Pas exactement un CR de scénar, mais pour ceux que ça pourrait intéresser, voilà le CR du Seeking de Liam Oakley le Verbena urbain-loseux (qui a, techniquement, lieu entre la sortie du Crapsack World et le scénar que je vais maîtriser, heu, bientôt, j'espère). Je précise donc que tout ceci s'est déroulé dans l'esprit de Liam uniquement, et que les incohérences apparentes et les trucs bizarres suivent une logique, et ne sont pas là juste pour faire joli, même si j'admets qu'il y a eu beaucoup d'impro dans tout cela.
Sans trop savoir comment ni pourquoi ("C'est encore le transfert qui aura merdé"), Liam s'est retrouvé dans une ruelle emplie de brouillard, à la tombée de la nuit, qui lui rappelle beaucoup Londres (sa Londres, s'entend). Se croyant enfin revenu chez lui, malgré l'absence de Floyd et Charles, il doit déchanter lorsqu'il se prend les pieds dans sa... robe. Eh oui, non seulement le monsieur est vêtu à la manière des prostituées qu'il côtoie souvent, mais il en a de plus les attributs fort féminins ("Hah - boobies!"). Déjà, ça la fout mal, car il est à peu près certain qu'il n'a PAS fait joujou avec sa Sphère de Vie pour en arriver là.
Errant dans les rues, il se retrouve à Mitre Square, terrain ô combien familier, mais là encore, même si tout cela ressemble fort à Londres, une impression bizarre le tenaille. En cherchant à se renseigner, il pénètre dans l'échoppe d'un boutiquier, et se rend compte qu'elle est abandonnée, et qu'un règlement de compte y a sans doute eu lieu. Il est aussi à peu près certain qu'il y avait des gens là-dedans, qui se sont enfuis à son arrivée. Il découvre alors une petite fille cachée sous l'établi, tenant un couteau dans ses mains. La gamine, qui dit s'appeler Helen, vit ici avec quelques camarades, dans la peur et la misère, à tenter d'échapper à la police qui travaille pour "Lui". Ce mystérieux "Lui" n'est pas nommé (elle n'y parvient pas, ni ne saurait écrire son nom), mais laisse déjà à penser qu'un truc pas très catholique (ou pas très wiccan, en ce qui concerne Liam?) s'est passé durant les 3 semaines où les PJs ont été absents de "leur" Londres. Bizarrement, Helen semble incapable de lui dire quand tout cela a commencé, comme si elle avait toujours connu cette situation. Lorsqu'une cloche retentit dehors, elle met Liam en garde: c'est le couvre-feu, et si on le (la) trouve dehors, il sera abattu - tout comme l'est bientôt une femme, si l'on en juge par le cri de douleur et la détonation qui résonnent au loin une minute plus tard. De même, il lui faut se méfier des oiseaux, qui surveillent la ville pour "Lui", et en particulier des corbeaux. (Je rappelle que Liam a pour Familier un corbeau - qui d'ailleurs n'est pas avec lui - et que son Avatar est Badb.) Liam tient tout de même à partir. Au moment de quitter Helen, celle-ci lui demande s'il pense que "le Roi reviendra?". Liam lui affirme que les tyrans, quels qu'ils soient, finissent toujours par être renversés.
Dehors, Liam se glisse comme il le peut dans les rues maintenant sombres. Il est surpris par la présence d'un chat (qu'il surnomme très vite Nigel), chat qui lui sauve la mise lorsque quelques rues plus loin, deux policiers (oserait-on dire "des criminels recrutés dans la police?") faisant leur ronde sont sur le point de le découvrir, et n'entendent finalement qu'un bête miaulement. Liam cherche à se diriger vers l'une des maisons de passe qu'il fréquente d'ordinaire, dans l'espoir d'y trouver des informations plus précises. Un bruit d'ailes attire son attention: un corbeau se pose non loin de là pour monter la garde, et il se retrouve planqué avec le chat derrière une pile de caisses et d'ordures le long d'un mur, à attendre vainement que l'oiseau s'en aille. Dire qu'il n'est plus qu'à une petite centaine de mètres de la maison close en question...!
Au bout d'un moment, le soupirail situé dans son dos s'ouvre très discrètement, et une main lui tape sur la cheville pour lui faire signe d'entrer. Liam se glisse par l'ouverture, tombant au passage sur la personne qui l'a "sauvé", et tous deux roulent pêle-mêle dans ce qui semble être une cave emplie de bric-à-brac. Liam se rend vite compte qu'il est en compagnie d'une autre femme, dont la voix lui semble vaguement familière. Quand il la suit pour passer dans une autre partie de la cave, vers une pièce où on a allumé une lampe, il ne voit d'elle pour le moment qu'une silhouette mince et grande, aux cheveux sombres et bouclés rassemblés en un chignon noué à la hâte. La femme lui demande s'il allait à la maison de Madame Christmas, ajoutant qu'il faut être fou (folle) pour faire ça: le bordel a été investi et condamné il y a une semaine. Là, Liam n'y comprend vraiment plus rien. (Note: Madame Christmas est normalement une autre Verbena, que Liam rencontre parfois à Kensington, et qui fait office de passeuse d'informations, notamment en utilisant des fleurs.) A ce moment, une autre femme, depuis la pièce à la lampe, les hèle tou(te)s deux, appelant l'inconnue "Aida". Quand cette dernière se tourne enfin vers Liam, il sursaute en voyant ses yeux bleu acier. (Oui, l'inconscient de Liam a apparemment jugé bon de placer là une version féminine et plus jeune d'Aidan Clarick... C'est à se demander ce que Liam a en tête, parfois.
)
Dans la pièce se trouvent cinq autres femmes: Melinda, Beatrix, Tiffany, Patricia et Sophia. Liam apprend qu'elles sont toutes des prostituées qui travaillaient pour Madame Christmas. Hélas, celle-ci faisait visiblement preuve d'"idées séditieuses" à "Son" égard, et sous un prétexte fallacieux, la police est venue investir la maison de passe, tabassant plusieurs filles au passage (dont Sophia, à qui on a cassé un bras). Elles ont trouvé refuge ici pour le moment, ne sachant trop que faire, puisque si la prostitution n'est pas interdite, elles sont maintenant elles aussi "fichées" comme ayant les mêmes idées que leur patronne emmenée prisonnière à la Tour de Londres. Tout en aidant à soigner Sophia, Liam discute avec les six femmes. Il se présente comme la fille d'une autre prostituée, Eighblinn Nolan, qui pour la protéger durant son enfance à Limehouse lui a donné un nom masculin. Melinda, qui est la plus âgée du lot et aussi la figure d'autorité, a connu Eighblinn, et cela donne à Liam une certaine légitimité, surtout lorsque son ignorance de la situation ("j'étais partie longtemps") et les questions qu'ils posent le font paraître suspect.
Liam se rend compte de plusieurs choses au cours de cette conversation:
- Aucune de ces filles n'est mage (pas même Aida, malgré ses yeux). Par contre elles sont loin d'être connes, et ont pas mal de connaissances et de bon sens, glanés grâce à leur expérience de la rue.
- Peu importent ses questions, il ne parvient pas à obtenir de réponse précise concernant le moment exact où "Lui" a pris le pouvoir à Londres. Trois semaines? Trois ans? Plus?
- "Lui", dont le nom ne doit pas être prononcé sous peine d'attirer son attention, dirige les oiseaux, en particulier les corbeaux, ses "enfants". On raconte qu'il est très grand, que ses yeux lancent la foudre, et qu'il peut vous paralyser d'un regard et invoquer le mauvais oeil sur vous. On raconte aussi qu'il est partout et qu'il voit tout. (Au bout d'un moment à parler de Lui, Aida commence à s'emporter, et par défi lâche son nom: "l'Aile Noire. Voilà, vient me chercher, maintenant.")
- Il n'y a pas de Reine Victoria, mais un Roi, dont le nom également semble ne jamais prononcé. Il avait la réputation d'être juste et bon. Quand l'Aile Noire a pris le pouvoir, la nuit où il y a eu "toutes ces lumières à la Tour de Londres" (trois semaines avant, donc?...), il a fait incendier Buckingham, et toute la famille royale est morte.
- Les femmes sont partagées quand à l'attitude à adopter. Elles ont toutes peur, c'est évident. Liam, qui essaye de les persuader que les tyrans, ça ne dure pas, comprend vite que seule Aida pourrait à la limite être poussée à agir, car elle est déjà suffisamment en colère, refusant de croupir ici à ne rien faire, et visiblement prête à faire quelque chose, si on lui explique quoi. Les autres, par contre, commencent à lui devenir hostiles quand il pousse un peu plus à la révolte.
- La raison: bien sûr que des gens se sont déjà dressés contre Lui - mais ils ont tous fini au gibet. Il y a même eu un noble, de la Chambre des Lords, qui a pris la tête de troupes pour affronter l'Aile Noire (elles ne se souviennent plsu exactement de son nom, sinon qu'il commence par un W). Hélas, il a perdu la vie dans cette expédition, son corps mutilé a été jeté dans la Tamise, et depuis, plus personne n'ose agir. De plus, Il contrôle toute la police.
- Liam se rend compte aussi que depuis son arrivée ici, les seules personnes "sympa" qu'il a rencontrées sont toutes des femmes (bon, OK, sauf le chat XD). Toutes les figures masculines, au contraire, semblent être des figures d'oppression et de coercition.
Liam ne sait toujours pas comment se sortir de là, mais il ne veut pas que la situation reste ainsi, et essaye de persuader ces femmes d'essayer de faire quelque chose: elles connaissent du monde, elles ont vu passer plein de clients, elles doivent avoir des contacts... Tollé quasi général: "Mais que voulez-vous qu'on fasse, si même les nobles s'y sont cassé les dents? Nous ne sommes que des catins!" Elles espèrent qu'en se cachant et en suivant les règles, elles finiront par pouvoir se refaire une place comme avant dans les bas-quartiers. Liam s'emporte un peu, refuse de se fondre dans la masse. Pour persuader ses amies de ne pas baisser les bras, Aida demande si une preuve ramenée par Liam les ferait changer d'avis. Melinda propose alors un marché à Liam: s'il parvient à leur trouver un refuge où elles seraient en sécurité, qui pourrait éventuellement servir de point de départ à une action, alors ses dires pourraient être pris plus au sérieux, et ce serait là une preuve que l'espoir est encore possible.
). Et en préparant vaguement tout ça dans ma tête, je me suis rendue compte que pour ce monde parallèle... ben c'est exploitable à peu près tel quel, car j'y utilise tellement peu de termes labellisés du WoD, justement, que c'est tout à fait possible de le réécrire sous une forme éventuellement publiable.
Matos pour chatons en caleçons
[ton dubitatif on] naaaaaaaaaaan, s'papossib'ça... [/ton dubitatif off] 'va falloir trouver aut'chose...
