Harfang2 a écrit : ↑dim. déc. 01, 2024 7:48 am
En parlant de qualité de traduction, je viens de finir: La dame de Pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine, de Pouchkine, aux ed du Livre de poche, 1966
Merci, acheté.
Vieille Garde : joueur de Jdr depuis 1984 - Jeux favorits : Empire Galactique, Pendragon, Reve de Dragon, Shadowrun, Paranoia, Hurlements, Warhammer, Mnemosyne.
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Belphégor a écrit : ↑sam. nov. 30, 2024 10:55 am
J'ai vu que mon bouquiniste vendait à prix d'occaz des exemplaires de Game of Thrones en anglais, du coup je suis curieux, pour ceux qui ont lu la traduction **ET** la version originale est-ce qu'il y a une différence significative ou est-ce que çà reste très similaire ? Est-ce que vous pensez que la VO de Game of thrones vaut le coup d'être lue même après avoir lu la VF ?
Pour ma part, c'est justement, la qualité du premier traducteur, Jean Sola, qui a emporté mon adéhsion à la saga. La traduction change à partir du 13 volume français, ça s'est ressenti a mes yeux
Mais chacun ses gouts.
En parlant de qualité de traduction, je viens de finir: La dame de Pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine, de Pouchkine, aux ed du Livre de poche, 1966
Sur la forme l'ouvrage est stylistiquement impeccable, et bien que je ne doute pas du talent de Pouchkine, la traduction d'André Gide ne doit pas y être pour rien.
Les nouvelles, globalement, oscillent entre un fantastique léger, un peu d'absurde et, surtout, une bonne dose d'observation de la société russe. On ne pourra que noter, en transversal, l'amour que cette même Russie avait alors pour une France qui lui semblait distingué... Sic transit gloria mundi.
Parmis ces nouvelles, deux sortent du lot, "La dame de pique" et "Le coup de pistolet"
Alors, oui, Pouchkine, contrairement a nombre d'auteurs du XIX est toujours des plus lisibles. Stylistiquement, et narrativement, c'est talentueux. Historiquement, on se plait même a voyager dans les moeurs et les paysages de cette Russie des Tsars, et, à l'arrivée on ne regrette pas d'y être passé.
Pour autant, certaines nouvelles ont des enjeux ou des troubles qui ne nous parlent plus guère, et je ne saurais le conseiller avec excès à tout le monde.
Il faut, je pense, être aujourd'hui amateur de littérature pour s'y plonger et ceux qui ont moins de temps pour lire où moins de gout pour l'Histoire ou la culture russe devraient s'éviter ce voyage qui ne mérite pas d'être arpenté par un lecteur ennuyé ou pressé, à ceux-ci je conseille éventuellement, de se restreindre aux deux nouvelles citées qui, je pense, ont gardé une universalité que les autres ont perdu.
Oui, je l'ai lu cette année et je l'ai beaucoup apprécié aussi, comme tout ce que j'ai lu de Pouchkine, pour ses qualités : c'est direct, efficace et pas inutilement romantique. On peut avoir des dénouements en lien avec l'histoire, pas nécessairement tragique. J'ai beaucoup aimé la tempête de neige, aussi, dans ce recueil.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Après-guerre, le narrateur embarque sur un paquebot qui fait le trajet entre New-York et l’Amérique du Sud. Au cours de cette croisière, le narrateur apprend qu’est présent sur le navire un jeune champion d’échec à l’histoire particulière : jeune garçon simplet qui a développé une maitrise si impressionnante des échecs qu’il réussit à affronter tous les champions qu’il affronte. Le narrateur, intrigué, cherche un moyen de pouvoir échanger avec lui. Il réussit à convaincre un industriel américain de se lancer dans un « tournoi » avec les autres joueurs d’échecs du bateau. Le garçon accepte de jouer contre tous ses adversaires en une seule partie. Après avoir perdu la première, l’équipe des joueurs amateurs reçoivent, dans les derniers coups de la partie, l’aide d’un inconnu qui leur permet de faire match nul. Le joueur professionnel, intrigué, propose alors de jouer contre cet inconnu, qui ne semble pas très enclin à accepter. Lors d’une rencontre, le narrateur découvre l’histoire de ce personnage et la place que les échecs ont occupé, ainsi que les raisons pour laquelle il est à la fois capable de se définir en tant qu’amateur n’ayant pas joué depuis très longtemps et connaisse des parties par cœur.
Je ne connaissais Stefan Zweig que de nom et n’avait jamais eu l’occasion de lire quoi que ce soit de lui, même si ce livre était, depuis des années, chez mes parents ou mes grands-parents, certainement un reliquat de cours de français de l’un de mes oncles ou de l’une de mes tantes. Sous couvert d’une petite nouvelle gentillette (le texte est très court, c’est, au mieux, une novella), Stefan Zweig revient sur le traumatisme imposé par l’état nazi, sur un sujet peu connu et sur une autre forme de torture menant doucement mais surement à la folie. Très bien écrite, sans longueur ni facilité, le texte est agréable à lire et donne envie d’aller découvrir un peu plus ce que l’auteur a pu écrire d’autre.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Ukraine, 1918-1919. La guerre est terminée coté russe avec le début de la Révolution, le pays se concentrant sur le conflit interne, entre les Blancs, les Rouges et des révolutionnaires plus modérés. Les anciens pays intégrés de force dans l’Empire russe, comme l’Ukraine, renaissent de leurs cendres. Dans la Ville (Kyiv), les gens se positionnent : pour les rouges, pour le nouveau Tsar et, subséquemment, pour le régime né avec l’aide de l’Allemagne, pour Simon Petlioura, le révolutionnaire ukrainien pas totalement communiste. Et, au milieu de ces affrontements plus ou moins directs, tout le monde tente de vivre le plus normalement possible, la famille Tourbine principalement. Mais la famille Tourbine est tsariste, l’ainé est médecin et a servi pendant la Grande guerre, la fille est mariée à un officier du régime en place et le petit frère rêve de prendre les armes contre les ennemis de l’Empereur. Mais tout change quand les troupes entrent dans la Ville et que chacun risque sa vie. En tout cas, pour ceux qui ont osé rester, contrairement au mari de la fille Tourbine, au dirigeant et aux chefs d’état-major…
J’ai retrouvé dans ce livre les qualités d’écriture de Boulgakov, les prémices de ce que sera par la suite le Maitre et Marguerite, ce mélange si particulier de réalisme et de vérité sur la vie quotidienne et, en même temps, cet aspect un peu magique, surréaliste des romans de Boulgakov.
Je ne connaissais que très peu de choses sur la situation de l’Ukraine à cette époque, mais il est intéressant de voir que le rôle et la position de la population et de la Russie sont les mêmes à cette époque et aujourd’hui. Si la majorité des personnages se sentent tsaristes, ils se sentent avant tout Ukrainiens et ne veulent pas de ce qui vient de Moscou. Ils sont prêts à se mobiliser, prêts à se sacrifier et, finalement, ne renoncent qu’en raison de la trahison de leurs élites, de l’Hetman et de ses officiers d’état-major. Il est difficile de ne pas se dire que cet historique a compté dans l’idée que la Russie a pu se faire de son « opération spéciale ».
Ce livre a, bien évidemment, été interdit pendant la majeure partie du régime soviétique, même s’il a pu connaitre une édition posthume largement censurée, notamment sur toutes les interrogations que Boulgakov peut poser sur le sens de la révolution venue de Moscou ou sur les spécificités/originalités ukrainienne. Le livre n’a aucune vocation à être un modèle théorique pour appréhender la relation Russie Ukraine. C’est un roman russe assez classique et lettré : Boulgakov n’hésite pas à faire des références parfois subtiles à de grands auteurs russes, positionnant son livre dans la lignée de ceux de Tolstoï, Dostoïevski ou Pouchkine. La description de la famille, l’environnement, l’influence forte des différentes origines des personnages et leurs influences sur le récit, la volonté de décrire des personnages réalistes et humains s’inscrivent aussi dans cette lignée.
J’ai mis beaucoup de temps à lire ce roman pourtant court et clair, par manque de connaissance sur l’histoire ukrainienne et de la révolution russe. Je pense ne pas l’avoir lu au bon moment, même si je garde un excellent souvenir de cette lecture. Je ne peux qu’en conseiller la lecture.
Et il me semble, encore une fois, qu'il y aurait de quoi faire du jdr à cette époque, une belle époque pour du Cthulhu par exemple.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Les expériences menées sur les humains modifiés ont été menées à leur terme et, maintenant, la terre est de nouveau occupé. Mais il reste des dissensions entre ceux qui refusent le changement et ceux qui l’ont accepté et pour cause : les réfractaires à l’évolution proposée par les Oankali ont été stérilisés. Quel est alors le sens de la vie lorsque l’on construit et qu’il n’y a personne pour continuer son œuvre ? Les opposants ont trouvé, pensent-ils, un moyen : ils enlèvent les enfants à l’apparence la plus humaine dans l’espoir de pouvoir avoir leurs enfants. C’est ainsi que l’un de ces groupes récupère Akin, le fils de Lilith, le premier mâle né d’une femme humaine. Si Akin a l’apparence d’un enfant humain, il reste profondément marqué par les Oankalis, comme le démontre sa précocité et sa langue, organe sensoriel essentiel.
J’ai beaucoup aimé de deuxième livre de la trilogie d’Octavia Butler qui nous emmène plus loin dans l’étrange et dans le différent. Pour une fois, j’ai vraiment l’impression de rencontrer un environnement de science-fiction original, cohérent, avec une race extraterrestre dont, certes, on comprend les motifs mais qui nous est totalement étrangère.
La thématique est aussi extrêmement intéressante : doit-on accepter le changement qui nous dénature si rester nous-même entraine la certitude de voir se reproduire encore et toujours les mêmes conséquences ? Les adaptés sont sortis des cycles de violence, de la nécessité d’exploiter son environnement pour apprendre à vivre avec tandis que les opposants retombent dans les travers habituels, cherchant à fabriquer des armes et cultivant sans tenir compte de l’impact des cultures sur l’environnement. En outre, les adaptés ont appris à connaitre leurs besoins et à éviter de se nourrir de façon inappropriée, contrairement aux humains qui continuent de se nourrir comme ils en ont l’habitude, même s’ils pourraient faire mieux.
Je m’attendais à quelque chose de plus sombre, de plus dur d’après la réputation que peut avoir Octavia Butler, mais ce n’est pas le cas. Elle réussit à traiter avec autant de douceur ses personnages violents, humain, rétrogrades que ses personnages modifiés, plus réellement humains ou ceux qui se sentent perdus entre les deux. Parce qu’en toile de fond, il y a toujours Lilith et les choix qu’elle a fait, ses compromissions et sa fidélité à elle-même. Peut-on aimer des enfants différents ?
Bien évidemment, la question raciale, la question de l’esclavage est toujours sous-jacente, présente, forte et éclaire les interrogations d’Octavia Butler. Je lirai le troisième tome avec grand plaisir pour voir où mène sa réflexion.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
LES GUERRIERS DU SILENCE Les Guerriers du silence 1
Pierre Bordage
J’ai découvert Pierre Bordage au lycée, il y a donc maintenant plus de trente ans de cela. Je l’ai suivi et j’ai continué à lire certains de ses livres avant de me rendre compte qu’il tournait un peu en boucle dans ses thématiques et dans ses « révélations », chaque livre semblant n’être qu’une autre version dans un autre environnement du premier. Récemment, l’un des enfants a « étudié » un texte de Bordage, une nouvelle choisie pour figurer entre une nouvelle d’Asimov et une de Bradbury, parlant toutes les trois des robots. J’ai trouvé la nouvelle de Bordage très faible et, en même temps, très classique de ce que je pouvais avoir lu de lui. Alors, quand je suis tombé sur la version audio des Guerriers du silence, je me suis dit que cela vaudrait le coup de vérifier si mon souvenir positif était justifié ou si le souvenir avait idéalisé ce cycle comme il le fit avec celui d’Hyperion.
Sur la planète Deux-saison, Tixu Oty est un employé de la Compagnie de transport via déremat, dans une agence qui ne voit jamais personne. Pour oublier ce trou perdu dans lequel la pluie ne cesse de tomber, les odeurs sont fortes et les gens dépressifs, Tixu Oty a tout abandonné : sa dignité, ses espoirs, sa vie même, préférant se perdre de façon quasi-permanente dans l’alcool. Jusqu’au jour où une femme splendide entre dans son agence et lui demande de se rendre sur la planète connue la plus dangereuse, Point Rouge, planète pénitentiaire où demeurent les reclus, les parias. Quelques heures après le départ de cette jeune femme, un Scaythe d’Hyponéros et deux mercenaires de Pritiv viennent l’interroger avant de le tuer. Par chance, Tixu échappe à la mort avant d’être recueilli par un chef de tribu qui lui révèle que sa destinée est bien différente de celle qu’il imagine. Tixu se décide donc à partir à la recherche de la jeune fille…
S’ensuivent une série d’aventures hautes en couleur, dans un univers formé en mouvement : la coalition planétaire, dont la cohérence est assurée par des règles, des gardiens et un ordre de guerriers mystiques, les chevaliers absourates et leur cri de mort, est en pleine mutation lorsque l’un de ses membres décide de prendre le pouvoir sur tous les mondes connus, notamment grâce à son alliance avec les Scaythes d’Hyponéros, lecteurs d’esprits et tueurs mentaux hors pairs.
On se retrouve ici dans une espèce de Star Wars sans vaisseaux spatiaux ni combats de cette sorte, dans une sorte de planetary romance qui se déplace à l’aide de téléporteurs, avec les même codes que Star Wars : un ordre secret manipulant les forces de l’esprit dans un but qui n’appartient qu’à lui, des chevaliers Jedis… euh absourates qui ont perdu le sens de leur mission, de leur rôle et de leur pratique, des résistants qui ne savent comment s’opposer à al puissance de l’Empire… Sans être génial, les Guerriers du silence est un chouette livre d’aventures, avec des rebondissements, des chapitres pour donner de la couleur et de la profondeur à l’univers tout en permettant de faire avancer l’intrigue. Je ne me suis pas ennuyé pendant une minute, ou presque.
En lisant ce livre, je me suis rendu compte que Bordage n’est pas un grand inventeur. Cela se voit rien qu’aux noms qu’il utilise qui sont souvent médiocres (sérieusement, le coup de l’Oncle Tixu, il ne l’a pas vu venir ?). C’est, par contre, un bon conteur avec une plume efficace et qui sait bien reprendre des thèmes ou des genres existants pour en faire de belles histoires faciles et plaisantes à lire. Pas le livre du siècle, mais un bon ouvrage de détente.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Après avoir lu Ravage et en avoir dit tout le mal que j’en pensais (ce n’est pas si souvent que je tombe sur un livre ouvertement fasciste qui semble faire l’unanimité de façon positive), on m’a dit et répété « meuh non, ce n’est pas Ravage qu’il fallait lire, mais la Nuit des temps, une si belle histoire d’amour dans laquelle on ne retrouve pas les idées moisies du Barjavel de 1943, mais un Barjavel nouveau, transformé par les années 60 ».
Donc, j’ai lu la Nuit des temps.
Et le Barjavel de 1966 me fait horriblement penser au Barjavel de 1943 mais avec un peu plus de retenue.
Globalement, dans les années soixante, les scientifiques français découvrent, sous les glaces de l’antarctique, une cité vieille de 900.000 ans, dont l’exploration permettra de découvrir que les hommes habitaient déjà la planète à l’époque, des humains ressemblant en tous points aux hommes d’aujourd’hui en dépit de petites différences physiologiques. Une guerre terrible opposant deux peuples a conduit à la destruction du mode civilisé, qui n’a été préservé que grâce à un scientifique, Coban, qui a conçu une machine résistant au passage du temps et le moyen de cryogéniser deux personnes, lui-même et une femme, pour sauver leur civilisation. Mais la femme vit assez mal cette situation puisqu’elle a été séparée de celui à qui elle appartenait qui est resté dans le passé.
D’abord, pour commencer, je suis épaté que l’on présente comme un père de la SF française quelqu’un qui déteste autant la science. C’est bien simple, les scientifiques sont tout sauf des gens intelligents. Sauf ceux qui renoncent aux avancées de la science. Ainsi, dans le rôle du méchant, nous avons Coban, le scientifique du Gondawa, ce pays très avancé technologiquement mais dans lequel les gens sont avant tout des numéros, avec une vie ordonnée par l’Ordinateur, qui va coupler les gens pour leur permettre de créer des couples. Cet individu va choisir l’une des plus belles femmes du Gondawa pour l’aider à faire renaitre leur civilisation après la destruction de leur monde. Il a la subtilité d’un bulldozer lancé dans un magasin de porcelaine. A cette approche peu flatteuse, s’ajoute celle de tous les scientifiques, sauf deux : Simon, le médecin qui refuse les machines de diagnostic et qui veut ausculter à l’ancienne ses patients et un ingénieur issu de la paysannerie qui est bien meilleur que tout le monde parce qu’il vient de la paysannerie, ce qui produit, nécessairement, les meilleures gens : « Le seul qui fut né à la campagne. Les autres, dans les villes, avaient grandi au milieu du provisoire, de l'éphémère, de ce qui se construit, brûle, s'écroule, change, se détruit. Lui, au voisinage des roches alpines, avait appris à compter grand et à envisager la durée. ». Considérer qu’une ville est éphémère, je trouve cela assez cocasse.
Ensuite, je suis très surpris qu’un discours fondamentaliste soit aussi fortement apprécié. En effet, le livre rejette purement et simplement l’idée même de l’évolution. Les hommes existaient tels quels depuis 900.000 ans (homo sapiens serait apparu il y a environ 300.000 ans et il n’était pas l’exacte copie de ce que nous sommes), ils étaient plus parfaits, plus beaux, plus proche des origines. On retrouve ensuite dans le texte tout un fatras chrétien : les hommes se nourrissent à l’aide de machines qui créent de la nourriture à partir de rien, grâce à l’équation de Zoran, une équation qui dit « ce qui n’existe pas existe » et qui ne peut se révéler que sous la forme d’un dessin, d’un symbole, mais qui ne pourra ni être expliquée ni donné, si ce n’est par Coban, le chef des scientifique qui ressemble étonnamment à un grand prêtre du Temple ; deux nations s’affrontent, celle du serpent de feu et celle de l’équation de Zoran dans une guerre fratricide ; les scientifiques des différents pays réussissent à travailler ensemble grâce à une machine formidable qui traduit instantanément dans toutes les langues les propos de ceux qui parlent, machine qui sera détruits par ceux qui veulent conserver la divinité pour eux ; Barjavel va même jusqu’à dire que le christianisme est dévoyé depuis Saint Augustin car il s’oppose à l’amour libre et au sexe et qu’il donne un carcan trop rigide. On pourrait continuer comme cela longtemps sur l’idée que les hommes du Gondawa sont en réalité les habitants de l’Eden et que leur volonté de s’opposer au serpent les conduit à la destruction et a contraint les hommes de quitter une terre hospitalière, dans laquelle la nature et le besoin des hommes sont unis.
On peut continuer, en termes de malaisance, sur ce qui touche à la femme, systématiquement vu sous l’angle sexuel, passif et dont les qualités tiennent essentiellement à la beauté, de la scientifique russe qui est essentiellement belle et communiste, à Eléa, qui est considérée en raison de sa beauté (et de sa nudité, visiblement).
La vision de l’homme par Barjavel ? Différentes races. Certaines sont terriennes, comme les occidentaux, blancs, qui viennent de Gondawa, les « gens aux yeux bridés », dans lesquels on classe aussi bien les amérindiens que les japonais, viennent de leur nation sœur et ennemie, celle qui vénère le serpent de feu, qui donnera naissance, après la destruction des deux pays. D’autres viennent d’ailleurs, de mars, par exemple, comme les noirs. Une façon de les différencier des humains et d’expliquer qu’ils sont moins que les autres ? Autre question qui se pose, pour moi, c’est l’utilisation du N-word en 1966. J’ai un peu de mal à voir comment cela peut se justifier dans un tel texte qui, par ailleurs, tend à essayer maladroitement d’être universel, avec son fameux : « Ils étaient onze, deux Noirs, deux Jaunes, quatre Blancs, et trois allant du café au lait à l'huile d'olive. Mais leur onze sangs mêlés dans une coupe n'eussent fait qu'un seul sang rouge. »
Que reste-t-il, alors, de ce livre ? Une histoire d’amour ?
Même cela me met fortement mal à l’aise, parce que, chez Barjavel, l’amour n’existe pas, ce qui existe, c’est la possession : « Amour. Ce mot, que la Traductrice utilise parce qu'elle ne trouve pas l'équivalent du vôtre, n'existe pas dans votre langue. Depuis que je t'ai vue vivre auprès de Paikan, j'ai compris que c'était un mot insuffisant. Nous disons "je l'aime", nous le disons de la femme, mais aussi du fruit que nous mangeons, de la cravate que nous avons choisie, et la femme le dit de son rouge à lèvres. Elle dit de son amant :"Il est à moi". Tu dis le contraire :"Je suis à Paikan" et Paikan dit :"Je suis à Elea". Tu es lui, tu es une partie de lui-même. »
D’ailleurs, le livre ne parle d’amour que dans deux sens : soit l’amour physique, soit le désir de posséder. Il n’y a rien, au milieu. Même la réflexion sur comparer j’aime quelqu’un à j’aime une pomme pourrait être intéressante, si elle ne revenait pas à considérer que tout tient dans la possession de l’autre. D’ailleurs, dans cette possession, la femme est passive. Eléa passe plus de temps à dire qu’elle appartient à Paikan que de dire que Paikan lui appartient. Quand Paikan lui fait l’amour (sic), Eléa est passive et jouit de sa passivité, de recevoir son homme qui se fait du bien. L’autre forme d’amour, c’est le désir de possession de Simon, qui s’approprie l’accès à Eléa, ce qu’Eléa comprend, puisqu’il est le seul avec lequel elle accepte d’être réellement en interaction : « Je suis entré, et je t'ai vue. Et j'ai été saisi aussitôt par l'envie furieuse, mortelle, de chasser, de détruire tous ceux qui, là, derrière moi, derrière la porte, dans la Sphère, sur la glace, devant leurs écrans du monde entier, attendaient de savoir et de voir. Et qui allaient TE voir, comme je te voyais Et pourtant, je voulais aussi qu'ils te voient. Je voulais que le monde entier sût combien tu étais, merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Te montrer à l'univers, le temps d'un éclair, puis m'enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l'éternité ».Du début à la fin, Eléa est une belle chose que l’on veut posséder et que l’on veut montrer, sans réellement s’intéresser à ce qu’elle est ou ce qu’elle veut, en dehors de son rejet de Coban qui a tenté de la voler.
Alors, alors il reste cette « histoire d’amour » (ou plus exactement, d’amour toxique, décidée par un ordinateur géant qui détermine que deux préadolescents sont faits pour s’unir et qui les accouple dès qu’il détermine qui doit aller avec qui). Pas de libre arbitre, pas de choix. Une prédestination qui s’impose à tous, y compris au grand prêtre Coban qui choisit la personne qui fera le voyage dans le futur avec lui. Il la choisit pour sa beauté, elle tente de le tuer par fidélité à celui à qui elle appartient et qui lui appartient.
Bien évidemment, il y a le « retournement de situation » pour faire dramatique et finaliser la folie humaine :
Spoiler:
alors que les hommes sont à deux doigts de détruire à nouveau toute trace de civilisation, on découvre que Coban n’est pas Coban. L’homme qui est aux cotés d’Eléa est Paikan, qui a tué Coban après l’endormissement de cette dernière et qui a pris sa place. Le fameux sérum qui devait permettre de survivre à la cryogénisation n’est, somme toute, pas utile, puisque Paikan survit à cette opération. C’est Eléa qui, lors d’une transfusion, transmet par le sang le poison qu’elle a pris pour se tuer et tuer l’auteur de son malheur.
C’est beau, c’est dramatique, shakespearien comme disent sur internet les gens qui ont lu ce livre mais qui n’ont pas tout à fait compris ce qu’est une histoire d’amour shakespearienne. Si le destin et les mauvais choix mènent à des drames, c’est aussi et surtout parce que les acteurs disposent d’un libre arbitre qu’ils mettent à l’épreuve d’une situation intenable.
Que reste-t-il de ce livre ? Et bien une impression de malaisance mais sous une belle plume, comme le démontre le retour du Docteur Simon à Paris :
Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t'ai laissée là-bas au fond du monde, j'ai regagné ma chambre d'homme de la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j'ai si souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres qui m'ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi mon enfance et où, cette nuit, j'ai cherché en vain le sommeil. Et tout ce décor qui m'a vu grandir, pousser, devenir moi, me parait aujourd'hui étranger, impossible. Ce monde qui n'est pas le tien est devenu un monde faux, dans lequel ma place n'a jamais existé.
C'est mon pays pourtant, je l'ai connu...
Il va falloir le reconnaître, réapprendre à y respirer, à y faire mon travail d'homme au milieu des hommes. En serai-je capable ?
Je suis arrivé hier soir par le jet australien. À l'aérogare de Paris-Nord, une meute de journalistes m'attendaient, avec leurs micros, leurs caméras, leurs questions innombrables. Que pouvais-je répondre ?
Ils te connaissaient tous, ils avaient tous vu sur leurs écrans la couleur de tes yeux, l'incroyable distance de ton regard, les formes bouleversantes de ton visage et de ton corps. Même ceux qui ne t'avaient vue qu'une fois n'avaient pu l'oublier. Je les sentais, derrière les réflexes de leur curiosité professionnelle, secrètement émus, déchirés, blessés... Mais peut-être était-ce ma propre peine que je projetais sur leurs visages, ma propre blessure qui saignait quand ils prononçaient ton nom...
J'ai regagné ma chambre. Je ne l'ai pas reconnue. La nuit a passé. Je n'ai pas dormi. Derrière le mur de verre, le ciel qui était noir devient blême. Les trente tours de la Défense se teintent de rose. La tour Eiffel et la tour Montparnasse enfoncent leurs pieds dans la brume. Le Sacré-Coeur a l'air d'une maquette en plâtre posée sur du coton. Sous cette brume empoisonnée par leurs fatigues d'hier, des millions d'hommes s'éveillent, déjà exténués d'aujourd'hui. Du côté de Courbevoie, une haute cheminée jette une fumée noire qui essaie de retenir la nuit. Sur la Seine, un remorqueur pousse son cri de monstre triste. Je frissonne. Jamais, jamais plus je n'aurai chaud dans mon sang et dans ma chair...
L’amour possession désabusé de l’homme autocentré.
C’est très loin de me faire rêver. Et dire que, la même année, John Brunner a écrit « Tous à Zanzibar »…
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Je n'ai jamais compris que ce livre "Les guerriers du silence" soit apprécié, tellement, je l'avais trouvé sans imagination et pas formidablement écrit non plus.
Pour autant, j'aurais aimé aimer Bordage, je me disais que, sans doute, je ratais quelque chose... et en fait, non. Toujours les mêmes thématiques, toujours les mêmes analyses... a part la trilogie 1793 où, là, seulement, j'ai eu l'impression qu'il sortait de sa zone de confort.
Dernière modification par Harfang2 le mer. déc. 04, 2024 5:14 pm, modifié 1 fois.
Harfang2 a écrit : ↑mar. déc. 03, 2024 6:38 pm
Je n'ai jamais compris que ce livre "Les guerriers du silence" soit apprécié, tellement, je l'avais trouvé sans imagination et pas formidablement écrit non plus.
Pour autant, j'avais aimé Bordage, je me disais que, sans doute, je ratai quelque chose... et en fait, non. Toujours les mêmes thématiques, toujours les mêmes analyses... a part la trilogie 1793 où, là, seulement, j'ai eu l'impression qu'il sortait de sa zone de confort.
C'est certain qu'il ne se renouvelle absolument pas. Mais je trouve que, si l'on accepte que c'est un roman à la Star Wars, c'est un roman d'aventure qui se lit, qui aurait pu être plus original, mais qui donne des idées pour un space op star warsien sans être Star Wars.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
D’abord, pour commencer, je suis épaté que l’on présente comme un père de la SF française quelqu’un qui déteste autant la science. C’est bien simple, les scientifiques sont tout sauf des gens intelligents. Sauf ceux qui renoncent aux avancées de la science. Ainsi, dans le rôle du méchant, nous avons Coban, le scientifique du Gondawa, ce pays très avancé technologiquement mais dans lequel les gens sont avant tout des numéros, avec une vie ordonnée par l’Ordinateur, qui va coupler les gens pour leur permettre de créer des couples. Cet individu va choisir l’une des plus belles femmes du Gondawa pour l’aider à faire renaitre leur civilisation après la destruction de leur monde. Il a la subtilité d’un bulldozer lancé dans un magasin de porcelaine. A cette approche peu flatteuse, s’ajoute celle de tous les scientifiques, sauf deux : Simon, le médecin qui refuse les machines de diagnostic et qui veut ausculter à l’ancienne ses patients et un ingénieur issu de la paysannerie qui est bien meilleur que tout le monde parce qu’il vient de la paysannerie, ce qui produit, nécessairement, les meilleures gens : « Le seul qui fut né à la campagne. Les autres, dans les villes, avaient grandi au milieu du provisoire, de l'éphémère, de ce qui se construit, brûle, s'écroule, change, se détruit. Lui, au voisinage des roches alpines, avait appris à compter grand et à envisager la durée. ». Considérer qu’une ville est éphémère, je trouve cela assez cocasse.
On peut faire de la SF sans aimer la science, sans aimer le progrès, sans imaginer que le progrès technique mène au Bien. Le XX° siècle, aux nuits illuminées de bombes, aux massacres perpétrés par la chimie et l'atome, offre des arguments pour tout, y compris le pessimisme quand aux effets de la science.
Et Barjavel, comme Céline, peut être u grand écrivain même quand on conspue ses idées. Typiquement, les extraits que tu cites sont remplis de lyrisme passionné. Ils illustrent aussi la méfiance devant l'éphémère, non des villes, mais des objets du quotidien, et au moment de la naissance du consumérisme de masse d'après-guerre, c'est intéressant de trouver dès 66 une critique de l'obsolescence programmée.
Ainsi, dans le rôle du méchant, nous avons Coban, le scientifique du Gondawa, ce pays très avancé technologiquement mais dans lequel les gens sont avant tout des numéros, avec une vie ordonnée par l’Ordinateur, qui va coupler les gens pour leur permettre de créer des couples. Cet individu va choisir l’une des plus belles femmes du Gondawa pour l’aider à faire renaitre leur civilisation après la destruction de leur monde. Il a la subtilité d’un bulldozer lancé dans un magasin de porcelaine.
Mais, justement, Coban, c'est le méchant, celui qui brise les vies du couple formé par l'héroïne et son amant au nom de la survie de son peuple (et de sa propre concupiscence, un peu, quand même).
mais qui n’ont pas tout à fait compris ce qu’est une histoire d’amour shakespearienne
Bordage niveau sf, c'est un peu toujours pareil, et très adolescent. Le seul roman qui m'ait touché de lui c'est "les fables de l'humpur", qui pour le coup est vraiment un conte.
ok on a rien a se dire, mais on a tout le temps de trouver avant que le réchauffement climatique nous tue tous.
Inigin a écrit : ↑mar. déc. 03, 2024 7:34 pm
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On peut faire de la SF sans aimer la science, sans aimer le progrès, sans imaginer que le progrès technique mène au Bien. Le XX° siècle, aux nuits illuminées de bombes, aux massacres perpétrés par la chimie et l'atome, offre des arguments pour tout, y compris le pessimisme quand aux effets de la science.
Et Barjavel, comme Céline, peut être u grand écrivain même quand on conspue ses idées. Typiquement, les extraits que tu cites sont remplis de lyrisme passionné. Ils illustrent aussi la méfiance devant l'éphémère, non des villes, mais des objets du quotidien, et au moment de la naissance du consumérisme de masse d'après-guerre, c'est intéressant de trouver dès 66 une critique de l'obsolescence programmée.
Ne pas aimer la science au point de préférer la Bible et la foi chrétienne ? Parce qu'il ne se contente pas de ne pas aimer les scientifiques, l'utilisation de la science, il déteste la science, au point de nier des choses qui étaient connues et acceptées à l'époque, comme l'évolution, par exemple.
Tu remarqueras que je ne parle pas de progrès , mais bien de la science. Les auteurs qui se défient du progrès, il y en a beaucoup. Des auteurs de SF qui se défient de la science en elle même, je n'en vois que chez les gourous.
Je suis prêt à lire plein de choses sur des tas de sujet, à partir du moment où le thème, l'approche et le sujet appartiennent à la même cohérence.
A la même époque, mieux, même, la même année, un auteur écrivait :
Nous avons besoin de la protection de murs capitonnés contre la folie de notre intelligence.
Je trouve cette phrase magnifique, une très belle itération du memento mori. Et le reste du texte est à des années lumières de ce que qu'est la nuit des temps. Chaque chapitre amène son lot de réflexion et de questions que je me pose, le tout très loin du gloubi boulga mystico-chrétien de Barjavel.
Pour ce qui est de la critique de la société de consommation, de la télévision, de l'opinion orientée qui remplace la réflexion, de la question de l'éphémère comme problème de société, les questions o t déjà été abordées en 1966 et par des textes plus intéressants que celui-ci.
Mais, justement, Coban, c'est le méchant, celui qui brise les vies du couple formé par l'héroïne et son amant au nom de la survie de son peuple (et de sa propre concupiscence, un peu, quand même).
Je pense que tu te trompes.
Coban présente une vision de l'amour et de la nécessité de l'espèce à laquelle ni Paikan ni Eléa ne sont capables de répondre. Coban propose à l'amant de sauver sa maîtresse, pensant que l'amour justifie le sacrifice. Si l'on aime, on veut que l'autre ait le meilleur. Mais ce n'est pas la vision de Barjavel. L'"amou"r, c'est un besoin réciproque. Mieux vaut mourir ensemble que se sacrifier pour sauver l'autre. Chez Barjavel, Jack et Rose se noie t tous les deux parce que c'est pire de vivre l'un sans l'autre que d'accepter le sacrifice de l'autre.
Coban a une vision utilitariste. Il prend la meilleure, aka la plus belle disponible. Le reste n'a aucune importance. D'ailleurs, lui même se sacrifie parce que son choix personnel se porterait sur quelqu'un d'autre.
Il est un François qui n'a pas la virilité de François, il est donc condamné, comme Paikan qui n'assume pas sa virilité : il ne dispute Eléa que trop tard, pas quand il aurait dû. Il est faible et mourra donc.
Déjà, c'est une histoire d'amour. Personne n'a décidé que Juliette et Roméo allaient se choisir. Paikan ne doute jamais de qui il est et de ce qu'Eléa pense de lui. Ils sont prédestinés et même Barjavel ne sait pas si l'appartenance réciproque est induit par le choix de la machine ou si c'est juste la réalisation de ce qui est.
L'amour, chez Shakespear et les dramaturges, ce n'est pas une dépendance induite, c'est la soumission d'un coeur à une âme, c'est l'acceptation du désir et la volonté du sacrifice parce que rien n'est plus grand que l'amour que l'on porte à l'objet de son amour. Ce n'est pas une interdépendance qui trouve son summum dans l'acte sexuel dans lequel la femelle se soumet au mâle.
Et nous revoilà dans l'une des contradictions apparente de Barjavel. La science, c'est le mal mais la machine qui fait les couple, c'est le bien. Mais peut être n'est-ce que parce que c'est une expression du divin (l'intelligence) plus qu'une véritable machine ?
On est dans une vision très simpliste de l'approche platonicienne de l'amour. L'individu n'est pas réuni dans un tout, il est un tout mais qui a besoin d'une bequille.
Bref, tout sauf un truc romantique, amha, surtout après avoir lu du Tourgueniev et du Pouchkine.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
vivien a écrit : ↑mar. déc. 03, 2024 8:32 pm
Bordage niveau sf, c'est un peu toujours pareil, et très adolescent. Le seul roman qui m'ait touché de lui c'est "les fables de l'humpur", qui pour le coup est vraiment un conte.
Bordage, c'est toujours les mêmes idées et il aurait pu écrire des scénarios pour Luc Besson, on est d'accord. Mais je redécouvre le plaisir que j'ai eu à lire les Guerriers du silence pour son côté roman d'aventures star warsien avec quelques idées intéressantes.
Je n'ai pas aimé les Fables de l'humour parce que je savais ce que j'allais trouver dedans et je n'ai pas été surpris tout au long du roman. On retrouve les bêtas zoomorphes de Terra Mater (les GdS 2) et des développements assez semblables.
A vrai dire, je trouve que le format oral est très adapté à ce livre parce que cela passe bien à l'écoute. C'est amusant, facile à suivre et on attend avec plaisir les rebondissements que l'on voit venir à des kilomètres. C'est de la BD sans image, facile à lire et amusant.
Je le classe volontiers dans ce que j'ai lu de mieux en SF francophone, mais c'est parce que ce que j'ai lu en la matière m'a toujours paru assez médiocre (oui, plus que du Bordage). Je ne le mettrai pas à côté d'un auteur classique, même de Robert Heinlein.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Harfang2 a écrit : ↑mar. déc. 03, 2024 6:38 pm
Je n'ai jamais compris que ce livre "Les guerriers du silence" soit apprécié, tellement, je l'avais trouvé sans imagination et pas formidablement écrit non plus.
Tout pareil, j'avais acheté Les Guerriers du silence sur recommandation de l'Inspi-livres de Casus Belli-Première-Version-La-Seule-La-Vraie et rarement un livre ne me sera tombé des mains, aussi vite et aussi bas. C'était... je sais pas... mon seul souvenir de ce livre c'est quand j'ai contemplé sa silhouette au fond de la poubelle où je l'avais (lâchement, je l'admet) abandonné...
Erwan G a écrit : ↑mar. déc. 03, 2024 6:32 pm
Et il me semble, encore une fois, qu'il y aurait de quoi faire du jdr à cette époque, une belle époque pour du Cthulhu par exemple.
Chtulhu durant la Révolution Russe (et les quelques années suivantes, jusqu'en 1928) ... un truc que je rêve de faire depuis des années...
Membre unique et autoproclamé du Comité d'attribution de Point De Calembour Lame En Table Comme Seul Orphée Ose En Faire (PDCLETCSOOEF)
Lauréats :
mitriel (1)
Erestor (1)
Esbehmj (1 - Merci Florentbzh)
pseudo (1)
moi (1 - selon Rosco)
Saladdin (1 - Merci Florentbzh)