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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : ven. mars 04, 2022 10:12 pm
par Da Beast
Carfax a écrit : ven. mars 04, 2022 5:17 pm  Je compris, face à cette forêt de mains, bien que l’unanimité de soit pas faite, que venais l’inévitable responsabilité d’une dernière décision comme chef de guerre des hommes des bois.
à suivre...
:runaway
suspense
nom masculin (anglais suspense, du français suspens 1)
1. Moment d'un film, d'une œuvre littéraire où l'action tient le spectateur, l'auditeur ou le lecteur dans l'attente angoissée de ce qui va se produire.
2. Situation ou événement dont on attend la suite avec une inquiétude très vive.

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : ven. mars 04, 2022 11:02 pm
par dreamofrlyeh
J'attends depuis des jours de savoir quel a été votre choix RAAAAA

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : sam. mars 05, 2022 8:59 am
par polki
on sent bien que carfax prend plaisir a creer ce suspens, l ombre insidueuse a fait ses ravages :P

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : sam. mars 05, 2022 9:35 pm
par Carfax
Patience les amis ! :P
La suite arrive et avec la fin. J’ai aussi en tête un épilogue qui mûrit tranquillement

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 08, 2022 11:29 am
par Carfax
Quelques mots d'adieu
 
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« Mon ami, je présentais ton départ depuis bien des rêves. Voilà une bien mauvaise nouvelle pour tes amis, les Hommes des Bois. » Beleg me fixa de son regard cristallin. Comme toujours, la flamboyance de ses pupilles hésita entre l’azur et l’émeraude et, comme toujours, cela me troubla. Le souffle frisquet d’une bise matinale agita quelques-unes de ses mèches blanches et me fit frissonner. Je remontai le col laineux de ma tunique pour couvrir mon cou dénudé et ajustai mon arc porté en bandoulière. Ma besace de voyage, emplie du stricte nécessaire, cinglait mon autre épaule. Droit devant moi, l’elfe posa une main sur celle-ci. Son geste amical me surprit car il était habituellement peu démonstratif de ses sentiments. Derrière lui, Vannedil restait muet, les yeux plissés par les rougeurs lumineuses de l’aube ensoleillée, celle de nos au revoir. Emu, j’atermoyai quelques mots de mes lèvres gercées qui libérèrent quelques volutes blanchâtres : «
 — En effet, mon départ est saugrenu en ces temps troublés mais, comme moi, tu as rencontré le vala. Il t’a parlé, à moi aussi. Je ne sais ce qu’il t’a dit mais, en moi, ses mots animèrent une flamme trop longtemps vacillante, celle d’une destinée, et je me dois de la suivre.
 — Il t’a apporté ce que tu cherchais : ta quête, celle mise de côté. Je ne te critique pas Araval, fils d’Araglas. Je sais là, ton aventure.
 — Souviens toi, mon ami, les maillons outre-passent, ils s’échappent vers l’est. Je ne peux attendre indéfiniment de les pister. Et puis, notre décision fut sage. Nous avons évité la division des peuples. Les miens vont rejoindre les terres septentrionales délaissées par les viglundides. Ainsi, toujours porteurs de la Lampe dorée, proches des elfes et des béornides, ils résisteront à l’inévitable déchaînement de l’Ennemi qui les aurait fatalement anéantis en restant éparpillés. Je fis une pause. Mes yeux regardèrent l’astre naissant et j’esquissai un mince rictus. Oui, la cohésion de tous m’offrira le temps précieux de mon retour, affirmai-je. Fort d’un nouvel artefact entre mes mains, je reviendrai et les aiderai. Sa puissance bienfaitrice repoussera l’Ombre dans les tréfonds de l’oubli. Je dois suivre ma destinée.
 — Je te l’ai dit, je comprends. Tu le sais, il m’arrive d’avoir des visions, parfois vagues et éthérées. Aujourd’hui j’ai le don de préscience et j’ai vu quelques trames du destin se tisser. Certaines envoyaient les Hommes des Bois combattre Dol Guldur. C’eut été une folie. La forteresse noire est imprenable et nous le savons pertinemment. Dans tous les fils que j’ai pu délier, ce choix aurait poussé hommes et elfes aux tourments d’une victoire acide aux pertes colossales. Certes, un maigre répit dont nul n’en serait revenu, ni toi, Araval, ni Vannedil. La lampe d’or eut été perdue aussi. Je sais notre choix du repli sage et éclairé. Et tel nous en avons décidé.
 — Il te faudra patiemment tenir ta garde avant qu’un nouvel espoir s’éveille. Celui-ci viendra de l’ouest, j’en ai la certitude. La lame royale sera reforgée et son porteur resplendira au milieu des ténèbres. Oui, porte ton regard vers l’ouest Beleg. Pour ma part, ma route mène à l’est. Regroupez-vous, elfes et hommes, tenez jusqu’à mon retour.
 — Ceci a toujours été le cœur de notre combat, sourit Beleg, même si le sacrifice est rude pour les Hommes des Bois. Tenir ? Oui, mon arc chantera. L’espoir ? Il vit en moi. Un jour, je sais que je verrai refleurir Vertbois-le-Grand sous un grand soleil, épanoui au firmament de cieux sans nuages. Les tiens retrouverons leurs chez-eux et la Lampe illuminera toujours leur grande salle. »

L’elfe se tut. Il expira longuement et nous comprîmes, tous deux, que nous échangions là des mots d’adieu. Il reprit posément : « 
 — Pister les maillons est un chose, les reprendre une autre. Je ne doute pas de tes qualités mais cela sera long. Araval, mon ami, je sais que ta quête accapare ton esprit, son dénouement approche mais reste périlleux. J’espère te revoir un jour et croiser ton regard vieilli. Il ôta méticuleusement son collier pour le ceindre à mon cou. Ce collier contient les larmes du semi-elfe Eärendil, poursuit-il. Il m’est cher et n’a jamais quitté le cou d’un elfe. Je te le donne. Qu’il t’éclaire dans les lieux les plus sombres, qu’il t’apporte le courage lorsqu’il t’aura quitté. Au mot de Calad, il illuminera ton chemin et revigorera ton cœur. Garde-le en souvenir de notre amitié et que nous nous revoyons bientôt ! Puisses-tu ramener cette chaine que tu espères reformer depuis si longtemps et nous retrouver, alors, dans les magnifiques sous-bois de Vertbois-le-Grand.
 — Je touche l’honneur que tu me fais. Sa lumière me guidera lorsque je serais aveugle. Et si je le peux, je te retrouverai sous les bosquets resplendissant de Vertbois. Cependant, si, par mon destin, je déchire le voile des âmes avant toi, c’est souriant que je t’attendrai dans l’au-delà. Tu ne pourras manquer de m’apercevoir car je porterai ce collier lumineux. Ma voix chevrota et ne put soutenir le regard de mon ami. Je me tournai vers Vannedil. A présent, tes cheveux sont gris, tout comme ta barbe. Tes traits s’étirent, l’âge tasse tes épaules, mais ta sagesse resplendit. Ton discours conciliateur, face à l’assemblée, restera dans les mémoires des Hommes des Bois et des Elfes sylvestres et beaucoup l’évoquerons longtemps. Tous reconnaîtront ton discernement éclairé et, en héro, tu seras leur berger, celui qui les protège des loups affamés. Sache que ce fut une grande fierté de t’avoir à mes côtés sur les sentes sauvages. Je ne doute pas de pugnacité pour conserver l’unité fragile de nos peuples face à l’adversité. Lorsque je serai seul auprès de mon feu de camp, mon regard mélancolique perdu sous la voie lactée, je fredonnerai tes chants pour me réconforter. Et si vous revoyez notre petite amie de la Comté, souhaitez-lui une belle vie ! Je n’ai pu dire au revoir à ma fille, cela m’est un adieu trop déchirant, mais je sais que vous saurez l’embrasser pour moi !, déglutis-je difficilement pour conclure. » Alors, je ressentis le courage fugace d’entreprendre un premier pas. Hésiter serait renoncer : je fis une seconde enjambée.

à suivre...

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 08, 2022 4:38 pm
par Carfax
Qui sut la mort d’Araval ? Personne. Jamais il ne revint et jamais plus il n’arpenta les sentes des Terres Sauvages. Au lointain, il s’en alla. Sa marche l’entraîna vers les confins orientaux, en quête de l’artefact des Valar, pour redorer sa lignée et expier le déshonneur de ses ancêtres. Découvrit-il ce qu’il cherchait ? Obtint-il l’apaisement ? Nul ne le sut mais, au firmament des cieux nocturnes, son étoile brilla intensément au milieu des limbes nébuleuses.
 
Qui sut la mort de Vannedil ? Beaucoup. Lorsque ses paupières se fermèrent une dernière fois, son visage de vieillard ensommeillé irradiait de sérénité. En cet instant, nombreux l’entouraient de leur affection. Il s’éteint à Esgaroth, la cité qui le vit naître. Jamais il n’en fut le bourgmestre comme, jeune, il aspirait. Non, vieux, il obtint bien mieux que cette juvénile ambition politicienne : l’amitié des peuples, pour laquelle il lutta jusqu’à son dernier souffle. Car les temps furent difficiles pour tous et, particulièrement, pour les Hommes des Bois qui migrèrent au nord et souffrirent leur content. Non, il ne fut ni roi ni seigneur, mais beaucoup l’honorèrent pour ses sages paroles dans les conseils et les cours royales. Son verbe unifia les plus belliqueux avec une force jamais égalée dans la bouche d’un simple homme. Et lors de ses obsèques, nombreux furent les présents, des plus illustres rois et reines aux plus anonymes des quidams, mais aussi sa famille et ses amis dont le plus fidèle, Beleg. Sur son tertre, un cercle de fer fut déposé ainsi qu’une flèche elfique aux reflets bleutés.

Qui sut la mort de Beleg ? Aucun des hommes du Tiers-Âge car tous disparurent avant. L’elfe immortel, dont la seule quête fut de voir refleurir Verbois-le-Grand, lui qui n’avait jamais vu qu’une forêt noueuse et décharnée. Il la parcourut mainte et mainte fois pour la libérer de l’emprise ténébreuse et redonner à Dol Guldur sa splendeur passée, celle d’Amun Lanc. Plusieurs lunaisons après le départ d’Araval, il revint de La Lothlorien, muni d’un arc des Galadhrim qui, au fil de ses exploits, devint légendaire. Car Beleg mena sa quête jusqu’au bout, sans jamais cesser sa lutte contre l’Ennemi. Il ne fut pas Gardien des frontières du Royaume Sylvestre car son roi le sut trop indépendant pour cela, trop libre. Il fut un guide sans limite aux yeux des peuples libres, dont l’aura renforça leur unification. Bien sûr, il connut la déchirante migration des Hommes-des-Bois. Après leur départ, leurs villages tombèrent et leurs grandes salles brûlèrent. L’Ombre s’avança conquérante mais, Ô jamais, elle ne brisa la volonté des derniers défenseurs des Terres Sauvages. Alors vint les temps du reflux de l’obscurité, de la destruction du Mal et de la fin de son maître, Sauron. Peu à peu, empan après empan, les elfes sylvestres reconquirent leur forêt et Vertbois reverdit d’une beauté passée.
 
-o0o-
 
Ainsi s’achève cette histoire qui conta trente années d’une fraternité,
trente années de feuilles noires tombées sur le sol moussu
des sous-bois d’une vaste forêt sauvage.

Un simple soupir pour l’elfe immortel, une vie pleine pour l’homme mortel.


-o0o-
 
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 08, 2022 6:28 pm
par polki
:bierre:

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 08, 2022 9:29 pm
par AsgardOdin
:pri :cry:

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 08, 2022 9:29 pm
par AsgardOdin
Une magnifique fin !
 

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 08, 2022 10:17 pm
par dreamofrlyeh
J'ai lâché ma petite larmichette, je l'avoue...

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mer. mars 09, 2022 10:54 pm
par Carfax
Ah heureux que cela vous plaît. Et si l'émotion suit, j'en tire une humble fierté  :charmeur
Allez zou l'épilogue pour bel et bien conclure cette longue campagne. Puis je reviendrai sur notre débriefing.
 

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mer. mars 09, 2022 11:01 pm
par Carfax
Epilogue
 
Les sabots martelaient le sol rocailleux d’un reg dévasté et soulevaient des volutes poussiéreuses. Le cheval zain noyait son mors ferreux d’une écume blanche. Il ahanait d’effort et ses nasaux expulsaient bruyamment des panaches vaporeux. Son galop filait sur l’horizon crépusculaire du jour mourant dont la pâle luminosité s’effaçait derrière une chaîne montagneuse cendrée. La sombre cape défraichie de son cavalier claquait sous le vent. Ses mains gantées de fer attisaient cruellement les rênes cuivrées de sa monture. Furieuse, celle-ci renâclait ses agacements mais le Nazgûl s’en moquait. Là-bas, derrière cette barrière rocheuse, la cime de Barad-dûr se dressait sur le plateau mort de Gorgoroth. Son maître l’y attendait. A son appel, servile, le chevaucheur avait abandonné la sombre forteresse et sa forêt. En son septentrion, elle résistait aux ténèbres et ses arbres y verdissaient toujours, indéracinables. Ni divisés, ni apeurés, hommes et elfes y repoussaient continuellement les assauts belliqueux de ses séides. La colère de son seigneur serait inéluctable car, en son palais, le roi Thranduil portait toujours son anneau. Désormais, une noirceur inintelligible enveloppait le cavalier et sa chevauchée s’accélérait car, au-devant, du haut de sa tour, un grand œil rougeoyant le fixait de sa pupille incandescente.

Ailleurs, loin, très loin de cette lugubre cavalcade, dans une chaumière coincée entre les frondaisons feuillues de la grande forêt et le lit langoureux du fleuve majestueux, un nourrisson expulsait son premier cri. Ses poumons enflammés recrachaient douloureusement sa première bouffée. Alors, frêle être dénudé dans cette froide nuit hivernale, son père tranchait net de sa dague le cordon nourricier pour le poser, délivré, sur la poitrine maternelle essoufflée par l’enfantement. Réchauffé d’une couverture laineuse, l’enfant blotti s’apaisait. Affectueuse, sa mère caressait délicatement son crâne poupin. Epuisée mais épanouie, elle souriait son bonheur et fredonnait une berceuse. Après cette dure délivrance, son regard élusif s’égarait vers la fenêtre embuée de la chambrée. Dehors, le vent nocturne soufflait sa complainte glaciale et chassait les sombres nuages. Sous ses yeux vagues, les trouées dévoilaient des cieux obscurs où, soudainement, brillait une étoile de mille feux bleus. Alors, elle sut. "Calad !, souffla-t-elle. Nous l’appellerons Calad." Et elle embrassa amoureusement le front du nouveau-né, son enfant. En cet instant, elle eut une pensée pour son père, Aigre-Feuille le dúnedan.
 
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En ce Tiers-Âge, quelques années plus tard,
en d’autres lieux, loin, au-delà de nombreux monts et vaux,
l’Unique sera retrouvé.


Mais cela est une autre histoire.

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : jeu. mars 10, 2022 12:02 am
par polki
:rock

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 22, 2022 8:46 pm
par Carfax
Alors quelques nouvelles. Gros travail de relecture corrective orthographique et stylistique. Bon dieu que c’est compliqué de savoir qd utiliser le passé simple 8)7 et tout le reste.

La mise en page du livre est quasi faite. Il me tarde de l’avoir un de ces jours dans les mains. Après je mettrai un lien ici pour avoir cette version en support numérique pour une lecture complète des CR.

Je n’oublie pas aussi le débriefing
A très vite

Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Publié : mar. mars 22, 2022 10:49 pm
par polki
:rock