[CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

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Oldtimer
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Message par Oldtimer »

Salut tout le monde! :rock

Je me suis lancé récemment sur un forum de partie en ligne (pour les curieux) et y ai proposé la campagne de l'Ennemi Intérieur pour Warhammer.
Je vous livre donc le compte rendu de ma campagne. Chaque séance est contée du point de vue d'un des personnages. Cela permet selon moi d'impliquer plus les joueurs et de moins me casser le cul à écrire un résumé. :mrgreen:

Si mes joueurs passent par là, je leur demanderait de faire demi tour sous peine de se voir spoiler le background de leurs gentils camarades ainsi que le pourquoi du comment de certaines scènes. :escrime

Commençons par présenter les protagonistes de l'histoire. Ils sont au nombre de quatre et comptent un apprenti sorcier de bonne famille, son fidèle serviteur, le cousin du serviteur (un vagabond à la main leste), ainsi qu'un kossar kislevite en vadrouille, payé pour leur servir de guide et de protecteur.

Albrecht von Lerndwitz
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Un jeune homme d'une vingtaine d'année qui en parait trente, ses poils et ses cheveux sont en train de repousser laissant quelques marque de négligence avancée, une barbe imparfaite de quelques jours, des touffes de cheveux poussant plus vite que d'autre. Il porte une chasuble de couleur sombre violet, tirant parfois sur le noir, il porte avec lui de nombreux sacs d’où dépassent des ouvrages imprimés, son regard semble être d'un homme qui vient de recouvrer la liberté ... à la fois brillant et enjoué. il porte également un bâton et un chapeau à large bord à l'instar des chasseur de sorcières dénaturant ainsi son accoutrement et le tournant vers une mode complètement dépareillée.
Un tempérament totalement inattendu, qui passe d'un extrême à l'autre, semblant avoir vécu dans une autre univers, mais est parfois aussi stoïque qu'un aventurier expérimenté ...
Spoiler:
Albrecht est un apprenti sorcier affilié au domaine d'Améthyste. Fils cadet de bonne famille, il s'est vu propulsé au rang d'unique héritier de son père suite à la disparition (mort?) de sa soeur. La fratrie a en effet été agressée violemment par une créature monstrueuse aux crocs proéminents et aux yeux injectés de sang. Un vampire? Albrecht est resté dans un état de catatonie au milieu d'un cercle de protection qu'il ne se souvient pas avoir tracé. Mais il faut dire que l'évènement est flou et il évite de s'en rappeler. Il avait alors une petite dizaine d'années.Il voue depuis une haine sans borne aux créatures de la nuit et autres esprits démoniaques. Il a fait la promesse à son père qu'il retrouverait la créature responsable et qu'il la tuerait. Mais les relations avec son paternel ne sont pas au beau fixe. Autrefois très distant, Herr Von Lerndwitz s'est complètement coupé de son fils et n'ose plus le regarder en face.
Maintenant âgé de la petite vingtaine, élément perturbateur de l'ordre; Albrecht s'est vu confié comme mission par ses supérieurs (qui aimeraitent bien se débarrasser de lui ou alors lui mettre du plomb dans le crâne) d'enquêter sur une série de meurtre à Altdorf. Les cadavres auraient été retrouvé complètement exsangues. Serait-ce un vampire? Pourra-t-il prendre sa revanche?
Igor Stadtmüller
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Igor Stadtmüller est un personnage de forte stature aussi impassible, austère, servile et distingué qu'un croque mort. Il est silencieux, parle peu et une fois passée la surprise de sa grande taille, à une forte tendance à passer rapidement inaperçu en faisant partie du décors, cette espèce de professionnelle insignifiance qu'ont les serviteurs du monde entier. Car oui, il est grand, très grand, et dépasse ses contemporains d'une bonne tête.
Ce domestique doit approcher la quarantaine au vue des poches qu'il a sous les yeux, des rides de son front et de ses cheveux courts et raides qui commencent a grisonner. Igor est d'ordinaire très inexpressif, son regard noir et dur est voilé d'indifférence et sa grande bouche est bien souvent figée dans une moue polie de statue.
Spoiler:
Igor est membre d'une famille de serviteurs et ce, depuis des générations. Il prend son travail très à cœur et est très attaché à ses maîtres. Cependant une grande honte le ronge. Voilà près de vingt ans auparavant, alors que le maître de famille était en déplacement prolongé pour affaire, une idylle a commencé avec Madame. Celle-ci a cependant tourné court puisque Herr Von Lerndwitz est rentré de voyage une dizaine de jours à peine après le début de la romance. Les deux amants ont décidé de stopper leur relation pour se consacrer à leurs obligations. Mais voilà, Madame est tombée enceinte. Igor serait-t-il le père? Vient alors l'accouchement et Madame ne survit pas. Fou de chagrin, Igor décide de veiller sur l'enfant et c'est tout naturellement qu'il se présentera pour l'accompagner lorsqu'Albrecht partira pour Altdorf une vingtaine d'années plus tard.
Lüther Stadtmüller
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Un homme encore du bon côté de sa vie mais pas pour longtemps, taille légèrement inférieure à la moyenne, plutôt agréable avec un visage peu marqué, de grands yeux bleus délavés qui soutiennent un regard qui change du tout au tout rapidement en fonction des circonstances : curieux, joueur, ébahi, soupçonneux, dur, hanté, triste ou simplement neutre et froid. Des cheveux courts en bataille noirs prématurément mêlés de blanc comme sa barbe drue qui date. Une brûlure sur l'oreille droite dont il manque le lobe, et une canine en bois qui a connue de meilleurs jours.
Il porte de vieilles braies amples de laine grise, des bottes basses à rabat en cuir, une ample chemise de lin blanc brodée qui semble presque neuve sous une épaisse tunique de cuir molletonné à lacets qui semble un poil grande pour lui, une lourde cape de laine brune rapiécée avec une profonde capuche, un large chapeau vert qui semble également neuf avec une vieille patte de lapin accrochée par un ruban brun. La bosse sous sa cape est un fin sac de dos d'un beau cuir presque neuf qui lui colle comme une seconde peau, qu'il porte malgré une grosse gibecière de lin graissé au côté dont dépasse un outil enveloppé d'un vieux linge sale. Il s'appuie sur un long bâton droit.
Il donne l'impression d'un homme affable, du petit peuple mais curieusement érudit avec une bonne diction, qui a pas mal voyagé mais n'en a pas tiré de richesses.
Spoiler:
Lüther est le fils d'un couple de prêtre de Verena. Balloter entre leurs querelles de couples et leurs soifs de connaissance, Lüther a vu du pays mais n'a pas eu une enfance très heureuse. Finalement abandonné par sa mère, il décida que la voie de la déesse de la justice n'était pas faite pour lui et se lança dans une carrière de voleur et d'escroc. Après un petit séjour dans les mines pour expier un énième larcin, il décida de se ranger. Il rencontra une bonne femme, petite propriétaire terrienne. Il ne l'aimait pas mais l'appréciait et elle le lui rendait. Il s'installa avec elle et vécu quelques années délicieuses. Seul ombre au tableau, le frère, jeune homme un peu fou, qui ne semblait vraiment pas l'apprécier. Un jour alors qu'il revenait d'un de ses déplacements, il découvrit la ferme complètement brulée. Les répurgateurs étaient passés par là et la femme, soit disant sorcière a été passé par la lame de l'épée. Il ne restait plus qu'à Lüther de reprendre la route et de tacher de trouver du bonheur ailleurs. Peut-être auprès de son cousin Igor, un des seuls êtres qu'il appréciait vraiment.
Nikita Timofeïevitch
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Nikita Timofeïevitch est un Kislevite à l'air peu commode approchant la trentaine. Il semble parfois un peu égaré en ce pays étranger, mais ses armes et son regard lourd de menaces tiennent à distance les curieux.
Tout comme leur propriétaire, ses vêtements et fourrures ont connus des jours meilleurs, et nul doute qu'il les porte depuis son lointain pays. Que fait cet homme si loin de chez lui ?
Spoiler:
Courageux soldat et homme d'honneur en Kislev, Nikita commit l'erreur de tomber amoureux de la mauvaise femme. Celle-ci était promise à un autre homme qui ne le vit pas d'un bon œil. Il défia Nikita et bientôt il gisait dans une marre de sang. On ne rigole pas avec Nikita. Cependant l'homme en question se trouvait être le fils d'un des proches courtisans du Tsar qui réclama très vite la tête du monstre qui avait eu l'audace de tuer fils unique. Nikita n'eut d'autre choix que de fuir le pays. Il se réfugia dans l'Empire ou il devint mercenaire. Il a été repéré par Herr Von Lerndwitz qui a vu en lui l'homme parfait pour protéger son unique héritier. Un pacte a été conclut entre les deux parties: en échange d'une somme plus que conséquente, Nikita protégera au péril de sa vie les intérêts d'Albrecht. Von Lerndwitz a cependant été clair. Il ne veut pas qu'Albrecht sache que son père à payer des mercenaires pour le protéger. Une question de fierté mal placée sans doute...
Dernière modification par Oldtimer le ven. juil. 13, 2012 12:33 am, modifié 3 fois.
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Message par Oldtimer »

Première séance, contée du point de vue d'Albrecht l'apprenti sorcier.


Journal d’Albrecht, von Lerndwitz.
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Chapitre premier
Nuln, Hiver 2512

1.Rencontre d’une aube d’hiver

En cet hiver 2512, je revins à Nuln pour voir mon père, et lui annoncer mon départ vers l’aventure que je lui avais promis il y a quelques années, malheureusement, il ne voulu pas apparaître devant moi. Je n’ai pas osé poser la question à Igor ni même aux autres gens, peut être était il encore apeuré, cela n’arrêta pas ma détermination.

Alors que j’avais exprimé à Igor mes souhaits de départ, il s’empressa de me dire qu’il m’accompagnait, j’étais à la fois étonné et soulagé, avoir un ami avec moi dans ce périples sera un plus pour affronter l’adversité, d’ailleurs je fis plus amples connaissance de son cousin Luther, un homme plutôt jovial, qui m’a paru avoir beaucoup voyagé, son expérience pourra certainement nous être utile.
Nous étions presque prêt, lorsque Luther souleva une question, toutefois des plus pertinentes, comment allons nous rendre à Altdorf, utiliserions nous une barge, prendrions nous une diligence, ou suivrions nous les voix bien entretenu du Wissenland … nous n’étions pas encore parti qu’il nous fallait déjà faire un choix difficile, aucun d’entre nous avions idée du temps de route, ni même du chemin à suivre pour y aller, sans même parler du coût que cela pouvait représenter. Alors que je laissais réfléchir mes nouveaux compagnons, un homme nous observait du coin de l’œil, portant une moustache à faire pâlir un homme bête, il avait l’œil avisé de quelqu’un d’expérimenté, son apparence était toutefois assez vieillotte, et une odeur d’humidité accompagnait cette veste à fourrure qu’il portait sur son dos.

Nikita Atchoumwitch … quelques chose comme ça, s’était-il présenté, je crains ne pas avoir retenu son nom, un kislévite avec un fort accent nordique, assez petit, mais ma fois bien bâtie. Il se proposa comme guide pour nous conduire à Altdorf, bien qu’après moult discussion sur son prix entre Luther, Igor et lui-même, je lui proposai la somme de 3 Couronnes d’or pour qu’il nous accompagne, nous protège, s’occupe de porter mes affaires, me fait la lecture le soir, et enfin retirer les corps aux pieds de ce cher Igor sur la route. Finalement, il ne se contentera que de nous amener à Altdorf, ce qui est déjà bien en soit, j’évitai d’aborder mon histoire car moi-même je n’y croyais pas, enfin j’avais tellement dans l’espoir d’entendre parler de ça que j’en avais oublié même qu’ils existaient. Mais ça ne sera que très passionnant, je vois d’ici la scène, le vampire se pose devant mon arbalète, alors que mes compagnons combattent ses sbires avec vigueur et force, Igor meurt se faisant tranché la tête par une épée, où on entend les derniers mots qu’il prononçait voletant avec sa tête, et se perdant dans les bruits des combats faisant rage autour de nous, je pointe mon arbalète et le carreau engagé transperce le vampire, le tuant net ! Mes compagnons me regardent fièrement, avec ma posture héroïque, mes cheveux aux vents, et un regard vainqueur …

Nous voilâmes parti à l’aventure, à pas cadencé, il n’y avait pas de chants, ni même de conversation, et ne restait qu’un silence pesant. Je demandai à notre nouveau compagnon de parler un peu de lui, mais il coupa net la conversation ne souhaitant pas du tout en parler.

Sigmar que cette route va être longue ! …

2. L’auberge du doux repos

La journée se passa sans encombre, même si nous avions eu vent de rumeurs sur des brigands, nous n’en croisâmes aucun, bien mal leur en aurait pris de toute façon, ils auraient fuit tel des couards devant notre détermination, notre puissance, notre courroux vengeur défenseur de la veuve et l’orphelin ! hum … ! Bien que …. Luther semblait toutefois pâle depuis que je leur avais annoncé qu’on allait tuer un vampire, Igor restait stoïque à son habitude, son chien rabattit toutefois sa queue, et Nikita ! … à la réflexion, je crois qu’il s’en foutait plus qu’autre chose, ce qui était évident était cette lueur dans ses yeux lorsqu’il pensait aux couronnes qu’il allait empocher en arrivant à Altdorf. Après une petite heure de marche, Luther pensait pouvoir faire encore quelques emplette et s’empressa d’acheter de quoi agrémenter notre plat du soir, un peu d’ail, je ne pouvais lui en tenir rigueur mais de là à le laisser autour de son cou !!! Je craignais que la gente féminine aurait tôt fait de nous éjecter tous pour aller prendre un bain.

Il n’était pas trop tôt lorsque nous vîmes une auberge, le doux songe d’une nuit de repos, un repas bien fourni et quelques distractions pour agrémenter une soirée qui s’annonçait des plus joyeuses, était la bienvenue. Mes jambes me faisaient souffrir, je pensais que mes pieds avaient disparu car je ne sentais plus le bout de mes orteils. Je demandai à Igor d’allait s’occuper de nos chambres, pendant que j’observais les alentours d’un œil avisé, comme le faisait le héros dans « il était une fois dans l’Empire » de Sergeï Leonowitch alors qu’il sentait le danger omniprésent autour de lui, je ne perçais rien de spécial, seul les sons de voix graves riant aux éclats provenait de cette auberge. J’attendis toutefois que Igor vienne me chercher … j’attendis … j’attendis … ! Après un bon cinq minutes je rentrai dans l’auberge, je vis Igor et les autres comparses attablés avec un homme portant perruque et des vêtements d’une mode particulière, Il se présenta et fort heureusement comme un certains Philippe Destrai, ou Distrait … je ne me souviens plus, en tout cas un gentilhomme bretonnien fort sympathique, il m’apprit à jouer à Sigmar et Gertrude, mais mon inexpérience se termina par la perte de quelques pistoles.

La soirée finissait, il ne nous restait plus de toute façon qu’à nous reposer, la route était encore longue. En regardant mes pieds, qui reprenaient vie après avoir retirer mes bottes, je me demandai si en plus de tous les services que Nikita devait effectuer pendant le voyage, je ne pourrai pas monter en plus sur son cheval, et m’endormis à ces douces pensées. Je rêvais que je voguais au dessus des nuages, survolant les fleuves et les routes pour arriver à Altdorf en un rien de temps, ah si je pouvais avoir des ailes et m’empêcher d’avoir mal aux pieds !!!

3.Un décret impérial écrit sur la hampe d’une flèche

Je fus réveillé en sursaut par Igor, le soleil était déjà bien haut dans le ciel, mais j’avais toujours ces douleurs persistantes, il me vint en mémoire ce rêve où je volais au dessus des forêts, c’était le moment de reprendre route vers l’aventure, la destinée d’une épopée héroïque … et peut être pouvoir monter sur le cheval qui n’attendait que je m’asseye afin de soulager mes petons. Ce n’était pas aux goûts de mes compagnons, prétextant des phrases telles que « marcher forme la jeunesse », ou encore « ça te fera les pieds ». Bref je me résignais à continuer mon chemin à pied, tout en lorgnant sur la créature chevaline avec avidité et envie.

Le temps était toujours aussi froid, et alors qu’on continuait la route avec une certaine morosité, j’expliquais exactement pourquoi je devais aller à la chasse aux vampires, la disparition de ma sœur déchiqueté par cette créature, mes recherches prouvant qu’il s’agissait de créatures de la nuit, et mon épreuve pour devenir compagnon. Luther sembla perplexe et perdu dans des anciennes pensées à ce moment là, mais je vis qu’ils n’étaient plus aussi apeuré, je décernais même dans leur regard une lueur de vengeance, finalement nous ne serons pas seul face à cette créature, Igor et moi lorsque nous l’abattrons héroïquement ! Finalement alors que je revoyais cette scène héroïque où je me tenais devant le vampire, Igor survivait, mais je voyais maintenant voler la tête de Nikita, sa longue moustache restant attaché à sa bouche et son air surpris dans une moue complètement figée, je me mis à rire intérieurement imaginant cette scène, non Igor avait forcément la délicatesse de rester en vie, et puis mon cher Igor, s’il venait à disparaître qui me conseillerait ? Je n’ai pas encore pris l’habitude des aventuriers de tout savoir sur tout, de tout comprendre en un clin d’œil.

Nous entrâmes dans la grande forêt, source de ragot, de rumeur sur des brigands, des homme-bêtes et même des gobelins ! La douleur et la mort nous attendait derrière chaque arbre, chaque buisson, une ambiance lourde et pesante nous mit sur nos gardes. Luther était plus qu’aux aguets, jetant son regard d’arbre en arbre, de buisson en buisson, de feuilles en feuille. Et moi toujours dans mes pensées, je pris un peu de temps pour vérifier certaines plantes et les faire correspondre avec l’un des ouvrages que j’avais emmené, pas de grande découverte car la saison ne s’y prêtait pas, mais l’affirmation qu’un sapin gardait ses épines vertes alors que le chêne perdaient presque toute ses feuilles était bien fondés !

Quelques heures plus tard, des bruits dans la forêt attirèrent notre attention, un homme portant des vêtements de voyageur nous tint un discours éloquent, expliquant que nous devions participer à l’impôt routier, et au péage d’une taxe pour l’entretien des routes … je pensais déjà qu’il s’agissait encore un impôt ridicule, comme celui des taxes sur les fenêtres qui avait soulevé tant de désordre à Altdorf il y a quelques années. En tout cas, Luther ou Nikita lui posa une question et une flèche fut envoyé par delà les arbres, on m’expliqua par la suite qu’il s’agissait du décret où était noté les textes prouvant qu’ils opéraient pour l’empereur, je n’en crus pas un mot mais devant leur couardise face à ces bandits, je ne puis que me résoudre à payer ce dont ils demandaient, fort heureusement Igor put négocier un rabais.

Sigmar que cette route va être longue ! …

4. Au croisement de Root …

L’expérience avec les bandits était enrichissante, ceci a ravivé ma flamme d’aventurier ! Après tout cet homme était poli, avait du verbe et nous l’avons même presque remercié lorsqu’il a pris nos pistoles. Un tact de ce genre au moins a montré que tous les brigands n’étaient pas des égorgeurs, ou encore des tueurs à la sauvette et qu’ils savaient se montrer des plus sympathique. Bien que je pense que nous avons eu tôt fait de payer ces hommes plutôt que de leur montrer à qui ils s’adressaient.

Sur la route, nous vîmes d’autres personnes, peu de temps après avoir rencontré les brigands, nous fîmes halte, et Nikita s’avança avec son cheval pour voir de quoi retourner cet attroupement et si nous devions encore sortir notre bourse pour payer quelques chose. Sensiblement, je commençais à me dire qu’être aventurier était de sortir plus souvent sa bourse que son épée, mais ce n’était pas décrit dans les romans que je lisais. L’aventurier avait toujours de quoi se nourrir, ne s’aventurait que dans les endroits ou il était sur que les mutants ou autres monstruosités se regroupaient, et nous c’était juste une bande de pécore, nous prenant pour des bandits de grands chemin. Nous les persuadâmes que nous n’étions en rien ce genre de personne, et l’un deux parla de sa Root, sa fille disparue depuis quelques jours. Mes compagnons semblait perplexe voulant absolument partir pour Altdorf sans se soucier de cette affaire, mais on ne pouvait laisser cela dans l’état. Nous avions l’opportunité d’aider quelqu’un sur notre chemin, de pouvoir retrouver sa fille, et en plus de rosser les brigands qui nous avaient pris nos pistoles et leur avaient tant pris à eux. Ah ces bandits avaient gagné mon estime par leur façon de s’exprimer et de nous avoir soutiré notre argent avec intelligence, mais là il s’agissait d’un enlèvement, peut être même d’un meurtre, et de persécution sur une population faible et sans défense ! On ne pouvait accepter cela ! Le paysan nous invita dans sa demeure, ma fois bien petite, il n’y avait même pas une autre pièce pour y dormir, tout semblait s’en dessus dessous, on voyait bien qu’il n’y avait pas de femme depuis quelques jours. Je sentis Igor un peu frustré de ne point pouvoir tout ranger autour de lui.
Il nous fit gouter des produits locaux, un ragout, un peu pesant sur l’estomac et une liqueur d’une odeur pestilentiel avec un goût identique à son odeur, d’une amertume sans nom crépitant dans la bouche tel une flamme de buché. Mes compagnons ne voulurent pas gouter, je crains qu’il n’ait eu raison, ce goût amère était plutôt persistant. Le paysan nous fîmes rencontré Hans, un chasseur qui pouvait suivre certaines traces laissé par les brigands, Luther nous fit part de son pressentiment en disant que la fille était parti d’elle-même, que finalement nous allions perdre purement et simplement notre temps dans cette histoire et nous attirer des problèmes. Mais même si en effet, il y avait de fortes probabilité à ce que cette Root ait quitté le domaine familiale de son plein gré, je ne pouvais me résoudre à ne pas expliquer la vérité à son père, j’avais promis qu’on la retrouverait.

Je pense que ce qui les a poussait à continuer dans cette direction fut ma magnifique prestation à manier l’arbalète, Nikita avait pris quelques temps dans la journée pour m’expliquer comment l’armer, mais les voyant éberlué lorsque j’ai pu touché un arbre sans même sourciller, chacun de mes comparses ont pris conscience qu’il y avait une chance de s’en sortir, de plus nous partions dans l’optique que nous aurions à les affronter alors que nous pouvions certainement les convaincre de se rendre par notre simple présence.

Hans trouva des traces toute fraîches, dénombrant 3 à 4 personnes, probablement les percepteurs d’impôt qui nous avaient soutiré nos pistoles le matin même ! Nous les suivîmes jusqu’à arriver …


Extrait tiré de « Les Fabuleux Voyage d’Albrecht von Lerndwitz »
Edition d’Altdorf -2515
Pour ceux qui connaissent la campagne, comme vous pouvez le voir, j'ai fait quelques ajouts et modifications. Les voyageurs arrivent à la base à Altdorf par le Nord et la scène du voyage est très courte et se résume à une rencontre avec des mutants et le fameux sosie. Dans ma version, le voyage jusqu'à Altdorf devrait prendre au moins quatre séances. J'ai disséminé quelques évènements du premier scénario tout du long du trajet. Les PJ ont croisés Destré à leur première halte et nul doute qu'ils le recroiseront. Je compte utiliser prochainement la noble hautaine pour mettre un peu d'animation dans la prochaine auberge relais. :mrgreen:
La rencontre avec les mutants et le cadavre du sosie ne devrait intervenir que dans quelques semaines, juste avant l'arrivée à Altdorf.
Dernière modification par Oldtimer le ven. avr. 13, 2012 12:15 pm, modifié 2 fois.
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

Message par Go@t »

Ils sont terribles tes portraits. 8O Tu as fait comment l'effet papier ?
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

Message par Oldtimer »

Go@t a écrit :Ils sont terribles tes portraits. 8O Tu as fait comment l'effet papier ?
La magie de 'toshop. :mrgreen:
Après je ne saurai pas t'en dire plus étant donné que c'est un de mes joueurs qui m'a fait ça.
Je suppose qu'il a utilisé un calque de fond couleur parchemin, a passé l'image de base en noir et blanc et lui a appliqué un effet crayonné.
Dernière modification par Oldtimer le jeu. juil. 05, 2012 10:27 am, modifié 2 fois.
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

Message par Oldtimer »

Deuxième séance: les pensées malades de Lüther
Quatre p’tits rats sous un vieux ciel par Luther, passe seconde

Tirés par c'te naïf furieux de Von Chose, on s'enfonce dans les bois comme l'montagnard en ses chèvres. Et comme le montagnard, on en a plein l'bottes et braies ce faisant. Pas filôché du cabochon, le vilain déguerpit dès qu'on approche des pauv'gars qui essayaient juste de manger en plein hiver, de pas gratter l'pavés. J'voulais lui flouer son bel arc vu que j'ai pas eu l'temps d'en rincer un à Nuln, façon emprunt d'voisinage amical, mais avec toute c'te gadoue, oublié. Une trouée dans les bois, aussi sombre et humide qu'celle d'une moniale face à un reiklander. Une vague structure, des gens, des guetteurs.

On fait ben pourtant un boucan d'chevaliers cabossés, mais ils nous lacettent pas, nous cagnent même pas. Ça cause, ça cause, impossible de leur faire entendre raison. J'ai ben pourtant m'bonne langue de lettré qui chatouille bien et choque point, rien. C't'est pourtant pas bien compliqué, ça s'pratique comme un rincage : patience, patience, patience. Faire l'tour. Compter les cagnes et les camarades. Attendre l'moment opportun. Mais non, le mercenaire nordiste est comme un nain à vouloir foncer dans l'tas, les bras plein d'roses pour coffier tout c'qui bouge. Sa fausse seigneurie –bûrp– veut attiger, mais pas d'ses propres mains, trop feignant, trop peureux. Le cousin fait l'cousin, à suivre le seigneur, à rien dire. Que'que part, il a la belle vie, rien compliqué.

Finissent par se sortir les doigts d'fondement, et y vont pour jaspiner. L'fous, comme si y allaient récupérer leur bel argent. Un p’tit pistole pour garder ses gluants bien au chaud dans sa bedaine, pas cher payé moi j'dis. ’Fin bon. Et là pour sur, en y r'pensant j'en mouille presque mes braies de rire. Et que j'te réclame des pistoles, et que j't'accuse de voler tout c'qui bouge alors qu'au village ils étaient ben tranquille, et que c'est bientôt l'échafaud pour avoir happé l'fille du crève-champs. Ben sur, comme j'l'ai dis dès l'début, la fille elle est parti toute seule avec ses p'tites gambettes, voir plus loin qu'le champ si il ferait pas plus chaud dans la couche d'un autre. Et non non non, qu'elle veut pas revenir. Pas folle la faraude.

’fin quand même, ça joue du muscle pour l'contenu du péage. Bah ça m'va bien, c'est la bourse de Von Chose qui est jouée, j'perds rien et j'peux gagner un peu. Et tout trouillé qu'il est, il envoie le cousin s'dueller pour lui ! Et c'te duel, le cousin il lui en a fait voir des blanches et des jaunes des chandelles au camarade. Pan à droite, un p'tit coup de pouce de ma pomme pour détourner l'camarade –le sang avant la justice, désolé camarade–, et pan sur la tête. Et une p'tite argent de plus dans ma p'tite bourse, un tuyau de plus pour la chandelle.

Et ça repart. C'te fois ci, pas question d'retourner au village. C'est tout flamboyant quand faut sauver l'princesse du brigand et qu'le brigand il est ben loin, ça ronfle plus rien du tout quand faut y retourner la queue molle et les yeux bas. Vraiment, c'est ce bige là qui veut aller donner des roses à des rev'nants, des mangeurs d'entrailles, qui peuvent point crever ? ’vec deux nigauds pour tambouiller derrière, et un furieux qui attige tout c'qui bouge ? On tiendra pas dix jours, on va s'faire jardiner proprement par le premier camarade venu dans l'rues d'Altdorf sans même voir l'premier petit rev'nant.

’fin bon, ça repart donc. Un raccourci qui disait l'nordique. Tout droit qui disait, pas loin. J't'en ficherais moi du raccourci, à nous faire patauger dans l'neige sans même voir le ciel, avec d'monstres de légende au-d'sus nos têtes. Huit pattes qui z’avaient. Et huit yeux. Et des crocs… comme ma menotte !!! Plus gros qu'une charrette qu'il était. Et qui tombe juste sur l'cousin, j'l'affure juste avant qui se fasse gober tout rond ! Et sa seigneurie qui hurle comme une naine à qui on a rincé la bourse ! L'aute fou qui fait bucheron sur la Bête, fait rien mais au moins elle happe le taillis. Pt'et qu'elle a senti son haleine. À not'tour de happer l'taillis, faudra pas m'le dire deux fois. Yen a sûrement d'autres, des tas, des granges à poils et à crocs 'vec des pattes et des yeux.

Enfin la route ! J'ia ben cru qu'il nous craquelait l'autre nordique, mais non au moins ça y sait faire. Et qu'ça continue avec l'jarret dans la boue. Sent plus mes pieds, fait froid. J'aurais du craqueler l'seigneur pour un bon bateau, on s'rait plus tranquille au moins.

Et le luisard qui déguerpit ce fils de chienne… ronfler sous l'ciel, dans l'vent et la boue ? Pfff… on voit qu'il a que l'sang l'seigneur, et pas l'statut. C'est qu'ça vend s'cœur et son âme, mais pour point cher, l'ancêtre il l'a jeté dehors sans trop d'grain pour garder ses petons au chaud.

Ahhh non, un village ! ’fin, trois bicoques et un moulin quoi… toujours mieux que rien. L'nordique fait sa fumelle, et que c'porte malheur le moulin, et que j'veux point rentrer. Qu'il crève d'la froidure dehors, nous on rentre. Quoi ? C'est quoi c'te tamponnage au-d'sus ? Bizarre pour un moulin.

Sorcellerie !! La tournante, elle était là, et elle est plus là. Même pas tourné l'tête le temps d'un souffle, puf plus là ! Et ce crapaud de vent qui hurle, y me tape sur les nerfs. Quoi, l'cousin qui vient d'attiger un bout de gras du seigneur ? Bien embroché en plus, comme un beau p'tit cochon chez un s'mi homme, mais ce regard… ce regard de fou. L'autre va sûrement lui faire des tas de misérerie maléfiques, c'pas comme si c'était un vrai seigneur 'vec un vria honneur. Vite, faut que j'stoppe le cousin ! Ah mais, sombre jocrisse de traîne-potence de carnaval, ç'fait mal, y m'a attigé à mon tour ! ’reusement qu'on arrive à l'maîtriser sans plus de sanglante, c'est que j'en ai déjà perdu assez moi !

Monte à l'étage. Faut pousser l'seigneur, il fait presque dans ses chausses. Quoi ? C'est plus d'la sorcellerie, c'est un vrai paquelin là… une dormante de riche, avec des joyaux du Mootland bien juteux et une poularde bien fumante, et des soieries. Le cagou va encore frapper, j'vais m'en farcir plein la hanne, du grain et encore du grain, de la blanquette facile à laver. C'est pour qui l'bains de miel et les draps de Tilée désormais ? C'est pour pépère !

Ah mais non… paquelin, paquelin de Ruines ! Pas touche. Pas faire comme l'autre bercé trop près du mur, pas encore une fois. Rien toucher. Rien prendre. Et l'autre seigneur qui se croit à la cour, comme s'il y avait sa place d'toutes façons. Et pas bouger, que le cousin se fasse jardiner, après des années d'service il en a plus rien à faire. Comme j'disais, pas d'honneur. Fauter l'menacer de le chouriner un brin pour qu'il bouge, pas bien loin. Faut tout faire tout seul. Rien en haut. Rien en bas. Pas une sortie.

L'autre nordique, il floue plus vite qu'un camarade de Marienburg. Il reste dehors bien loin du paquelin oui ! Trouillard. Traître. À laisser le cousin se couvrir de roses… et le seigneur maintenant fesses dehors, qui me remue sa trempette –en hiver, pas ben une bonne idée, pas flatteur– devant le nez, avant d'morfer tout ce qui peut, direct à la bedaine. Sale fot-en-cul.

Nordique dehors. Cousin ligoté, regard fou. Seigneur fou, mais fou tout mou. Seul. Tout seul. Et rien, pas une fenêtre pour happer le taillis. Même pas not’ciel. On va tous se faire jardiner ici. Pire, on va se faire rincer notre âme.

Faut bouger. Aller, monter au grenier, de plein.

Saint Parchemin ! Foutredieu de couilles de peau verte de puterelle, le vent, ce vent ! Seul, noir. Tout noir. Trappe fermée. Champignons, monstre dans les champignons. Il m'attrape, il m'attrape. Il nous veut tous, tous. Veut même pas prendre le sorcier dodu. Des vers, des vers partout. Sainte Balance, aidez-moi ! Mal, et froid, si froid.

Réveil. Braies encore chaude de quand je me suis fais dessus. Ventrediable de moulin, plus là. Il n'a jamais été là, plutôt. Ventrediable de tête de nigaudin, le nordique avait raison. Mais vivant, au moins je suis vivant. Et le cousin aussi. Plus rien dans l'outre, il faut un relais. Une taverne. Où est la plus proche taverne ? Du jarret, je sens encore les vers du démon du grenier grouiller, grignoter mes intestins. Je crois que je les sentirais toute ma vie, il me faut de la brûlante, et par tonnelets encore ! Pour oublier, oublier…
Ici, aucun élément n'apparaissant dans la campagne originale. On assiste à la première apparition d'une compagnie de détrousseurs idéalistes façon Robin des Bois qui devrait apparaître de façon récurrente. Les habitués de la Gazette de Nuln reconnaitront peut être le moulin de l'entropie proposé par Olafdumwardang au concours 9.
Une petite scénette dans laquelle un moulin ensorcelé piège les voyageurs et les met face à leur chaos intérieur.
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N'Qzi
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

Message par N'Qzi »

Excellent ! J'aime beaucoup le phrasé de Lüther ! Vivement la suite :bravo:
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Oldtimer
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

Message par Oldtimer »

Après quelques mois d'absence, me revoilà avec les comptes rendus manquants.

Troisième séance, du point de vu de Nikita le mercenaire Kislévite:
Je crois bien que la nuit a été rude pour mes compagnons, pourtant c'est leur pays à eux. Ils ont parlés de cauchemars bizarres toute la journée sur la route, les esprits soient remerciés ils n'ont pas voulu faire de détour inconsidéré en forêt cette fois, et sont restés bien sagement sur la route, ce qui nous a éviter d'attirer encore davantage d'ennuis.
Nous avons heureusement trouvé ce soir une nouvelle auberge sur cette route infestée de brigands, de monstres et parsemée de ruines. Ça l'Empire le plus puissant de l'humanité ? C'est plutôt inquiétant. Ou navrant, je ne sais pas. Il faut tout de même avouer que cette auberge était plutôt accueillante, sans courants d'airs ni vermine dans les lits -des vrais lits, pas des paillasses- et qu'on y mangeait bien. La nourriture était peut être due à la présence de cette noble et de sa suite, je ne sais pas.
La nièce de la comtesse, une Von jenesaisquoi avec un titre compliqué, bien roulée pour une autochtone, était là pour se rendre à je ne sais quel procès où son champion -un Bruno blond comme les blés et aussi massif qu'un bœuf, comique cette propension des locaux à penser que des hommes semblables à du bétail font de bons combattants- devait lui assurer la victoire sous le regard des Dieux. Alors que Luther picolait comme pas deux, Le lèche bottes géant s'occupait de réserver les chambres, et pour une fois Môssieur Albretch réussit à ne pas trouver d'ennuis, ni même en chercher, peut être était-il malade ? Quoi qu'il en soit je le préfère ainsi.

Mais apparemment il est impossible de passer une journée tranquille sur cette route, ou en tout cas de dormir en paix dans cette auberge des trois plumes (dont je n'ai pas vu trace d'ailleurs) : à peine endormi nous étions réveillés par des bruits violents dans le couloir. Un "gentilhomme" défonçait toutes les portes du couloir en hurlant des obscénités, jusqu'à ce qu'enfin il trouve la femme qu'il cherchait. Bien que les gardes de la Dame aient réussis à le faire quitter les lieux avant que personne ne soit blessé, personne ne sembla vouloir lui faire payer d'une façon ou d'une autre le désagrément pour avoir réveillé toute l'auberge, frappé une femme (sa fiancée qui serait parti avec un autre apparemment, et il avait besoin de l'aide de trois bœufs pour avoir le courage de lever la main sur elle, pathétique) et enfoncé plusieurs portes. Je me suis donc avancer pour exiger qu'il réponde de ses actes. Au Kislev, l'homme aurait été rossé par toute l'auberge avant d'être jeté à la rivière, mais devant l'attitude de l'aubergiste et des gardes de la Dame, il semblerai que ce ne soit pas la coutume dans ce pays. Écœuré je retournais me coucher. Pays de cinglés.

Je fus à nouveau réveillé, et pour une raison plus grave encore, un peu plus tard dans la soirée : Bruno le blond avait été assassiné malgré ses larges épaules, son cou de taureau et son torse velu. La noble Dame n'étais pas très contente et avait sorti tout le monde du lit pour trouver un responsable à défaut du coupable. "Ça va tomber sur l'étranger" me suis-je dis, mais non, Igor le lèche bottes fut accusé, sa dague ayant servie à l'assassinat. La dame fut aisément raisonnée : Igor avait passé la soirée à cirer les bottes de son maître, et n'avait donc pas pu égorger le bœuf, de plus sa grande taille le rendait peu discret. Elle nous proposa une supercherie très élaborée qui paniqua Luther, très confiant dans la noblesse et la justice de son pays, comme à son habitude, mais qui pouvait facilement me rapporter quelques pistoles auxquelles je ne disais pas non. De plus cela innocenterai une bonne fois pour toutes Igor si l'on trouvait le véritable coupable, le lèche bottes étant d'une aide précieuse pour supporter Albretch au quotidien (sans compter que je n'ai aucune envie de devoir le remplacer), je ne voyais aucune raison de dire non. Et puis même si ce pays a d'étranges coutumes, je ne vois pas pourquoi leurs nobles ne seraient pas aussi dignes de confiance que les nôtres.
Je devais me faire passer pour son nouveau champion, bien que Luther et Igor aient émis des doutes sur ma crédibilité dans ce rôle, je l'acceptais juste pour les contrarier, et j'aurai livré combat sous le regard des dieux pour cette dame s'il l'avait fallu pour prouver ma valeur, mais ce n'était pas nécessaire. A la prochaine araignée géante je leur recommanderai de se payer les services d'un bovin quelconque pour les défendre, on verra bien comment ils s'en sortiront. En temps que "champion" je devais dormir dans la chambre de Bruno, suivant une logique qui m'échappe mais qui se révélait utile à la suite du plan de la Dame. Mes compagnons me rejoignirent bien vite et nous attendîmes que le meurtrier resurgisse, puisqu'il est connu que l'assassin revient toujours sur les lieux du crime, suivant une logique étrange et propre aux assassins je suppose. En attendant nous avons fouillé la pièce, ce que les gardes auraient du commencer par faire, mais qui suis-je pour questionner la compétence des hommes d'armes dont s'entoure une noble Dame ? et Luther ou son cousin (peut être les deux conjointement) trouva un passage secret dans la cheminée. Après avoir entendu des bruits d'une personne allant et venant de l'autre côté, je m'y engouffrait avec Luther pour découvrir tout un réseau qui reliait toutes les chambres de l'auberge et le cellier. Je partais donc dans ma chambre récupérer quelques affaires lorsque les gardes postés pour surveiller mes compagnons "accusés du crime" m'entendirent à l'intérieur. Je retournais bien vite dans la chambre du champion, m'apercevant au passage que Luther avait disparu, pour sortir de la cheminé juste à temps pour accuser les gardes de griller notre couverture en frappant incessamment à la porte. Heureusement qu'Igor m'avait fait gagner un peu de temps en manquant d'embrocher un garde, le prenant pour l'assassin, sinon ma disparition et l'existence du passage secret auraient été révélées.
Suite à cette aventure je ne m'aventurais plus dans le conduit et nous attendîmes le retour de Luther. Il finit par revenir chargé de victuailles et avec une livrée de l'auberge éclaboussée de sang qu'il nous dit avoir trouvé dans le cellier. Elle semblait être à la taille du serviteur qui avait dénoncé Igor comme le propriétaire de l'arme du crime.
Le lendemain nous avons continuer de jouer la comédie pendant le déjeuner, et j'en profitais pour subtilement avertir la nièce de la comtesse de l'identité du meurtrier présumé qui pris la fuite dès qu'il fut convoqué, prouvant sa culpabilité. Malgré ses prestes guiboles, il fut rattrapé par les gardes de la comtesse qui se firent un plaisir de le ligoter dans l'attente du procès et du gibet qui attendait le malandrin.

Cette nuit agité aux trois plumes s'achevait donc de la meilleure façon imaginable, et Luther fut heureux de piller la cave et le cellier de l'aubergiste en échange de notre silence quand à son réseau de passages secrets. Même s'il semble étrangement désintéressée par l'argent, il n'en reste pas moins très matérialiste.

Nous reprîmes la route et je ne réalisais pas encore que nos aventures n'avaient même pas commencées.
J'ai voulu ici caser les trois plûmes, mais c'est un peu tombé à l'eau. Je n'avais pas anticipé le fait que les personnages venaient de passer une nuit éprouvante et qu'ils chercheraient à se coucher tôt. Du coup, ils sont passés à côté de la grande majorité de l'intrigue. Dommage, mais c'est ma faute, je retiens la leçon.
Dernière modification par Oldtimer le jeu. juil. 05, 2012 10:32 am, modifié 1 fois.
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

Message par Oldtimer »

Séance quatre, d'après les souvenirs d'Igor - serviteur de Monsieur et bon cousin de Lüther.
Après le départ de la Gavin de l’auberge des trois plumes nous prenons la route, les yeux embués de manque de sommeil et les jambes cotonneuses. J’harnache cette carne de mule et nous voilà à user nos semelles de bon matin sur cette maudite route.

Albrecht va bien, alors tout va bien.

---

La rosée n’a pas encore eu le temps de sécher que nous croisons deux colporteurs nous mettant en garde contre le village à venir (Un endroit où il ne faut pas s’arrêter d’après leurs dires) et s’empressent de nous vanter les mérites de l’auberge suivante : Les Deux Lunes. Un arrangement entre marchands sans doute, ils rabattent la clientèle entre eux comme ils peuvent, les pauvres bougres. Nous verrons bien.

Suivant les profondes ornières laissées par le carrosse de la délicieuse Gavin qui nous précède d’une bonne heure nous parvenons donc aux abords de ce fameux village inhospitalier. Du moins nous l’apercevons de l’autre côté du fleuve. Les habitants sont absolument tous hagards, voutés, mal peignés, barbu, sals, moche et désœuvrés au point qu’on se demande s’il ne s’agit pas d’un concours de clochard. Ces diables hirsutes nous suivent du regard, et se mettent à nous suivre sur l’autre rive d’un pas lent. Fichus bons à rien, les voilà qui s’agglutinent et franchissent mollement le pont pour mendier trois sous. Un bon cœur leur en donne deux, ils s’empressent de les cacher dans leur tunique puante et retendent la main ! Quel toupet ! L’envie me démange de leur botter le derrière.

Nous accélérons. Peut-être comprendront ils que leur attitude est totalement déplacée. C’est surestimer leur fierté visiblement. Ils nous filent le train en une cohorte de loqueteux branlants. C’en est trop ! Je m’apprête à menacer de bastonnade le premier d’entre eux quand mon cousin jette une poignée de cuivre dans les sous-bois. C’est son argent après tout, mais maintenant nous sommes bons pour trainer ces crotteux jusqu’à Altdorf... J’ai été mauvaise langue, le subterfuge semble avoir fonctionné.

---

Alors qu’un soleil pâle se découpe à travers le gris des nuages nous approchons d’un grand bâtiment à porte cochère au-dessus de laquelle pends un écriteau de bois symbolisant deux lunes pleines. C’est donc là … Je m’attendais à ce que soit beaucoup plus loin mais soit. La Gavin et ses gens occupent déjà les lieux, voilà une bonne chose pour nous, au moins le cuisinier fera des efforts.

Mauvaise surprise : l’aubergiste est une de ces sales racailles de halfling, attendons-nous au pire. « Mon petit Igor, ai l’œil acéré. Ce petit voleur n’attendra qu’une seule occasion pour te rouler dans la farine. Et de la farine de contrebande par-dessus le marché ! » me dis-je. Je ne sais pourquoi je m’appelle toujours intérieurement « mon petit Igor » c’est absurde, mais ça sonne toujours mieux que « mon grand Igor » , alors bon … peut importe.

La pièce de bœuf est bonne, mais ces satanés halfling donneraient un délicieux goût de bœuf à une demi-livre de fourrage moisi s’ils pouvaient. Nous parlons. Mon jeune maître est las de la route, il souhaite prendre le coche pour terminer la route qui nous sépare d’Altdorf. Je vois Luther calculer et il semblerait que le trajet en coche ne nous revienne pas si cher que cela, par rapport aux frais occasionnés par le gite et le couvert du voyage pédestre. Décision est prise : nous irons en coche, peut être prendrons nous la barge plus en aval, à Bögenhafen.

Je ne peut décidément pas emporter la mule dans le coche sans lui faire porter une perruque convaincante, des vêtements de dame et lui apprendre des rudiments d'étiquette. Mes talents de maquilleur et de pédagogue étant ce qu'ils sont, il va bien falloir vendre cette mule. Voilà donc venu le moment ou ce sal vermisseau de halfling (il fallait que ça arrive) en profite pour me racheter ma mule à un prix honteux. Je ne pipe mot et joue au serviteur soulagé, il aurait très bien pu me la laisser sur les bras. Nous attendons donc l’heure du coche en compagnie d'un bateleur et de l'escroc bretonnien joueur de carte. Il semble amuser le kislevite, laissons-les s’amuser en gardant Albrecht à l'oeil et profitons du moment de repos que nous offre cette attente. Je dois être en jour de bonté, je me suis surpris à offrir deux sous au baladin malgré sa prestation moyenne. Le coche arrive et je charge les affaires dans l’habitacle, cela pesait moins lourd quand la mule les portait.

---

C’est agréable de ne plus marcher, assis, à l’abri du vent et du crachin mais j’ai du mal à caser mes jambes dans cette cabine étriquée. Et ce marchand qui voyage avec nous nous regarde d’un drôle d’air qui ne me plait guère. Mon vieux Ralph et mes grandes jambes l’incommodent et lui pourrissent son confort, je ricane intérieurement en continuant de converser laconiquement.

Le coche fait brusquement halte et nous sommes un peu bousculés sur le marchand qui grommelle. Je m’imagine un odieux sourire tout en restant de marbre. Des hurlements de chien et d’homme agonisant se font entendre. Je passe ma tête à l’extérieur : rien à part la route disparaissant au-delà d’un virage serré par les arbres. Je n’ai jamais compris pourquoi les bâtisseurs de chaussée avaient cette vilaine habitude de coller des virages partout. Surtout en forêt. C’est vrai quoi, au lieu de couper les arbres en zig-zag, ils auraient plus facile d’aller franchement tout droit … mais à quoi suis-je en train de penser ? Un homme est sans doute mourant non loin et me voilà en train de dialoguer intérieurement sur le tracé des routes. J’ordonne à Ralph de rester assis-pas-bouger et vais voir discrètement de quoi il retourne accompagné de … en fait de tout le monde à part le détestable petit marchand qui n'aime pas les chiens.

---

Des cadavres jonchent la route et des mutants sont en train de tourmenter un garde agonisant. Je suis pris de nausée puis la colère me prend aux tripes. Ils ne nous ont pas encore vus. Pris d’un élan d’indignation nous nous rangeons instinctivement en ordre de bataille, Albrecht et les deux cochers initieront le combat par un feu nourrit puis moi et Nikita réceptionneront la charge. Luther a disparu.

Albrecht encore mal rompu aux confrontations de ce type décoche son carreau bien trop tôt alors que les cocher commencent à peine à charger leur foutu tromblon. Ça se complique pour nous, heureusement les mutants, convaincus de leur supériorité, pavoisent goguenardement au lieu de nous charger. Mal leur en pris, Nikita charge et estropie le plus nauséabond d’un coup de sabre au jarret tandis que mon épieu s’enfonce et déchire l'épaule de celui à la queue écailleuse qui s’effondre entre deux impressionnantes giclées de sang. Je n'aurais jamais parié qu'on puisse faire jaillir autant de sang d'une épaule.

Notre moral remonte en flèche ! Nous pouvons les vaincre !

« A TERRE » crient les cocher et tandis que nous prenons du champ ils déchargent leur machine à mitraille dans le gras des mutant. L’un de ces derniers s’enfuit dans les bois alors qu’Albrecht nous étonne d’un sortilège redoutable en perforant la poitrine d’une de ces perversions d’humains, le projetant de façon spectaculaire cinq pas en arrière, raide et froid. Les monstres contre attaquent mais échouent lamentablement, Ulrick nous sourit définitivement et je l’en remercie mille fois. D’un geste j’embroche la tête du plus griffu des trois sentant le choc des quillons de l’épieu sur son crâne tandis que les deux rescapés s’enfuient à toutes jambes. Le Kislevite au plus haut de sa forme en rattrape un et l’exécute de façon expéditive, dans la plus pure tradition Kislevite. Du moins je crois.

---

Le calme retombe…

« Il fait noir sur la route de Drakenhoff » dirait feu mon père. Par Morr, quel carnage ! La suite de la Gavin gis étripée, sa garde défaite, sa caravane détruite ! (Je parle bien-sûr du verbe du troisième groupe, pas du poisson, la nièce de la comtesse n’est pas une truite et les truites ne voyagent pas en caravane voyons). Un pied sur le torse de l'abominable mutant, J'arache mon épieu de son crâne dans un bruit cérébralement humide. La Gavin et son joli petit derrière restent tous deux introuvables alors que nous découvrons un mutant mi-homme mi-loup agonisant d’une vilaine plaie à la cuisse. Impossible de tirer quoi que ce soit de cet imbécile qui n’est même pas capable d’articuler un mot. Allez hop un coup de godasse dans le museau, ça lui apprendra à muter.

Un cri me fait sursauter : « Je … Je suis mort ! » hurle mon cousin. Incrédule je confie la bête aux cochers et vais rassurer mon cousin. Son esprit part en lambeaux depuis quelques jours, je crains de ne l’avoir entrainé dans une bien sombre déchéance en le faisant nous accompagner. Nous sommes d’ordinaire très solides mentalement dans la famille. Quels sont ces non-dits qui le minent et le font glisser sur la pente de la folie ? Qu’a-t-il pu vivre pour être devenu à ce point fragile ? Nous avons vraiment été séparés trop longtemps …

Deux de ce qu’on doit appeler « homme-bête » gisent inertes parmi les corps. Ces colosses à tête de bouc, aux sabots fourchus et au pelage nuit nous confirment ce que l’on pensait : la caravane a été attaquée par une troupe bien plus importante que les cinq minables mutants que nous venons d’émonder. Ces monstres ne sont que les charognards d’une troupe du chaos solide et organisée. On n'intercepte pas par hasard une noble de ce rang en traînant dans les bois.

Je comprends enfin la phrase de mon cousin quand on me rapporte la découverte du corps d’un homme lui ressemblant trait pour trait. A en lire les documents qu’il transporte il s’agirait d’un certain Kastor Lieberung, lointain héritier d’un baronnet à la tête d’une petite fortune. Mort sur la route le menant à son héritage et découvert par son propre sosie, voilà une curieuse farce du sort. La cupidité a aussitôt fait son chemin dans l’esprit de chacun d’entre nous et y a déjà déposé ses graines qui ne mirent pas longtemps à germer. Le terreau était bon. L’avenir nous dira si les dieux nous sourient anormalement, s’ils nous éprouvent, ou s’ils se foutent carrément de notre gueule.
Voilà! On entre enfin dans la campagne à proprement parler. Ici la première scène avec la découverte du sosie et de la lettre d'héritage qui devrait les mener à Bögenhafen.
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Message par Oldtimer »

Cinquième séance:
Journal d’Albrecht, von Lerndwitz.
Chapitre quatrième
Nuln, Hiver 2512

1. Sur les traces de la bêêêêête …

Luther était encore plus pâle que d’habitude, mais après avoir lu et relut le bout de papier, il a vite pris de la couleur, certainement se voyant déjà Baron mais empochant surtout la jolie somme rondelette promis par le document. Toutefois, il restait des choses à faire, la Gavin était encore entre les mains de ces maudites créatures.

Alors que nous nous interrogions sur la façon de procéder avec les cadavres, nous donnons les dernières instructions aux cochers, leur donnant respectivement les détails quant à notre expédition pour sauver la Gavin, nous laisserions des traces de notre passage pour que les patrouilleurs ruraux puissent nous trouver rapidement.

Je me sentais déjà comme un aventurier aguerri alors que nous avancions dans cette immense forêt, les traces n’étaient pas facile à suivre, d’ailleurs, je supposais même que nous ne suivions pas les bonnes traces, bien qu’après quelques heures dans ce dédalle d’arbres noueux, et de mousses humide, nous entendions des bruits de pas venant de devant nous, Luther s’empressa d’aller se cacher, alors que son cousin, Igor, d’un œil vif et alerte, perçu des créatures humanoïdes ressemblant à celles que nous suivions. Ranald était avec nous en cette belle fraiche journée. Un combat direct risquait de nous mettre déjà dans la panade, aussi nous avons pris bien soins de leur tendre une fabuleuse embuscade, comme le décrit si bien les romans de ma jeunesse. En tout cas, bien nous en a pris car ils n’eurent pas le temps de brailler qu’ils avaient déjà reçus nos carreaux, nos flèches et notre tranchant à travers leur faces bestiales ! Un des leur partit à toute jambe, nous laissant une piste à suivre aussi voyante qu’une torche en pleine nuit.

Nous suivîmes cette piste, avec un entrain renouvelé, Luther prenait de plus en plus de la couleur alors que nous avancions, peut être pensait il encore comment il allait dépenser toutes ces courronnes. Je suis sur qu’il n’aura pas la présence d’esprit d’investir, je ne sais d’ailleurs comment il pourrait dépenser une tel somme, probablement en fille, et boisson … Je lui en parlerai un soir pour savoir comment ces gens vivent finalement, ça pourrait être intéressant de l’écouter.

Le voyage devenait monotone, des arbres, un froid qui nous glaçait le sang, et les mêmes bruits nous hantaient à travers cette vaste végétation, une odeur d’humus fraiche vint chatouiller nos narines, alors que je me demandais si nous étions encore perdu malgré la piste, nous entendîmes des voix chants gutturaux, provenant d’une petite clairière.

2. Le temps de montrer sa vaillance …

Au centre, sur un hôtel de pierre taillé dans de l’obsidienne, se tenait un homme bête, tenant un bâton et l’agitant en chantant une mélopée, quatre hommes bêtes l’entouraient le soutenant dans son chant. La gavin se tenait en dessous du chanteur complètement inconscient, avec les vêtements en lambeaux. Un autre homme bête plus imposant et plus équipé se tenait à une 10aine de mètre en arrière de la scène. Alors que nous nous entretenions pour mettre au point notre plan infaillible, des éclaireurs arrivèrent, certainement avec celui que nous avions laissé en vie, car ils se mirent à beugler à leur chef des phrases incompréhensibles. Nous ne pûmes continuer à parler, il nous fallait agir avant que leur flaire nous perçoit.

Le combat prit une tournure inattendue, Igor fut blessé grièvement dans un élan de fureur des hommes bêtes, je fus pris d’assaut également par les forces magiques entourant le lieu, c’était d’ailleurs assez étrange, et Luther courait en tout sens alors que Nikita faisait tournoyer sa lame dans une danse effrénée de mort et de sang.
Nous étions tout trois côte à côte, Igor était au sol se vidant de son sang. Le shaman venait de succomber et ne restait devant nous que quelques hommes bêtes, nous étions plus ou moins en état. Bien que le plus gros était fait, Igor nous aurait été d’un grand soutien, la gavin semblait en vie, nous avions mis fin à cet espèce de rituel, dommage que personne ne puisse nous voir, je suis sur que ça aurait pu faire un tableau magnifique, ou une scène mémorable argumentée dans un roman.

3. La cavalerie arrive !

Et comme si Ranald nous avait encore à la bonne, un groupe de soldat arrivèrent sur les lieux, ils portaient des tabards que je n’avais jamais vus, et mis fin à l’affrontement chargeant tête baissé vers les créatures ! Ils étaient cinq, d’ailleurs très étonné de me voir rougeoyant comme un métal en fusion, je préférai me faire petit, je n’avais pas vraiment envi de palabrer pour expliquer à ces incultes que certaines choses étranges peuvent survenir lorsqu’on utilise la sorcellerie, bien que voir sa tête incrédule, à demi apeuré et évitant en devenait très amusant.

Nikita s’occupa de la Gavin, il était très prévenant avec elle, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé entre eux lors de la nuit au trois plumes, mais soit il est plus cupide qu’il ne laisse le penser au première abord, soit il a le béguin. Je lui accorde que malgré son air sévère, ses allures de mégères sorti d’un couvent, elle ressemble beaucoup aux héroïnes dont on fait la description dans les Detlef Sierk, à la fois attirante par la chaire, que par le charisme qu'elle dégage …
Les soldats nous fîmes repartir en direction des chariots, les patrouilleurs ruraux furent rapidement sur les lieux, en réflexion, ils n’auraient pas pu nous sauver, même s’ils avaient galopé durant toute la nuit, le combat fut tellement rapide et violent, heureusement que ces soldats sont arrivés à temps.

4. Pensée profonde et analyse …

Je m’arrêtais un peu pour observer Luther et Igor, ils sont issus de la même famille, mais pourtant sont complètement différent, Igor porte en lui la rage de vaincre, un courage que je n’avais jamais vraiment perçu lorsqu’il apportait le thé à mon père. Peut être cette frustration à le servir qu’il extériorise aujourd’hui dans cette violence, ou une véritable volonté de me protéger … il faudra qu’on s’entretienne tous les deux un soir, devant un feu de camps, en grillant des morceaux de viande. Aujourd’hui nous ne sommes plus maitre et serviteur, mais bien des aventuriers, et s’il ne sauve pas sa peau en priorité, je succomberai de toute façon une fois qu’il sera tombé … s’il reste concentré sur lui-même et pas sur ma personne … nous aurons plus de chance de nous en sortir … enfin il faudra qu’on en parle.

Et Luther, ce couard dont le courage l’a quitté certainement depuis qu’il a appris à marcher, il n’a rien d’un aventurier, il devait certainement travailler et se faire entretenir par quelqu’un avant, bien qu’il sache prendre des décisions, il ne prend que celle qui lui permet de rester en vie sans penser à la cohésion d’un groupe. Je crains qu’il ne puisse être digne de confiance dans des moments critiques. Toutefois, il a un véritable sens de la famille, mais si Igor venait à succomber, il nous laisserait certainement à notre sort, donc tant qu’Igor est présent, Luther ne sera pas loin et fera tout pour le protéger.

C’est peut être Nikita qui a le plus changé durant cette portion de voyage, mais je n’arrive pas à comprendre cette soudaine motivation, alors qu’il n’a pas levé le petite doigt face à des brigands, est ce la Gavin ? …

Me laissant à ces pensée, nous primes la route pour Kemperbad, pour trouver un temple de Shallya et se reposer le temps qu’Igor reprenne des forces …

Sigmar que cette route va être longue ! …

Extrait tiré de « Les Fabuleux Voyage d’Albrecht von Lerndwitz »
Edition d’Altdorf -2515
Déçu par la tournure qu'avaient pris les évènements aux trois plumes, j'ai décidé de réutiliser la Gavin en ajoutant son convoi à la liste des victimes de l'embuscade des hommes bêtes. Ainsi, je songe à confier effectivement à Nikita le rôle de champion de la Gavin pour le jugement à venir à Kemperbad, prochaine halte sur leur route.
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Re: [CR] [warhammer] L'ennemi intérieur

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Sixième séance:
Quatre p’tits rats sous un vieux ciel par Luther, passe sixte

’rrivés à Kemperbad, sous la luisarde. Repaire de communards dans un trou d'terre, on dirait qu'le roi des géants a été jardiné ici le cul en l'air et les fesses bien écartées et les pieds dans la boue tout en bas. Tout un attirail nain pour descendre et monter jusqu'à la boue. ’vec un peu d'espoir le cousin sera ben remis des idioties des autres, et on pourra prendre la boue jusqu'au cloaque couronné.

Conduits chez les blanches, ’vec les mains douces et les totos trop cachés sous les robes. Pas ben grave qu'elles disent, mais je demande à voir. Le fol nordique va se chercher un bon feu ’vec un toit sur l'dessus. On reste un peu à se faire pelotonner par les mignonnes, c'est gratuit après tout il semble. Parait qu'la gavin va bien, pas de chourinade suintante, juste un peu fol dans sa tête probablement. Elle va chez ses relatifs.

Après un peu d'temps on va rejoindre le nordique. Une septaine avant que le cousin soit plombé droit, faut prévoir. Les autres pensent plutôt à jardiner l'temps. On suit le nordique à l'auberge, et sa majesté marchande comme un commis estalien, il essaie même de nous faire trimer pour payer les plumes sous ses fesses dodues. La causerie entre nous devient franchement nécessaire… dans un coin sombre et chaud, bien suintant, avec un chourineur sous la gorge p'tet. Façon collègues.

Les communards parlent que du duel de la gavin avec von Damonblast. Elle aurait paqueliné son oncle, ou assaisonné, c'est pas clair. Tuyauté pour lui le champion local, Hans trois doigts, un attigeur de métier. Et la gavin, depuis qu'le Bruno a été jardiné, elle a plus rien.

Comme on a refusé d'récurer les sols et les derrières des ânes pour lui, sa majesté fait des tours dans la salle commune. Le fol, le furieux, sorcellerie ! En plein jour, devant tout l'monde ! On va tous finir au bûcher, ou dans l'une des machines infernales des pouce-sorcières, le genre tellement complexe qu'seul un nain a pu la fabriquer mais tellement ignoble qu'seul un humain ou un elfe a pu y penser. J'veux bien aider et protéger l'cousin, mais pas provoquer les pouce-sorcières ça non !

Ils sont point v'nu. Cette nuit. Faudra voir les suivantes. En attendant, on va voir la gavin. On lui a sauvé ses riches miches sèches en plein rituel infâme, ça mérite bien un peu de grain. Sauf que c'moi le grinche, le gratte-pavé qui sent le savon. Les trois autres, ça macère dans l'sang pestiféré et es bouts d'entrailles tombent à chaque pas. C'pas croyable…

Complètement finie d'la courgette l'gavin. On dirait qu'elle est déjà grimpée par les roses de Morr, et qu'elle s'en moque. P'tet que personne la grimpe ici, mais quand même… on pourrait la claquer, qu'elle bougerait pas. J'lui siffle un air doux, une chasonnette pour p'tits braillards, tout douce, mais rien de rien. Soit elle a été bercée trop près du mur, soit elle ouvre pas plus sa hane que ses cuisses. Sa majesté a la subtilité d'un ogre mis au pain sec dans un cellier du Mootland, mais on s'fait pas ferrer ni jeter dehors. Non, la courgette elle offre du grain et pas qu'un peu ! Quarante, quarante jolis grains bien dorés ! Q-u-a-r-a-n-t-e ! Rien qu'à y r'penser j'en suis à l'étroit dans mes braies ! Dix chacun !

Bon l'nordique doit passer à l'abattoir de Hans trois doigts au nom d'la gavin, avec cinq grains de plus pour ça pour lui… grand bien lui fasse, ça lui remettra p'tet les idées en place de trébucher sur ses propres entrailles pendantes.

Dix beau grains, de quoi s'mettre un peu d'épaisseur entre les folies de sa majesté et mes propres gluants, pour les garder bien au chaud…
Il ne s'est pas passé énormément de choses ce soir là, mais les évènements se mettent en places. Une fois arrivés à Kemperbad, nos aventuriers en apprennent un peu plus sur le pourquoi des évènements "aux trois plûmes". Nikita se fait engager comme champion de justice et les quatre sont grandement remerciés pour avoir sauvé la vie de la Gavin la nuit précédente.
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Septième séance: le duel contre Trois doigts vu par Nikita
Bon, cette fois ça y est. On va voir ce que vaut ce Hans trois-doigts.
Ça fait des jours que mes compagnons arpentent la ville à la recherche d'infos sur mon adversaire, le duel, le mauvais baron... Moi je reste pragmatique : quelques nouvelles pièces d'armure et une épée acérée, voilà ce qui remporte les combats. A la sortie de l'auberge, toute une foule se dirige vers le cercle de pierres où aura lieu le combat. Le guet est présent en nombre pour empêcher tout ce monde de glisser dans la boue omniprésente après plusieurs jours de pluie. Albretch et Igor m'accompagnent, je ne sais pas où est passé Luther. Bah peu importe.
Ouille ! une piqure, dans le cou... je suis sur que le baron a essayé de m'empoisonner, comme il a déjà assassiné Bruno. Heureusement je ne ressens rien de bizarre : on ne la fais pas aux Kislevites ! D'ailleurs, beaucoup de gens parlent du "kislevite", c'est vrai que je n'ai pas vraiment fais grand étalage de ma personne, mieux comme ça.
Enfin le cercle de pierres, Trois-doigts est déjà là, le baron et la gavin aussi. Elle est pas très contente que j'arrive si tard, j'essaye de lui expliquer le jeu du duel mais ce n'est qu'une femme, comment pourrait elle comprendre ces subtilités martiales ? Hans a l'air confiant, je décide de simuler l'empoisonné et me dirige vers lui en soufflant comme un phoque.
Pas le temps de le provoquer d'avantage que le prêtre déclare l'ordalie ouverte, et ce Hans est un rapide ! Heureusement j'évite son filet et riposte en attaquant sa couenne exposée, l'idiot ne portant pas d'armure ou presque. Le combat se poursuit, attaque, parade, feinte, esquive, ça se passe pas mal pour moi, jusqu'à ce que son maudit filet agrippe. Credidjou ! mais y a pas moyen de s'en sortir de cette saleté ! Une seule solution : il faut couper. Pendant que je m'échine à faire de la couture, l'autre infirme en profite pour me porter un coup au visage. Ça saigne pas mal et ça me gêne, me déconcentre, mais je sors enfin du filet et lui porte à mon tour un coup, à la gorge celui-ci. Tiens ! dans tes dents ! Il s'éloigne un peu, et pendant quelques instants on se jauge l'un l'autre, essayant de déterminer lequel est le plus fatigué, lequel saignera à mort en premier. Il a l'air de penser que c'est lui car il repasse à l'attaque avec violence, réussissant à transpercer mon armure pectorale, me coupant le souffle. Je vois pas bien si je suis vraiment blessé, mais j'ai un gros coup de barre, je serre les dents et décide d'attendre qu'il fasse un erreur, ce qui ne devrait pas tarder vu son état.
On se tourne à nouveau autour un moment, la foule s'impatiente, elle veut du sang. Je suis vraiment crevé et j'attends, patient. Finalement il commet enfin une erreur, colossale et plante son trident dans le sol juste à mes pieds ! J'essaye de l'éloigner mais mes mouvement sont lents et gourds. Il récupère assez vite son trident, qui est brisé, je souri, sur de ma victoire contre un éclopé désarmé. Grossière erreur. Je manque de prudence et il me porte un coup violent à la jambe avec le manche de son stupide trident, malgré la maille et le cuir j'entends quelque chose craquer et tombe au sol. J'arrive pas à y croire ! je suis là par terre comme un con alors que Trois-doigts pisse le sang et n'a même plus d'arme ! Bordel qu'est-ce qui s'est passé ? Je lève les yeux, je n'entends pas la foule hurler ma mise à mort, il bouge les lèvres, surement qu'il se fout de moi j'en sais rien, j'entends rien. Tout ce que je vois c'est les deux pointes tordues de son trident plein de boue levées bien hautes pour m'achever. Ça me rappelle quelque chose, je pris les esprits de me rappeler quoi.

"l'Espagnol"

Mais pourquoi je pense à ça moi ? J'ai un drôle de gout dans la bouche, un goût doux amer, du chocolat ? Dans la boue, mon adversaire, mon chachka en travers de sa mâchoire jusqu'à la cervelle. J'ai gagné. Le son revient, une rumeur couvre tout, je mets un moment à comprendre... on scande mon nom : "l'kislevite ! l'kislevite ! l'kislevite !". Je me lève en ignorant mon genou, crache le sang dans ma bouche, comment j'ai pu prendre ça pour du chocolat ? souri à la foule et brandi mon chachka que j'ai récupéré je ne sais pas comment. J'ai gagné. Les prêtres de chaque cultes viennent faire leur office : Verena rend la justice, Morr emmène le perdant, et Shalia vient me couvrir de ses grâces. La gavin vient me voir après que le mauvais baron lui ai présenté des excuses plus que sincères ( ), inquiète de mon état mais je la rassure "Je vais bien, ça c'est passé exactement comme je l'avais prévu ! Je l'avais bien dis : avec moi, y a jamais de problèèèmes (ouille!)". On me conduisit bien vite au temple de Shalia pour m'empêcher de profiter de ma victoire, et je pu tout juste apercevoir Luther se diriger vers la table des paris une mine réjouie sur le visage... à moins que ce ne soit un autre impérial, ils se ressemblent tous.

A l'auberge ce soir j'ai cru comprendre que l'ambiance était plutôt morose malgré mon succès : la père d'Albretch est mort, et il rentre chez lui. S'en est fini de mon contrat lucratif et de ses rêves de chasse au vampire.

Et maintenant ?
Une séance assez décevante à mon sens. La faute à un combat qui a duré presque toute la soirée. Une longue série de jets ratés des deux côtés! Nikita s'est quand même débrouillé pour sortir la fureur d'Ulric au moment crucial, juste au moment où il allait se faire achever par Trois doigts!
A noter également le départ du joueur d'Albrecht vers d'autres horizons ludiques. Albrecht n'étant plus là, le groupe se fédère maintenant autour de Lüther et va tenter sa chance à Bögenhafen, oubliant la chasse aux vampires à Altdorf.
Dernière modification par Oldtimer le jeu. juil. 05, 2012 1:48 pm, modifié 2 fois.
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Huitième séance:
Quatre p’tits rats sous un vieux ciel par Luther, passe septe seconde

Les rues d'Kamperbad sont pleins de fols. Comme c'te jaspineur là, ’vec sa main dans l'oreille et l'autre sur l’nez, qui fait des signes de fol. Et qu'ils sont plusieurs en plus.

Bon d'accord. Fols, mais dangereux. D'un coté du taillis il y a les fols aux signes, tatoués d'une main pourpre. Y m’prennent pour Kastor, l'héritier du trésor, et m'accusent de les avoir floué, comme si j'étais parti avec leur blanquette. De l'autre, l’grand blond, qui attige tout c’qui bouge surtout si c'est d'la main pourpre.

Déjà, je ne nourri pas les roses des Jardins. Un bon point. Encore un bon point, les grinches locaux sont p’tet des estrangers du bout du monde, mais comme partout ils aiment point qu'on se trempe la menotte dans la hane d'autrui. Sanglante la main pourpre désormais. Ça leur apprendra.

Impossible de savoir que’qu’chose sur eux par contre. Même les frères à la chouette, rien de rien.

Aller, plus d'Altdorf, direct dans la vallée d‘la Bogen. Trésor, mon précieux, mon préciiiiieux…


Quatre p’tits rats sous un vieux ciel par Luther, passe huitaine

Arrivés à trois à Bogenhafen. Voyage sans affurer certes, mais sans attigeurs. Faudra s'en souvenir, l'’routes ne sont plus sûres, les fleuves le sont encore. Six sous par tête pour entrer ! Et c'est moi qu'on accuse de filouter, si c’pas du vol de grand chemin ça !!

Tous les locaux s’préparent à s'en mettre plein la panse, trois jours de rinçage de gosier et de morfage à s'en faire péter l’ceinturon. Pas plus mal, d’quoi utiliser mon préciiiieux, et pis y’a des opportunités dans ce genre d'ambiance.

Sauf que… Lock Stöck & Barle, personne connaît. Un seul voleur, heu notaire dans la verrue d’la Bogen, et y connait point. L'’seul depuis six années. Ça sent plus mauvais qu’les bottes d'un nain c’t’histoire. Les imprimeurs, ouais ils existent eux. Mais c'est ±grand blond, soit-disant un attigeur à louer un chasse-primes, qui est venu faire imprimer ça le trois, au début du mois.

Tout ça pour ça… il n'a pas de railles ou d’frotteurs pour lui dire où est Kastor, alors il tend un filet, et au lieu d’Kastor qui jardine désormais, c’moi qui me prend dedans. Un pôv’ cagou sans défense !

Mon précieux… pas de précieux… mon préciiiiiiiiieux !

Foutredieux de vierge pute vérolée de craquelin borgne de fils de chèvre de marchand de filet de carnaval ! Que Ranald lui attrape les entrailles par le nez, que Sigmar lui ouvre le derrière ’vec un pince rouge de forge, que Thaal le donne à morfer à des gobelins en rut !

J’suis pas un attigeur, mais si j’le retrouve, y va gueuler tellement longtemps qu'il finira par croire qu’c’est une carrière ! Y m’faut un sorcier… entendu parler d'une chose, parfaite pour ça… y m’faut un sorcier pour faire une grosse boule de verre, toute étanche, mais où qu'on peut respirer. J’le mettrais d’dans… des jours, des semaines… et j’le regarderais se noyer lentement dans s’propres déjections… tout c’qu’il mérite !







’près tout ça, j’reconnais qu’c’est un peu flou. J’me souviens d’choses à boire. Faut croire qu'il avait raison l’curé… c’pas une vie tout ça. J’me souviens du nordiste que j’suis à l'odeur. J’me souviens d'un nain, ouais une grosse barbe bien grasse, qui tripote un gobelin avec un braquemart d’la taille d'une jambe, monté comme un ogre mutant l’gob ! Mais point d’sourire bienheureux dans la barbe, le gob’ il se carapate. Un bon grain pour aller chercher, trop d’travail… pas en état. Mais, c’quoi ces fous qui m’prennent mes grains, mes jolis grains tout dorés à moi ? Ah non, tout brumeux qu’j’sois, j’peux encore aller chercher un gob’ en rut et en extension !
Que de mésaventures pour ce pauvre Lüther ce soir là! Il n'est pas toujours simple d'être le sosie officiel d'un des gradés de la Main Pourpre, puissante secte de Tzeentch.
La lettre d'héritage trouvée sur le sosie s'est avérée être un faux. Il s'agissait en fait du plan d'un chasseur de prime pour attirer et capturer Lieberung (le sosie décédé de Lüther). Le vagabond se retrouve maintenant entre deux feux: la secte qui pense que Lieberung veut s'enfuir avec le magot et le chasseur de prime déterminé à le capturer lui et ses comparses.
Dernière modification par Oldtimer le jeu. juil. 05, 2012 10:35 am, modifié 1 fois.
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Neuvième séance, où nos valeureux aventuriers se font de nouveaux compagnons


Erwin Hoogendjwik

Image

Erwin Hoogendjwik est un homme entre 20 et 28 ans. Il est de taille moyenne, ses cheveux et sa barbe oscillent de taille selon la période de l'année -soit entre hirsutes et soignés. Il a le teint pâle, les traits anguleux, le poil noir et les yeux bruns. Il passe visiblement sa vie à voyager, pour preuve : son pas est rapide, ses bottes entretenues amoureusement et son habit de voyage est tout ce qu'il y a de plus fonctionnel. À noté qu'il porte une courte épée sous son manteau car, comme il le dit lui-même, être d'un naturel doux n'est aucunement synonyme de naïveté. Une fois qu'il s'est présenté sous son nom d'Erwin, c'est qu'il admet pouvoir vous faire relativement confiance, il sera prêt, par exemple, à partager pain, sel et plus si affinités.

Erwin est un homme plutôt positif et discret, aimant lorsqu'il en a l'occasion, le calme et la fraîcheur d'une terrasse ainsi que la lecture. Le plus surprenant de la part de cet individu, c'est sa propension à se déguiser pour un rien, à croire qu'il tire un malin plaisir à travestir son apparence, que ce soit en mendiant ou en petit noble. Il peut passer de nombreuses heures à jouer son rôle dans le simple but d'obtenir une information, aussi minime soit-elle ; de plus, la facilité avec laquelle il passe d'un registre de langue à un autre est proprement déconcertante.

Lorsqu'on apprend à connaître le personnage, on découvre un joyeux compagnon, fort érudit et plutôt dévot, il semblerait être proche de Sigmar mais son discours est étonnamment dépourvu d’imprécations à son attention. Il semble répugner à se salir les mains en recourant à la violence, et pourtant, il soutient avoir réglé leur compte à plusieurs de ces contre-faits qui rôdent sur les routes impériales. Lorsqu'on lui demande la raison de sa présence sur les routes, il répond généralement de manière vague, parlant de visite à une grande tante ou d'échantillons commerciaux à livrer dans tel ou tel village.

Spoiler:
Erwin est en fait un membre des garants de l'humilité, une secte de Ranald dont le credo est "Vivre dans l'orgueil et le luxe est inacceptable, il faut vivre de peu pour bien vivre". C'est un peu une affaire de famille, son père étant le grand prêtre de la cellule du village. En outre, Erwin a très tôt manifesté des dons pour la manipulation des vents de magie et a été repéré et récupéré par un magister. Celui-ci l'a formé et est devenu son mentor. Récemment, il l'a mis sur la piste d'un étrange culte qui sévirait du côté de Bögenhafen...
Rodéric Dargan

ImageImage

Rodéric est avant tout un soldat. Il en a à la fois la stature physique et le caractère bien trempé.

Fort de son mètre quatre-vingt, et de sa carrure impressionnante, Rodéric n’a généralement pas besoin de ses poings ou de la fureur de l’acier pour faire taire les médisants.
De larges cicatrices couvrent son visage ainsi qu’un mystérieux tatouage sur la moitié droite de sa face. Ces éléments témoignent de la bravoure de Rodéric et de son impétuosité lorsqu’il s’agit d’aller au cœur de la mêlée.

Mais son physique impressionnant n’est pas son seul atout, Rodéric peut également compter sur son sens de la stratégie qui lui a sauvé la vie plusieurs fois. Calme, posé et réfléchi, il prend le temps d’analyser les ennuies qui lui font faces avant de passer à l’action.

Orphelin, élevé par un maitre d’arme à la retraite, Rodéric a grandi dans la révérence de Sigmar. Rigide, à cheval sur la loi, les règlements et les institutions de l’Empire, la justice et l’honneur sont les valeurs qui lui sont le plus chères. Les personnes respectant ces principes de vie ont toutes les chances de s’entendre avec lui et Rodéric s’y attache plutôt vite.
En revanche, un être vil et méprisable se verra attirer ses foudres, d’autant plus si il tente de nuire à ses proches ou à Rodéric.

Rodéric ne se sépare jamais de Signar, son imposant chien de guerre.

Spoiler:
Rodéric est sur la piste des brigands qui ont massacré son unité plusieurs années auparavant. Il a fini par en trouver un. Il l'a torturé jusqu'à avoir le nom et l'habitat de ses anciens compagnons. Depuis il est sur la route pour trouver vengeance. La prochaine cible officie comme homme de main à Bögenhafen...
Découverte de la Shaffenfest et des égouts de Bögenhafen par Erwin:
Extraits de correspondance :


« ...J'ai quitté Skaggerdorf et les skagg hills, voilà maintenant quatre jours ; en chemin, j'ai eu le temps de me familiariser avec ce monsieur Rodéric, dont je te parlait dans ma dernière missive. C'est un homme extrêmement droit, assez peu instruit mais qui a le mérite d'être bon compagnon, de plus, sa puissante corpulence et son regard torve ont tenus à l'écart bon nombre d'ivrognes et de tire-laines... »

« ... Vois-tu, ma chère Johanna, la cité franche de Bogenhafen est l'un des fleurons de l'économie impériale, et -bien que la raison de ma présence ici soit toute autre- j'ai la chance d'assister à l'une des plus grandes foires agricoles de tout le Reikland : la Schaffenfest. Ne t'y méprends pas, la nature du bétail ne se limite pas aux moutons, j'ai d'ailleurs pu admirer un taureau d'une taille invraisemblable, à côté, notre bon vieux Sigisbert aurait fait bien pâle figure... ».

« ... À notre arrivée à Bogenhafen, monsieur Rodéric et moi-même nous accordâmes pour nous rendre au plus vite sur le champ de foire : nous tenions absolument à voir les bouffons dont on nous avait tant vanté les mérites. Crasseux, fourbus et encore chargés de nos affaires de voyage, nous nous rendîmes donc à la place sur laquelle se déroulait la Schaffenfest. Des bouffons : nulle trace. Monsieur Rodéric clama qu ”on s'était bien fait utre”. J’acquiesçai en maugréant, me demandant ce que j'avais pu faire de ma clairvoyance pour prêter foi à pareil ragot. Obscurci par ma mauvaise humeur, je ne remarquai pas le subtil clin d'oeil dont me gratifia alors le Bonimenteur : Nous en étions là de nos noires considérations lorsque nous fûmes alpagués par un homme vantant les mérites de la ménagerie aussi bizarre qu'extraordinaire du Dr Mathusus. Ces assertions éveillèrent autant ma curiosité que mon esprit critique et je ne pu me retenir d'entrer à la suite de ce prétendu savant... »

Propos de table :

« ... Je me souviens d'un spectacle, lors d'une fête de village, où les créatures les plus abjectes et les plus difformes se succédèrent à un rythme effréné : Des nabots aux articulations suintantes, des femmes poilues comme des ours, un contorsionniste cul-de-jatte, un enfant-loup et, clou du spectacle, un solide gobelin à trois jambes !!!
...
d'ailleurs, ce jour-là, quelque chose a mal tourné, le peau-verte à mordu son gardien, un nain particulièrement sale et puant, et il a filé tout droit dans les égouts... Hahahah, vous auriez dû voir sa tête !!!! »

Extraits de correspondance :

« ... Mon pragmatisme me poussa à traiter les assertions de Malthusus avec beaucoup de précautions : la plupart de ses prétendues merveilles ne devaient être le fait que d'un maquillage particulièrement habile ou d'un peu de colle et de poils, cependant, le dernier spécimen, un gobelin à trois jambes de taille impressionnante, me sembla nettement plus crédible que les autres, surtout suite à sa cavalcade au travers de la place jusque dans les égouts. Le prétendu homme de science appela à grand cris, offrant plus d'une courrone par tête à ceux qui le lui ramènerait vivant. Tu me connais, mon cher Ludwig, je suis toujours en manque de liquidité et ma dette n'a pas beaucoup évoluée ces dernières années : Je me proposai d'emblée et, afin de donner du poids à mes paroles, je présentai monsieur Rodéric à l'assistance. Si je ne paye pas de mine, le sieur en question est toujours arnaché de pied en cape -comme à la veille d'une bataille- et le contrat aurait été bien vite signé si un groupe de bras-cassés n'était intervenu, cherchant à nous volez le contrat. Grâce à ma grande perspicacité, j'arguai qu'une pièce par tête, que l'on soit deux, trois ou même douze, cela reste un pièce par tête (NB : Ne pas oublier d'engager du monde, à moindre frais, lors de la restitution du gobelin) et que, pour descendre dans les égouts, il vaut mieux être plus que moins.
Devant un argumentaire aussi solide, les trois individus -Luther, un long brun à la langue bien pendue, Nikita, un kislévite moustachu et Igor, un type à gueule de croque-mort- ne purent qu’acquiescer, nous conclûmes donc de nous épauler mutuellement dans la quête suburbaine de cet abominable gobelin... »


« ... Préparer notre escapade dans les égouts nous pris plus de temps que prévu, après avoir laissé mes affaires chez notre commanditaire et enfilé la tenue adéquate, je rejoins le long croque-mort et le nordique -je n'ai d'ailleurs pas encore déterminé si il est gospodar ou ungol. Monsieur Rodéric avait tenu à accompagner Malthusus au tribunal des fêtes afin de l'épauler dans les procédures inhérente à notre expédition. Le grand loquace -quant à lui- revint incessamment chargé d'un barda invraisemblable. Lui et ses compagnons s'équipèrent alors, Rodéric revînt chargé d'une attestation officielle du juge local : nous fûmes parés. »


Esquisse biographique :

Lorsque la confrérie se réuni pour la première fois dans le Grand Temple de Véréna, leur cause fut attestée et ratifiée par les plus hautes autorités, la lumière des dieux les bénis et les enveloppa, les cinq Grands joignirent leur lames et prêtèrent serment, dès lors leur cause serait sacrosainte et ne connaîtrait aucune limite. Alea jacta est.


Propos de table :

« ... et là, Rodéric sort sa bâtarde, et se met à tabasser l'entrée d'un soupirail visiblement trop petit pour lui : ”C'é l'cheumin l'plus court !!!”, alors tu penses, je m'pose vers les autres, on ouvre un p'tit Gewurtz et on reluque à qui mieux mieux... Héhé, ni une ni deux v'là le guet qui se ramène,le p'ove sieur qu'a jamais foutu les pieds dehors de son baraquement, ben pour s'excuser, il se met au garde-à vous, raide comme un piquet, Mouhahaha et rouge comme une pivoine quant il s'est rendu compte qu'il nuisait... c'est qu'rapport aux lois, c'est un luron carré... alors moi, bon zig, je l'matrone et j'marmonne qu'on est là sur ordre d'une huile et qu'il faut laisser pisser, et le bon Rodéric de s'en tire avec une piastre à tirer du paletot... Huhu il avait l'air niaff avec ses joues rouges et sa lame cabossée comme il faut... »


Extraits de correspondance :

« ... Vois-tu ma chère Gurta, Signar, le canidé de monsieur Roderic, est un animal affable, malgré sa tête, sa stature et sa mâchoire impressionnantes, je m'en suis approché à plusieurs reprises, et, chaque fois, il s'est révélé être un animal délicieux. Par exemple, lors de notre équipée dans les égouts, il m'a suffi d'un seul geste pour qu'il m'obéisse et saute hardiment dans la pénombre et la puanteur de l’orifice d'entrée... »

« ... Nous avons fini par rentrer dans les égouts, depuis une bouche éloignée du lieu du larcin, la progression était malaisée en raison de l'odeur abominable et de la nature glissante des marchepieds sur-lesquels nous évoluions. Grâce à la perspicacité de notre guide kislévite, nous eûmes tôt fait de rallier le point d'entrée du vil gobelin, proche de la Schaffenfest. Dès lors, nous entreprîmes de pister le goblinoïde blessé et le brave Signar nous emmena dans une folle équipée au travers du dédale des canaux... »

« ... Les sous-sols de Bogenhafen recèlent des atrocités que votre imagination peinerait à se représenter, un pudding contre-fait à nature clairement chaotique nous agressa brutalement lors de l'une de nos escapades ludiques. Le combat qui s'en suivi fut épique. Mes compagnons se regroupant en postures tactiques, tels d'antiques hoplites de la légendaire Remas, il fondirent sur l'abomination dans un boucans de boucliers et de hurlements nordiques, les torrents de flèches et de projectiles de toutes sortes fusaient et leurs permettaient d'être là où l'ennemi ne les attendait pas.
Au plus fort de la lutte, Igor exécuta un écart digne des plus grands maîtres d'armes et -dans un ample geste- embrasa l'indescriptible horreur... »
Dernière modification par Oldtimer le jeu. juil. 05, 2012 1:38 am, modifié 1 fois.
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Message par Oldtimer »

Dixième séance, du point de vu d'Igor:
Bogenhaffen, ses égouts, ses gobelins trijambiste, ses rituels du chaos


Les égouts, voila bien une invention curieuse, des kilomètres de tunnels nauséabonds débouchant sur des marres d'ordures pourrissantes. Quelle odeur pestilentielle ! Mais quelle idée a t'on eu d'aller se fourrer dans un bourbier pareil ? Tout ici n'est que vase merdeuse. Et aux bruits que font nos deux nouveaux accompagnateurs, je ne nous donne que peu de chances de coincer cette saleté de gobelin mutant, il doit nous entendre arriver à une lieue. Ca piaille, ça roule des mécaniques, ça raconte sa vie , ça débite des énormités plus graveleuses que l'oncle Istvan les soirs de beuverie, heureusement que le soldat a un chien doué sinon nous pourrions y passer des mois à traquer ce peau-verte dans des conditions pareilles.

Le limier suis la piste du gobelin et nous suivons le limier en écoutant l'écho de notre propre tintamarre.

---
Brusquement et avant qu'on ai le temps de comprendre, nous sommes pris dans une soudaine détonation ! Nous somme projetés par cette explosion et atterrissons dans une mare puante, à moitié enfouis sous les gravats et les ordures. Plus sonné qu'autre chose je m'étonne d'avoir eu autant de chance : personne n'a l'air blessé et le plafond semble ne pas s'être encore écroulé sur nous. Par contre nous sommes désormais ruisselants de ... je ne sais pas trop quoi ... je crois que mon odorat refuse absolument d'identifier la nature de ce qui imprègne désormais nos vêtements et ma lanterne a été soufflée par l'explosion, on ne voit plus rien. Mais quelle galère !

Le barbu qui nous accompagne prononce à deux reprises quelques étranges borborygmes et son épée se met à luire d'un éclat éblouissant ... c'est donc un sorcier ... je me signe instinctivement pour conjurer le mauvais oeil et profite de l'occasion pour les laisser prendre du champs, tentant de rallumer ma lanterne. Je préfère tout de même une lumière que je comprends, j'ai l'impression d'y voir plus sainement, ça me rassure et j'en ai bien besoin dans ces couloirs exigus.

Des rats couinent un peu plus loin.
Des tunnels, des rats, des déchets et encore des tunnels. Quel architecte dément a bien pu avoir une idée aussi absurde et les moyens financiers de construire cette horreur interminable? J'en connais qui ont été brûlés vifs pour moins que ça.
Enfin bref...


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Des portes condamnées parsèment notre flanc gauche et quelque chose flotte un peu plus loin. Un corps, le cadavre d'un nain visiblement.
Je repêche le malheureux et, en le retournant visage face au ciel (ou du moins, face à la voûte), nous constatons avec effroi que sa poitrine a été perforée ... une pensée insidieuse se fraie un chemin dans mon esprit : "on lui a arraché le coeur!". Bogenhaffen, ville de dingues, ce serait truffé d'adorateur du chaos que ça ne m'étonnerait guère.

Le sorcier nous fait remarquer qu'une échelle escalade un mince conduit jusqu'à la surface, il y passe le museau : Nous somme dans un quartier huppé ... enfin en dessous d'un quartier huppé. Intérieurement je valide l'idée d'un ou plusieurs sorcier du chaos parmi les dignitaire de cette maudite ville et nous poursuivons la piste que suis le chien jusqu'à une porte de bois fenêtrée de barreaux. Le gobelin a du se hisser et se glisser entre les barreaux.

Une fois les barreaux déscellés, l'un de nous se contorsionne par l'ouverture et nous ouvre le loquet depuis l'autre côté. La pièce a l'air immense, les ossements épars de l'éventuel gobelin nous indique la triste fin qu'il a du subir. A peine entrés, d'une large étoile tracée au sol et cerclée de cuivre s'échappe une volute de fumée noire qui a tôt fait de prendre la forme d'un démon du chaos. Un frisson nous parcours. La sorcellerie est bel et bien à l'oeuvre dans cette ville et s'incarne devant nous en cet instant.


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Le sifflement de la flèche de mon cousin surprend la bête immonde et lui perfore le visage ... il n'esquisse qu'une mince grimace, aucune goutte de sang ne perle ... mais qu'est ce que c'est que cette abomination ?! Saisi par la panique, je charge désespérément l'immonde engeance. Une sueur froide me coule entre les omoplates tandis que la pointe de mon épieu glisse sur sa peau comme la pluie sur un toit d'ardoise. Un tel coup aurait estropié n'importe qui ! Serait il invincible ?!

La suite n'est qu'un fracas confus d'arme ricochant sur l'invulnérable cauchemar ricanant. Horrifié je balaie les chandeliers, espérant rompre dans mon désespoir un éventuel rituel liant le monstre à ce lieu... en vain. Comble de l'effroi, il ne daigne même pas nous attaquer, pas pour l’instant. Il se rit de nos coups, la peur me tenaille, comprenant que nous avons affaire a une de ces immortelles créatures infernales. Bientôt il cessera de rire, soufflera nos chairs de nos os et se repaîtra de nos âmes déchirées.

"Fuir ! IL FAUT FUIR ! TOUT DE SUITE !"

Je ne sais plus trop ce qui se passe , l'odeur métallique du sang me tiens la gorge alors que je cours à perdre haleine, attrapant au passage les restes du gobelin. Les autres se battent encore, je ne sais ce qui arriva, peut être un sombre pouvoirs du sorcier ou la courageuse ténacité de mes compagnon, mais le combat pris fin. L'avons nous vaincu ? S'est il désincarné ? Téléporté ? Est il parti convier ses semblables au festin ?


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Quelques secondes passent, dans un flottement d'incertitude. Le soldat git au sol, grièvement blessé. Je prends une minute pour reprendre mes moyens et bannir mes peurs. Nikita et Luther sont déja amassés autour de ce qui semble être un grand coffre de fer et me désignent pour le forcer à coups de hache.

Le bruit du métal résonne à coups redoublés et le coffre finit par céder. Le hache est en piteux état. A l'intérieur, un crane couronné de cuivre, un couteau sacrificiel et un plateau d'argent. Nikita s'approprie le plateau et je fracasse le crâne cerclé de cuivre riveté. Celui ci ne servira plus à aucun rituel impie, désormais. Nous préférons ne pas rester trop longtemps en ce lieu funeste et décidons de remonter à la surface. Le gobelin était notre cible et il a subit je ne sais quelle atrocité qui a nettoyé de ses os sa chair de monstruosité difforme.

Dehors il fait nuit noire. Nous puons mais nous sommes en vie ... sauf le soldat qui semble en bien piteux état. Je préfère ne pas imaginer les tourments qui s'infiltrent maintenant dans son corps et dans son âme, n'ignorant pas ce que peut impliquer une blessure infligée par un démon. Par une heureuse habitude, la routine s'impose à mes pensées, remplacant pour l'instant les abjections du chaos. Une liste mentale se dresse d'elle même, automatiquement, comme par réflexe de sauvegarde :
- Un brin de lessive
- Une soupe chaude
- Une bonne flambée
- Un lit douillet
C'est un peu absent et machinalement que je lessive mon linge dans un lavoir désert. J'aime bien l'odeur du savon, l'eau glacée coule sur mes vêtements, les tâches et l'odeur infecte se dissolvent et disparaissent. Sans le savoir c'est ma santé mentale que je nettoie en sifflotant au rythme des coups de battoir à linge.

Une patrouille du guet de nuit nous interpelle mais j'ai l'esprit ailleurs, les explication que le leur donne le sorcier sont pour moi confuses et lointaines, comme noyées dans la brume et l'odeur savonneuse, je n'ai en tête que l'espérance léthargique de m'effondrer dans le lit d'une quelconque auberge. Et à mon grand soulagement c'est la que me mènent mes jambes fatiguées.

"Allez mon petit Igor, finit ta soupe et passe une bonne nuit, avec un peu de chance ce sera un sommeil sans rêve et demain tu sera en forme"
Les aventuriers explorent plus en profondeur les égouts et tombent sur quelque chose de pas net. Ça y est! La découverte du temple marque la véritable entrée dans la campagne. Ils se rendent comptent que de sombres cérémonies se préparent au sein même de l'Empire. Il va falloir agir.

A noter que Rodéric décède des suites de ses blessures. Son joueur - débutant en jdr, n'ayant pas accroché à Warhammer - arrête ici l'aventure.
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