J'ai lu Eclipse Totale. Intéressant dans son approche d'exoarchéologie, avec l'étude des raison de l'extinction de l'espèce dominante d'un monde qui avait atteint peu ou prou le même niveau que l'humanité. La conclusion m'a laissé un sale goût dans la bouche, mais dans le bon sens, à savoir que le livre te fait questionner sur notre propre tendance au suicide planétaire...
Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Malédiction sur vous, John Brunner, 294 p., ed Denoël, 1973
Un excellent Brunner!
Il nous mène ici dans un roman d'espionnage se situant dans un pays africain fictif des années 60 dans une géopolitique d'époque inspiré par la Rhodesie de Ian Smith et l'Afrique du Sud. Roman d'espionnage mené tambour battant et dont l'agent, marxiste mal repenti, racialiste a ses heures, un Jamaïcain Noir répondant au nom de Curfew mènera son enquête dans un territoire encore coloniale sur fond de coup d'état, lutte raciale, barbouzerie et cynisme décomplexé.
On appréciera, d'ailleurs, un personnage qui échappe aux stéréotypes car, si on est loin du héros hollywoodien pétrie de bonne intentions on est très loin, aussi, de l'anti-héros dépressif revenu de tout.
Bref, un ouvrage oublié de John Brunner qui, a ma connaissance n'a jamais été réédité, que je me permets de vous recommander chaudement, vous risquez d'y passer un moment enlevé et très dépaysant en compagnie d'un espion agréablement douteux.
Citations, pour le plaisir:
Dès le moment où vous vous offrez ce luxe qu'est une conscience, vous vous apercevez, à vos détriments, que le monde est peuplé de gens assez pauvres pour aspirer aux biens matériels que vous leur avez apppris à envier, mais bien trop pauvres pour s'offrir cette conscience que vous avez récemment acquise.
La trahison ne paie jamais. Et celà pour une raison très simple. une trahison qui rapporte n'en est plus une.
Bon, je suis assez certain, aussi, qu'il ferait une bonne inspiration/ transposition pour du space-op. Rien qu'a la lecture j'avais des envies de manoeuvres politiques douteuses sur des planètes de la bordure ^^
Un excellent Brunner!
Il nous mène ici dans un roman d'espionnage se situant dans un pays africain fictif des années 60 dans une géopolitique d'époque inspiré par la Rhodesie de Ian Smith et l'Afrique du Sud. Roman d'espionnage mené tambour battant et dont l'agent, marxiste mal repenti, racialiste a ses heures, un Jamaïcain Noir répondant au nom de Curfew mènera son enquête dans un territoire encore coloniale sur fond de coup d'état, lutte raciale, barbouzerie et cynisme décomplexé.
On appréciera, d'ailleurs, un personnage qui échappe aux stéréotypes car, si on est loin du héros hollywoodien pétrie de bonne intentions on est très loin, aussi, de l'anti-héros dépressif revenu de tout.
Bref, un ouvrage oublié de John Brunner qui, a ma connaissance n'a jamais été réédité, que je me permets de vous recommander chaudement, vous risquez d'y passer un moment enlevé et très dépaysant en compagnie d'un espion agréablement douteux.
Citations, pour le plaisir:
Dès le moment où vous vous offrez ce luxe qu'est une conscience, vous vous apercevez, à vos détriments, que le monde est peuplé de gens assez pauvres pour aspirer aux biens matériels que vous leur avez apppris à envier, mais bien trop pauvres pour s'offrir cette conscience que vous avez récemment acquise.
La trahison ne paie jamais. Et celà pour une raison très simple. une trahison qui rapporte n'en est plus une.
Bon, je suis assez certain, aussi, qu'il ferait une bonne inspiration/ transposition pour du space-op. Rien qu'a la lecture j'avais des envies de manoeuvres politiques douteuses sur des planètes de la bordure ^^
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
J'ai lu tout le gros tome des Planétaires - édité chez Mnémos, soit 8 romans compilés (dont Eclipse Totale). Chaque roman est axé sur une planète (Sigma Draconis III, Asgard, Zarathustra, Carrig, Cyclops, Azraël, Yan…), et j'ai été amusé et impressionné par tous. La "Trilogie des réfugiés de Zarathustra : Polymathe, Les Vengeurs de Carrig, Les Réparateurs de Cyclops" a notamment un postulat typique du goût de Brunner pour l'anthropologie sociale.
(Sans trop spoiler: la planète Zarathustra a été dévorée par une éruption solaire, des millions de réfugiés sont partis dans des milliers de vaisseaux spatiaux. Beaucoup ont été détruits, mais quelques uns se sont écrasés sur des planètes désertes mais habitables. Depuis, des générations ont passé, le crash est devenu presque légendaire - on pouvait s'attendre à ce que de l'aide soit venue de la part de l'Assemblée galactique, mais non: l'autorité spatiale suprême a décidé de laisser les réfugiés se débrouiller, sans intervenir, pour que les planètes concernées redéveloppent leur propre culture et leur propre civilisation… L'Assemblée a donc uniquement sur les planètes des stations d'observation très discrêtes, et des agents-ethnologues déguisés en autochtones, pour s'assurer de la neutralisation de toute influence extérieure…)
La bêtise de surface est plus superficielle que la bêtise des profondeurs. Mais en même temps, elle est moins profonde. C'est le fameux "en même temps". (Goossens)
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Même pas lu Zanzibar. J'ai pas mal de rattrapage question classiques de la SF, depuis la glorieuse période de mon adolescence...
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
rogre a écrit : ↑dim. déc. 22, 2024 10:50 am
J'ai lu tout le gros tome des Planétaires - édité chez Mnémos, soit 8 romans compilés (dont Eclipse Totale). Chaque roman est axé sur une planète (Sigma Draconis III, Asgard, Zarathustra, Carrig, Cyclops, Azraël, Yan…), et j'ai été amusé et impressionné par tous. La "Trilogie des réfugiés de Zarathustra : Polymathe, Les Vengeurs de Carrig, Les Réparateurs de Cyclops" a notamment un postulat typique du goût de Brunner pour l'anthropologie sociale.
Ha!? je ne savais pas qu'ils constituaient une sorte de cycle. Je retiens l'idée, je vais sans doute l'acquérir.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Ce n'est un "cycle" que par convention, car l'histoire de chacun des livres est séparé de centaines d'années - justement pour montrer comment une mémoire devient légendaire avec le temps qui passe. Du coup, chaque livre est différent notamment en niveaux de technologie - mais il y a quand même des personnages récurrents. Notamment parce que les Agents galactiques efficaces sont rémunérés … en crédits de longévité (encore une idée drôle)!
La bêtise de surface est plus superficielle que la bêtise des profondeurs. Mais en même temps, elle est moins profonde. C'est le fameux "en même temps". (Goossens)
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Fini Absolution Gap, longtemps mentionné comme la fin du cycle des inhibiteurs d'Alastair Reynolds, même si en post Covid un nouveau tome est sorti. Ben j'ai presque envie de dire "Heureusement" parce que si la fin du bouquin est satisfaisante pour clore sa propre intrigue, elle ne l'est absolument pas pour clore la saga 
En gros :
Comme d'habitude avec Alastair Reynolds, des bases solides en science et en mathématique pour proposer un futur crédible et où les éléments plus fantaisistes s'incorporent de manière très naturelle, ici plus on avance dans le temps plus les technologies à concept quantique et théories relativistes avancées s'éloignent du côté encore assez concret de l'excellent Revelation Space, mais ça évolue de manière cohérente avec la série.
Comme d'habitude avec Alastair Reynolds des cultures un peu extrêmes mais fascinantes à découvrir (cette fois celle d'un peuple fanatique religieux dont les bâtiments sont en déplacement constant le long de l'équateur d'une planète de glaces, y'a un petit côté Transperceneige qui ne m'a pas déplu).
Il a perdu certains de ses tics d'écriture genre les personnages qui disent toujours "Machin va faire ceci - Pourquoi tu pense ça? - Parce que c'est ce que moi j'aurais fait" et on est clairement à un rythme de croisière pour l'univers, c'est pas un livre qui peut être lu de manière indépendante des autres, mais on reste plus sur un tome de milieu de saga que sur un truc final et définitif quoi.
Curieux du coup de voir ce que réserve le prochain.
Ca reste une série de bouquins où je recommanderais à tout le monde qui apprécie un peu la science-fiction de lire l'excellent premier tome, pour moi devenu un élément incontournable du paysage littéraire SF, surtout que malgré sa fin ouverte on peut tout à fait s'arrêter avec cet unique tome.

En gros :
Spoiler:
Comme d'habitude avec Alastair Reynolds, des bases solides en science et en mathématique pour proposer un futur crédible et où les éléments plus fantaisistes s'incorporent de manière très naturelle, ici plus on avance dans le temps plus les technologies à concept quantique et théories relativistes avancées s'éloignent du côté encore assez concret de l'excellent Revelation Space, mais ça évolue de manière cohérente avec la série.
Comme d'habitude avec Alastair Reynolds des cultures un peu extrêmes mais fascinantes à découvrir (cette fois celle d'un peuple fanatique religieux dont les bâtiments sont en déplacement constant le long de l'équateur d'une planète de glaces, y'a un petit côté Transperceneige qui ne m'a pas déplu).
Il a perdu certains de ses tics d'écriture genre les personnages qui disent toujours "Machin va faire ceci - Pourquoi tu pense ça? - Parce que c'est ce que moi j'aurais fait" et on est clairement à un rythme de croisière pour l'univers, c'est pas un livre qui peut être lu de manière indépendante des autres, mais on reste plus sur un tome de milieu de saga que sur un truc final et définitif quoi.
Curieux du coup de voir ce que réserve le prochain.
Ca reste une série de bouquins où je recommanderais à tout le monde qui apprécie un peu la science-fiction de lire l'excellent premier tome, pour moi devenu un élément incontournable du paysage littéraire SF, surtout que malgré sa fin ouverte on peut tout à fait s'arrêter avec cet unique tome.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
À noter que trois des livres se passent dans le même univers, mais sont plutôt des techno-thrillers concernant la police des stations spatiales qui gravitent autour de Yellowstone, la principale planète humaine.
J'ai lu et apprécié les deux premiers, mais c'est une ambiance différente, qui est moins originale.
J'ai lu et apprécié les deux premiers, mais c'est une ambiance différente, qui est moins originale.
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Charmed Life
Dernière lecture:

“Charmed Life”, de Diana Wynne Jones.
Le titre français de ce roman paru en 1977 est “Ma soeur est une sorcière”.
Chat et Gwendoline, frère et soeur, sont devenus orphelins à la suite du terrible naufrage d’un bateau dont ils sont miraculeusement sortis indemnes. Dans le monde dans lequel ils vivent, la sorcellerie et la magie sont des choses relativement courantes, et si Chat ne dispose d’aucun pouvoir magique, il n’en est pas de même pour sa soeur Gwendoline, qui a d’excellente dispositions pour la magie, mais un bien mauvais caractère.
Juste après le naufrage, ils habitent chez Madame Sharp, une sorcière diplômée qui s’occupe d’eux comme elle peut, confiant l’éducation magique de Gwendoline à un de ses voisins, jusqu’à ce que leur existence viennent aux oreilles de Chrestomanci, un puissant sorcier dont le rôle est de réguler la magie et d’empêcher les sorciers de prendre le pouvoir sur les gens ordinaires.
Chrestomanci, qui connaissait les parents des deux orphelins, décide alors d’héberger ceux-ci dans son manoir, au grand dam de Chat, qui se plaisait plutôt bien chez Madame Sharp. C’est alors que Gwendoline fait preuve de son plus mauvais caractère en bravant l’autorité de son bienfaiteur et en pratiquant une magie de plus en plus noire et dangereuse…
J’ai découvert ce roman un peu par hasard, et son pitch m’a intrigué. Il est dans la droite lignée des romans pour enfants avec une bonne petite touche de magie qui fait invariablement penser à Harry Potter, mais bien évidemment, son univers est tout à fait distinct: dans cette série de romans (oui, il y en a plusieurs), la Terre sur laquelle nous vivons est dans un monde parallèle et l’univers de Chrestomanci a une géographie et une histoire différente, mais peu détaillée dans ce premier volume.
L’un dans l’autre, c’est une assez bonne découverte, même si je ne suis pas vraiment le public cible.
Lectures de 2024:

“Charmed Life”, de Diana Wynne Jones.
Le titre français de ce roman paru en 1977 est “Ma soeur est une sorcière”.
Chat et Gwendoline, frère et soeur, sont devenus orphelins à la suite du terrible naufrage d’un bateau dont ils sont miraculeusement sortis indemnes. Dans le monde dans lequel ils vivent, la sorcellerie et la magie sont des choses relativement courantes, et si Chat ne dispose d’aucun pouvoir magique, il n’en est pas de même pour sa soeur Gwendoline, qui a d’excellente dispositions pour la magie, mais un bien mauvais caractère.
Juste après le naufrage, ils habitent chez Madame Sharp, une sorcière diplômée qui s’occupe d’eux comme elle peut, confiant l’éducation magique de Gwendoline à un de ses voisins, jusqu’à ce que leur existence viennent aux oreilles de Chrestomanci, un puissant sorcier dont le rôle est de réguler la magie et d’empêcher les sorciers de prendre le pouvoir sur les gens ordinaires.
Chrestomanci, qui connaissait les parents des deux orphelins, décide alors d’héberger ceux-ci dans son manoir, au grand dam de Chat, qui se plaisait plutôt bien chez Madame Sharp. C’est alors que Gwendoline fait preuve de son plus mauvais caractère en bravant l’autorité de son bienfaiteur et en pratiquant une magie de plus en plus noire et dangereuse…
J’ai découvert ce roman un peu par hasard, et son pitch m’a intrigué. Il est dans la droite lignée des romans pour enfants avec une bonne petite touche de magie qui fait invariablement penser à Harry Potter, mais bien évidemment, son univers est tout à fait distinct: dans cette série de romans (oui, il y en a plusieurs), la Terre sur laquelle nous vivons est dans un monde parallèle et l’univers de Chrestomanci a une géographie et une histoire différente, mais peu détaillée dans ce premier volume.
L’un dans l’autre, c’est une assez bonne découverte, même si je ne suis pas vraiment le public cible.
Lectures de 2024:
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"Si tu souffres à propos de quelque chose d'extérieur, ce n'est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle ; il dépend de toi de le faire disparaître." - Marc-Aurèle
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Erec et Enide, Chrétien de Troyes, 194 p., ed Honoré Champion, 1967
Relecture, vingt-cinq ans après, probablement, de cette oeuvre de Chrétien de Troyes qui, dès avant Malory, formalise la légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde, tout autant que la mystique de la prouesse chevaleresque et que le mythe de l'amour dual et immortel.
Erec et Enide est, sans doute, son oeuvre la plus accessible. Le récit reste centré sur le couple, l'action est ramassée et vive, et tout les ressorts du roman Arthurien sont là: Amours absolues, beautés immortelles, combats sanglants, blessures béantes, amitiés indéfectibles, loyautés sans faille et quêtes aussi glorieuse qu'impérieuse.
Non, rien ne manque à Erec et Enide qui, quelque part, par son aspect détaché d'autres contes, se suffit à lui-même et porte, à mon avis, une valeur archétypale plus puissante que dans d'autres récits plus embrouillés.
S'il fallait donc, pour se faire une idée du genre, n'en lire qu'un c'est bien celui-ci que je conseillerais.
J'ajouterais, pour les amateurs de la légende, qu'il est assez intéressant de constater que, dans Erec et Enide, première oeuvre Arthurienne de Chrétien, Erec a un rôle assez semblable a Lancelot* , c'est à dire de chevalier parangonique, tout autant que comme champion de l'amour, nous noterons, cependant ici que l'amour en question est très matériel ("Il était souvent midi passé qu'il ne s'était pas encore levé d'auprès d'elle." et je passe sur le début du paragraphe où l'on apprend que le dit Erec aime jouer avec son épouse) et s'inscrit dans les règles du mariage. Dans les oeuvres ultérieurs, c'est Erec qui disparaitra au profit de Lancelot dont l'amour, plus dangereux et le personnage plus tourmenté l'emportera sur Erec, qui, somme toute, reste solaire en tout point, hors ses tendances à la paresse, la luxure matrimoniale et point trop de pitié.
Le personnage d'Arthur et Guenièvre reste tout à l'identique de ce que l'on connait, pourvu de leurs dons royaux de largesse et de bonté.
On y évoque Morgue***, la soeur d'Arthur, quelques seigneurs nains mais point de Merlin par contre.
La place, quasi anecdotique de Lancelot a le mérite d'être, toutefois, sa première apparition dans la geste Arthurienne, puisque c'est bien Chrétien qui invente celui-ci et laissera pour la postérité ce rôle très dramatique dont la légende ne saurait, aujourd'hui, se déparer.
Bref, un bon moment de lecture que je recommande chaudement au futur MJ de Pendragon.
* qui n'apparait, d'ailleurs, ici que cité une fois et même pas dans les dix meilleurs chevalier
** les amateurs verront donc là renouvelé la question scholastique de savoir si Morgane et Morgause ne sont pas, in fine, le même personnage
*** Les amateurs remarqueront donc que "Morgue", peut très bien être ou Morgane ou Morgause et, sans aucun doute, le seul et même personnage qui, plus tard, sera divisé en deux lorsque le besoin le sera sentir dans le "Roman d'Uther"
Relecture, vingt-cinq ans après, probablement, de cette oeuvre de Chrétien de Troyes qui, dès avant Malory, formalise la légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde, tout autant que la mystique de la prouesse chevaleresque et que le mythe de l'amour dual et immortel.
Erec et Enide est, sans doute, son oeuvre la plus accessible. Le récit reste centré sur le couple, l'action est ramassée et vive, et tout les ressorts du roman Arthurien sont là: Amours absolues, beautés immortelles, combats sanglants, blessures béantes, amitiés indéfectibles, loyautés sans faille et quêtes aussi glorieuse qu'impérieuse.
Non, rien ne manque à Erec et Enide qui, quelque part, par son aspect détaché d'autres contes, se suffit à lui-même et porte, à mon avis, une valeur archétypale plus puissante que dans d'autres récits plus embrouillés.
S'il fallait donc, pour se faire une idée du genre, n'en lire qu'un c'est bien celui-ci que je conseillerais.
J'ajouterais, pour les amateurs de la légende, qu'il est assez intéressant de constater que, dans Erec et Enide, première oeuvre Arthurienne de Chrétien, Erec a un rôle assez semblable a Lancelot* , c'est à dire de chevalier parangonique, tout autant que comme champion de l'amour, nous noterons, cependant ici que l'amour en question est très matériel ("Il était souvent midi passé qu'il ne s'était pas encore levé d'auprès d'elle." et je passe sur le début du paragraphe où l'on apprend que le dit Erec aime jouer avec son épouse) et s'inscrit dans les règles du mariage. Dans les oeuvres ultérieurs, c'est Erec qui disparaitra au profit de Lancelot dont l'amour, plus dangereux et le personnage plus tourmenté l'emportera sur Erec, qui, somme toute, reste solaire en tout point, hors ses tendances à la paresse, la luxure matrimoniale et point trop de pitié.
Le personnage d'Arthur et Guenièvre reste tout à l'identique de ce que l'on connait, pourvu de leurs dons royaux de largesse et de bonté.
On y évoque Morgue***, la soeur d'Arthur, quelques seigneurs nains mais point de Merlin par contre.
La place, quasi anecdotique de Lancelot a le mérite d'être, toutefois, sa première apparition dans la geste Arthurienne, puisque c'est bien Chrétien qui invente celui-ci et laissera pour la postérité ce rôle très dramatique dont la légende ne saurait, aujourd'hui, se déparer.
Bref, un bon moment de lecture que je recommande chaudement au futur MJ de Pendragon.
* qui n'apparait, d'ailleurs, ici que cité une fois et même pas dans les dix meilleurs chevalier
** les amateurs verront donc là renouvelé la question scholastique de savoir si Morgane et Morgause ne sont pas, in fine, le même personnage
*** Les amateurs remarqueront donc que "Morgue", peut très bien être ou Morgane ou Morgause et, sans aucun doute, le seul et même personnage qui, plus tard, sera divisé en deux lorsque le besoin le sera sentir dans le "Roman d'Uther"
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Re: Charmed Life
sherinford a écrit : ↑jeu. déc. 26, 2024 1:08 pm Dernière lecture:
“Charmed Life”, de Diana Wynne Jones.
Si je ne dis pas de bêtises, elle a aussi écrit Le Château de Hurle (et ses suites), le roman dont Le Château ambulant est une (libre) adaptation.
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Traducteur ponctuel pour Savage Torgan
Traducteur de : 24XX DRS — 24XX CONFRONTATION — 24XX CONSIGNES D'URGENCE
Auteur de : 1980 LEGION
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The lantern of lost memories
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"The lantern of lost memories", de Sanaka Hiiragi.
Le titre français de ce roman, qui m'a été offert par ma fille aînée pour Noël, est "le gardien des souvenirs".
On dit que lorsqu'on meurt, notre vie défile rapidement devant nos yeux. Cette croyance a pour origine un étrange processus décrit dans ce court roman.
Quelque part entre la vie et l'au-delà se trouve le studio photo de M. Hirasaka. Celui-ci est une sorte de guide pour les âmes qui transitent par son studio. Peu avant leur arrivée, il reçoit un colis contenant des photos représentant chaque jour de la vie de ses clients. Ceux-ci doivent alors sélectionner les meilleures photos, une pour chaque année où ils ont vécu, chaque photo évoquant des souvenirs différents.
Certaines photos sont cependant abîmées: celles qui renvoient à des souvenirs qui ont souvent été évoqués par cette personne. M. Hirasaka peut alors proposer à celle-ci de remonter le temps sous la forme de fantôme pour revisiter ce souvenir et en prendre une nouvelle photo, ce qui permet d'en apprendre un peu plus sur la vie des clients de M. Hirasaka.
Une fois les photos sélectionnées, M. Hirasaka place les photos dans une lanterne et lance le kaléïdoscope qui permet à son client de voir sa vie défiler devant lui, puis de passer à l'étape suivante de son voyage.
Le texte du roman se focalise sur trois personnes: une vieille dame qui a connu la période de reconstruction du Japon, peu après la guerre, un yakuza qui employait un étrange bonhomme capable de réparer presque tout, et une jeune fille battue par ses parents... Chaque histoire est plutôt bien ficelée, et la dernière particulièrement surprenante. Je n'en dis pas plus pour ne pas vous spoiler, mais dans tous les cas, foncez: c'est de la très bonne came.
Lectures de 2024:

"The lantern of lost memories", de Sanaka Hiiragi.
Le titre français de ce roman, qui m'a été offert par ma fille aînée pour Noël, est "le gardien des souvenirs".
On dit que lorsqu'on meurt, notre vie défile rapidement devant nos yeux. Cette croyance a pour origine un étrange processus décrit dans ce court roman.
Quelque part entre la vie et l'au-delà se trouve le studio photo de M. Hirasaka. Celui-ci est une sorte de guide pour les âmes qui transitent par son studio. Peu avant leur arrivée, il reçoit un colis contenant des photos représentant chaque jour de la vie de ses clients. Ceux-ci doivent alors sélectionner les meilleures photos, une pour chaque année où ils ont vécu, chaque photo évoquant des souvenirs différents.
Certaines photos sont cependant abîmées: celles qui renvoient à des souvenirs qui ont souvent été évoqués par cette personne. M. Hirasaka peut alors proposer à celle-ci de remonter le temps sous la forme de fantôme pour revisiter ce souvenir et en prendre une nouvelle photo, ce qui permet d'en apprendre un peu plus sur la vie des clients de M. Hirasaka.
Une fois les photos sélectionnées, M. Hirasaka place les photos dans une lanterne et lance le kaléïdoscope qui permet à son client de voir sa vie défiler devant lui, puis de passer à l'étape suivante de son voyage.
Le texte du roman se focalise sur trois personnes: une vieille dame qui a connu la période de reconstruction du Japon, peu après la guerre, un yakuza qui employait un étrange bonhomme capable de réparer presque tout, et une jeune fille battue par ses parents... Chaque histoire est plutôt bien ficelée, et la dernière particulièrement surprenante. Je n'en dis pas plus pour ne pas vous spoiler, mais dans tous les cas, foncez: c'est de la très bonne came.
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Spoiler:
"Si tu souffres à propos de quelque chose d'extérieur, ce n'est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle ; il dépend de toi de le faire disparaître." - Marc-Aurèle
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Bienvenue à la librairie Hyunam
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"Bienvenue à la librairie Hyunam", de Hwang Bo-Reum.
Yeong-ju a tenté de jouer le jeu, de trouver un travail et de se marier avec une homme ayant les mêmes aspirations qu’elle (ils sont tous les deux des workaholiques), mais au bout de quelques années, elle frôle le burn out et décide de divorcer et de démissionner pour se consacrer à son rêve: l’ouverture d’une librairie indépendante, dans le petit quartier de Huynam.
Dans sa librairie, elle essaie de mettre en place une ambiance chaleureuse et particulière, grâce à Min-jun, qu’elle engage pour s’occuper de la machine à café, et qui va entrer dans son rôle de barista avec beaucoup de sérieux, en se formant auprès de Jimi, la propriétaire du Goatbean, qui fournit la librairie en café.
D’autres habitués peuplent cette librairie chaleureuse, qui se développe sous nos yeux dans un roman très "feel good", qui tacle au passage la culture coréenne de la performance et ses nombreuses hypocrisies.
Ca se lit très facilement, comme du petit lait. J’ai juste eu parfois des hésitations sur les noms de certains personnages qui réapparaissent parfois après des dizaines de pages. N’étant pas très habitué aux patronymes coréens, j’ai mis un peu de temps pour retrouver mes billes. Si je le relis un jour, je pense que je me ferai une petite fiche pour me rappeler qui est qui.
Lectures de 2024:

"Bienvenue à la librairie Hyunam", de Hwang Bo-Reum.
Yeong-ju a tenté de jouer le jeu, de trouver un travail et de se marier avec une homme ayant les mêmes aspirations qu’elle (ils sont tous les deux des workaholiques), mais au bout de quelques années, elle frôle le burn out et décide de divorcer et de démissionner pour se consacrer à son rêve: l’ouverture d’une librairie indépendante, dans le petit quartier de Huynam.
Dans sa librairie, elle essaie de mettre en place une ambiance chaleureuse et particulière, grâce à Min-jun, qu’elle engage pour s’occuper de la machine à café, et qui va entrer dans son rôle de barista avec beaucoup de sérieux, en se formant auprès de Jimi, la propriétaire du Goatbean, qui fournit la librairie en café.
D’autres habitués peuplent cette librairie chaleureuse, qui se développe sous nos yeux dans un roman très "feel good", qui tacle au passage la culture coréenne de la performance et ses nombreuses hypocrisies.
Ca se lit très facilement, comme du petit lait. J’ai juste eu parfois des hésitations sur les noms de certains personnages qui réapparaissent parfois après des dizaines de pages. N’étant pas très habitué aux patronymes coréens, j’ai mis un peu de temps pour retrouver mes billes. Si je le relis un jour, je pense que je me ferai une petite fiche pour me rappeler qui est qui.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Tosheros a écrit : ↑mar. déc. 24, 2024 3:44 pm À noter que trois des livres se passent dans le même univers, mais sont plutôt des techno-thrillers concernant la police des stations spatiales qui gravitent autour de Yellowstone, la principale planète humaine.
J'ai lu et apprécié les deux premiers, mais c'est une ambiance différente, qui est moins originale.
Dans mon souvenir, les deux premiers sont indépendants, mais le troisième prend un peu de recul et se base sur les deux premiers. Le 4e continue dans la veine du 3e.
Je m'apprêtais à le relire pour me remettre de la déception de la trilogie du problème à trois corps, et j'apprends qu'il y a un paquet d'autres livres qui suivent ? C'est une bonne nouvelle. :-)
Je m'en vais de ce pas commander ça chez mon libraire favoris (donc pas celui de chez moi, qui ne veut pas développer son "rayon" SF).