[CR] Sens Hexalogie

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Lady Dylan
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Message par Lady Dylan »

A la dernière séance, les PJs de l'unité Esprit Delta ont fait L'épreuve du poète. Comme je n'étais pas là, mon personnage va s'intégrer dans la campagne en provenance d'une autre unité, suite à des différents avec son capitaine ; faut dire, quand on couche avec... Voici donc L'épreuve de la colline de glace racontée par Rosa Snow, scientifique émérite dissimulée sous des apparences de blonde écervelée (personnage inspiré par un pré-tiré de Within).


17 décembre 1018

Ce soir, j'ai rejoint l'unité Esprit Alpha. Ils ont l'air de sacrés énergumènes, entre la fille blasée qui a refusé de me serrer la main et jette sur l'univers un regard éteint, et celui qui n'a pas changé ses vêtements depuis plusieurs jours et ne semble guère plus agréable. Le capitaine est méfiant, mais ne semble pas méchant. Enfin, la seule personne sociable du groupe parait être Andrew, un homme à l'apparence normale mais dont le regard curieux trahit le scientifique.

On nous a aussitôt confié une nouvelle mission : à Pôle Nord, des scientifiques ont disparu, et les soldats de Pôle Sud envoyés en secret pour enquêter sur eux ont disparu également. Nous sommes donc envoyés très officiellement cette fois, d'autant plus que l'existence des resploïdesᵃ sera bientôt révélée au public et qu'elles seront un peu notre carte de présentation. Il nous faudra toutefois nous méfier du maître des lieux, Vigo Néméo ; il est soupçonné de vouloir utiliser pour terminer la guerre des moyens qui ne plaisent pas au Conseil de la Résistance.

L'affaire étant pressée, et le voyage long, nous sommes partis aussitôt. Juste le temps de prendre la valise que je tiens toujours prête (lorsqu'on part en mission, il n'est pas de place pour l'approximation, et de petits oublis peuvent se révéler très fâcheux lorsqu'on tient comme moi à son apparence impeccable), et nous avons rejoint le sliptikᵇ qui nous a amené au sous-marin. La vue de l'extérieur, au milieu des nuages, était... assez impressionnante, en vérité.

5 janvier 1019

Long, long voyage en sous-marin. Mes nouveaux compagnons n'ont pas abandonné leur suspicion envers moi, sous prétexte que je n'ai pas été élevée avec eux. Cela dit, vu la confiance qu'ils se portent entre eux, frères de lait... je n'attends pas grand chose d'eux. La fille blasée (Emma), semble n'aimer personne mais me détester entre tous (elle m'a vomi dessus pendant le voyage en sliptik, heureusement que j'avais mon nécessaire de toilette). Le seul à prendre un peu mon parti reste Andrew, le scientifique. J'ai appris qu'il était neurochirurgien, et ses recherches m'intéressentᶜ.

Il a toutefois fait quelque chose d'étrange l'autre jour, je ne sais pas si c'est parce qu'il doutait lui-même de moi (ils se sont tous persuadé que j'étais une espionne) ou si c'était pour prouver aux autres que j'étais bien celle que je prétendais être. Sans lui avoir dit que j'étais moi-même une scientifique (l'étalage de mes capacités me donne toujours une impression de malaise, comme si je me mettais à nu), je lui avais dit avoir une formation d'infirmière. Il s'est donc entaillé lui-même le bras (il a essayé de me faire croire qu'il était tombé dans l'escalier mais la blessure était clairement volontaire - de plus il n'y a pas d'escaliers dans le sous-marin) pour vois si j'arrivais à le recoudre, chose que j'ai fait sans trop de difficulté. Il semblerait que cela ait légèrement rassuré mes compagnons.

20 janvier 1019

Nous sommes arrivés à Pôle Nord. Il fait très froid, et le plaisir de respirer de l'air pur a vite été remplacé par une intense brûlure aux sinus. Heureusement, nos resploïdes nous protègent du froid lorsque nous les activons. Néméo nous a accueilli assez chaleureusement, en nous invitant à dîner dans ses appartements. Le repas était délicieux, mais juste avant l'entrée il s'est passé quelque chose de très étrange.

Andrew, qui était assis à sa place, s'est soudain métamorphosé en homme vêtu d'un costume noir, avec les yeux rouges, qui a bousculé le cuisinier (un pauvre trisomique) en disant quelque chose à propos des majordomes et du service, et qui a découpé tous les éléments de l'entrée pour en faire quelque chose de presque artistique, une présentation extrêmement soignée. Tout cela s'est déroulé extrêmement rapidement, avant qu'il ne se retrouve plaqué au sol par Emma, Harlequin (l'homme négligé) et Ariel (le capitaine). J'étais moi-même figée, extrêmement surprise par ce happening et ne voulant pas faire de mal à mon unique allié.

Andrew a repris ses esprits et ne se souvenait de rien. Harlequin a contacté Sorenᵈ, qui s'est un peu moqué de lui en lui parlant de miracle et en lui disant que nous avions dû abuser des drogues. Pourtant, nous avons tous vu ce que nous avons vu - il doit y avoir un gaz dans l'air. Ariel a emmené Andrew dans sa chambre pour le calfeutrer ; une fois cet incident passé, le malaise s'est rapidement dissipé grâce aux mets extraordinaires servis par notre hôte (des crevettes, de la dinde... je connais certaines personnes à Pôle Sud qui n'en mangeront jamais de leur vie).

Nous avons tous, je crois, essayé de sonder Vigo Néméo. Pour ma part, j'ai abondé dans son sens (celui du sacrifice des innocents pour terminer la guerre, puisqu'il veut cultiver des armes bactériologiques) en espérant lui tirer un aveu, mais il a assuré qu'il ne ferait jamais rien contre l'avis du Conseil. Il semblait sincère, et Harlequin qui est parait-il un as du mensonge a perçu la même chose que moi.

21 janvier 1019

Nous avons commencé nos recherches, ou plutôt nous avons tenté de les commencer. Comme nous n'avions pas le moindre début de piste, nous sommes allés voir le colonel Conrad, qui avait commencé à enquêter sur les disparitions. Il nous a confié avoir déjà d'énormes soupçons sur Néméo : les scientifiques disparus avaient confié à leur famille travailler sur un projet secret ; de plus, Néméo affirmait qu'ils avaient dû partir pour des villes Omicronᵉ alors que leurs proches disent qu'ils n'auraient jamais fait ça. Le colonel pense que les scientifiques travaillent dans des salles secrètes sous les appartements de Néméo.

Ces preuves me semblaient un peu bancales, d'autant plus que Néméo nous avait paru très sincère. Harlequin, qui est quelque peu paranoïaque, soupçonnait plutôt Conrad. Nous avons néanmoins commencé notre exploration en espérant trouver des conduits secrets, voire des documents. Nous sommes passés dans l'Ombremondeᶠ car Conrad pensait que les salles secrètes avaient été construites avant que le complexe soit occupé par la Résistance. Nous avons exploré toute une partie de la base, et rien trouvé.

Tandis que nous nous dirigions vers l'autre partie de la base, celle qui est occupée par les scientifiques et Néméo, nous avons dû traverser un pont qui semblait au bord de l'effondrement. Nous avons donc fait léviter une dalle sur laquelle nous nous sommes juchés pour traverser la faille. Mais soudain, une force très puissante s'est mis à faire chuter le pont, et notre dalle a chuté elle aussi à toute vitesse. Nous sommes immédiatement sortis de l'Ombremonde, pensant que dans le monde réel nous atterririons sur un pont intact.

Malheureusement, dans la réalité aussi le pont était en chute. Nous avons atterri dans l'eau plusieurs centaines de mètres plus bas, heureusement protégés par notre resploïde. J'ai examiné le bord du pont, qui semblait avoir été coupé net par une gigantesque lame. Un pouvoir qui s'exprimait aussi bien dans l'Ombremonde que dans la réalité... j'ai commencé à soupçonner un quadrillaᵍ. Nous sommes remontés grâce au monte-charge et nous sommes dirigés vers la base, où nous avons réalisé que l'énergie avait été coupé. Nous nous sommes donc précipités vers les générateurs pour les remettre en marche, car sans énergie la population risquait de mourir de froid.

A peine arrivés dans la base, tandis que j'avais activé ma vision thermographique pour repérer les humains à proximité, je me suis heurté à une femme en lévitation que je n'avais pas vu sur mon écran. Et pour cause, elle était froide, morte et encastré dans le plafond. Malgré le malaise et l'envie de vomir nous avons continué vers le générateur, sauf Harlequin qui est allé explorer l'étage au dessus. Alors que nous traversions une salle où devait se donner des colloques, la lumière s'est soudain rallumée et nous avons vue la salle remplie de scientifiques ; mais lorsqu'elle s'est éteinte, presque aussitôt après, à la lumière de nos torches la salle était à nouveau vide.

Un rire sinistre a résonné dans la pièce, et une voix qui nous était vaguement familière a crié "Voleurs de vie ! Qui ne naît pas ne peux pas mourir... Que craignez-vous ?". Harlequin, qui avait lui aussi entendu cette voix, s'est mis à la provoquer ; l'instant d'après, un éclair de foudre bleue le propulsait à travers plusieurs murs. Alarmés par son compte-rendu, nous le rejoignîmes aussitôt. Entendant des pas à l'étage, nous sommes montés tout en haut de la tour, où nous avons trouvé le cadavre du cuisinier... mort depuis plusieurs semaines ; la compréhension nous fit l'effet d'un frisson glacial : le cuisinier que nous avions vu ne devait être autre qu'un quadrilla déguisé.

Le cuisinier mort tenait dans sa main un plan des lieux, faisant état de salles secrètes au sous-sol. Nous nous sommes donc précipités là-bas, dans l'angoisse de ce que nous pourrions y trouver. Après avoir ouvert la porte à la force de la resploïde, nous avons découvert une pièce remplie de lits d'hôpital, où étaient couchés une dizaine d'hommes présentant tous les mêmes symptômes, du pourrissement. Néméo devait préparer ici sa guerre bactériologique.

Pendant que nous fouillions fébrilement la pièce pour y découvrir des preuves ou des indices, Néméo fit son entrée... un quadrilla derrière lui. L'être de foudre bleu ne semblait pas à sa poursuite, au contraire ; à notre grand étonnement, il paraissait même le protéger. Néméo se lança dans un discours habituel de mégalomane, nous avouant qu'il comptait bien arrêter la guerre non en supprimant l'Omicron, mais en supprimant la Résistance, ce qui était bien plus facile.

En entendant ces propos, les plus belliqueux d'entre nous ont ouvert le feu. J'étais paralysée, réfléchissant à toute vitesse, incapable de trouver un moyen de toucher ces ennemis, le quadrilla ayant déployé un bouclier infranchissable autour de Néméo et lui. Je tentais d'envoyer sur eux un malade pour les contaminer, mais il ne passa pas la barrière. Soudain, Andrew attrapa une fiole, disparu et réapparu à l'intérieur du bouclier où il la laissa tomber. Néméo commença à suffoquer, tandis que nos resploïdes nous protégeaient de la maladie.

Le quadrilla concentra son bouclier sur Néméo (en espérant le sauver ?), et profitant de cette formidable opportunité je tirai sur lui e rafales. Blessé, furieux, il nous envoya valser avec une immense vague d'énergie, mais il n'était toujours pas protégé et les balles suivantes l'atteignirent en pleine poitrine. Il tomba au sol en se désintégrant, mais avant qu'il n'ait touché terre je lus dans ses yeux la peur de mourir.

La plupart de mes compagnons avaient épuisé les capacités de leur resploïde à force de se faire projeter dans tous les sens, et étaient exposés au froid et à la maladie. Nous les évacuâmes rapidement tandis qu'Emma et moi, qui avions encore nos armures, fouillaient la base en espérant trouver des preuves. Elles avaient malheureusement été détruites dans la bataille, mais nous avions encore Néméo et l'enregistrement de ses aveux.

Épuisés, fortement ébranlés moralement, nous rejoignîmes le sous-marin qui nous ramène à Pôle Nord.


ᵃ Les resploïdes sont les armures de métal liquides, hyper évoluées par rapport à la technologie de l'époque, dont sont équipés les Bugs (les héros de la Résistance, dont font partie les PJs). Elles peuvent être activées par la pensée et s'activent elle-même lorsque leur propriétaire est en danger.
ᵇ Sliptik : hélicoptère furtif
ᶜ Rosa est spécialisée en biologie, d'où son intérêt pour les recherches d'Andrew.
ᵈ Soren Sollipsis est un génie scientifique, immortel, membre du Conseil de la résistance, qui est comme un père pour les Bugs.
ᵉ L'Omicron est l'armée impériale, donc par extension tous les territoires de l'Empire sur Terre sont Omicron.
ᶠ L'Ombremonde est une copie du monde réel, qui permet au dirigeant de l'Empire d'être omniscient puisqu'il peut tout y voir. Mais les Bugs n'ont pas été enregistrés dans l'Ombremonde, ni tout ce qui a été construit pour ou grâce à eux. En clair, la Résistance est invisible grâce aux Bugs, et la base de Pôle Nord où sont les PJs n'est qu'une ruine dans l'Ombremonde.
ᵍ Les quadrillas ressemblent à des humains formés de foudre bleue. Ce sont des êtres de l'Ombremonde, mais qui peuvent également agir dans le monde réel.
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agone35
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Re: [CR] Sens Hexalogie

Message par agone35 »

Beau CR très bien raconté. :bravo:

Le monde de Sens me fait décidément de l'oeil!
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Salanael
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Re: [CR] Sens Hexalogie

Message par Salanael »

J'aime beaucoup aussi. Ça m'a redonné envie de me repencher sur ces livres.
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