Mric a écrit : ↑sam. sept. 14, 2024 12:17 pmDans les pourris du gouvernement français, on a entendu qu'ils y a des poursuites sur JV Placé, et sur d'autres hommes, mais peut-être que des femmes ont fait des avances à des subordonnés , avec promotion si accord ou licenciement si refus, peut-être que des carrières de fonctionnaires sont brisés car ces dames n'ont pas été satisfaite, personnes n'en parle.
Et dans le domaine de la chasse, on a tant d'accusations sur des chasseurs qui tuent des animaux, mais un tel silence assourdissant sur les cas d'animaux qui tuent des chasseurs (en dehors du
témoignage courageux de Chantal Goya) que c'est suffisant pour jeter le soupçon sur tout ce qu'on croit savoir...
Plus sérieusement, prudence avec ce type de raisonnement qui repose sur des failles logiques béantes. Quand on construit sur les affaires prouvées et jugées, et qu'on complète avec quelques études sociologiques, on voit qu'il est beaucoup plus difficile à une femme de témoigner, de faire prendre au sérieux son témoignage, de faire aboutir une plainte, puis de faire condamner son agresseur, que pour un homme avec une femme.
Les phénomènes de honte et de silence du côté des victimes masculines existent aussi bel et bien, notamment parce qu'un homme qui a une virilité traditionnelle et qui se fait violer peut ressentir une honte liée à un sentiment d'échec par rapport au rôle social qu'il pense devoir tenir et qu'il peut craindre des moqueries liées à ça (en plus de, ben, la souffrance d'avoir subi un viol), mais le cumul de facteurs de difficulté et de réduction au silence à toutes les étapes de la recherche de justice reste sans comparaison par rapport à ce que vivent les femmes violées.
Je pense que si les hommes doivent lutter contre quelque chose, c'est d'abord contre la virilité traditionnelle, avec ses multiples incitations aux conduites à risque et aux conduites violentes, qui induit une surreprésentation des hommes en termes de mortalité sur la route par exemple, ou encore de présence dans les prisons (voir le bouquin de Lucile Peytavin sur
le coût de la virilité). Il faut faire savoir que ce n'est pas en se conduisant comme une tête brûlée qu'on est davantage un homme (et encore moins un homme adulte et responsable).
Dr Hiatus a écrit : ↑sam. sept. 14, 2024 4:35 pm
Part d'ombre, oui...
Après il y a la morale d'époque.
Jusqu'à une certaine époque, on ne jugeait pas l'oppression sur une masse ouvrière. Ça veut pas dire qu'elle n'existait pas, mais c'était pas étudié, à un moment pas pensé. Pareil sur la maltraitance infantile.
Le surgissement de plaintes veut pas dire que rien ne se passait avant donc que ça exagère maintenant, c'était juste moins dit.
Je suis tout à fait d'accord. De même que les féminicides dans les années 1990 étaient présentés au JT comme des "crimes passionnels", expression qui, rétrospectivement, constituait une distorsion affreuse de la réalité : elle amenait à plaindre le "malheureux" gars qui tue son ex, en invitant le public à se focaliser sur sa souffrance... à lui. Il y avait comme un léger problème de sens des proportions.