.
Maitre Schulmann me dépassa et s’engouffra dans la pièce en tenant son bâton à deux mains. Le bout épais se mit à luire légèrement. Je le suivis aussitôt.

La chambre était simple, sans ornement particulier si ce n’est un étrange appareillage métallique posé sur le rebord de la fenêtre entrouverte. Juste devant le paratonnerre, sur un coffre plat avait été posée la pierre elfique.
- Pourquoi avez-vous ramené la pierre ici ? cria Camillia pour couvrir le bruit des éclairs.
- Le lecteur Magnus souhaitait que j’étudie la pierre ailleurs, répondit le mage. Il ne supportait plus le bruit des éclairs qui le dérangeait dans son travail.
- L’église est le seul bâtiment qui peut la contenir. Vous allez foutre le feu à l’auberge !
- Madame, je suis un mage du collège du ciel. Contrairement à ce que vous pensez, je sais parfaitement ce que je fais.
Pendant un instant, ses cheveux volèrent au vent et sa voix prit une intention plus grave. C’est comme s’il s’adressait directement à nos corps plutôt qu’à nos oreilles. Plutôt perturbant. D’un doigt il désigna l’appareil métallique et continua.
- Ceci est un paratonnerre, destiné à éviter les désagréments dont vous venez de nous faire part. Je vous prierais donc de vous calmer et de me faire confiance.
- Un mage dites-vous ? dit le répurgateur dans mon dos. Il avait repris son ton suspicieux. Et pourrais-je savoir ce que vous faites là ?
Le mage se retourna comme s’il voyait le sigmarite pour la première fois.
- Je fais mon travail. Je suis expert en histoire elfique. Ecartez-vous et sortez de ma chambre.
- Et vous avez une autorisation ? demanda le répurgateur d’une voix suave.
- Et comment. Le mage fouilla dans sa poche et en sortit un parchemin portant un sceau doré représentant un aigle à deux têtes. Ce parchemin, regardez bien, me donne autorité en cette matière. De plus, il me reconnait en tant que mage du troisième cercle habilité à pratiquer la magie de la manière dont il me sied pour servir l’Empire.
- Moué, faites-voir votre papelard, je suis pas bien sûr.

Le mage fulminait mais tentait de n’en rien laisser paraitre. Le répurgateur examina longuement le parchemin, le tournant et le retournant pour bien montrer que c’est lui qui menait la danse. Après de longues secondes, il remit le parchemin au mage d’un air dédaigneux.
- Vous êtes content ? Et bien tant mieux, si vous n’avez rien de mieux à faire, je vous prierais de sortir d’ici, j’ai du ménage à faire, dit-il en foudroyant Camillia du regard.

Quant à moi, je me tenais en retrait, appuyant les paroles du mage, lui faisant part de ma désapprobation quant à l’attitude désinvolte du répurgateur. Pour une raison inconnue, Camillia eut l’air de m’en tenir rigueur. Pendant que je la regardais s’éloigner, je me demandais comment s’était passé son entretien.
Le regard appuyé qu’elle fit au sigmarite me donna tous les indices dont j’avais besoin.
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Re: [CR] Warhammer v3 - New : Vol3 (page 3)

Message par orlanth »

3- Un rêve étrange
Quelques minutes après l’incident, je fus appelé par le répurgateur pour être entendu à mon tour. Je croisais Camillia, dont la chambre servait de salle d’interrogatoire, mais n’obtint aucune réponse à mon regard interrogateur.
- Bien, commençons, démarra-t-il immédiatement. Qui êtes-vous exactement ?
- Je suis Ottavio Porsova de Nuln, fils unique de Siegfried Gerard Porsova et de Madame Josetta Freindrich. Quiconque se prétendant civilisé connait notre famille, j’imagine que c’est votre cas ?

Je n’aimais pas ce personnage et ce qu’il prétendait incarner. Je savais qu’il fallait combattre le chaos de la manière la plus efficace possible mais, à mes yeux, cela n’expliquait pas le comportement des répurgateurs en général et de celui-ci en particulier. Le dieu qu’ils prétendent servir ne leur sert que d’excuse pour leurs exactions. Sans l’autorité que leur confère leur église, ils ne seraient ni plus ni moins que des brigands, des voyous autoritaires, des brutes.

Il marmonna quelque chose que je décidai de ne pas comprendre.
- Bien, bien. Et quel rapport avez-vous avec cette Camillia et avec toute cette histoire de pierre elfique et d’homme-bêtes ?
- Camillia est mon amie depuis plusieurs mois maintenant. Nous nous sommes rencontrés alors que je n’étais un jeune apprenti. Voulez-vous connaitre mon histoire ?
- Je vous en prie allez-y.

J’entrepris alors de lui raconter ma vie. Toute ma vie. Du début jusqu’à cette heure, n’oubliant aucun détail, aussi trivial soit-il. Il voulait savoir, j’allais tout lui dire. Mon enfance avec mon grand-père, mon adolescence et mes fêtes pas si lointaine, ma vie d’estudiant, mon rapport avec mes professeurs, mon besoin de connaissance, de reconnaissance, de rapport paternel. Je le saoulais de parole. J’avais ouvert les vannes, je ne pouvais plus m’arrêter. Fritz Müller n’était plus que le réceptacle de mes rancœurs. Il ne pouvait faire autrement qu’écouter, ne pouvant en placer une, baissant les yeux alors que je le décrivais l’effet que cela faisait de se faire recouvrir de tripes chaudes lorsqu’on tue un homme-bête, ou qu’on tue tout simplement, pour la première fois.

D’un coup, il se leva de sa chaise et bredouilla de vagues remerciements avant de m’inviter à sortir. Je pris la porte, le cœur léger, et l’entendit claquer derrière moi. Camillia tenta de l’ouvrir, sans succès. Elle venait d’être mise à la porte de sa propre chambre.
- Que faites-vous ? demanda-t-elle l’air inquiet. Pourquoi tout ce bruit ?
- Juste un peu de rangement, répondit-il.
Un rangement un peu brutal, pouvais-je juger d’après le bruit qu’il faisait. Quelques minutes après il déverrouilla la porte et passa devant nous, le chapeau baissé sur les yeux. L’intérieur était méconnaissable. Il avait fouillé la chambre, mit les meubles sans dessus-dessous, avait renversé les armoires, ouvert les coffres et détruit le matelas. Camillia était furieuse. Le répurgateur s’était fait plaisir à mettre la pièce à sac, juste pour se venger.

Pour me changer les idées, je décidai de descendre dans la pièce principale. L’étranger qui nous avait aidé la veille était encore là, à se réchauffer près du feu. Il avait baissé sa capuche mais gardait une sorte de bandeau crasseux autour de la tête. Il avait les traits fins et les yeux légèrement en amande ce qui contrastait avec sa carrure massive et la cicatrice qui lui barrait le cou.
- Merci pour hier soir au fait. Je n’ai pas eu le temps de vous remercier monsieur, dis-je en lui tendant la main.
- Derek. C’est comme ça qu’on m’appelle, me répondit-il sans détourner les yeux des flammes. Pas besoin de me remercier, j’étais là, c’est normal.

Il parlait avec un accent chantant, presque joyeux.

- Et bien vous m’envoyez ravi. Vous êtes là pour longtemps ? J’avais envie de continuer la conversation. J’avais quelque chose derrière la tête.
- Je ne sais pas. Ca dépend du temps qu’il va faire. Je devais prendre un bateau mais là je crois que ça va pas être possible. Je vous ai vu pendant la semaine. C’est vous le petit gars qu’est avec la nana qu’a une pierre elfique ?
J’acquiesçai.
- Beau boulot dans les marais. Et désolé pour votre copain. Les hommes-bêtes sont redoutables.
Son regard était perdu dans le vide, perdu dans quelque lointain souvenir. Quant à moi, je ne pouvais m’empêcher de le détailler. Quelque chose en lui m’intriguait. Nous parlâmes encore quelques minutes, puis je me jetai à l’eau.
- Dites-moi Derek, vous m’avez l’air d’un homme à la recherche d’action et d’un but à accomplir. Excusez-moi d’être direct mais je vous avoue que Camillia et moi ne brillons pas par nos capacités guerrières. Nous aurions bien besoin de quelqu’un comme vous, une épaule solide et un mètre-vingt de bon acier à son côté pour nous aider dans notre quête. J’ai vu ce que vous savez faire et à l’évidence vous êtes taillé pour ce travail. Vous vous intégreriez bien à notre petite équipe. Qu’en diriez-vous de nous suivre, de faire partie de notre groupe ?
- Oulà, c’est beaucoup d’information là. C’est que je suis déjà en route pour quelque chose, vous voyez. Même si on peut pas dire que ce soit vraiment prioritaire. C’est bien payé votre histoire ?
- Entendons-nous bien. Je ne cherche pas un mercenaire mais un compagnon.
- Pardon ? dit-il en levant un sourcil. Je suis pas ce que vous croyez hein.
- Mais non ! Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. J’ai besoin de quelqu’un pour le groupe, un compagnon d’aventure vous comprenez ? Et à ce titre vous serez considéré exactement comme Camillia et moi-même lorsque nous négocierons les parts de nos futurs contrats ou lors du partage d’un éventuel butin.

Je passais sous silence le fait que les contrats n’étaient pas vraiment ce que nous recherchions et que le butin n’avait jamais vraiment été disponible jusqu’à présent. Mais qu’importe, mes paroles eurent l’air de le rassurer.

- Topes-là, me dit-il en crachant dans sa main.
Ce que je fis, non sans réprimer une moue dégoutée.

La porte de l’auberge s’ouvrit soudainement en grand.
- Ottavio Porsova de Nuln ? Le bourgmestre vous demande toute affaire cessante.

Cela commençait à devenir une habitude. Je me penchais vers Derek.
- Ça vous dirait de commencer tout de suite ?

Le capitaine Kessler, le chef de la garde, m’emmena dans la maison du bourgmestre, un pavillon cossu situé en plein centre de la ville. J’étais accompagné de Camillia, de Derek bien sûr mais aussi du répurgateur qui avait tenu à suivre Camillia, pour je ne sais quelle raison.

Nous fûmes reçus rapidement par le maitre des lieux, le bourgmestre Adler. L’homme avait l’air bien plus vieux que ce qui nous avait été décrit. Sa barbe rebiquait anarchiquement et ses cheveux en bataille montraient qu’il venait de se lever du lit. Ses yeux étaient fiévreux et ses mains osseuses, signes de fatigue manifeste ou de malnutrition. Il devait ne plus s’alimenter correctement depuis plusieurs semaines. J’avais déjà vu ça avec certains malades, des fous obnubilés qui refusaient de manger, qui dormaient mal, en proie aux cauchemars, dévoré par le remord et l’angoisse. Des gens comme Akney.

Il tenait à la main une peinture représentant une fort jolie femme au teint de pèche. Il essuya une larme et de mit à parler d’une voix chevrotante.
- Voici Madriga, dit-il en regardant la peinture. Elle est morte il y a deux mois maintenant, atteinte de la maladie de mélancolie.
- Je vous présente mes sincères condoléances, dis-je en prenant l’air contrit.
La femme de Brenner, l’aubergiste, s’appelait aussi Madriga et avait mis fin à sa vie en sautant dans le puits du village. Elle s’était brisée les jambes et était morte noyée. Je n’osai pas le demander au bourgmestre, mais sans doute s’agissait-il de sa fille.
- Merci de partager ma douleur Herr Ottavio. Depuis qu’elle est partie, je suis perdu. Je ne sais plus que faire. Je tourne en rond et ressasse sans cesse. Je pense à elle constamment vous savez ?
Je hochais la tête, conscient qu’il tentait de soulager sa peine.
- Chaque nuit, je rêve. Je rêve d’elle mais ne peut l’atteindre. Chaque nuit, je me réveille encore plus fatigué que la veille. Mais cette nuit, cette nuit m’entendez-vous, il s’est passé quelque chose ! J’ai vu, j’ai vu ma femme qui me rejoignait dans ma chambre. Elle était là vous dis-je, en chair et en os !

Il commençait à s’exciter. Ses yeux était écarquillés, presque exorbités. Le chef de la garde s’approcha de lui et lui prit la main pour le calmer.
- Elle était là et me regardait, continua-t-il. Elle portait encore le linceul avec lequel elle a été enterrée. Pour la première fois depuis des mois, son visage arborait un air serein presque joyeux. Elle tenait à la main le pendentif en argent, que je lui avais offert tantôt.
A cette pensée, il essuya une larme du revers de sa manche.
- Elle se tenait là et tentait de me parler. Sa bouche formait des mots mais je ne les entendais pas. Un son lointain, comme étouffé par la brume me parvint. Il disait « Aide-moi ». Aide-moi ! Elle veut que je l’aide, vous comprenez ? Puis je me suis réveillé.
- Pourrait-il s’agir d’un présage ? Un rêve envoyé par Mòrr pour nous prévenir ? dis-je soudain.
Il leva la tête d’un coup et pointa le doigt vers moi.
- Mais oui, c’est cela, c’est un présage ! Il se tourna vers le capitaine Kessler. Je vous l’avais dit, ils me croient, ils me croient ! Je le savais.
- Et en quoi pouvons-nous vous aider ? continuais-je.
- J’ai besoin de savoir ce que cela signifie exactement. Et qui d’autre pourrait décrypter un tel présage qu’un prêtre de la divinité elle-même ? Allez me chercher le Frère Grabbe, qui officie dans le jardin au sud de la ville. Et j’ai besoin de lui maintenant. Je vous paierais.
Joignant le geste à la parole, il ouvrit un tiroir de son bureau, Camillia n’en perdit d’ailleurs pas une miette, puis sortit une cassette qu’il déverrouilla promptement avant d’en sortir une bourse pleine.
- Voici deux cents pièces d’argent pour vous si vous me le ramenez immédiatement.

C’était une très belle somme, surtout pour aller chercher un vieux prêtre au bout de la ville. Je m’apprêtai à lui faire remarquer qu’il y avait là beaucoup trop d’argent mais je fus immédiatement arrêté par le regard insistant de Camillia et le toussotement du répurgateur dans mon dos. J’attrapai le sac de pièces et accepta sans plus attendre la mission. Avec le culot que je lui connaissais, Camillia chercha à obtenir davantage.
- Mais monsieur, je ne vois là que le paiement de la présente mission. Qu’en est-il du démantèlement d’une organisation criminelle aux ramifications complexes et aux racines profondément implantées dans votre bonne ville ? Il ne me semble pas que nous ayons été récompensé comme les bons citoyens que nous sommes, soucieux du bien-être de la communauté.
- Mais tout à fait, s’exclama le bourgmestre à ma très grande surprise. Je voulais vous en faire la surprise mais après tout vous avez le droit de savoir. J’ai fait venir un tailleur de pierre pour inscrire vos noms sur la stèle des héros de Stromdorf.
- Formidable, m’exclamais-je.
- Hein ? dit Camillia.
- Par contre, repris le bourgmestre soudain lucide, ses services sont pour le moins dispendieux. Vous comprendrez aisément en de telles circonstances que la ville n’a pu prendre en charge l’intégralité des émoluments que le tailleur demandait. En conséquence, je vous saurais gré de passer voir le greffier qui se chargera de percevoir le montant nécessaire à cette action. A moins que vous ne souhaitiez que vos noms ne tombent dans l’oubli.

Je me mis à bouillir intérieurement. Voilà que cela recommençait. Comment les gens de ce minable petit village à moitié inondé pouvaient être aussi ingrats ! Camillia explosa en même temps que moi. Les mains sur la table, nous exposâmes nos griefs en un flot de paroles simultanées. Cela ne dura qu’un instant avant que le chef de la garde ne pose la main sur le manche de son épée et ne nous pousse dehors. Abasourdis, pourtant nous commencions à avoir l’habitude, nous déboursâmes le tarif demandé et partîmes rapidement.
La douche et la vaisselle sont les derniers endroits où se cachent les muses.
orlanth
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Re: [CR] Warhammer v3 - New : Vol3 (page 3)

Message par orlanth »

Dernier chapitre pour le moment.

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4- Le jardin de Mòrr
Le capitaine nous avait laissé une heure pour nous préparer avant de partir à la recherche du Frère grabbe. J’en profitai pour vérifier mon équipement et achetai une armure de cuir légère chez l’armurier du village. Avec toutes nos aventures, je n’avais pas eu le temps de le faire jusqu’à présent. Tandis que j’ajustais les lanières de cuir, l’armurier me dévisageait. Vu le prix demandé, et la reconnaissance que nous commencions à avoir auprès des habitants, je décidai de pousser un peu ma chance et demander un supplément.
- Dites mon brave, commençai-je en essayant de me rappeler comment Camilila s’y prenait. Il se trouve que j’ai perdu mon épée dans les marais. Vous savez lors de l’expédition que j’ai dirigée pour vous débarrasser de la tribu d’homme-bêtes. Vous n’auriez pas de quoi la remplacer ?
Pour sûr, j’en rajoutais un peu.
- Voulez une lame ? Zavez de quoi payer ?
- Malheureusement, je suis au plus bas en ce moment. Mais peut-être pourriez-vous m’en faire grâce ? En échange, je chanterais vos louanges partout où je passerais, dis-je en lui faisant mon plus beau sourire.
Lui ne souriait pas.
- Ah ben oui alors, j’ai ptet’ ben ce qui vous faut, dit-il en se retournant. Il fouilla dans une sorte de gros tonneau et en sorti une épée légèrement incurvée. Voilà pour vous. D’la bonne came, je m’en sépare à grand peine.
- Mais dites-moi, pourquoi rangez-vous une aussi bonne lame avec les rebus mal refroidis ?
- Mais non, zavez mal vu. Je vous assure que st’une bonne lame. Pis, à cheval donné, on regarde pas les dents, spa ?
Il se pencha vers moi d’un air menaçant. La lame était effectivement un peu plus légère, surtout sur le côté gauche. Elle allait sans doute m’avantager. Content de moi, je rejoignis Camillia sur la grande place.
Accompagnée de Derek, elle avait fait ses emplettes chez l’herboriste et avait fait provision de fioles revigorante. Les herbes qu’elles contiennent peuvent vous donner un coup de fouet salvateur même lorsque vous êtes au plus bas. Une initiative pertinente. Nous fûmes rapidement rejoints par Müller puis nous sortîmes de la ville.

Le jardin se trouvait approximativement deux kilomètres au sud. Il était situé juste après des champs, rendus boueux par la pluie, qui donnaient sur un petit pont qui avait été brisé par la tempête de la veille.
Alors que nous marchions sur la route en faisant attention à ne pas glisser sur la terre imbibée, mon regard fut attiré par une forme qui se déplaçait non loin. J’en informais aussitôt mes compagnons. Derek se saisit de son épée et avança d’un air décidé. Il revint quelques minutes plus tard, tenant en l’air un homme de petite taille au regard torve.
- Qui est tu et pourquoi nous suis tu ? demandais-je avec autorité.
- Mon nom à moi, ch’est Glockinger, me répondit-il d’une voix chuintante. Il se tenait vouté et serrait ses mains convulsivement.
- Laissez tomber, annonça péremptoirement le répurgateur. C’est l’idiot du village. Allons, ne perdons pas plus de temps.
Le jeune idiot était pathétique. Il bredouillait des phrases sans queue ni tête. Nous décidâmes de le laisser là et de poursuivre notre route. Malgré cela, Glockinger continua à nous suivre mais à bonne distance.

Nous arrivâmes bientôt au pont brisé. La rivière était gonflée par la pluie et débordait largement sur ses rives. A cet endroit, le courant était bien trop fort pour y aller en nageant. Nous descendîmes quelques centaines de mètres pour prendre le bac qui avait été installé plus bas. Une corde avait été tendue entre deux poteaux de chaque côté de la rivière mais le bac en question était sur l’autre rive. Et aucun moyen de le récupérer. Bien sûr personne n’était visible.
- Chaut taper la cloche, dit la voix de l’idiot derrière nous. A peine eut-il finit de parler qu’il se précipita sur la dite cloche, en haut du poteau, et cogna dessus vigoureusement.

Personne ne vint. Camillia décida de prendre les choses en main. Elle attrapa un bout de la corde qu’avait emmené Derek avec lui puis posa son équipement et ses armes à terre. Elle fit une boucle autour de la première corde tendue puis s‘attacha à la taille avant de plonger dans l’eau. Elle parvint de l’autre côté en quelques secondes puis attacha la corde au bac ce qui nous permit de passer sans encombre. J’étais impressionné.

Glockinger nous avait suivis. Après tout il ne représentait pas une menace et pouvait même nous aider, vu qu’il connaissait bien les lieux. Il fut le dernier à descendre du bac. Alors qu’il tendait la main vers moi pour l’aider, le répurgateur s’avança et lui flanqua un coup de pied en plein visage !
- On n’a pas besoin de cette vermine. Par Sigmar, le monde se porterait mieux sans ces créatures infâmes. Elles ne valent pas mieux que les homme-bêtes.
Tandis que Derek se jetait sur le pauvre homme pour le sortir de l’eau, je me mis à hurler à mon tour. Les yeux de Camillia jetaient des éclairs de haine.
- Mais vous êtes malade ? Pour qui vous vous prenez espèce d’abruti ?
C’était sorti tout seul. Le soi-disant chevalier de Sigmar n’était qu’une brute, un assassin sans foi ni loi. Il ne dut pas entendre mes dernières paroles, sinon il m’aurait sans doute tué sur le champ pour avoir osé le défier.
- Il suffit ! dit Derek en s’interposant.

Le répurgateur repartit en maugréant tandis que Glockinger se confondait en de pitoyables excuses.
Nous marchâmes en silence pendant quelques minutes puis nous arrivâmes en vue des murs épais du cimetière. Les jardins de Mòrr sont conçus de telle manière que si par malheur les bénédictions prononcées par les prêtres sur les cadavres, pour prévenir le retour des âmes dans leur corps, ne fonctionnent pas, les murs les empêchent de sortir et d’envahir les villages voisins. De plus, la seule entrée est protégée par un voile de ténèbres qu’il est normalement impossible de passer si l’on n’est pas guidé par un prêtre de la divinité.

Nous appelâmes le frère Grabbe. Pas de réponse. Nous appelâmes encore. Toujours rien. Derrière les murs, les éclairs frappaient un endroit que nous ne voyions pas. De manière très régulière. Se pourrait-il qu’un autre fragment de la pierre se trouve ici ? Pour en savoir plus il fallait entrer. Nous nous regardâmes pour savoir qui allait passer le premier. Le regard de Derek se fit distant. Sans doute un homme plein de superstition. Le répurgateur lui-même fit un pas en arrière en se signant. Je n’en attendais pas moins de lui. Je pris une profonde inspiration puis me tourna vers Camillia. L’air décidé elle prit une torche qu’elle alluma rapidement puis tendit la main vers moi.

L’instant d’après nous étions enveloppé des ténèbres insondables du jardin de Mòrr.
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Aesdana
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Re: [CR] Warhammer v3 - New : Vol3 (page 3)

Message par Aesdana »

C'est toujours très bon : félicitations. Chaque personnage est dans son rôle, c'est vraiment intéressant. :bravo:

Vivement la suite !
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