[Possible marronnier] Irrépressibles ficelles de MJ

[oufle]

Moi mon habitude principale c'est qu'un scénario doit se terminer en une session. Et comme mes sessions font un peu plus de 3 heures ça m'oblige à adapter les scénarios (éviter les introductions trop longues, ne pas faire de rétention d'information, couper les passages qui n'apportent pas grand chose à l'histoire, utiliser le failforward...).

Ca veut aussi dire que pour finir un scénario, je suis prêt à être plus arrangeant et/ou déporter les conséquences négatives sur la session d'après.

Je suis très attaché à l'idée d'une séance = une expérience complète avec début milieu et fin.
Des joueurs astucieux peuvent sûrement exploiter ça à leur avantage...

[Asimov]

@oufle Je suis impressioné. Je crois qu'hormis un scénario de Mothership et un onse shot de Brindlewood bay, je n'ai absolument jamais réussi à faire cela en une séance de 3h. Je ne sais même pas comment cela est possible sans avoir un rythme effréné et peu voire pas de RP. Je suis assez friand d'avoir de la célérité à la table mais invariablement mes joueurs se piquent de curiosité pour un npc, un endroit ou autre et posent des questions, échangent entre eux. 

C'est sans doute ca ma ficelle irrépressibles, je souhaite de la célérité mais je finis toujours par me perdre avec bonheur dans du RP, du détail ou du social à la table.  Parfois, en fin de scénario, mes joueurs s'ébahissent de certains échanges que j'aurais jugé nettement secondaire en premier lieu. Vous savez, le retour des joueurs qui rigole encore de l'échange avec le gobelin édenté avec un gigantesque bouclier qui a éviter un coup pernicieux d'un joueur mais qui passe finalement assez vite sur le combat contre la grosse bête. 

[Asimov]

@oufle Je suis impressionné. Je crois qu'hormis un scénario de Mothership et un onse shot de Brindlewood bay, je n'ai absolument jamais réussi à faire cela en une séance de 3h. Je ne sais même pas comment cela est possible sans avoir un rythme effréné et peu voire pas de RP. Je suis assez friand d'avoir de la célérité à la table mais invariablement mes joueurs se piquent de curiosité pour un npc, un endroit ou autre et posent des questions, échangent entre eux. 

C'est sans doute ca ma ficelle irrépressibles, je souhaite de la célérité mais je finis toujours par me perdre avec bonheur dans du RP, du détail ou du social à la table.  Parfois, en fin de scénario, mes joueurs s'ébahissent de certains échanges que j'aurais jugé nettement secondaire en premier lieu. Vous savez, le retour des joueurs qui rigole encore de l'échange avec le gobelin édenté avec un gigantesque bouclier qui a éviter un coup pernicieux d'un joueur mais qui passe finalement assez vite sur le combat contre la grosse bête. 

[oufle]

La force de l'habitude quand on a des contraintes fortes pour jouer. Si je ne faisais pas cela, je ne finirai jamais mes scénarios parce que je ne suis jamais sûr de qui viendra à la prochaine session.

Le truc c'est d'avoir un bon rythme en jeu sans que les joueurs aient l'impression d'être pressés.
Ça veut aussi dire avoir un format de scénarios qui permet cette flexibilité.

[Qui Revient de Loin]

As-u des exemples de scénario rédigés qui te permettent cela ?

[KamiSeiTo]

Ah oui je suis très preneur de retour aussi, j'arrive jamais à ne pas sacrifier l'un des deux entre le rythme (tenir dans une séance de 3-4h, avoir une conclusion satisfaisante, que l'histoire avance sans s'enliser) et laisser la place à mes joueurs de s'épanouir (laisser les joueurs aller où ils veulent, interpréter et développer leur persos, jouer les interactions sociales, développer des relations entre persos (PJs comme PNJs) pour avoir de l'attache émotionnelle vis-à-vis des événements, laisser aux joueurs leur agentivité...).
C'est presque toujours le premier qui disparait au profit du deuxième.

[Morningkill]

@oufle Je suis impressionné. Je crois qu'hormis un scénario de Mothership et un onse shot de Brindlewood bay, je n'ai absolument jamais réussi à faire cela en une séance de 3h.

La solution, c'est de ne pas se limiter sur le nombre de séance.
C'est clair que si tu dis "je dois faire mon scenario en 4 seances", alors soit tu accelere le rythme, soit tu augmente le nombre d'heures par séance.

Si tu dis "on joue 3h aujourd'hui, on verra ou on arrivera, et on mettra le nombre de séance qu'il faudra".. le problème n'existe plus.

Pour en revenir, c'est justement une des .. marottes d'un de mes mjs, de se fixer des objectifs "alors, a la fin de cette séance, les pjs doivent être la" avec deux effets négatifs :
- accélération nefaste.
- finir trop tard dans la nuit

On essaye de lui apprendre que non

[oufle]

As-u des exemples de scénario rédigés qui te permettent cela ?

Tous les scénarios de The Laundry que j'ai fait joué (sauf celui sur la plateforme pétrolière que j'ai coupé en deux). Tous les scénarios de lOmbre du Seigneur Démon.
Pas mal de scénarios Warhammer v1 ou v2.

C'est sûr qu'un des premiers trucs à faire c'est de choisir un système qui ne ralenti pas le jeu (ou éviter des combats qui peuvent durer).

Ensuite, c'est de jouer fréquemment, et de mettre le projecteur sur certains personnages selon le thème du scénario.

Mais au final, si vous n'avez pas de contrainte horaire ou de problème à rassembler les joueurs, c'est all good .

[Ravortel]

La gestion du temps...
J'ai déjà eu le cas inverse : les joueurs qui rushent comme des malades et le scénario terminé en deux heures sur quatre : il est 22h, on fait quoi ? Ben je brode sur un épilogue, ou je relance sur une impro. Genre le film vu la veille au soir, mais réadapté au lore du JdR*. Vous envisagez "Le Silence des Agneaux", ou "Alien" en mode Chtulhu ? En D&D5 ? En SW ? Ou un épisode de Derrick ?
Juste assez loin pour mener à un cliffhanger qui me permettra de tout laisser en suspens et d'avoir une semaine pour pondre la fin.

Ou la suite.

Ou le commencement de la suite.

Des fois...

* la trame du film doit être évidente pour moi, mais rester indétectable par les joueurs, au moins jusqu'à la presque fin.

[Asimov]

@oufle Je suis impressionné. Je crois qu'hormis un scénario de Mothership et un onse shot de Brindlewood bay, je n'ai absolument jamais réussi à faire cela en une séance de 3h.

La solution, c'est de ne pas se limiter sur le nombre de séance.
C'est clair que si tu dis "je dois faire mon scenario en 4 seances", alors soit tu accelere le rythme, soit tu augmente le nombre d'heures par séance.

Si tu dis "on joue 3h aujourd'hui, on verra ou on arrivera, et on mettra le nombre de séance qu'il faudra".. le problème n'existe plus.

Pour en revenir, c'est justement une des .. marottes d'un de mes mjs, de se fixer des objectifs "alors, a la fin de cette séance, les pjs doivent être la" avec deux effets négatifs :
- accélération nefaste.
- finir trop tard dans la nuit

On essaye de lui apprendre que non

C'est exactement ma façon de procéder et même, on se retrouve à 21h et on finit avant minuit, quoiqu'il arrive. PArfois on cause au début car on a des choses à se dire, parfois ca traine deux heures sur une scène sympa, parfois c'est full rp et on "avance" pas etc. 


 

[pseudo]

As-u des exemples de scénario rédigés qui te permettent cela ?

Depuis un an, je fais jouer des scenarios en 1 session de 3-4h parfois avec la création de personnage. En plus d'un jeu avec un système de résolution rapide, il faut en effet sélectionner un scenario qui reste humble dans ses objectifs, genre 2-3 scenes d'action ou moins d'une dizaine de salle d'un donjon.

J'ai eu le déclic en faisant jouer des scenarios pamphlet pour Troika! (on en trouve plein de le net, aussi pour into the Odd, Cairn, Mausritter, etc...). Ils sont écrit sur une page recto verso, pliée en 3.
Les scenarios de magazine sont aussi un bon choix, par exemple les scenarios de 4 pages de casus ancienne génération.
Tu peux aussi trouver des exemples de savage tales gratuit en 2 pages pour savage world, sur le site de pinnacle. Ca se joue en 1h30-2h environ, parfois moins.

Généralement, j'en prépare 2 par session, c'est très rapide quand il n'y a qu'une page à lire. Comme cela si les joueurs torche le 1er, ou galèrent trop, on peut enchainer sur le second. Parfois quand ils sont vraiment simples, je mélange les 2 et on les joue en même temps. Quand on prend l'habitude on remarque que les longs scenarios, ce n'est rien d'autre que ces petits maillons mis bout à bout en fait.
 

[Qui Revient de Loin]

Ce qui m embête, c est que j utilise des scenarios en 2 pages de motw, donc très proche de ceux de laundry, et pourtant je les joue en 3-4 séances de 3-4 h...

[pseudo]

Mais es ce que tu checks l'heure qu'il est pendant la partie @Qui Revient de Loin ?
Si tu veux aller plus vite, il faut impérativement avoir une pendule sous les yeux, sinon tu risques de te faire embarquer dans des digressions à n'en plus finir sans même t'en apercevoir. La montre posée derrière l'écran de jeu c'est indispensable pour gérer le rythme.

Ensuite tu peux distribuer la parole et passer rapidement d'un joueur à l'autre plutôt que de leur laisser l'initiative de la discussion et des questions. Quand la discussion tourne en rond et que chacun a exprimé son point de vue, il faut trancher sur une proposition et l'appliquer mettre fin à la scene et passer à la suivante. C'est comme les réunions au boulot, un tour de table, chacun s'exprime, on s'entend sur la méthode à mettre en oeuvre et on passe au point suivant de l'ordre du jour.

Pour des exemples de scenarios courts, il y en a pas mal aussi dans les différents numéros de Sombre. De mémoire la grande majorité se joue en moins de 4h, certains sont mêmes chronométrés et durent 15 ou 20 minutes.

[Ganelon]

A l'inverse, j'ai en ce moment affaire à un MJ qui transforme n'importe quel scène de l'AdC en un escape game de 3h minimum avec une seule solution possible  :D ... on joue une campagne... Quant à mes marottes, à un moment où je croyais devoir écrire mes scénarios, c'était quelques fois le PNJ allié qui s'avérait le pire traître qui soit, notamment la jeune fille à sauver malheureusement "échangée" avec le sorcier final. 

[Harfang2]

Moi mon habitude principale c'est qu'un scénario doit se terminer en une session. Et comme mes sessions font un peu plus de 3 heures ça m'oblige à adapter les scénarios (éviter les introductions trop longues, ne pas faire de rétention d'information, couper les passages qui n'apportent pas grand chose à l'histoire, utiliser le failforward...).

Ca veut aussi dire que pour finir un scénario, je suis prêt à être plus arrangeant et/ou déporter les conséquences négatives sur la session d'après.

Je suis très attaché à l'idée d'une séance = une expérience complète avec début milieu et fin.
Des joueurs astucieux peuvent sûrement exploiter ça à leur avantage...

C'est un point nodal.
Qui touche au principe même du jeu de rôle. Pour quoi joue-t-on? Qu'attend-t-on d'une expériecne?
je suis toujours partagé entre, d'un côté les impératifs d'une avancée narrative et, de l'autre, celui de ne pas brider les joeurs et leur permettre une expérience d'une totale liberté.
parfois, je trouve que je suis bon. D'autres fois non.