CasusNO

Le scénario s'est déroulé en trois phases.
1) c'est la fin de journée, les trois frères rentrent au village où ils ont l'habitude de dîner chaque soir ensemble. Pendant une dizaine de minutes, je fais un tour de table pour décrire une journée type de chacun.

Le ferrailleur n'est pas un renard dans l'âme. Son truc, ce n'est pas de voyager loin. Il a sa petite planque, marqué de sa rune et travaille là quelques heures avant de revenir chaque soir au village. Sur le chemin du retour, avec deux maigres kilos de rebus, il croise la route d'autres ferrailleurs : un événement secoue la communauté : L'unique chroniqueur de Dernière sortie vient d'être trouvé mort dans son Alcôve. Qui va leur acheter leurs rebus maintenant ? Mais le plus grave, c'est que certain gars ont vu Ferblantier le vieil Ours de la communauté revenir de chez lui (alors qu'il ne passe presque jamais) avec les mains ensanglantés. Il aurait dit aux gars "pas la peine d'aller voir le tas de ferraille, il ne clignote plus"

Le spitalier est du genre à avoir la bougeotte. Lorsque rien d'officiel ne le retient (contrôle de caravane, visite médical, etc.) il patrouille autour du village, traquant les signes de la souillure avec son mollusk. Lorsqu'il revient en ville, il est appelé par la foule massée autour de l'alcôve. Le juge Magnus (gras, alcoolique, marié à une gamine du clan et incapable de lever son marteau) et son adjoint ainsi que les deux autres spitaliers sont déjà là. L'examinant, notre brave Daxton croit que le chroniqueur est encore en vie (un beau fumble), comme c'est le plus gradé des famulanciers, tout le monde l'écoute, et dans une soudaine pagaille, se lancent dans des soins d'urgences.

Grace à cette pagaille, le jeune Daxton en profite pour se faufiler dans l’alcôve, et se dirige vers la deuxième pièce, celle des écrans qui brillent et des trucs qui clignotent ; celle où personne ne va jamais. Un fumble plus tard, la Pie, qui ne sait pas lire et n'y connaît rien en technologie réussit l'impensable : son intrusion est remarqué par le flux et un ordre pré-programmé d'autodestruction des données de l’alcôve est enclenché. Les bips du compte à rebours le font remarquer du juge qui le chasse. Le spitalier remarque alors le décompte et comprend... Donnant le temps à tout le monde d'échapper aux décharges électriques qui saturent soudain le bunker et grillent les serveurs.

2) Phase d'enquête. Les PJ font ainsi connaissance avec toutes les factions du villages, discutent avec les uns et les autres (beaucoup de RP) donc. L'Ours est accusé, mais les Daxton gardent l'info pour eux. Le ferrailleur le connaît. Il aimerait le confronter avant de le dénoncer. Et puis le juge s'inquiète. Il est trop vieux pour ça, veut se barrer, prendre sa retraite. Il a peur que des fusibles soient envoyés. Il a peur, car il sait que leur chroniqueur avait trouvé un moyen de faire des fausses lettres de change... Et si les fusibles viennent, ils le sauront. Tous le monde au village utilise cette fausse monnaie depuis des mois. Il le savait et il l'a laissé faire... Et il ne sait plus où, mais il y a un truc dans le code qui dit que c'est pas bon.

3) Les frères Daxton ont une tare congénitale en commun : un instinct souvent en dessous de la moyenne, et un zéro pointé en empathie (lorsqu'on fait nos fiches, on les fait certes toujours ensemble pour les grandes lignes, mais aucun joueur ne discute des scores qu'ils mettent là et là.) Remarquant cela lors d'un jet et me demandant comment l'utiliser, je leur indique alors qu'il trouve l'ambiance étrange ce soir au village, sans qu'ils ne sachent vraiment dire pourquoi. Ils ne réalisent que bien plus tard que ce qui est étrange, c'est que plus aucun claniste traditionaliste n'est présent. Un test de légende leur permet de se rappeler qu'avant l'arrivé du Protectorat, les anciens avaient 'habitude de tenir leurs conseils dans la vieille grotte (abandonnée depuis au profit du tribunal et de la salle communale). Ils s'y rendent.

Là, la Pie envoyée en éclaireur voit que deux chasseurs en grande tenue cérémonielle gardent l'entrée... Et que surtout, ils la gardent en compagnie de deux guerriers du clan des cafards, l'ancien ennemi du clan. A l’intérieur de la grotte, les anciens chants guerriers résonnent.

Les deux aînés décident de s'approcher ouvertement. Le benjamin profite de la diversion pour entrer dans la grotte. A l'intérieur, le clan est en conseil de guerre avec des émissaires des cafards. Dehors, le ton monte, surtout en raison du Spitalier. Si les Daxton n'ont pas été convié, c'est à cause de lui. Il s'est vendu au Protectorat. Sa famille n'est donc plus digne de confiance. Elle a trahi les clans... Et les clans ont décidé de s'unir pour renverser le protectorat. S'en suit des menaces de part et d'autres, le spitalier accepte de reculer, mais les cafards ne veulent pas qu'un traître parle de cette réunion. Le ferrailleur menace de casser les têtes de tout le monde si on touche à son frère. Les coups partent.

Lorsque les frères Daxton entrent dans la grotte des anciens, c'est en tenant les têtes des deux gardes cafards. Et ils tiennent tête au clan qui gronde. On les accusent de s'être vendu au protectorat ? Non, ce sont eux qui les ont donné aux étrangers car ils étaient orphelin. Ils n'ont pas eu le choix... Alors qu'eux, les anciens, ils partagent aujourd'hui les champignons sacrés avec les ennemis de leurs pères, et des pères de leur pères. Les émissaires cafards se lèvent sentant le vent tourner. La Pie en poignarde un à trois reprise alors que les deux autres tombent sous les coups de chasseurs remonté par la harangue du spitalier.

Tout le monde se tourne vers la vieille mama qui lit dans les entrailles du Gendos (Je demande un tirage de 2d12 sur le tarot : le visionnaire.)
Mama parle : les paroles et les actes des Daxton sont en résonance avec le Visionnaire. Donc non ! le clan ne s'alliera pas aux cafards. Non ! le clan ne trahira pas le Protectorat, car dans les faits et les actes, ils n'ont rien à lui reprocher. Le clan de Dernière sortie s'était fait mystifier par ses ennemis de toujours. Mais maintenant il savait où était sa voie. Et quoi qu'il arrive, il allait se tenir prêt.