Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages
Publié : mer. sept. 29, 2021 4:14 pm
Une nuit glaciale et enténébrée drapa nos épaules. Emmitouflés dans nos couvertures de voyages, nous grelottâmes sous les branches torturées envahis de lichens des arbres nous cernant. Aux aguets, nous gardâmes à tour de rôle notre prisonnier jusqu’aux premières lueurs d’une aube grisâtre. Dans ce froid brouillard perlé de givre, Bain réveilla vigoureusement le détenu éreinté et lui imposa son autorité toute princière. Rapidement vaincu et inquiet sur son sort, le maigre orgueil du paria flancha rapidement et celui-ci guida nos pas sans rechigner vers le repère de son chef. Peu à peu, remontant plus au nord, nous approchâmes de la vielle route naine pour nous aventurer tout prêt de l’un de ses anciens fortins parsemés tout son long. Cette tour délabrée ne nous fut pas inconnue car, voilà presque vingt étés, nous y rencontrâmes inopportunément la terrible araignée Tauler. Accompagnés du nain Bofri, nous nous jouâmes dangereusement de l’horrible dévoreuse de gemmes pour pénétrer dans ce beffroi sur lequel elle s’était avachie de toute sa monstrueuse grosseur. Une fois à l’intérieur de la ruine, nous nous échappâmes à sa cruauté maligne par l’emprunt inattendu d’une veine souterraine secrète qui déboucha plus loin dans la forêt.
Plusieurs longues heures. Oui, plusieurs longues et interminables heures s’écoulèrent pour dénicher l’entrée de ce tunnel nain. Car, depuis notre précédente visite, pluies et vents, mousses et érosions, transformèrent les lieux. Et ce fut fortuitement que Beleg découvrit les traces fugaces de runes naines sur un amas rocheux passablement érodé et ceinturé de nombreuses fougères noires. Les connaissances runiques du prince offrirent la clé d’ouverture du passage masqué. Après avoir solidement ligoté et bâillonné notre infortuné captif, notre petite troupe s’engouffra sous la terre en direction du fortin. Courbés et en alerte, seulement éclairés par nos torches vacillantes, nos pas résonnèrent sur les pavés poussiéreux du passage souterrain pour se perdre plus loin dans le noir boyau.
Pour flatter nos égos, la surprise fut totale lorsque nous débouchâmes dans le repère des bandits. Nous surprîmes et acculâmes Elfsigil dans sa ratière en écartant l’opposition de quelques uns de ses parias décontenancés. Certes, le rat fut habile et malin pour déjouer sa prise mais il échoua pour finalement tomber dans nos filets. Notre capture faite, nous rebroussâmes hardiment notre chemin sans oublier de dérober quelques précieux écrits trouvés là par chance.
Elfsigil mourut affreusement lors de notre retraite précipitée vers le sud pour nous extirper des bois ténébreux. Mystérieusement, lors de sa cinquième nuit de captivité – une nuit encore plus sombre que celle d’un hiver sans lune –, une créature maléfique déjoua la plus grande vigilance de nos guetteurs pour le mordre atrocement et le vider mortellement de son sang. Ce triste sire quitta notre monde avec ses secrets car sa langue ne se délia jamais avant son trépas. Cependant, les documents pris dans son repère révélèrent ses correspondances avec Valdis. Celle-ci voyageait plus au nord, dans les sordides montagnes de Mirkwood, à la recherche d’un puissant artefact utile aux ambitions royales de son fils. Plus troublant, la dernière réponse avortée d’Elfsigil à Valdis spécifiait que le « Messager », venu tout récemment à la tour, l’y convoquait. Notre effroi fut grand car nous sûmes tous pertinemment l’identité maléfique de cet être. Ainsi, l’Ombre fomentait la déchéance politique du roi dalien. L’Ennemi jouait sa perfide musique aux oreilles des plus vils comploteurs.
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