Bien sur ne pas lire si vous comptez jouer ce scenar ...
3 quasi-inconnus descendent la rivière courante sur un frêle esquif malmené sous la pluie battante. Le fleuve coule vivement dans la vallée pierreuse bordée dans sa partie septentrionale par la sombre Forêt Noire. Des orages de printemps éclatent au dessus de la barque et amènent des berges encaissées son lot de racines brisées et bois flottants qui viennent s’encastrer dans les roches des rapides... rendant les manœuvres extrêmement délicates dans les torrents déchainés par la pluie et les boues.
Le premier homme est un Bardide de sang Noble, Magni de la famille Calanthir. Pupille de la famille depuis que son seigneur de père, vassal des Calanthir, perdit la vie à la bataille des 5 armées il y a 5 ans. Déjà bon chasseur, Cruaith de la famille et avide de voyages, son seigneur, l’Hir Bran de Calanthir venant il y a quelques jours de lui demander de recruter quelques hommes et de s’enfoncer dans les longs Marais pour atteindre l’endroit ou la Vieille Route quitte la foret Noire et débouche sur le rivière courante. Un périple long et difficile pour peut être ouvrir à terme une voie marchande pour la prospérité de la famille
Le deuxième homme, un Bardide du peuple des rivières se nomme Jokell, fils de Joar. Un jeune batelier du Long Lac qui a perdu sa famille lors d’un raid orques alors qu’il était seulement âgé de 5 printemps. Seul rescapé il a miraculeusement échappé à la mort sur une souche dérivante qui l’amena jusqu’à un esprit féerique. Celle-ci le soigna et le renomma « Hisien » (Brume). Elle le ramena alors, après une nuit ou bien une année, à la ville humaine d’Esgaroth…
Le troisième homme semble être un proscrit mais connaît très bien la région des marais à ce que l’on dit. Surnommé « Le Veneur », ce Bardide déjà à la force de l’âge est taciturne et plutôt sec.
Le Campement du Moulin à eau
Se rendant compte que les orages ne passent pas et que la navigation dans les rapides déchainés par les pluies de printemps devient de plus en plus difficile, ils décident de trouver un refuge et prendre abri dans une ancienne ferme fortifiée sur le bord de la rivière. Ils révèlent alors les traces d’un campement récent très vraisemblablement tenu par des nains au vue des marques de bottes près des cendres et des restes d’une massette a planer cassée.
L’Escalier de Girion
Reprenant leur route après l’accalmie ils arrivent bientôt à proximité de l’Escalier de Girion, entendant depuis déjà quelques heures le grondement éclatant d’une impressionnante chute d’eau. L’eau torrentielle tombe à grand fracas d’une falaise crayeuse faite de nombreux escarpements et parois abruptes. Sur la partie septentrionale du lit de la rivière, l’Escalier de Girion se dessine dans la végétation : une ancienne chaussée de portage permettant de descendre des petites embarcations et suivant un passage pour contourner les éboulis menant à un chemin fourré de ronces et de franches crevasses. L’ancienne voie tourne alors à l’est et descend en pente douce vers le village proche de la rive. On peut apercevoir parfois des rainures creusées au sol qui laissent présager des temps anciens ou l’Escalier de Girion était alors emprunté…
Accueillis par les hommes du peuple des rivières et après quelques négociations pour trouver un abri au village et refaire leurs provisions de voyage, les 3 hommes participent à un simple repas autour du feu avec Irnulf l’Ancien, le chef du village. L’ambiance se détend un peu et les convives arrivent a oublier pour un temps la rigueur du voyage, notamment avec l’intervention du jeune Tivio qui se livre a quelques énigmes avec Jokell « Hisien ». L’une d’elle venant de Tivio retient particulièrement l’attention de tous :
Vivant sans souffle et froid comme la mort,
Jamais assoiffé, mais toujours buvant,
En cotte de maille, mais jamais cliquetant ils échappent aux Mewlips
Il ne faut pas plus de quelques instants à Jokelle décidemment très fin connaisseur pour trouver la réponse ; et sur l’interrogation de la nature des Mewlips évoqués dans l’Enigme, Tivio pria Irnulf l’Ancien de chanter l’ancienne légende des Mewlips.
L’assemblée se mue en silence autour du chef de village à la voix rocailleuse, débitant ces sentences venues d’un autre Age…
La pénombre où demeurent les Mewlips
N'est que noirceur et moiteur d'encre,
Doucement et lentement sonne leur cloche
Quand vous vous enfoncez dans la vase. Enfoncez-vous dans la vase
Vous qui osez frapper à leur porte,
Tandis que d'en haut d'hilares gargouilles vous observent,
Déversant leurs eaux répugnantes.
Au bord de la berge décomposée
Pleurent les saules voûtés,
Et là, les sombres corneilles
Croassent dans leur sommeil.
Par delà les Monts Brumeux, après un long chemin ennuyeux
Dans une vallée inhospitalière où les arbres sont gris
Au bord d'un marécage noir sans vent ni marée,
Sans lune et sans soleil, se cachent les Mewlips.
Les caves où s'assemblent les Mewlips Sont profondes et humides et froides
Leurs murs sont humides, leurs plafonds suintent Leurs pas sur le sol Sont ponctués de "plouf flic floc"
Par une fissure, se glissent leurs doigts palpeurs, vous étrangle … comme l'herbe folle des gibets, Quoi que vous veniez chercher… vous finirez à leur banquet... »
Impressionnés les voyageurs restent silencieux à part le Veneur qui éructe un soupir de dédain… aussitôt coupé par Irnulf l’Ancien qui rétorque, sans agressivité, qu’il ne faut pas méprisez ces paroles qui viennent des années lointaines… il arrive souvent que les vieux paludiers gardent en mémoire des dires qu’il fut autrefois nécessaire aux sages de connaître.
La discussion autour du feu se poursuit quelques temps encore et les voyageurs viennent a apprendre qu’il existe quelques pillards dans les Longs Marais, dirigés par un dénommé Nazog, qui aurait même quelques accointances avec l’Ombre. Ces pillards se servant principalement des Longs Marais comme refuge après quelques pillages et lieu de cache de leurs brigandages. Les voyageurs apprennent également que deux nains peu bavards sont passés récemment par le village.
Alors que tout le village dort déjà, Magni de Calanthir, soucieux et mal à l’aise, pense encore à la manière dont Irnulf l’Ancien a nommé le Veneur au détour d’une discussion : Beregar. Serait-ce ce vil Beregar de noble lignée Bardide, proscrit et parricide, qui il y a quelques années a fui la ville de Dale ??!
Les Longs Marais
Les Long Marais… une région considérée a ce jour comme inexplorée à part par quelques voyageurs inconscient comme le Veneur. Dans ces marécages plats et inertes la rivière devient tortueuse et se divise en de multiples bras. Un brouillard dense se lève des le matin et le soleil se voile au mesure que la journée s’avance et finit par luire dans un ciel pâle comme une haute perle blanche. De grands arbres se jettent dans l’eau a travers la brume … leurs racines tordues et brisées sont enchevêtrés par des ronces, des gris épineux et des lierres sombres… dans un silence de tombe…
Le périple des 3 voyageurs continue désormais dans les marais à l’atmosphère inquiétante. Le Veneur guide désormais cette région qu’il connait, Jokell « Hisien » faisant office de chasseur et le noble Calanthir veille et guette pour assurer la sureté de la communauté.
Lors d’une chasse, des collets à rongeurs sont découverts et il apparaît improbables que ce soit des hommes du peuple des rivières qui les ai placé si loin de leur village. Immédiatement la pensée des voyageurs convergent… les hommes du sombre Nazog. Le Veneur se renfrogne et déclare avec détermination qu’il faut trouver ces pillards et en finir. Scindant la communauté il s’enfonce dans la brume malgré les quelques éclats de mécontentement des autres compagnons. Le Veneur revient bien plus tard alors que le crépuscule pointe et son visage exprime toujours la même détermination et leur fait signe de le suivre. Fortement ennuyé par les manières du Veneur et son comportement risqué pour la communauté, mais résigné et inquiet de la perte de leur guide, ils finissent par le suivre…
Jokell, ferme la marche et porte sur lui le masque de l’inquiétude… le fruit de sa chasse entreposé par ses soins est complètement gâtée…
La forteresse Edain
Les 3 compagnons guidés par le Veneur aperçoivent enfin dans la brume une vaste forme émoussée qui garde encore les traits des pierres taillées par l’art et le pouvoir de jadis. La marque des Edain les premiers hommes a avoir foulée les terres du milieu au premier Age. Les pierres émoussées conservent encore en dépit des soleils et des pluies d’années oubliées la puissante image d’une forteresse. …Seuls quelques pans de murs de dressent encore, cernés par la végétation du marais.
Les 3 voyageurs s’approchent avec méfiance, armes en mains, et pénètrent dans les vestiges. Ils y trouvent un campement … et 4 humains mort récemment. Des empannages de flèches orques ici et là… sur leur épaules sombre le lourd fardeau de l’Ombre toute proche …
Des voix gutturales à l’extérieur…
Du noir parlé …
… Dol Guldur !
…les hommes de Nazog piégé…
… ils viennent !
Le Veneur …tu voulais nous attirer ici pourquoi ?
Se cacher dans les décombres des murets..
…ne pas paniquer…
… tendre silencieusement la corde de mon arc…
ne plus entendre que son cœur battre un requiem assourdissant…
… fuir … courir … s’abandonner dans la vase …
…ne pas allumer de torches
… O ténèbres…
… ils savent que nous sommes la !
…
la barque ?
… doucement… suivez moi
… silencieusement
.. Serrer la poignée de son arme a s’écorcher les ongles…
… rejoindre la barque…
la renverser
… ténèbres… clapotis … « plouf flic floc » !
… des flèches fusent sur la barque…
…le Veneur tête dehors guide la barque
… tente même d’atteindre un orque isolé…
… je vis encore…
… se dépêcher… ne plus sentir ses muscles…
… ne pas s’endormir…
…vivre
vivre…
… demeurer…
… naitre
… renaitre …
Le silence et l’aube se lève presque déjà et les 3 voyageurs exténués se redressent sur leur barque. Le Veneur vient à peine de se rendre compte qu’un trait de flèches a transpercé sa chemise de maille. Malgré les quelques soins il est évident que la plaie s’infecte et que le poison des maudits orques risque d’emporter le Veneur…
La communauté continue dans la tristesse et en silence. Seules les murmures de la voie fiévreuse du Veneur battent le rythme des pagaies « « Il était une fois un joyeux passager, un messager, un passager. Il s'était construit une gondole dorée. Pour se balader. Qu'il avait emplie de provisions de bouche, Cédrats blonds et pains d'épices » . Une comptine pour enfants que l’on pouvait entendre à la cours de Dale songe le Calanthir.
Quelques explication tendues entre Magni de Calanthir et le Veneur ne parviennent pas a dissiper le mystère et le comportement de celui-ci. Il semblait vouloir chasser et tuer Nazog et ses hommes pour venger non pas sa famille mais faire payer le lourd fardeau qu’il doit porter…
Coupant la discussion et comme pour renchérir sur le malheur de la communauté, la barque se trouve prise dans des algues grimpantes tenant même de les étrangler… les « 'herbes folles des gibets » de la chanson du vieil Irnulf…
La compagnie d’Imrodhel
Après 2 jours encore à s’enfoncer dans le marais toujours plus au sud et sous la conduite de moins en moins fiable du Veneur qui délire et dépérit allongé dans la barque, la communauté se sent d’abord épié puis suivit et est enfin approchée par une compagnie du beau peuple elfique.
Celle-ci semble être dirigée par deux elfes, un male du nom de Galhad et une jeune fille du nom d’Imrodhel à la beauté irréelle… que Jokell reconnaît aussitôt comme étant celle qui l’a soignée une dizaine d’années plus tôt. Respectueuses présentations faites, le Calanthir demande avec courtoisie et référence s’il serait possible de venir en aide au Veneur, empoisonné par les engeances de l’Ennemi.
Imrodhel s’agenouille alors près de celui qui vient de se présenter comme Beregar le Veneur et examine en silence la blessure. Elle se relève alors et déclare de sa voie douce à Jokell et Magni de Calanthir qu’elle ne peut soigner un homme dont le cœur est déjà touché par l’Ombre.
"J’ai connu deux Ages et me souviens de la bataille qui unit pour la dernière fois les hommes et les elfes. Mais ce temps n’est plus et les hommes désormais dirigent le monde, mais ce monde en vérité est empli de périls et il y a en lui de maints lieux sombres. Et le cœur des hommes parfois se teinte de l’ombre de notre Ennemi. Ceci est le cas pour vous Beregar et notre sagesse ne peut désormais vous venir en aide…"
Le Veneur se livre alors … lentement … choisissant ses mots avec difficulté… la voix fiévreuse … non pas pour obtenir la faveur d’Imrodhel mais pour que le Calanthir qu’il considère avec amitié et respect ne se compromette pas avec un homme corrompu tel que lui.
« Oui je suis bien ce parricide, Calenthir, mon père a trahit le serment du jeune royaume et a procédé a de la contrebande avec ce chien de Nazog et ses hommes pour la prétendue prospérité de la Maison Ivorwen… ma famille… je l’ai tué plutôt que de le dénoncer pour qu’a jamais soit scellé la voix de la traitrise et que d’aucun ne mettent en péril l’honneur des miens… cette elfe a raison Calenthir… je ne pourrais revenir du chemin sur lequel je me suis engagé… »
Magni de Calanthir comprenant l’enjeu désormais qui pèse sur lui intercède en faveur de Beregar. Il éprouve un respect pour cet homme d’honneur et sa subtile déclaration est tout à la fois portée sur Nimrhodel pour qu’elle accepte de soigner le Veneur, autant qu’a convaincre le Veneur d’accueillir le don de vie et l’espoir d’un souffle nouveau. Mes amis, nul mot couché par écrit sur ce modeste parchemin sur lequel j'inscrit ces tengwar ne saurait retranscrire sans fausser la verve inspirée par le cœur et la vaillance du jeune noble de Calanthir. Sachez seulement qu'il incita le Veneur a choisir une nouvelle voie et ne plus rester enfermer dans les affres du passé et releva ensuite notamment que leur venue dans ces lieux est guidée par une mission honorable visant a rouvrir la Vieille Route des nains et que se serait la fausser et la renier que de priver leur communauté d’un guide comme le Veneur qui, bien qu'affecté lourdement par l'Ombre sut agir avec toute l'honneur possible d'un vrai homme, il sut toucher les cœurs et les raisons …
Nimrodhel acquiesca. Le Veneur aussi et reçut le traitement médicinal de la vertueuse elfe.
La fin de la veillée fut plus éthéré pour Jokell et le Calanthir… des chants elfiques qui embellissent les cœurs, de longues discussions entre Hilsen et Nimrodhel, des déclarations fraternelles, des vins épicés au gout de miel, du pain blanc aux gouts inégalés, des promesses de rencontre malgré le brouillard du temps qui coulera entre les hommes et les elfes, le souvenir d’une veillée qui ressemble d’avantage au monde qui s’éveille …
Le matin, la compagnie elfique était partie … La nuit avait emporté le Veneur et désormais le Cruaidth Beregar d’Ivorwen dominait une nouvelle aube …
To be continued …
prochain épisode: du sang et des larmes! 2 joueur nains entrent en scène! du mewlips show! du free sex avec des drolesses! encore plus de fumble, botch et œil de Sauron! et peut être les vrais dés du jeu!
ah et aussi l'anecdote du scenar: la copine d'un des joueurs appelle en plein scenar:
- alors ça va?
- bof on en chie dans des marais
- t'as pas pécho du lambas ?

désolé pour le toast

Viva!
Gillian