Première séance, contée du point de vue d'Albrecht l'apprenti sorcier.
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Chapitre premier
Nuln, Hiver 2512
1.Rencontre d’une aube d’hiver
En cet hiver 2512, je revins à Nuln pour voir mon père, et lui annoncer mon départ vers l’aventure que je lui avais promis il y a quelques années, malheureusement, il ne voulu pas apparaître devant moi. Je n’ai pas osé poser la question à Igor ni même aux autres gens, peut être était il encore apeuré, cela n’arrêta pas ma détermination.
Alors que j’avais exprimé à Igor mes souhaits de départ, il s’empressa de me dire qu’il m’accompagnait, j’étais à la fois étonné et soulagé, avoir un ami avec moi dans ce périples sera un plus pour affronter l’adversité, d’ailleurs je fis plus amples connaissance de son cousin Luther, un homme plutôt jovial, qui m’a paru avoir beaucoup voyagé, son expérience pourra certainement nous être utile.
Nous étions presque prêt, lorsque Luther souleva une question, toutefois des plus pertinentes, comment allons nous rendre à Altdorf, utiliserions nous une barge, prendrions nous une diligence, ou suivrions nous les voix bien entretenu du Wissenland … nous n’étions pas encore parti qu’il nous fallait déjà faire un choix difficile, aucun d’entre nous avions idée du temps de route, ni même du chemin à suivre pour y aller, sans même parler du coût que cela pouvait représenter. Alors que je laissais réfléchir mes nouveaux compagnons, un homme nous observait du coin de l’œil, portant une moustache à faire pâlir un homme bête, il avait l’œil avisé de quelqu’un d’expérimenté, son apparence était toutefois assez vieillotte, et une odeur d’humidité accompagnait cette veste à fourrure qu’il portait sur son dos.
Nikita Atchoumwitch … quelques chose comme ça, s’était-il présenté, je crains ne pas avoir retenu son nom, un kislévite avec un fort accent nordique, assez petit, mais ma fois bien bâtie. Il se proposa comme guide pour nous conduire à Altdorf, bien qu’après moult discussion sur son prix entre Luther, Igor et lui-même, je lui proposai la somme de 3 Couronnes d’or pour qu’il nous accompagne, nous protège, s’occupe de porter mes affaires, me fait la lecture le soir, et enfin retirer les corps aux pieds de ce cher Igor sur la route. Finalement, il ne se contentera que de nous amener à Altdorf, ce qui est déjà bien en soit, j’évitai d’aborder mon histoire car moi-même je n’y croyais pas, enfin j’avais tellement dans l’espoir d’entendre parler de ça que j’en avais oublié même qu’ils existaient. Mais ça ne sera que très passionnant, je vois d’ici la scène, le vampire se pose devant mon arbalète, alors que mes compagnons combattent ses sbires avec vigueur et force, Igor meurt se faisant tranché la tête par une épée, où on entend les derniers mots qu’il prononçait voletant avec sa tête, et se perdant dans les bruits des combats faisant rage autour de nous, je pointe mon arbalète et le carreau engagé transperce le vampire, le tuant net ! Mes compagnons me regardent fièrement, avec ma posture héroïque, mes cheveux aux vents, et un regard vainqueur …
Nous voilâmes parti à l’aventure, à pas cadencé, il n’y avait pas de chants, ni même de conversation, et ne restait qu’un silence pesant. Je demandai à notre nouveau compagnon de parler un peu de lui, mais il coupa net la conversation ne souhaitant pas du tout en parler.
Sigmar que cette route va être longue ! …
2. L’auberge du doux repos
La journée se passa sans encombre, même si nous avions eu vent de rumeurs sur des brigands, nous n’en croisâmes aucun, bien mal leur en aurait pris de toute façon, ils auraient fuit tel des couards devant notre détermination, notre puissance, notre courroux vengeur défenseur de la veuve et l’orphelin ! hum … ! Bien que …. Luther semblait toutefois pâle depuis que je leur avais annoncé qu’on allait tuer un vampire, Igor restait stoïque à son habitude, son chien rabattit toutefois sa queue, et Nikita ! … à la réflexion, je crois qu’il s’en foutait plus qu’autre chose, ce qui était évident était cette lueur dans ses yeux lorsqu’il pensait aux couronnes qu’il allait empocher en arrivant à Altdorf. Après une petite heure de marche, Luther pensait pouvoir faire encore quelques emplette et s’empressa d’acheter de quoi agrémenter notre plat du soir, un peu d’ail, je ne pouvais lui en tenir rigueur mais de là à le laisser autour de son cou !!! Je craignais que la gente féminine aurait tôt fait de nous éjecter tous pour aller prendre un bain.
Il n’était pas trop tôt lorsque nous vîmes une auberge, le doux songe d’une nuit de repos, un repas bien fourni et quelques distractions pour agrémenter une soirée qui s’annonçait des plus joyeuses, était la bienvenue. Mes jambes me faisaient souffrir, je pensais que mes pieds avaient disparu car je ne sentais plus le bout de mes orteils. Je demandai à Igor d’allait s’occuper de nos chambres, pendant que j’observais les alentours d’un œil avisé, comme le faisait le héros dans « il était une fois dans l’Empire » de Sergeï Leonowitch alors qu’il sentait le danger omniprésent autour de lui, je ne perçais rien de spécial, seul les sons de voix graves riant aux éclats provenait de cette auberge. J’attendis toutefois que Igor vienne me chercher … j’attendis … j’attendis … ! Après un bon cinq minutes je rentrai dans l’auberge, je vis Igor et les autres comparses attablés avec un homme portant perruque et des vêtements d’une mode particulière, Il se présenta et fort heureusement comme un certains Philippe Destrai, ou Distrait … je ne me souviens plus, en tout cas un gentilhomme bretonnien fort sympathique, il m’apprit à jouer à Sigmar et Gertrude, mais mon inexpérience se termina par la perte de quelques pistoles.
La soirée finissait, il ne nous restait plus de toute façon qu’à nous reposer, la route était encore longue. En regardant mes pieds, qui reprenaient vie après avoir retirer mes bottes, je me demandai si en plus de tous les services que Nikita devait effectuer pendant le voyage, je ne pourrai pas monter en plus sur son cheval, et m’endormis à ces douces pensées. Je rêvais que je voguais au dessus des nuages, survolant les fleuves et les routes pour arriver à Altdorf en un rien de temps, ah si je pouvais avoir des ailes et m’empêcher d’avoir mal aux pieds !!!
3.Un décret impérial écrit sur la hampe d’une flèche
Je fus réveillé en sursaut par Igor, le soleil était déjà bien haut dans le ciel, mais j’avais toujours ces douleurs persistantes, il me vint en mémoire ce rêve où je volais au dessus des forêts, c’était le moment de reprendre route vers l’aventure, la destinée d’une épopée héroïque … et peut être pouvoir monter sur le cheval qui n’attendait que je m’asseye afin de soulager mes petons. Ce n’était pas aux goûts de mes compagnons, prétextant des phrases telles que « marcher forme la jeunesse », ou encore « ça te fera les pieds ». Bref je me résignais à continuer mon chemin à pied, tout en lorgnant sur la créature chevaline avec avidité et envie.
Le temps était toujours aussi froid, et alors qu’on continuait la route avec une certaine morosité, j’expliquais exactement pourquoi je devais aller à la chasse aux vampires, la disparition de ma sœur déchiqueté par cette créature, mes recherches prouvant qu’il s’agissait de créatures de la nuit, et mon épreuve pour devenir compagnon. Luther sembla perplexe et perdu dans des anciennes pensées à ce moment là, mais je vis qu’ils n’étaient plus aussi apeuré, je décernais même dans leur regard une lueur de vengeance, finalement nous ne serons pas seul face à cette créature, Igor et moi lorsque nous l’abattrons héroïquement ! Finalement alors que je revoyais cette scène héroïque où je me tenais devant le vampire, Igor survivait, mais je voyais maintenant voler la tête de Nikita, sa longue moustache restant attaché à sa bouche et son air surpris dans une moue complètement figée, je me mis à rire intérieurement imaginant cette scène, non Igor avait forcément la délicatesse de rester en vie, et puis mon cher Igor, s’il venait à disparaître qui me conseillerait ? Je n’ai pas encore pris l’habitude des aventuriers de tout savoir sur tout, de tout comprendre en un clin d’œil.
Nous entrâmes dans la grande forêt, source de ragot, de rumeur sur des brigands, des homme-bêtes et même des gobelins ! La douleur et la mort nous attendait derrière chaque arbre, chaque buisson, une ambiance lourde et pesante nous mit sur nos gardes. Luther était plus qu’aux aguets, jetant son regard d’arbre en arbre, de buisson en buisson, de feuilles en feuille. Et moi toujours dans mes pensées, je pris un peu de temps pour vérifier certaines plantes et les faire correspondre avec l’un des ouvrages que j’avais emmené, pas de grande découverte car la saison ne s’y prêtait pas, mais l’affirmation qu’un sapin gardait ses épines vertes alors que le chêne perdaient presque toute ses feuilles était bien fondés !
Quelques heures plus tard, des bruits dans la forêt attirèrent notre attention, un homme portant des vêtements de voyageur nous tint un discours éloquent, expliquant que nous devions participer à l’impôt routier, et au péage d’une taxe pour l’entretien des routes … je pensais déjà qu’il s’agissait encore un impôt ridicule, comme celui des taxes sur les fenêtres qui avait soulevé tant de désordre à Altdorf il y a quelques années. En tout cas, Luther ou Nikita lui posa une question et une flèche fut envoyé par delà les arbres, on m’expliqua par la suite qu’il s’agissait du décret où était noté les textes prouvant qu’ils opéraient pour l’empereur, je n’en crus pas un mot mais devant leur couardise face à ces bandits, je ne puis que me résoudre à payer ce dont ils demandaient, fort heureusement Igor put négocier un rabais.
Sigmar que cette route va être longue ! …
4. Au croisement de Root …
L’expérience avec les bandits était enrichissante, ceci a ravivé ma flamme d’aventurier ! Après tout cet homme était poli, avait du verbe et nous l’avons même presque remercié lorsqu’il a pris nos pistoles. Un tact de ce genre au moins a montré que tous les brigands n’étaient pas des égorgeurs, ou encore des tueurs à la sauvette et qu’ils savaient se montrer des plus sympathique. Bien que je pense que nous avons eu tôt fait de payer ces hommes plutôt que de leur montrer à qui ils s’adressaient.
Sur la route, nous vîmes d’autres personnes, peu de temps après avoir rencontré les brigands, nous fîmes halte, et Nikita s’avança avec son cheval pour voir de quoi retourner cet attroupement et si nous devions encore sortir notre bourse pour payer quelques chose. Sensiblement, je commençais à me dire qu’être aventurier était de sortir plus souvent sa bourse que son épée, mais ce n’était pas décrit dans les romans que je lisais. L’aventurier avait toujours de quoi se nourrir, ne s’aventurait que dans les endroits ou il était sur que les mutants ou autres monstruosités se regroupaient, et nous c’était juste une bande de pécore, nous prenant pour des bandits de grands chemin. Nous les persuadâmes que nous n’étions en rien ce genre de personne, et l’un deux parla de sa Root, sa fille disparue depuis quelques jours. Mes compagnons semblait perplexe voulant absolument partir pour Altdorf sans se soucier de cette affaire, mais on ne pouvait laisser cela dans l’état. Nous avions l’opportunité d’aider quelqu’un sur notre chemin, de pouvoir retrouver sa fille, et en plus de rosser les brigands qui nous avaient pris nos pistoles et leur avaient tant pris à eux. Ah ces bandits avaient gagné mon estime par leur façon de s’exprimer et de nous avoir soutiré notre argent avec intelligence, mais là il s’agissait d’un enlèvement, peut être même d’un meurtre, et de persécution sur une population faible et sans défense ! On ne pouvait accepter cela ! Le paysan nous invita dans sa demeure, ma fois bien petite, il n’y avait même pas une autre pièce pour y dormir, tout semblait s’en dessus dessous, on voyait bien qu’il n’y avait pas de femme depuis quelques jours. Je sentis Igor un peu frustré de ne point pouvoir tout ranger autour de lui.
Il nous fit gouter des produits locaux, un ragout, un peu pesant sur l’estomac et une liqueur d’une odeur pestilentiel avec un goût identique à son odeur, d’une amertume sans nom crépitant dans la bouche tel une flamme de buché. Mes compagnons ne voulurent pas gouter, je crains qu’il n’ait eu raison, ce goût amère était plutôt persistant. Le paysan nous fîmes rencontré Hans, un chasseur qui pouvait suivre certaines traces laissé par les brigands, Luther nous fit part de son pressentiment en disant que la fille était parti d’elle-même, que finalement nous allions perdre purement et simplement notre temps dans cette histoire et nous attirer des problèmes. Mais même si en effet, il y avait de fortes probabilité à ce que cette Root ait quitté le domaine familiale de son plein gré, je ne pouvais me résoudre à ne pas expliquer la vérité à son père, j’avais promis qu’on la retrouverait.
Je pense que ce qui les a poussait à continuer dans cette direction fut ma magnifique prestation à manier l’arbalète, Nikita avait pris quelques temps dans la journée pour m’expliquer comment l’armer, mais les voyant éberlué lorsque j’ai pu touché un arbre sans même sourciller, chacun de mes comparses ont pris conscience qu’il y avait une chance de s’en sortir, de plus nous partions dans l’optique que nous aurions à les affronter alors que nous pouvions certainement les convaincre de se rendre par notre simple présence.
Hans trouva des traces toute fraîches, dénombrant 3 à 4 personnes, probablement les percepteurs d’impôt qui nous avaient soutiré nos pistoles le matin même ! Nous les suivîmes jusqu’à arriver …
Extrait tiré de « Les Fabuleux Voyage d’Albrecht von Lerndwitz »
Edition d’Altdorf -2515
Pour ceux qui connaissent la campagne, comme vous pouvez le voir, j'ai fait quelques ajouts et modifications. Les voyageurs arrivent à la base à Altdorf par le Nord et la scène du voyage est très courte et se résume à une rencontre avec des mutants et le fameux sosie. Dans ma version, le voyage jusqu'à Altdorf devrait prendre au moins quatre séances. J'ai disséminé quelques évènements du premier scénario tout du long du trajet. Les PJ ont croisés Destré à leur première halte et nul doute qu'ils le recroiseront. Je compte utiliser prochainement la noble hautaine pour mettre un peu d'animation dans la prochaine auberge relais.
La rencontre avec les mutants et le cadavre du sosie ne devrait intervenir que dans quelques semaines, juste avant l'arrivée à Altdorf.