CR - Glorantha avec HeroQuest 1

kridenow · Message par **kridenow** » mer. juil. 18, 2012 6:29 pm

Bonjour bonjour,

Ci-après se trouve un résumé commenté de ma dernière campagne en date dans le monde de Glorantha.
Les règles utilisées sont celles de HeroQuest 1.

Le thème est le changement de l'environnement des joueurs (le monde immédiat), subi ou voulu et son impact sur les PJs eux mêmes.

Situation globale

La campagne démarre dans le sud de Sartar, parmi la tribu Dundaelos, coincée dans une vallée entre Montagnes des Orages à l'ouest et les Collines Jaunes à l'est. Et, au delà des Collines Jaunes, les étendues arides de Prax. Les personnages-joueurs font partie du clan Asborn de la tribu Dundaelos.
Ce dernier subit indirectement la défaite du dernier prince de Sartar face aux légions de l'Empire Lunar. La tribu des Dundaelos, trop au sud, ne fut pas appelée à la guerre (seule les tribus du nord le furent, celles au contact de l'Empire Lunar). Le clan des PJs n'a donc pas combattu, faisant partie de cette tribu.
Depuis la défaite et la prise de la capitale, depuis la mort de ce prince, les Lunars ont imposé l'interdiction de la vénération d'Orlanth et une taxe en bétail à payer tous les ans.
Les clans qui ont combattus les Lunars payent en plus le prix de l'avidité de leurs voisins. Car, incapables de se défendre correctement après la mort ou la capture de trop d'hommes lors de l'invasion, ils sont victimes des raids réguliers de leurs voisins qui, eux, n'ont pas combattu. En conséquence, nombreux sont les habitants du nord de Sartar qui quittent leurs terres et vont au sud, au Pays d'Heort, où ils espèrent trouver un nouveau refuge.
À Boldhome, la capitale, un nouveau prince s'est établi. Il s'agit de Termertain, un héritier de la lignée de Sartar (le héros fondateur du royaume à qui il donne son nom). Bien que son accession au titre de prince (le royaume n'a pas de "roi" mais un "prince") soit légitimée par sa lignée, Temertain est un citadin moderniste qui voit sa population rurale de l'oeil de l'érudit qui jette un regard paternaliste sur les bouseux de la campagne.
Aussi, prince dans les faits, Temertain néglige d'obtenir l'approbation de toutes les tribus de Sartar, se contentant d'une politique du "fait accompli". Comme tous se comportent comme s'il est effectivement prince de plein droit, la situation reste en l'état. Certaines tribus s'accomodent de la situation, d'autres le voit comme un pantin sur le trône juste parce que les Lunars le considèrent comme incapable de les menacer. Si toutes ont le souvenir de la défaite face aux Lunars, la "taxe Lunar" et l'interdiction du culte d'Orlanth font grincer des dents.

Situation locale

Le clan Asborn est celui des PJs. Il a été fondé par des exilés Heortlings réfugies au Pays d'Heort après les Tueries Draconniques.
En revenant sur les terres abandonnées à la furie des dragons, les ancêtres des PJs ont érigé un cairn au confluent de deux petites rivières (ces "Pierres des Fondateurs" sont toujours visibles et un lieu occasionnel pour rendre hommage aux ancêtres). Puis ils s'installèrent sur une colline proche (la "Vieille Colline", désormais presque inhabitée, est surtout le lieu de vie des familles les plus conservatrices du clan).

Depuis, le clan a prospéré, les gens sont revenus. Mariages, nouveaux arrivants et la petite vallée principale du clan s'est couvertes de champs, de pâturages et de fermes.

Le clan Asborn est un clan "de paix", c'est à dire qu'il prospère en se basant sur des moyens résolument pacifiques et évite les conflits graves.
Ceci est le résultat de la composition de l'Anneau Clanique (le conseil qui prend les décisions du clan).

Car on y trouve :

Orlkarnth Joratorson Desrad, un érudit dévot de Lankhor Mhy, considéré comme le chef du clan, marié à la paisible Drenvan
Randella Varthanis, la jolie femme de Leikan le principal chasseur du clan
Inganna Varthanis, la belle-soeur de Randella et prêtresse d'Uralda, femme de Korlaman, un Orlanthi vieillissant
Heorl Darndrevson Desrad, un cousin d'Orlkarnth, marchand et initié d'Issaries, époux de Vinnina
Ernaldness Jarosardotter Jarenst, initiée de Chalanna Arroy et femme de Farad, un bouillonnant chasseur
Angorri Darndrevson Desrad, un brave fermier et le frère d'Heorl et époux de la loufoque Brenna
Iskalli Jarosarson Jarenst, un Orlanthi très pieux, veuf et frère d'Ernaldness

Le clan est ainsi dirigé par un érudit secondé par une femme au foyer, une prêtresse de la Mère des Vaches, un marchand, une guérisseuse, un fermier et un seul adepte Orlanth et en même temps seul à savoir se battre. Il en résulte que la tendance naturelle de l'Anneau Clanique est de chercher des solutions non conflictuelles.
Le clan tient essentiellement sur trois professions : les fermiers, les marchands et les chasseurs.

Avec l'exil de Sartarites du nord vers le Pays d'Heort, le clan se retrouve soudainement sur une route très empruntée. Le commerce en provenance du Pays d'Heort s'est aussi accru (les exilés au Pays d'Heort renouant les contacts avec leurs parents restés en Sartar).
Les marchands du clan Asborn en profitent donc pleinement, étant positionnés sur la route commerciale. Ainsi, une partie croissante de la production des artisans et des chasseurs du clan est vendue sur cette route.
Le clan, d'ailleurs, a dédié un groupe de fermes au commerce, transformant le lieu en marché, une ferme en auberge et le reste en écuries. Le lieu prenant le nom de "Repos des Skalds" en raison d'une tradition locale consistant à demander aux amuseurs et musiciens de passage de faire spectacle pour le clan.

Les lignées

Le clan est dirigé par trois lignées : les Jarenst, les Desrad et les Varthanis.

Traditionnellement, le pouvoir est partagé entre Jarenst et Desrad. Les deux lignées cohabitent généralement aisément mais des tensions apparaissent régulièrement.
Les Varthanis (qui ont en plus la particularité d'être tous roux) restent en dehors de cela mais ont une large influence indirecte car ils sont une lignée de chasseurs et la chasse est une activité majeure du clan.

Une génération avant, le clan était principalement dirigé par trois hommes (toujours vivants).
Jarosar Jarenst, Jorator Desrad et Korol Desrad. Il se produira une fâcheuse rivalité entre Jarosar et Jorator sont tous deux des initiés de Lankhor Mhy, le dieu du Savoir. Et outre les désaccords liés aux décisions pour le clan, les deux hommes se méprisent royalement, chacun étant persuadé d'être plus érudit que l'autre.
Au milieu, Korol, un brave Orlanthi, compte les points. Mais un amour secret survient entre Korol et Brenna, la femme de Jorator.
Ainsi, Orlkarnth, l'actuel érudit et chef du clan, n'est pas le fils de Jorator Desrad mais celui de Korol Jarenst. Sauf que le secret fut bien gardé, que Korol préférait éviter que sa passion ne dégénère en vendetta et Brenna en parla à peine à ses amies proches au sein du culte d'Ernalda.
(note : il y a deux Brenna dans le clan. La femme de Jorator est appelée par la suite Brenna l'Ancienne)

La rivalité entre Jarosar et Jorator s'éteint lorsqu'ils quittèrent l'Anneau Clanique. Jorator ayant la satisfaction de voir son fils (ou plutôt celui qu'il pense ête son fils) venir siéger à sa place comme gardiens des lois et du savoir. Jarosar, lui, voit sa fille aînée Ernaldness et son fils Iskalli venir y siéger aussi.
Korol n'a pas de descendant siégeant à l'Anneau Clanique (enfin si, Orlkarnth, mais il ne risque pas de l'avouer).

Les Desrad sont plus conservateurs et comptent presque exclusivement des fermiers et des marchands dans leurs rangs. Ils sont aussi ceux qui peuplent encore la Vieille Colline.
Les Jarenst, étant plus proches du culte d'Orlanth et comptant des professions plus diverses, sont plus prompts aux changements brusques. Ils sont aussi plus agressifs.
Enfin, les Varthanis sont les arbitres pragmatiques des oppositions entre Jarenst et Desrad. Ils ont aussi plusieurs particularités triviales comme le fait d'être tous roux, d'avoir beaucoup de chasseurs parmi eux, les vraies jumelles Beneva et varansor ou bien Engarna, la seule Vingan du clan.

Les personnages-joueurs

Elnor Orlkarnthson Desrad est le fils du chef du clan. C'est un jeune homme initié aux mystères de la forge d'armes et qui vénère Ingenew le Forgeron Rouge. Comme tous les jeunes hommes, il est en âge de se marier. Il trouve ainsi la jeune Jenesta Estavosdotter Jarenst à son goût. Sauf qu'il ne sait pas que Jenesta et lui ont le même grand-père (Korol). Ce qui, au vu des lois Heortling sur le mariage, rend l'idée de faire d'elle son épouse particulièrement difficile. À moins que personne n'apprenne jamais leur lien familial. Un lien que seul Korol, Brenna l'Ancienne et quelques autres femmes connaissent.
Hakon Jarenst est un chasseur vénérant Odayla. Marié à Marlesta Kagradusdotter Desrad, il maudit son mariage tous les jours. En effet, sa femme est l'une des deux guerrières du clan (l'autre est la Vingan Engarna) et Marlesta vénère Humakt le dieu de la mort et de la guerre. Étant Humakti, elle voit la naissance comme une forme de blasphème envers le dieu de la mort et refuse ainsi d'avoir des enfants. La conséquence indirecte est que Marlesta et Hakon ne partagent pas, non plus, d'activités nocturnes. Par contre, Hakon a des vues sur la jolie Umathkar Angorridotter Desrad. Umathkar est la seule chasseresse du clan et partage ses journées avec Hakon et les autres chasseurs. Aussi, Hakon se trouve bien plus attiré par Umathkar que par Marlesta (il qualifie d'ailleurs sa femme de "poisson froid"). Il y a toutefois un problème de taille : Umathkar est l'épouse du fermier Swen, connu pour ne pas être le plus brillant du clan. Hakon est ainsi torturé entre une femme avec qui il est marié, qu'il n'aime pas et qui ne lui donnera pas d'enfants et Umathkar qui est celle qu'il voit comme idéale pour lui mais qui est déjà mariée à un autre. Hakon possède aussi une femelle Alynx qui le suit partout, nommée Blaze.
Laranth Leikanson Varthanis est un jeune homme féru de connaissance. Il est l'étudiant zélé d'Orlkarnth et se destine à maîtriser les lois, traditions et coutumes du clan. Assez logiquement, il adore, tel son mentor, Lankhor Mhy, le Dieu Qui Sait. Il est aussi très gourmand quand il s'agit d'apprendre plus sur le monde qui entoure le clan. Également en âge de se marier, il a, lui aussi, des vues du Jenesta dont il apprécie le côté "intellectuel" (Jenesta est une jeune femme adorant la déesse Ernalda mais plus intéressée par les mystères abstraits de la Terre que les choses pratiques).

L'histoire

C'est ainsi la saison de la Mer dans le sud de Sartar. Les rites du Temps Sacrés ont été accomplis mais les augures ne sont pas très bons.
Au Repos des Skalds, Hakon et Elnor discutent avec Verlain Heorlson Desrad, un fermier sympathique qui tient aussi la seule auberge du village. Des voyageurs Sartarites venus du nord s'arrêtent et partagent leur amertume devant la nécessité de devoir abandonner leurs terres après avoir été meurtris durant les combats contre les Lunars puis être régulièrement dépouillés par leurs voisins qui, eux, n'ont pas combattu.
Les trois hommes du clan Asborn évoquent la taxe Lunar de 100 têtes de bétail par an. Verlain apprend au chasseur et au forgeron que les Lunars se fichent plutôt de savoir si ce sont les meilleures bêtes, tant qu'ils les reçoivent. Le fermier estime que c'est sans doute pour nourrir les soldats Lunars et pas pour former de nouveaux troupeaux.
Hakon, tout en maugréant ça et là contre son "poisson froid de femme", encourage Elnor à se trouver une femme au plus vite et de préférence une qui lui fasse de beaux enfants. Verlain vante les vertus de sa sœur Inganna auprès d'Elnor. Il compare sa sœur à Jenesta (qui a les faveurs d'Elnor) en expliquant que, certes, sa sœur est plus âgée et un peu moins jolie que Jenesta mais elle sait tenir une ferme, elle.
Hakon ne peut qu'approuver cette vision de la vie mais Elnor élude la question, absolument pas séduit par l'idée de se marier à Inganna. Hakon semble prendre une douche froide quand, après un couplet sur la baisse à venir de la virilité des hommes du clan à cause de l'impossibilité de rendre hommage à Orlanth, il apprend des voyageurs de passage que les Lunars crucifient ceux qui ignorent leur interdit de vénérer Orlanth.
Bien que motivés (dans la parole) pour résister à cet interdit qui privent les hommes du clan de la relation divine avec le roi de Dieux, Elnor et Hakon semblent moins belliqueux lorsque Verlain explique que, après tout, le clan peut payer cette taxe de 100 têtes de bétail par an, étant assez prospère. Toutefois, rajoute l'aubergiste-fermier, le clan aura alors du mal à améliorer son quotidien et, en cas de coup rude dans le troupeau du clan, il y a un fort risque de spirale descendante et d'appauvrissement.

Sur ces paroles, Hakon le chasseur quitte le Repos des Skalds et part à travers les terres du clan pour aller installer ses collets en forêt.
Il croise alors, arrivant en sens inverse, le brave Swen qui courre vers lui en agitant les bras. Contrarié de rencontrer son idiot de rival pour l'amour d'Umathkar, Hakon écoute ce que Swen peut avoir à dire de si urgent.

Des étrangers !

Et urgence il y a car des étrangers se trouvent au Champs de Caillasses !
Le "Champs de Caillasses" est une petite étendue de grosses et lourdes pierres qui se sont effondrées de la colline proche. Le nom vient des gamins qui, par ailleurs, imaginent que c'est Orlanth qui, manquant la tête d'un dragon en lui lançant un éclair, a touché le flanc de la colline qui s'est effondré.

Arrivant sur les lieux et rejoint par quelques autres membres du clan, dont Laranth l'étudiant, Hakon trouve un homme blond au visage agréable, vêtu d'atours de qualité et flanqué par une mignonne femme, elle revêtue de cuir et armée. Le couple est secondé par deux serviteurs qui transportent des bagages en nombres. L'homme, en vérité, est fasciné par ce que les gamins ont appelé "la Pierre du Dragon", un bloc singulier au milieu du Champs de Caillasses, qui est étrangement couverts de marques telles des griffures et dont les gosses ont décidé qu'il s'agissait d'écriture de dragon.

Bien que les hommes du clan réagissent avec l'attitude habituelle consistant à accueillir des étrangers non-Heortlings comme des ennemis, tout incident est évité, notamment grâce à la présence de Laranth qui est plus intrigué qu'anxieux de tuer ces gens.
L'homme, à vrai dire, est capable de parler la langue locale mais il est le seul. Ces étrangers sont manifestement non Sartarites. Mais Laranth les convainc de venir au Repos des Skalds afin d'éviter que l'intrusion sans permission sur les terres du clan ne se transforment en bain de sang.

Au Repos des Skalds, Laranth et Hakon apprennent que l'homme se nomme Turiladevno VenEtyries EelAriash, originaire de la satrapie d'Oronin, qui propose lui même que son nom soit abrégé en TurEel. La femme qui l'accompagne est sa garde du corps et se nomme Jelvera. Si cette dernière ne semble ni comprendre ni parler le Sartarite, elle fait clairement comprendre à Hakon et Laranth qu'elle considère tous les gens du coin comme des barbares crasseux sans éducation.
Suit alors une longue discussion, essentiellement entre Laranth et TurEel. TurEel et Jelvera seront vite appelés par la suite "les Lunars" par Laranth, Hakon et Elnor.
Toutefois, TurEel ne manifeste ni hostilité ni attitude de supériorité envers les Asborns. Au contraire, il se décrit comme un lettré et un marchand, curieux de voir la province de Sartar et, éventuellement, d'y nouer un échange commercial. Au cas présent, TurEel affirme être intrigué par le bloc dans le Champs de Caillasse et dont il pense qu'il peut être d'origine commune avec d'autres qu'il a vu dans l'Empire Lunar.

Des fleurs pour ma belle

En marge de cette discussion, Laranth, pressé par Hakon de se choisir une femme, exprime son intention d'offrir des fleurs à Jenesta pour le Jour des Fleurs. Ce jour sacré est la célébration du printemps et le premier d'une série de rites sacrés honorant la déesse Ernalda tout au long de l'année. D'autre part, le Jour des Fleurs est aussi le jour où les jeunes filles honorent la déesse Voria, fille d'Ernalda et divinité du printemps. À cette occasion, il n'est effectivement pas rare que les jeunes gens montrent des signes d'affection les uns pour les autres. Et Laranth pense que le geste sera apprécié de Jenesta, pour sa symbolique rituelle.

Des Lunars à priori amicaux

Le soir venu, Laranth et Hakon prennent congés des Lunars.
Laranth promet qu'il soumettra à l'Anneau Clanique une requête pour que TurEel puisse étudier la "Pierre du Dragon". Hakon, lui, reste indifférent à la question mais semble presssé de voir les Lunars partir.
Orlkarnth l'érudit et chef du clan, interrogé par Laranth sur l'autorisation à aller et venir à accorder aux Lunars, semble méfiant et encourage son étudiant à se tenir à distance de ces étrangers.

Hakon, revenant avec un manque d'enthousiasme certain vers sa demeure où il retrouvera sa femme Marlesta, surprend alors une conversation entre Iskalli l'Oranthi et son beau-frère Farad, un des chasseurs. Iskalli ressent profondément la présence de Lunars sur la terre du clan, lui qui risque la mort s'il vénère son dieu.
Il évoque alors la possibilité de tuer ces étrangers. Comme l'hospitalité leur a été accordée, la tradition empêche qu'on les exécute tant qu'ils sont hébergés. Iskalli propose alors de les attaquer dès qu'ils mettent un pied hors des limites du territoire du clan.
Hakon rapporte la nouvelle à Laranth avant de rejoindre, maussade, sa femme.

Partie de chasse

Le lendemain, Hakon rejoint un groupe de chasse mené par Farad et incluant Umathkar. Farad conduit le groupe plus loin cette fois-ci, poussant jusqu'aux Collines Jaunes. Hakon espère bien impressionner Umathkar lors de cette chasse.

Pendant ce temps, Laranth s'abreuve des nouvelles que TurEel veut bien lui donner. L'étranger lui évoque l'immensité et les merveilles diverses de l'Empire Lunar, déballant un récit captivant pour le jeune étudiant qui n'a que la parole de son maître et quelques aprchemins à étudier. Plus tard dans la journée, alors que TurEel se repose, Laranth peut discuter avec Jelvera dont le discours devient compréhensible grâce à la magie d'Issaries déployée par Heorl le marchand.
Jelvera, tout en affirmant son calvaire à parcourir une terre de péquenauds (Sartar), dépeint son employeur TurEel comme un noble oisif d'Oronin qui se distrait en parcourant l'Empire Lunar à la recherche de quoi pimenter la vie. Toutefois, dit elle, TurEel fait partie d'un clan prestigieux et il est aussi, effectivement, marchand.

Pendant ce temps, le groupe de chasse mené par Farad devient proie. Dans les Collines Jaunes, les chasseurs Asborns tombent avec un groupe de monteurs de bisons de Prax. Les nomades, manifestement des éclaireurs pour une troupe plus large, ouvrent la route traditionnelle des pillards de Prax vers la tribu Dundaelos.
Découverts, Farad, Umathkar et Hakon doivent déployer tout leur talent pour échapper aux éclaireurs. Après avoir tenté, vainement, de combattre les éclaireurs, ils ne devront la vie qu'à la magie d'Odayla et Ormalaya (les deux divinités de la chasse) pour se soustraire à la poursuite d'esprits désincarnés lancés sur leur piste par les nomades.
Hakon envoie aussi son alynx Blaze en avant pour aller trouver Laranth et, espère-t-il, alerter le clan de la menace qui approche.

Laranth est rejoint par Blaze et, intrigué par le comportement de la femelle alynx, pense qu'Hakon a un souci (sans réaliser que c'est tout le clan qui va en avoir un gros).
Ne se sentant pas l'âme d'un guerrier et anticipant malgré tout qu'Hakon n'aurait pas envoyé Blaze si l'affaire n'était pas sérieuse, Laranth décide d'aller trouver... les Lunars.
Après négociation avec TurEel, le noble d'Oronin accepte de "sous-louer" Jelvera pour l'occasion. La garde du corps, toutefois, fait comprendre aisément qu'elle n'approuve pas l'idée. De plus, Laranth s'engage sur un paiement personnel, craignant que le clan refuse d'honorer ce marché.

Ainsi, Jelvera, contre sa volonté accompagne Laranth et Blaze dans les bois à la recherche d'Hakon.

Ce dernier fuit toujours les nomades avec Farad et Umathkar. Derrière les monteurs de bison éclaireurs suit une troupe de pillards plus importante, fonçant droit sur le clan Asborn.

Le raid des monteurs de bison

Les pillards atteindront finalement les terres du clan mais le manège de Laranth a suffit à éveiller les guetteurs qui alertent les quelques guerriers du clan à temps, rejoints par les fermiers et autres éleveurs, armés comme ils le peuvent.
Suit une sanglante escarmouche dans les bois entre les chasseurs, rejoints par Laranth, Jelvera et Blaze et les éclaireurs nomades.
Pendant ce temps, les guerriers et les hommes Asborn ont établi une défense autour de la Colline du Vent Sacré, le lieu de culte voué à Orlanth tandis que les pillards déferlent en descendant les Collines du Bûcher (là où les Asborn brûlent les corps de leurs hommes morts).

Lorsque les pillards lâchent prise et repartent, le bilan est lourd. Deux fermes ont été incendiées et, incapables de protéger tout leur territoire (prévenus trop tard), les Asborn ont vu plusieurs dizaines de têtes de bétail emportés par les pillards. Enfin, six hommes ont été tués dans les combats et de nombreux autres blessés.
Dans le groupe de chasse, tout le monde a été blessé plus ou moins gravement. Sauf Jelvera. En combattante visiblement professionnelle, elle a su éviter les blessures (elle a, surtout, aussi évité de trop s'exposer pour ces barbares).

Après la bataille, les Asborns se rassemblent autour de la Colline du Vent Sacré et réalisent ce qu'il vient de se passer. Assez vite, certains se demandent où est Iskalli, manifestement absent.

C'est le brave Swen (encore) qui trouvera le guerrier Orlanthi. Iskalli est mort, se vidant de son sang, en empêchant seul des pillards de traverser un gué menant à la Vieille Colline.

Un bûcher pour Iskalli

Le cadavre d'Iskalli et des autres morts lors du raid seront brûlés sur la Colline du Bûcher. Tous les hommes présents imaginent qu'Iskalli ira rejoindre Orlanth et ne tombera pas dans les cavernes de la sombre Ty Kora tek, la sinistre déesse des morts.
Autour des hommes rendant hommage aux leurs, la vieille Enastarra, flanquée d'Aransanda et Brenna l'Ancienne, attendent, rappelant ainsi que la plupart, sinon tous, iront non pas auprès d'Orlanth mais retourneront à la Terre.
Les femmes plus jeunes, elles, se tiennent à l'écart, laissant les hommes à leurs rites funéraires.

Du sang...

La mort d'Iskalli plonge son beau-frère Farad dans une rage noire. Farad se lance dans des déclarations de guerre et de mort envers les pillards de Prax et harangue les Asborns pour qu'ils sortent de leur léthargie et répondent aux coups portés.
Très vite, il apparaît aussi que Farad reprend à son compte l'idée d'assassiner les Lunars dès qu'ils quittent la terre du clan. Et ce malgré la tentative de Laranth pour montrer que Jelvera a en vérité aidé les Asborns (occultant le fait qu'il avait négocié le prix pour cela).

Rien n'y fait, la hargne de Farad est contagieuse alors que tous les hommes sont remontés à cause du raid.
Tentant encore de raisonner Farad, Hakon et Laranth arguent que l'Anneau Clanique n'autorisera pas à aller chercher le combat contre les pillards. Ce à quoi Farad rétorque qu'il est donc temps de changer les membres de l'Anneau. Et que cela se fera à la prochaine réunion de l'Anneau, cinq semaines plus tard.

Laranth exprime très vite ses craintes et sa désapprobation au sujet de l'attaque contre TurEel et Jelvera. Hakon acquiesce sur le fait que si, techniquement, dès que les Lunars auront mis un pied hors du territoire, alors effectivement les lois de l'hospitalité ne s'appliquent plus, le chasseur trouve cela particulièrement déshonorant.
Très vite, les deux s'accordent sur le fait que les Lunars doivent partir sans encombre. Hakon ironise en disant que l'étudiant commence à apprécier plus Jelvera que Jenesta.

...et des armes !

Un peu plus tard le même jour, Farad vient trouver Elnor le forgeron (qui revient d'une séjour à Swenstown, la cité la plus proche, où il partit vendre sa production). Hakon, qui venait le mettre au courant du raid et de ce qui se tramait est interrompu par l'arrivée du beau-frère d'Iskalli.
Farad commence par plus ou moins subtilement amener Elnor à rappeler lui même ses devoirs envers le clan puis il commande, sur le ton d'un ordre, au forgeron de préparer de nouvelles armes pour la guerre. Hakon a beau envoyer des signaux muets pour que le forgeron refuse la requête... où bien ce dernier ne les a pas compris où bien il n'a pas voulu s'opposer à Farad.
Lorsque Farad part, Elnor a été chargé de fabriquer une quinzaine d'armes pour la prochaine réunion de l'Anneau Clanique. Une commande qui, même en toute bonne volonté, il va avoir du mal à remplir (trop peu de temps à moins de fabriquer en vitesse des armes de piètre qualité qui risqueraient de se briser au premier combat).

Aurions nous trahi notre clan ? Ou sauvé son honneur ?

Elnor, Hakon et Laranth se retrouvent ensuite près du Repos des Skalds afin de prévenir les Lunars. C'est finalement Elnor qui est chargé de cette tâche. Il ira trouver TurEel a qui il confiera que lui, sa garde du corps et ses serviteurs, feraient mieux de partir la nuit même et en toute discrétion. Tout en omettant pas de préciser que seul la volonté de ne pas salir l'honneur du clan le motive (lui au moins) car il n'a pas le moindre amour pour les Lunars.
TurEel acquiesce et remercie Elnor malgré tout. Il traduira l'opinion de Jelvera sur le sujet et comme quoi elle n'avait jamais douté que ce clan n'était habité que par des traîtres et des ingrats.

(suite lorsque j'aurai un peu de matière nouvelle à poster. Je ferai aussi quelques commentaires de MJ sur le déroulement des évènements plus tard)

kridenow · Message par **kridenow** » mer. juil. 18, 2012 10:27 pm

kridenow a écrit :Le clan Asborn est un clan "de paix", c'est à dire qu'il prospère en se basant sur des moyens résolument pacifiques et évite les conflits graves.
Ceci est le résultat de la composition de l'Anneau Clanique (le conseil qui prend les décisions du clan)

Cette composition de ma part est (évidemment) volontaire. Face à un clan qui sera plutôt pour une politique d'apaisement, les joueurs ont tendance à vouloir secouer les choses, forcément pour le meilleur.
Or ici, ils sont dépassés par les évènements ou plutôt Iskalli, rôle repris ensuite par Farad. Dans le sens où l'alternative (une action agressive que ce soit contre TurEel et Jelvera ou contre les nomades) ne paraît pas être une très bonne idée non plus.
Bref, j'offre deux choix aux joueurs mais aucun des deux n'est vu comme satisfaisant. À eux de soit se faire une raison et rallier une opinion soit forger une autre voie.

À un autre niveau, les deux options correspondent à deux visions de la société Heortling :
- la voie de la paix est généralement associée aux femmes et à Ernalda
- la voie de la violence est généralement associée aux hommes et à Orlanth

Si les joueurs font un parallèle avec les divinités, ils se retrouvent face à une situation étrange où les deux modèles standards ne sont pas adaptés.

L'autre raison pour laquelle j'ai créé cette situation est que les joueurs ne peuvent dès lors plus se reposer sur les PNJs pour prendre les décisions (puisqu'aucune solution n'est satisfaisante). Ou bien, si leurs persos le font alors ils devront l'accepter jusqu'au bout.

À ce moment même de la campagne, je ne sais pas du tout si cela va marcher. Ou bien si les joueurs vont plutôt rallier une opinion déjà proposée.

Les marchands du clan Asborn en profitent donc pleinement, étant positionnés sur la route commerciale. Ainsi, une partie croissante de la production des artisans et des chasseurs du clan est vendue sur cette route.
Le clan, d'ailleurs, a dédié un groupe de fermes au commerce, transformant le lieu en marché, une ferme en auberge et le reste en écuries. Le lieu prenant le nom de "Repos des Skalds" en raison d'une tradition locale consistant à demander aux amuseurs et musiciens de passage de faire spectacle pour le clan.

Tout cela fait partie du cadre nécessaire pour rendre les choix difficiles. La richesse du clan est de plus en plus dépendante des marchands. La guerre va donc ruiner tout cela.
Si le clan était autosuffisant, cela inciterait plus au repli sur soi. Comme je voulais éviter les choix faciles.

Le clan est dirigé par trois lignées : les Jarenst, les Desrad et les Varthanis

Là, c'est plus amorcer pour pêcher du gros poisson plus tard qu'une idée réellement construite.
J'ai joué des campagnes par le passé que j'imaginais assez centrées sur la vie du clan. Mais, une fois en jeu, les joueurs ne se sont pas du tout passionnés pour les histoires de familles.
Du coup, ici, j'ai créé une couche superficielle de détail, une intrigue potentielle avec drame familial à la clef au sujet du père d'Orlkarnth. Mais en vérité, je n'ai rien prévu.
Disons que j'ai placé les pièces du puzzle. Et j'attends de voir si un joueur ramasse une pièce. Et si mes joueurs ne regardent pas le puzzle, alors ce ne sera pas grave.

Elnor Orlkarnthson Desrad est le fils du chef du clan. C'est un jeune homme initié aux mystères de la forge d'armes et qui vénère Ingenew le Forgeron Rouge. Comme tous les jeunes hommes, il est en âge de se marier. Il trouve ainsi la jeune Jenesta Estavosdotter Jarenst à son goût. Sauf qu'il ne sait pas que Jenesta et lui ont le même grand-père (Korol). Ce qui, au vu des lois Heortling sur le mariage, rend l'idée de faire d'elle son épouse particulièrement difficile. À moins que personne n'apprenne jamais leur lien familial. Un lien que seul Korol, Brenna l'Ancienne et quelques autres femmes connaissent.

Comme pour tous les personnages, le joueur a choisi sa position dans les lignées "au feeling" en regardant les trombines des PNJs et leur nom. Seul indice, la rune associée (et visible avec le portrait du PNJ) qui du donnaient une indication sur le "style" du PNJ.
Le joueur d'Elnor choisit un petit fils de Jorator (en fait de Korol) et choisit Jenesta comme amour de jeunesse... je l'aurai imposé, le joueur se serait méfié

Hakon Jarenst est un chasseur vénérant Odayla. Marié à Marlesta Kagradusdotter Desrad, il maudit son mariage tous les jours. En effet, sa femme est l'une des deux guerrières du clan (l'autre est la Vingan Engarna) et Marlesta vénère Humakt le dieu de la mort et de la guerre. Étant Humakti, elle voit la naissance comme une forme de blasphème envers le dieu de la mort et refuse ainsi d'avoir des enfants. La conséquence indirecte est que Marlesta et Hakon ne partagent pas, non plus, d'activités nocturnes. Par contre, Hakon a des vues sur la jolie Umathkar Angorridotter Desrad. Umathkar est la seule chasseresse du clan et partage ses journées avec Hakon et les autres chasseurs. Aussi, Hakon se trouve bien plus attiré par Umathkar que par Marlesta (il qualifie d'ailleurs sa femme de "poisson froid"). Il y a toutefois un problème de taille : Umathkar est l'épouse du fermier Swen, connu pour ne pas être le plus brillant du clan. Hakon est ainsi torturé entre une femme avec qui il est marié, qu'il n'aime pas et qui ne lui donnera pas d'enfants et Umathkar qui est celle qu'il voit comme idéale pour lui mais qui est déjà mariée à un autre. Hakon possède aussi une femelle Alynx qui le suit partout, nommée Blaze.

Là, c'est du semi-guidé. Le joueur de Hakon choisit Marlesta "poisson froid" comme femme et découvre qu'il a hérité d'une femme peu portée sur les choses maritales. Je lui propos alors ce que je qualifie de "complication" côté coeur. Le joueur accepte et je lui met un amour pour Umathkar dans les pattes. Le joueur trouve l'idée amusante.

Laranth Leikanson Varthanis est un jeune homme féru de connaissance. Il est l'étudiant zélé d'Orlkarnth et se destine à maîtriser les lois, traditions et coutumes du clan. Assez logiquement, il adore, tel son mentor, Lankhor Mhy, le Dieu Qui Sait. Il est aussi très gourmand quand il s'agit d'apprendre plus sur le monde qui entoure le clan. Également en âge de se marier, il a, lui aussi, des vues du Jenesta dont il apprécie le côté "intellectuel" (Jenesta est une jeune femme adorant la déesse Ernalda mais plus intéressée par les mystères abstraits de la Terre que les choses pratiques).

Le joueur de Laranth découvre Glorantha à travers cette campagne et est le plus "novice" des trois joueurs vis à vis de l'univers. Après avoir choisit sa profession, sa divinité etc... il se choisit aussi un amour de jeunesse. Et hop, c'est encore Jenesta qui emporte le prix !
À ce moment là (et encore maintenant), je me demande jusqu'où les deux joueurs pousseront la compétition pour l'amour de Jenesta.
Surtout que Jelvera la Lunar semble avoir accroché l’œil de Laranth, plus tard. Je me demande ce qui va se passer quand ils vont croiser Kallyr, du coup.

Bien que motivés (dans la parole) pour résister à cet interdit qui privent les hommes du clan de la relation divine avec le roi de Dieux, Elnor et Hakon semblent moins belliqueux lorsque Verlain explique que, après tout, le clan peut payer cette taxe de 100 têtes de bétail par an, étant assez prospère. Toutefois, rajoute l'aubergiste-fermier, le clan aura alors du mal à améliorer son quotidien et, en cas de coup rude dans le troupeau du clan, il y a un fort risque de spirale descendante et d'appauvrissement.

La position que je fais prendre à Verlain est destinée à désamorcer l'argument du "nous n'avons plus rien à perdre". Sous-jacent, il y a l'idée qu'il est plus facile de faire le dos rond et attendre des jours meilleurs que prendre les armes, risquer de tout perdre.
Lorsque, plus tard, je ferai intervenir des Sartarites fomentant une rébellion, les joueurs peuvent avoir une réticence à les rejoindre.

Arrivant sur les lieux et rejoint par quelques autres membres du clan, dont Laranth l'étudiant, Hakon trouve un homme blond au visage agréable, vêtu d'atours de qualité et flanqué par une mignonne femme, elle revêtue de cuir et armée. Le couple est secondé par deux serviteurs qui transportent des bagages en nombres. L'homme, en vérité, est fasciné par ce que les gamins ont appelé "la Pierre du Dragon", un bloc singulier au milieu du Champs de Caillasses, qui est étrangement couverts de marques telles des griffures et dont les gosses ont décidé qu'il s'agissait d'écriture de dragon.

Ici, mes Lunars servent plusieurs rôles :
- ils sont la civilisation quand les Asborns sont des barbares crasseux (l'opinion de Jelvera)
- TurEel est apparemment l'innocent candide qui n'a pas marqué sur son front "coupable d'être Lunar" avant exécution
- le but affiché de TurEel est la connaissance pour la connaissance et le commerce en second lieu
- ni TurEel ni Jelvera ne se qualifieront eux mêmes de "Lunars", se référant plutôt à leurs provinces respectives

Accessoirement, TurEel est de la même famille que HonEel, SorEel, JarEel (une lignée prestigieuse, HonEel ayant atteint un statut de déesse et JarEel étant une demi-déesse elle même).

En marge de cette discussion, Laranth, pressé par Hakon de se choisir une femme, exprime son intention d'offrir des fleurs à Jenesta pour le Jour des Fleurs. Ce jour sacré est la célébration du printemps et le premier d'une série de rites sacrés honorant la déesse Ernalda tout au long de l'année. D'autre part, le Jour des Fleurs est aussi le jour où les jeunes filles honorent la déesse Voria, fille d'Ernalda et divinité du printemps. À cette occasion, il n'est effectivement pas rare que les jeunes gens montrent des signes d'affection les uns pour les autres. Et Laranth pense que le geste sera apprécié de Jenesta, pour sa symbolique rituelle.

Le joueur de Hakon est très pressant avec cette histoire de mariage

Le jeune Laranth recevant des conseils de son aîné Hakon sont toujours des moments savoureux.

Pendant ce temps, le groupe de chasse mené par Farad devient proie. Dans les Collines Jaunes, les chasseurs Asborns tombent avec un groupe de monteurs de bisons de Prax. Les nomades, manifestement des éclaireurs pour une troupe plus large, ouvrent la route traditionnelle des pillards de Prax vers la tribu Dundaelos.

Toute les scènes avec les nomades seront gérées à travers une confrontation étendue, les descriptions du joueur d'Hakon dictant la mise en AP et les traits testés.
Lorsque Laranth et Jelvera arrivent sur la fin, je les ajoute sous forme d'augment à la confrontation en cours.
Au final, le tout fut réglé par 5-6 jets de dé maximum.

C'est le brave Swen (encore) qui trouvera le guerrier Orlanthi. Iskalli est mort, se vidant de son sang, en empêchant seul des pillards de traverser un gué menant à la Vieille Colline.

Je n'avais pas prévu la mort d'Iskalli. Alors que les personnages et les PNJs se rassemblent à la Colline du Vent Sacré, ils entendent d'autres PNJs s'interroger sur le sort d'Iskalli.
Et là, sur le moment, je décide "Iskalli est mourant, si un joueur fonce tout de suite, il le trouvera... le sauvera-t-il ou le laissera-t-il mourir ?"
Sauf qu'aucun personne ne se met à la recherche d'Iskalli. Donc il meurt. Je décide alors tout aussi subitement de faire reprendre le thème d'Iskalli par Farad. Du coup, le thème gagne en intensité car à la volonté d'en découdre d'Iskalli vient maintenant s'ajouter la soif de vengeance de Farad.
Farad, ayant subi une perte, a plus de justification qu'Iskalli pour demander du sang.

Autour des hommes rendant hommage aux leurs, la vieille Enastarra, flanquée d'Aransanda et Brenna l'Ancienne, attendent, rappelant ainsi que la plupart, sinon tous, iront non pas auprès d'Orlanth mais retourneront à la Terre.

J'amorce à nouveau. Le détail n'a pas d'importance dans la scène mais je viens sur le rôle des anciens dans le clan. Non ils ne sont pas justes bons à radoter au coin du feu. Les vieilles femmes ont un rôle social. Cela sera utile plus tard si je reprends ces femmes dans l'histoire, de les avoir établies déjà maintenant.

Farad commence par plus ou moins subtilement amener Elnor à rappeler lui même ses devoirs envers le clan puis il commande, sur le ton d'un ordre, au forgeron de préparer de nouvelles armes pour la guerre. Hakon a beau envoyer des signaux muets pour que le forgeron refuse la requête... où bien ce dernier ne les a pas compris où bien il n'a pas voulu s'opposer à Farad.

Double utilité ici : d'abord cela me permet de faire un appel du pied vers un mythe écrit pour la campagne (voir le sujet sur Glorantha) mais cela permet aussi d'associer le personnage d'Elnor à la capacité de Farad à emmener le clan à la guerre (car, sans armes, ce serait déjà plus difficile).
Là aussi, la question sera "dois je obéir, potentiellement, au clan si je pense que cela l'emmène au désastre ?"

Elnor, Hakon et Laranth se retrouvent ensuite près du Repos des Skalds afin de prévenir les Lunars.

Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Que les trois personnages soient d'accord (bien que pour des motifs parfois différents) m'a un peu surpris.
D'un autre côté, qu'ils décident tous les trois de prévenir les Lunars plutôt que de les exécuter me laisse croire que, peut être, les rôles de TurEel et Jelvera ont été bien amenés aux joueurs afin de désamorcer l'hostilité.

(prochaine séance de jeu...ah ben là, on m'attend !)

kristoff · Message par **kristoff** » mer. juil. 18, 2012 10:41 pm

très sympa !
je vais suivre ça de très près ! et prendre des idées

Sherkan · Message par **Sherkan** » jeu. juil. 19, 2012 12:21 am

J'ai tout lu, c'est vraiment très bien, et le commentaire façon Bonus DVD est intéressant.
De plus, l'univers est bien maîtrisé sans être "pédant-obscur" comme cela arrive souvent pour les CR sur Glorantha.
Je vais continuer tout cela

kridenow · Message par **kridenow** » jeu. juil. 19, 2012 10:04 pm

Quelques PNJs...

La jeune Jenesta, qui a retenu l'attention de Laranth et d'Elnor

Marlesta, la femme de Hakon

Umathkar, à qui Hakon préfèrerait être marié...

..et Swen, la mari d'Umathkar

Verlain, l'aubergiste-fermier

Orlkarnth, érudit et chef du clan, père d'Elnor, mentor de Laranth

Iskalli, pieux Orlanthi tué par les pillards monteurs de bison

Farad, le beau-frère d'Iskalli qui a soif de vengeance

TurEel

Jelvera

et les PJs :

Elnor, jeune forgeron-armurier

Laranth, l'étudiant d'Orlkarnth

Hakon, chasseur et mari de "poisson froid"

J.O. · Message par **J.O.** » dim. juil. 22, 2012 1:53 pm

Merci pour ce CR et

pour les commentaires !

Bref, j'offre deux choix aux joueurs...
les joueurs ne peuvent dès lors plus se reposer sur les PNJs pour prendre les décisions...
Tout cela fait partie du cadre nécessaire pour rendre les choix difficiles...
Et j'attends de voir si un joueur ramasse une pièce...
etc...

Vil manipulateur

c'est très bien ça....

kridenow · Message par **kridenow** » dim. juil. 22, 2012 11:02 pm

Je manipule pour amener les joueurs à faire des choix alors. Bon, ça va, je me sens pas trop coupable

Si lors de la dernière partie les joueurs s'interrogeaient sur la Quête Heroïque à accomplir et je compte ressortir un autre choix à faire lié à TurEel et Jelvera lors de la prochaine.
Mes joueurs semblent intéressés par la voie du compromis pour l'instant. "J'me mouille pas trop et si on s'embrassait tous en se faisant des tapes dans le dos, ça serait pas mieux ?".
La voie du compromis risquant de ne pas permettre au clan d'avoir les moyens magiques de traverser la tempête à venir (dans Glorantha, les rites magico-religieux ont un impact dans la vie quotidienne. Disperser ses efforts magiques produira un petit effort partout et un effort suffisant nulle part).

kridenow · Message par **kridenow** » jeu. juil. 26, 2012 12:22 pm

Elnor, Laranth et Hakon ont donc décidé de prévenir les Lunars de l'attaque probable et prochaine d'un groupe mené par Farad.
Réceptif à l'vertissement, TurEel fait quitter l'auberge à son petit groupe pendant la nuit.

Le lendemain, nos trois compères devisent à l'auberge désormais vide de Lunars sur le futur du clan. Reconnaissant qu'il faut tenir compte de la hargne et de la rage de Farad à la suite de la mort d'Iskalli face aux pillards, ils envisagent alors de se lancer dans une Quête Héroïque afin de ressouder le clan.
Dès lors, la discussion s'embrouille. La principale question est d'abord de déterminer s'ils souhaitent amener un avantage défensif au clan ou s'ils souhaitent renforcer l'autorité de l'Anneau Clanique.
La défense du clan semble d'abord emporter l'agrément des trois hommes. Laranth mentionne alors le mythe du Mur d'Aedin où un géant construisit un rempart autour de la demeure d'Orlanth et de sa tribu, en échange de quoi Aedin recevrait Eneria, la plus belle des filles du dieu des Tempêtes.
L'idée semble séduisante bien que Laranth oublie, néglige ou sous-estime les défis implicites à cette quête et qu'il ne mesure pas nécessairement pleinement les conséquences.
Puis, après un court moment où les amis se détendent en imaginant reproduire des actes divins par Quête afin d'améliorer leurs chances de mariage ou d'engendrer une descendance, la discussion revient sur l'autorité de l'Anneau Clanique.
Et, finalement, c'est cette solution qui est privilégiée. Les trois hommes considèrent que les errements de Farad seront mis en échec ou neutralisés si une Quête est menée pour ressouder le clan autour de son Anneau.

Cette discussion s'éteint peu à peu lorsque Hakon réalise qu'un groupe s'approche. Et, alors qu'il maugrée une fois de plus sur son mariage et sa femme, c'est bel et bien sa femme qui ouvre la porte de l'auberge.
Marlesta, femme de Hakon, entre alors, ayant revêtu son équipement pour la guerre et armée. Derrière elle, tout aussi préparés au combat se trouvent Farad et Umathkar, Hendrick le fils d'Iskalli et enfin Leikan, Kenstrel et Engarna (respectivement père, oncle et sœur de Laranth).

Marlesta dit, voire ordonne, à son mari de se préparer à rejoindre le groupe de Farad, qui va se mettre à la poursuite des Lunars disparus durant la nuit. À Elnor, elle énonce avec plus de fermeté que ce dernier doit s'armer et les rejoindre aussi.
Laranth, qui n'est qu'un étudiant et aspirant érudit, ne reçoit aucune injonction.

Tout de suite, Hakon s'oppose à la volonté de pourchasser les Lunars, vite rejoint dans son argumentaire par Laranth.
Les deux hommes arguent que Farad et son groupe n'ont pas l'aval de l'Anneau du clan pour provoquer ce qui peut dégénérer et appeler des représailles Lunars contre le clan.

L'aval de l'Anneau Clanique, le groupe de Farad s'en passe. La prudence face aux Lunars, il la balaye. À la raison invoquée par Laranth et Hakon, Kenstrel et Farad oppose deux lois divines, fondamentales, énoncées par le dieu Umath (le père d'Orlanth) :

la violence est toujours une option
personne ne peut vous contraindre à quoi que ce soit

(bien qu'Orlanth eut à cœur d'ensuite atténuer la seconde loi afin de rassembler et donner des règles sociales aux dieux et donc ensuite aux hommes)

La référence aux lois d'Umath met Laranth et Hakon en difficulté. Farad n'invoque jamais la loyauté au clan mais suggère derrière l'idée de libre choix que pourchasser et tuer les Lunars est la chose à faire car ce sont des ennemis et des étrangers.

L'échange monte en intensité et Hakon, puis Laranth et enfin Elnor enchérissent et vont jusqu'à accuser Farad et son groupe de trahison envers le clan.
Dès lors, la cassure est faite. Kenstrel, un guerrier serviteur du dieu de la guerre et de la mort, prend particulièrement ombrage de l'accusation et promet des conséquences.
À Elnor, qui affirme vouloir aller porter l'affaire devant l'Anneau du clan, Kenstrel affirme qu'il viendra volontiers mais avec une épée.
Engarna, la guerrière Vingan, affiche son mépris pour ceux qu'elle qualifie de "femmes" et de "couards" (soulignant ainsi la volonté de prudence typiquement attribuée aux femmes Heortlings).
Leikan exprime sa déception pour son fils Laranth, qu'il accuse à demi-mots de détourner les traditions du clan pour protéger des étrangers et des ennemis (Laranth, notamment, invoque la loi sur l’hospitalité, qui fut donnée aux Lunars, alors que celle-ci ne s'applique plus dès lors que les Lunars sont partis et que jamais ceux-ci ne montrèrent de signes d'amitié).

Laranth cherche à valoriser le rôle de Jelvera, la garde du corps de TurEel, lors de l'attaque des pillards où elle participa effectivement à sauver Hakon, Farad et Umathkar. L'étudiant passant sous silence le fait qu'il a du payer pour cela.
De même, à aucun moment, les compères ne révèlent que les Lunars ne partirent qu'après l'avertissement qu'ils leur fut donné par Elnor.

Engarna, Kenstrel, Marlesta et Farad cessent de tenter d'amener Elnor et Hakon dans leur groupe et partent sur la route pour rattraper les Lunars.
Hakon parvient à faire hésiter puis ramener Umathkar qui s'apprétait à partir. Là, le chasseur cherche à tout prix à éviter qu'Umathkar soit impliquée dans cette affaire. Il fera douter puis céder Umathkar en "la regardant comme jamais il n'a regardé sa femme".
Leikan, le père de Laranth, tarde à rejoindre le groupe de guerriers sur le départ, exprimant sa déception devant les accusations de trahison et l'arrogance de son fils comme de Hakon.
Laranth continue à discuter avec son père mais ne parvient pas à stopper sa sœur Engarna.

Quelques minutes plus tard, le groupe de guerriers a disparu. Umathkar et Leikan sont finalement restés.

Leikan semble avoir toujours été hésitant sur la chasse à donner aux Lunars et est vraisemblablement resté en arrière avec l'excuse de la discussion.

Suit alors un échange entre Leikan et son fils Laranth. Leikan met le jeune érudit au défi de lui trouver quel loi Farad et son groupe sont en train de violer.
Après plusieurs tentatives orales pour esquiver la question, Laranth doit concéder que Farad ne viole aucune loi.

Leikan souligne qu'Engarna fait partie du groupe et que toute action visant à demander une sanction contre Farad sera aussi un appel à la sanction contre la soeur même de Laranth (Engarna étant restée avec Farad).
Laranth, toutefois, ne semble pas très troublé par cette idée.

Alors que Leikan tente de désamorcer la situation, Laranth se lance dans de grandes affirmations selons lesquelles mener une Quête Héroïque ressoudera le clan. Ce qui n'émeut pas Leikan qui rappelle qu'aucun Quête ne va effacer ce qui vient de se dérouler et ce que Farad s'apprête à faire.

Umathkar, elle, se lamente sur la situation. Aigrie, elle exprime son regret que les Lunars aient pu être acceptés, invités même, à séjourner sur le territoire du clan. Selon elle, rien de bon ne peut venir d'étrangers, des ennemis de surcroît ! Implicitement, elle fait peser la responsabilité de la situation actuelle sur Laranth, qui fut le principal moteur pour autoriser la présence de TurEel et Jelvera.
Hakon tente de se rapprocher d'elle mais sans grand succès.

Elnor commence aussi à émettre des doutes sur la commande d'armes que lui a passé Farad. S'il est établi que Farad les a demandé de son propre chef, Elnor se demande contre qui il compte les utiliser. Surtout que Farad a demandé qu'elles soient prêts avant la prochaine réunion de l'Anneau (un moment où Farad a annoncé qu'il faudrait changer l'Anneau). Elnor laisse ainsi planer le doute sur les intentions de Farad et la possibilité qu'il s'en serve contre l'Anneau si l'issue de la réunion ne lui convient pas.
(Elnor, accessoirement, n'a pas commencé l'ombre du début du travail de forge requis pour cela et ne semble pas décidé à accomplir la tâche)

Leikan, Umathkar et Hakon partent alors du Repos du Skald pour aller patrouiller les limites des terres du clan.

Laranth part avec Elnor pour trouver Orlkarnth (le chef du clan, mentor de Laranth et père d'Elnor).
En chemin, Laranth sonde Elnor sur ses intentions en matière de femmes. Notamment, il demande pourquoi Elnor n'a pas cherché à séduire Jelvera l'étrangère. Cette question est particulièrement incongrue pour Elnor qui affirme ne jamais même y avoir pensé.
Assez vite, Laranth ramène le sujet à Jenesta, la jeune initiée d'Ernalda dont il sait qu'Elnor est entiché.
Devant l'anxiété de Laranth à propos d'une possible rivalité pour les attentions de Jenesta, Elnor semble lâcher prise au sujet de la jeune fille, à la grande joie de Laranth.

Enfin parvenu à la demeure du père d'Elnor, les deux jeunes hommes trouvent le chef du clan discutant sur le pas de la porte avec Heorl (le marchand qui avait permis de discuter avec Jelvera, aussi membre de l'Anneau Clanique).
Heorl communique sa surprise et peut être son enthousiasme aux nouvelles venues du nord. Il lui a été rapporté encore le matin même que les Lunars construisent une ville à proximité de la passe de Sambari. Bien qu'Heorl lui même en doute fortement, il lui a été dit que la ville est quasiment finie et serait plus grande que Boldhome, la capitale du royaume.
Orlkarnth met cela sur le compte de l'exagération typique de l'interlocuteur qui veut impressionner.
Heorl, lui, voit cela comme une opportunité. Car les clans de la tribu Sambari auraient été approchés pour fournir des travailleurs. Et, selon Heorl, tous ces travailleurs ont forcément besoin de quelque chose sur le chantier. Quelque chose qu'il sera ravi de vendre.
Orlakarnth tempère, rappelant que le clan Asborn fait partie de la tribu Dundaelos, pas Sambari. C'est un rappel implicite que ce qui se passe dans la tribu à côté n'est pas nécessairement l'affaire du clan Asborn.

Ni Laranth ni Elnor ne manifestent le moindre intérêt pour la nouvelle. Laranth prend alors la parole et réclame une réunion de l'Anneau Clanique au plus vite, sans pour autant révéler la raison de cette requête.
Orlkarnth accepte. Heorl et lui s'en vont alors chercher les autres membres de l'Anneau.

Les PNJs notables de ce récit :

Marlesta, la femme de Hakon. Elle est guerrière et initiée d'Humakt le dieu de la guerre et de la mort

Umathkar, la chasseresse du clan et sujet des attentions de Hakon, qui se lamente que toute cette afafire a commencé lorsqu'on a accepté les Lunars

Farad, le meneur de tout cela, un des chasseurs

Leikan, le père de Laranth, aussi chasseur

Engarna, la sœur de Laranth, initiée de la déesse guerrière Vinga

Kenstrel, l'oncle de Laranth, adepte d'Humakt comme Marlesta

Hendrick, le fils du défunt Iskalli, il prendra peu la parole mais appuie Farad

(commentaires plus tard)

kridenow · Message par **kridenow** » jeu. juil. 26, 2012 4:23 pm

Le lendemain, nos trois compères devisent à l'auberge désormais vide de Lunars sur le futur du clan. Reconnaissant qu'il faut tenir compte de la hargne et de la rage de Farad à la suite de la mort d'Iskalli face aux pillards, ils envisagent alors de se lancer dans une Quête Héroïque afin de ressouder le clan.

Il m'a fallu vaincre la réticence spontanée du joueur de jeu de rôle à s'engager dans des actes mythiques "en début de campagne". J'ai souligné l'importance du poids du soutien de la communauté et des bonus que cela apporte pour effectuer une Quête.
De fait, repris dans le contexte de la campagne, c'est devenu plus naturel d'envisager se projeter dans un mythe.
Je ne suis toutefois pas certain que les joueurs réalisent que, malgré tout, même en revivant un mythe connu, il faudra aux PJs être capables de vaincre les défis qui s'annonceront.
La question ici n'est pas s'ils seront "assez forts" (qui est plutôt une question de soutien de la communauté, qui booste les valeurs des traits des PJs) mais simplement la capacité à s'adapter et surmonter les différents défis.
D'un autre côté, je me dis qu'apprendre "sur le tas", pour les personnages, est aussi une expérience amusante à jouer. Même si cela tourne mal à la fin.

Il y a aussi l'impact d'une Quête. J'ai l'impression que le joueur de Laranth imagine que Farad sera soudainement "calmé" si une Quête pour renforcer l'Anneau Clanique est réussie.
Or, de telles Quêtes reposent beaucoup sur l'analogie. Il y a eu un glissement sémantique dans les discussions entre joueurs de "renforcer l'Anneau Clanique" à "renforcer l'autorité de l'Anneau Clanique". C'est, en fait, l'espoir que le joueur de Laranth a qui, à force d'être répété, est devenu la conséquence normale et attendue de la Quête. Pourtant ce n'est pas nécessairement une question d'autorité.

Je n'ai toutefois pas corrigé le glissement sémantique.

Cette discussion s'éteint peu à peu lorsque Hakon réalise qu'un groupe s'approche. Et, alors qu'il maugrée une fois de plus sur son mariage et sa femme, c'est bel et bien sa femme qui ouvre la porte de l'auberge.

La scène aura pu être cocasse avec Hakon qui se plaint de sa femme au moment où celle-ci entre à l'auberge mais la situation ne s'y prètera pas.
C'est la première fois que j'utilise Marlesta de manière "active". Il me semblait nécessaire de lui confier un rôle pour être autre chose que "le boulet auquel je suis marié". Outre le fait que la direction de l'histoire justifiait, voire demandait, qu'elle soit active.

L'échange Hakon-Marlesta va vite tourner au vinaigre. Pour sa première véritable apparition, j'ai placé Marlesta en position de force (c'est elle qui entre la première, c'est elle la première qui distribue les ordres).
Ce n'est pas innocent et cela sert deux objectif :

en présentant quelqu'un qui partage, soutient Farad et qui n'était pas impliqué jusqu'à présent, les joueurs ont du adapter très vite un nouvel attirail d'arguments.
Marlesta n'apparaît pas comme une "suiveuse", ce qui va la ramener au bon souvenir du joueur de Hakon comme un personnage actif. Et pas juste "poisson froid" dont le joueur peut ignorer l'existence tout en flirtant avec Umathkar.

Détail amusant, dans la foulée, le joueur de Hakon a demandé quelles étaient les lois sur le mariage Heortling et le divorce. Alors que jusqu'à présent, il avait simplement ignoré Marlesta.

Évidemment, je compte bien piéger Hakon si le personnage demande le divorce

Non que je veuille l'en empêcher mais lui rendre la tâche moins simple qu'une banale formalité.

À Elnor, elle énonce avec plus de fermeté que ce dernier doit s'armer et les rejoindre aussi.

Je crois bien que le joueur d'Elnor a décidé que sa profession et son culte se limitait à fabriquer des armes.
Or, son culte est un sous-culte d'Humakt, dieu de la guerre et de la mort, une chose que le joueur évacue totalement.
Marlesta venant lui demander de se battre avec eux est venir rappeler au joueur qu'Ingenew, la divinité d'Elnor, est un serviteur d'Humakt.

Le joueur d'Elnor, peu réceptif aux ordres, évitera totalement de répondre "non", dressant des murs d'arguments relatifs à la situation générale mais pas à la demande de venir les rejoindre.
Pressé par Kenstrel de répondre, Elnor réplique en accusant Kenstrel de trahir le clan.

Le joueur d'Elnor est en train de brûler le pont qui le lie, à la fois en tant qu'armurier et en tant qu'initié d'Ingenew, avec les guerriers du clan. Je suspecte que le joueur d'Elnor estime que cela n'ira pas plus loin qu'une engueulade.
Considérant que le combat (Elnor l'a refusé) et l'honneur (Kenstrel a été qualifié de traître) sont des choses sacrées pour Kenstrel et Marlesta, cela va aller plus loin.

la violence est toujours une option

personne ne peut vous contraindre à quoi que ce soit
(bien qu'Orlanth eut à cœur d'ensuite atténuer la seconde loi afin de rassembler et donner des règles sociales aux dieux et donc ensuite aux hommes)

Là, je suis assez fourbe car je pose un piège pour bien plus tard.
En rappelant des lois divines d'Umath, le père d'Orlanth (la divinité majeure du clan), j'amène les joueurs à les contester car cela ne soutient pas leur point de vue du moment.
Or, dans un avenir proche, les rebelles Sartarites invoqueront ces mêmes principes face aux clans/tribus "modérées" (dont le clan des PJs) afin de les rallier "à la cause" et pour lancer une révolte contre les Lunars (enfin si ma campagne va toujours dans cette direction là, à ce moment là).
Est ce que les personnages-joueurs auront une opinion à géométrie variable sur ces lois ?

Les situations que je créé depuis le début de la campagne sont destinées à amener les joueurs à prendre position sur différents points : la tolérance de l'étranger voire de l'ennemi, les conflits internes, les lois divines et le pragmatisme, la prudente soumission, la révolte où on a beaucoup à perdre ou bien l'assimilation et la collaboration ? Les anciennes traditions ou le changement et ainsi de suite.
D'autre part, outre le fait que les choix des joueurs servent à donner de la profondeur aux personnages, cela me donne aussi des idées ou des indices sur la manière d'orienter la campagne.

Pour la culture personnelle du lecteur de ce sujet, la réponse du dieu Orlanth aux deux lois de son père est "Oui mais parlons d'abord". Ce que les joueurs ont voulu faire, spontanément (c'est du bon sens) mais avec un succès marginal.

(Leikan) accuse à demi-mots (son fils Laranth) de détourner les traditions du clan pour protéger des étrangers et des ennemis

Suivra un échange entre Leikan et Laranth où le père rappellera au fils que si ce dernier souhaite à terme être le gardien des lois et coutumes, voire le juge, alors il doit savoir rester impartial et énoncer la loi et pas comment il voudrait la voir interprétée.
Ce qui se traduira un peu plus tard par :

Laranth doit concéder que Farad ne viole aucune loi.

Ce fut un échange intéressant car le joueur de Laranth, peut être inconsciemment, s'est mis à utiliser son statut d'étudiant des coutumes pour énoncer ce qui est bien ou mal dans les actes de Farad.
Leikan sert ici à faire réaliser à Laranth que, parfois, il lui faudra admettre des choses désagréables, au nom justement de ces coutumes et lois.

Accessoirement, le joueur de Laranth, qui a reçu une abondante documentation sur les lois et coutumes Heortlings, commence à utiliser des maximes, des extraits de paroles divines, dans son interprétation, ce qui donne un relief très crédible à son personnage.

Engarna, Kenstrel, Marlesta et Farad cessent de tenter d'amener Elnor et Hakon dans leur groupe et partent sur la route pour rattraper les Lunars.
Hakon parvient à faire hésiter puis ramener Umathkar qui s’apprêtait à partir. Là, le chasseur cherche à tout prix à éviter qu'Umathkar soit impliquée dans cette affaire. Il fera douter puis céder Umathkar en "la regardant comme jamais il n'a regardé sa femme".
Leikan, le père de Laranth, tarde à rejoindre le groupe de guerriers sur le départ, exprimant sa déception devant les accusations de trahison et l'arrogance de son fils comme de Hakon.
Laranth continue à discuter avec son père mais ne parvient pas à stopper sa sœur Engarna.

Y a eu de la dépense massive de points de Héros là. Ce qui a permis de soustraire Leikan et Umathkar du groupe de Farad. Je fais donc passer, en conséquence, Leikan du groupe "plutôt pour la guerre" au groupe "consensus d'abord". Déjà pour garder une cohérence et aussi pour que la dépense de points de héros ait un impact durable au delà de la simple scène.
Umathkar, de son côté, gagne la conscience de l'attachement de Hakon pour elle. Ce qui satisfait le joueur d'Hakon mais va singulièrement changer leur relation (qui est pour le moment au niveau du "flirt léger").
Ici aussi, Swen le mari d'Umathkar, n'est qu'une figure en décoration, dans le fond. Contrairement à Marlesta qui a autant d'amour pour Hakon que Hakon en a pour elle (c'est à dire aucun), Swen aime sincèrement sa femme.

Le joueur de Laranth a été déçu, surpris, de ne pas avoir été capable de retenir Engarna. En fait, aucun des trois guerriers professionnels (Engarna, Marlesta et Kenstrel) n'allaient stopper. Les joueurs, pour l'instant, n'ont pas pris en considération l'ampleur du rôle des guerriers dans le clan et le fait que, non, ce ne sont pas juste des gardes dont on peut ignorer les aspirations.
Le clan dispose de 6 combattants professionnels et la moitié (Kenstrel, Marlesta et son père Kagradus) sont des serviteurs d'Humakt, dieu de la guerre et de la mort. Pour eux, être cantonnés perpétuellement dans un rôle de gardiens de troupeaux et de champs n'est non seulement pas très glorieux mais en plus peu adéquat vu leur divinité.

Alors que Leikan tente de désamorcer la situation, Laranth se lance dans de grandes affirmations selon lesquelles mener une Quête Héroïque ressoudera le clan. Ce qui n'émeut pas Leikan qui rappelle qu'aucun Quête ne va effacer ce qui vient de se dérouler et ce que Farad s'apprête à faire.

Ici, j'oppose au joueur de Laranth les conséquences possibles s'il va porter cette affaire devant l'Anneau Clanique avec des accusations graves. La conséquence étant que, nécessairement, il va se produire quelque chose (oui, c'est flou).
Dans le sens où en l'état, même si Farad fait quelque chose de contestable (attaquer les Lunars de son propre chef), si Laranth force l'Anneau Clanique à condamner Farad, alors il va y avoir cassure dans le clan.
En fait, je retourne l'argument du joueur de Laranth qui s'appuyait sur l'idée unitaire du clan. Leikan lui présente alors les choses ainsi "cela va se produire, de toutes façons mais si tu en fais toute une histoire, alors c'est certain que ça va casser. Tandis que si tu te tais, alors on pourra sans doute oublier".

Au moment où j'écris ces mots, je ne sais pas ce que Laranth compte dire à l'Anneau Clanique. Mais il est vrai qu'en poussant le bouchon assez loin, il peut parvenir à faire condamner Farad et ainsi réaliser la cassure dans le clan qu'il cherche à éviter. Ironie...
Les questions restent : "quelle cassure, avec qui ?" et "doit on sacrifier ses idées et ravaler sa fierté pour admettre quelque chose de contestable mais pas criminel".

Umathkar, elle, se lamente sur la situation. Aigrie, elle exprime son regret que les Lunars aient pu être acceptés, invités même, à séjourner sur le territoire du clan.

Un coup bas de ma part consistant à rappeler que tout cela ne serait pas arrivé si Laranth n'avait pas pressé son mentor Orlkarnth a accepter la présence des Lunars.
En toile de fond, j'érige la méfiance des étrangers comme norme souhaitable.

En chemin, Laranth sonde Elnor sur ses intentions en matière de femmes.

Un interlude "affaire de cœur" comme il y en a régulièrement depuis le début. Il faut dire que j'ai insisté au départ sur le fait que la norme sociale est le couple avec enfants. Et que c'était attendu, voire un devoir envers le clan, de se marier et avoir des descendants.
Comme les joueurs ont intégré cette question dans leur jeu (parce que ça les amuse avec Hakon qui joue au mari vétéran aux conseils à deux balles genre "tu dois être viril, avoir des poils sur les bras et savoir tenir debout même bourré, les femmes respectent ça" alors que son propre mariage est un échec).

Je sens toutefois que le joueur d'Elnor ne va pas se battre pour Jenesta et "décrocher". La romance n'a jamais été la tasse de thé de ce joueur donc la compétition avec un autre doit encore moins lui plaire. Dommage.
Dommage surtout parce que je ne ferai pas pour autant de cadeau au "forgeron solitaire" du point de vue des attentes du clan.

Heorl communique sa surprise et peut être son enthousiasme aux nouvelles venues du nord. Il lui a été rapporté encore le matin même que les Lunars construisent une ville à proximité de la passe de Sambari. Bien qu'Heorl lui même en doute fortement, il lui a été dit que la ville est quasiment finie et serait plus grande que Boldhome, la capitale du royaume.

Deuxième mention du chantier démarré par les Lunars, et la dernière. Les joueurs n'y ont pas plus réagi que la première fois. Peu importe. Mon but est qu'ils l'aient retenue. Je ne cherche pas particulièrement à les y envoyer.
Le but est multiple :

montrer que les Lunars s'installent durablement
suggérer la capacité de génie civil des Lunars
donner un point géographique de référence aux joueurs sur où trouver la culture Lunar sans quitter Sartar

Pour les connaisseurs, la "ville" construite par les Lunars est en fait le Temple de la Lune Montante et les bâtisses attenantes. Ce sera peut être une vraie ville un jour mais pas maintenant.

Laranth prend alors la parole et réclame une réunion de l'Anneau Clanique au plus vite,

Aucune idée de ce qu'il va dire.

Parmi les informations et anecdotes variées :

Je n'ai pas décidé si TurEel et Jelvera vont finir massacrés par Farad et son groupe.
Laranth affirma à Elnor que Jelvera n'est pas une Lunar (parce qu'elle ne porte aucune rune de la Lune), ce qui est vrai et faux. C'est vrai parce qu'elle n'est pas Lunar au sens religieux mais c'est aussi faux elle est Lunar au sens politique. Les Lunars et leur empire ont pas mal d'ambigüités de ce genre. Ce qui fait le charme de cette religion quand on est parvenu à la digérer et la rend imbuvable pour le débutant en Glorantha.
Laranth qualifie aussi TurEel de noble naïf et sans doute incompétent, se basant probablement sur les dires de Jelvera. Jelvera n'ayant manifesté que mépris pour les bouseux du clan Asborn, il en a sans doute conclut qu'elle était franche, n'ayant aucun intérêt à mentir. Jelvera était effectivement franche. Mais a tort (TurEel n'est pas un noble oisif et naïf, c'est le rôle qu'il endosse pour parcourir l'empire sans trop attirer les soupçons sur ses motivations)

Plus généralement, les scènes jouées ici vont servir à établir le rôle de l'Anneau Clanique dans le futur. Pour le moment, les joueurs considèrent l'Anneau Clanique comme une sorte de croisement entre un conseil de famille et un conseil municipal. Une sorte d'embryon d'état.
Ce qui est probablement pourquoi ils ne se posent même pas de questions sur les aspirations des combattants, comme si ces derniers étaient des sortes de fonctionnaires que le clan poste là ou là en fonction des besoins.
Les appels à la vengeance de Farad sont très appréciés par les guerriers qui, outre leur opinion personnelle sur le sujet, vont pouvoir montrer leur valeur, leur courage en plus de pouvoir honorer leur dieu en combattant. Si les joueurs parviennent à museler Farad et les guerriers, il y a quand même un risque que lesdits guerriers, las de garder des vaches, ... s'en aillent.
Si la situation tourne ainsi, je rappellerai que les combattants ne sont pas juste des guerriers qui gardent indifféremment des vaches, des moutons ou des granges.
Et si plus tard, on avance vers des appels à la révolte contre les Lunars, alors là les guerriers peuvent réellement aller voir ailleurs et laisser le clan sans personne pour se défendre.

kristoff · Message par **kristoff** » jeu. juil. 26, 2012 5:53 pm

demat
ton CR est juste passionnant, le debriefing derrière également
tu es à combien de séance en fait ?
entre le cadre et les enjeux que tu présentes, ça correspond vraiment bien aux éléments que j'avais préparé pour ma propre campagne
je pense que je vais te piquer des idées

kridenow · Message par **kridenow** » jeu. juil. 26, 2012 6:35 pm

4 séances plus une plus informelle, préparatoire, à raison d'une partie par semaine si tout le monde est là. Nous avançons à un rythme satisfaisant considérant que nous jouons via internet.

kridenow · Message par **kridenow** » jeu. août 16, 2012 3:55 pm

Reprise après vacance de joueur

Après avoir quitté la demeure d'Orlkarnth, l'érudit et chef du clan, les trois compères devisent un peu.
Elnor et Hakon pressent Laranth de préparer un discours pour convaincre l'Anneau Clanique de soutenir le projet de quête. Laranth, lui, estime que la Vérité suffira et n'a pas à être travestie par des artifices de langage de marchands.

Les amis se séparent alors. Elnor fait alors un détour et se rend aux potagers derrière le temple de la déesse Ernalda. Il y a trouve la jeune Jenesta, occupée à arracher des mauvaises herbes en compagnies de plusieurs gamines du clan.
Alors qu'Elnor tente quelques compliments sur le physique de Jenesta tout comme sur le travail des femmes, Engarna une cousine de Laranth arrive, panier d'osier sous le bras.

(Jenesta, manifestement sujette des attentions de Laranth et maintenant d'Elnor)

(Engarna, cousine de Laranth)

Jenesta et Elnor batifolent un peu mais Engarna vient railler Elnor, soulignant que les hommes ont toujours un beau langage mais qu'ils règlent toujours tout par la violence, ruinant ainsi les efforts des femmes.
Jesneta confie à Elnor que les femmes préparent une fête pour le Jour de l'Hommage, un jour sacré honorant la déesse Ernalda, qui a lieu dans quelques semaines. Elle lui demande alors de solliciter Hakon pour qu'il leur capture un daim pour amener de la viande sauvage au banquet.
Au cours de l'échange, Jenesta laisse échapper qu'Inganna, la prêtresse d'Uralda, compte demander au clan son soutien pour obtenir la bénédiction de la Mère des Vaches. Engarna coupe alors la discussion et prétexte de travail ailleurs pour entraîner Jenesta loin d'Elnor, qu'elle trouve trop bavarde.

Un nouvel espoir

Le lendemain, Laranth emmène Elnor et Hakon à la ferme-auberge de Verlain, au Repos des Skalds. Là, l'Anneau Clanique s'est réuni, suite à la demande de Laranth.
L'Anneau est presque complet. La siège d'Iskalli est toujours vacant. Ernaldness, la femme de Farad est absente. Mais Randella, la femme de Leikan (et mère de Laranth) est présente.

(Orlkarnth, le gardien des lois et traditions et chef du clan)

(Angorri, un fermier)

(Inganna, prêtresse d'Uralda)

(Randella, la mère de Laranth)

(Heorl, le principal marchand du clan)

Laranth démarre alors un discours particulièrement argumenté et soutenu par des citations et exemples, prouvant ainsi que, contrairement à ce qu'il avait affirmé le jour précédent, il avait bel et bien travaillé un discours. Selon Laranth, revivre le mythe fondateur du clan d'Orlanth permettra d'unir le clan, renforcer l'Anneau et apporter la prospérité.

Le projet de Laranth reçoit une réponse enthousiaste d'Heorl le marchand, même si celui-ci estime que les attentes sont peut être déplacées (le mythe est celui où le Roi des Dieux rassemble une tribu autour de lui, il n'est pas question de prospérité du clan).
Orlakarnth est plus pondéré devant le projet de Laranth, attendant visiblement un autre évènement.

Les vaches contre-attaquent

Car, en fait, Inganna prend Laranth à contre-pied. Le jeune étudiant s'attendait à voir se dresser une opposition favorisant la solution belliqueuse. Il sentait, toutefois, qu'il n'y aurait sans doute personne pour s'opposer à lui devant l'Anneau puisque Farad était parti (Laranth estime que le groupe de Farad ne reviendra sans doute pas avant une semaine).
Lorsqu'Inganna propose que, plutôt que de revivre le mythe fondateur tribal, le clan cherche la bénédiction de la Mère des Vaches afin d'assurer la fertilité du troupeau, Laranth est un peu décontenancé.
En réponse et spontanément, il se lance dans un exposé raillant la volonté de chercher la fertilité en la dépeignant comme l'assurance de la sécurité. Selon lui, les pillards nomades auront juste plus à voler.

L'échange devient vif entre Laranth et Inganna. Inganna rappelant que la bénédiction et la fertilité de la Terre ne sont pas des acquis et qu'il faut honorer les déesses. Angorri le fermier vient surenchérir en se plaignant qu'on attend toujours des fermiers qu'ils nourrissent le clan mais dès que les questions sont considérées comme sérieuses, leur avis est balayé comme quantité négligeable.

Randella est hésitante. Elle tend à partager les vues d'Inganna sur la question mais sa propre fille Engarna la Rouge est partie avec Farad pourchasser les Lunars. Son mari Leikan a d'ailleurs failli partir lui aussi.

Spoiler:

Inganna propose en guise de compromis de conduire le rituel honorant les actes d'Uralda la Mère des Vaches mais de conduire le rituel tribal d'Orlanth plus tard et pas juste le refuser.

Elnor et Hakon s'expriment sur le sujet, mettant en avant la nécessité, selon eux, d'uinr le clan et les conséquences bénéfiques pour tous que cela amènerait.
L'argument du "bénéfice pour tous" enrage Angorri et Inganna qui estiment que, eux, travaillent toute l'année durant pour le bénéfice du clan et que, encore une fois, ce travail et ses nécessités sont ignorés.

Orlkarnth met un terme aux échanges, après avoir demandé à un Elnor sarcastique de quitter les lieux, suite à son ironie facile envers Inganna.
Hakon, de son côté, remarque que Randella est très à son goût et se positionne près d'elle afin de pouvoir admirer la mère de Laranth, souhaitant intérieurement qu'Umathkar embellisse avec l'âge telle Randella.

L'Anneau Clanique vote alors.
Durant tous les débats, la proposition d'Heorl de chercher plutôt à s'allier aux clans voisins afin d'obtenir du soutien en cas de problèmes graves est royalement ignorée.

Orlkarnth vote pour le mythe tribal et l'idée de Laranth.
Angorri, amer, refuse qu'une fois de plus les fermiers doivent s'effacer devant d'autres impératifs, jugés à tort selon lui comme plus sérieux. Il vote pour le rite d'Uralda.
Heorl soutient Laranth, tout en précisant qu'il est circonspect sur les conséquences et les bénéfices attendus.
Inganna vote évidemment pour sa propre idée, arguant que la dissension au sein du clan peut être réglée par des moyens ordinaires mais qu'obtenir la bénédiction d'Uralda ne peut pas l'être sans rituel. Elle raille l'idée de Laranth comme étant une proposition de prestige mais sans bénéfice concret.

La décision finale repose alors sur Randella. Alors qu'à ce moment, tout laisse penser que Randella va suivre Inganna (qui lui lance d'ailleurs des regards insistants), elle décide de ne pas suivre le choix de la bénédiction d'Uralda. Selon elle, il est important de revenir à un acte traditionnel et fondateur et elle estime que, tel Orlanth qui a toujours su œuvrer pour le bien de sa tribu, le mythe revécu sera un bénéfice pour tous. Toutefois, elle affirme qu'elle voudra que les déesses de la Terre soient proprement honorées l'année suivante.

La séance est alors levée tandis qu'Orlkarnth énonce qu'il part en informer les membres du clan. Le mythe de la fondation du clan est celui choisi.
Heorl en profite pour terminer la bière qu'Orlkarnth a laissé tandis qu'Angorri part partager sa déception avec Verlain, l'aubergiste-fermier.
Inganna, furieuse, ordonne à Randella de la suivre.

(commentaires plus tard)

kridenow · Message par **kridenow** » ven. août 17, 2012 8:47 am

Elnor fait alors un détour et se rend aux potagers derrière le temple de la déesse Ernalda. Il y a trouve la jeune Jenesta, occupée à arracher des mauvaises herbes en compagnies de plusieurs gamines du clan.
Alors qu'Elnor tente quelques compliments sur le physique de Jenesta tout comme sur le travail des femmes, Engarna une cousine de Laranth arrive, panier d'osier sous le bras.

Je ne m'y attendais pas. J'avais fait mon deuil d'une hypothétique relation Elnor-Jenesta, il me semblait que le joueur n'avait pas envie de jouer cela autrement qu'en vague toile de fond et surtout pas avec la concurrence de Laranth.
Boum, me suis trompé et c'est tant mieux.

Jenesta et Elnor batifolent un peu mais Engarna vient railler Elnor, soulignant que les hommes ont toujours un beau langage mais qu'ils règlent toujours tout par la violence, ruinant ainsi les efforts des femmes.
Jesneta confie à Elnor que les femmes préparent une fête pour le Jour de l'Hommage, un jour sacré honorant la déesse Ernalda, qui a lieu dans quelques semaines. Elle lui demande alors de solliciter Hakon pour qu'il leur capture un daim pour amener de la viande sauvage au banquet.
Au cours de l'échange, Jenesta laisse échapper qu'Inganna, la prêtresse d'Uralda, compte demander au clan son soutien pour obtenir la bénédiction de la Mère des Vaches. Engarna coupe alors la discussion et prétexte de travail ailleurs pour entraîner Jenesta loin d'Elnor, qu'elle trouve trop bavarde.

C'est la première fois que j’interprète Jenesta et jusqu'à présent, seul le joueur de Laranth s'y était intéressé. Le caractère de la jeune femme n'a été que vaguement défini, comme étant plus spirituelle que pragmatique. Les compliments à Jenesta étant assez imagés, je décide qu'ils font mouche. D'autre part, en envoyant un signal positif à Elnor, j'espère encourager le joueur à poursuivre.
Engarna est amenée ici parce que c'est aussi une des femmes célibataires du clan. Je lui fait jouer le rôle du pragmatisme manquant à Jenesta. Cela me permet de tester les réponses d'Elnor devant Jenesta en amenant des questions que Jenesta ne poserait pas

Engarna étant une cousine de Laranth, je vais pouvoir m'amuser à l'utiliser pour informer l'étudiant des actions du forgeron.

Et, enfin, je glisse l'information concernant Inganna, qui sera centrale dans la scène à venir, avec l'Anneau Clanique. Mais le joueur d'Elnor ne rapporte pas l'information à Laranth.

Le projet de Laranth reçoit une réponse enthousiaste d'Heorl le marchand, même si celui-ci estime que les attentes sont peut être déplacées (le mythe est celui où le Roi des Dieux rassemble une tribu autour de lui, il n'est pas question de prospérité du clan).

Heorl, c'est un peu la voix du MJ dans le jeu. Je m'en sers pour donner des informations et des détails directs et justes. Mais il n'est pas nécessaire que les joueurs suivent les avis d'Heorl. Mon but est juste que les joueurs ne tombent pas des nues plus tard, devant une conséquence ou un détail.
Je m'en sers aussi pour parfois proposer d'autres pistes aux joueurs comme avec :

Durant tous les débats, la proposition d'Heorl de chercher plutôt à s'allier aux clans voisins afin d'obtenir du soutien en cas de problèmes graves est royalement ignorée.

qui, effectivement, ne semble pas avoir été entendue.

Car, en fait, Inganna prend Laranth à contre-pied. Le jeune étudiant s'attendait à voir se dresser une opposition favorisant la solution belliqueuse. Il sentait, toutefois, qu'il n'y aurait sans doute personne pour s'opposer à lui devant l'Anneau puisque Farad était parti (Laranth estime que le groupe de Farad ne reviendra sans doute pas avant une semaine).
Lorsqu'Inganna propose que, plutôt que de revivre le mythe fondateur tribal, le clan cherche la bénédiction de la Mère des Vaches afin d'assurer la fertilité du troupeau, Laranth est un peu décontenancé.

J'étais à peu près certain que présenter un rituel mythique destinée à honorer la déesse des vaches ne serait pas pris au sérieux. J'ai pas mal hésité. Mon idée initiale était de reprendre un mythe de la déesse Ernalda. Mais je cherchais vraiment à opposer au plan des joueurs une solution qui paraissait déplacée. Un mythe d'Ernalda aurait été trop prestigieux, trop mystique vu que c'est la Grande Déesse des Heortlings. Un mythe d'Uralda a un côté considérablement moins prestigieux.
L'idée était ici de mettre en contraste au mythe d'Orlanth que les joueurs avaient sélectionné quelque chose de très pragmatique et de base.

En réponse et spontanément, il se lance dans un exposé raillant la volonté de chercher la fertilité en la dépeignant comme l'assurance de la sécurité. Selon lui, les pillards nomades auront juste plus à voler.

Et cela ne loupe pas. Cela va devenir un festival de sarcasmes envers la prêtresse d'Uralda, surtout de la part d'Elnor, plus tard

L'échange devient vif entre Laranth et Inganna. Inganna rappelant que la bénédiction et la fertilité de la Terre ne sont pas des acquis et qu'il faut honorer les déesses. Angorri le fermier vient surenchérir en se plaignant qu'on attend toujours des fermiers qu'ils nourrissent le clan mais dès que les questions sont considérées comme sérieuses, leur avis est balayé comme quantité négligeable.

À part le fait que j'ai mentionné aux joueurs plusieurs fois le fait que les fermiers étaient le pilier du clan, je ne leur ai jamais donné vraiment de voix jusqu'à présent. Verlain a quelque peu rempli ce rôle en tant qu'aubergiste-fermier. Angorri, par contre, va laisser remonter l'amertume d'un groupe de membres du clan qui bosse toute l'année, nopurrit tout le monde et n'est jamais consulté pour ce qui est important.
Angorri et Inganna sont justes les deux aspects du monde fermier dans le clan. Je les utilise pour envoyer le même message au joueur, juste sous deux angles : Angorri est l'angle pratique, ordinaire tandis qu'Inganna est l'angle mystique du même monde fermier.

Randella est hésitante. Elle tend à partager les vues d'Inganna sur la question mais sa propre fille Engarna la Rouge est partie avec Farad pourchasser les Lunars. Son mari Leikan a d'ailleurs failli partir lui aussi.

J'ai été surpris par le manque d'empathie et de réaction de Laranth vis-à-vis de sa mère, présente. Mais j'avais laissé Randella en retrait pendant les débats, afin de souligner son hésitation. Mais cela a sans doute été contreproductif de ce côté là puisque, du coup, le joueur de Laranth l'a sans doute juste oubliée.

L'argument du "bénéfice pour tous" enrage Angorri et Inganna qui estiment que, eux, travaillent toute l'année durant pour le bénéfice du clan et que, encore une fois, ce travail et ses nécessités sont ignorés.

Après les discours que je fais donner par Angorri et Inganna, entendre mes joueurs venir dire que leur solution à eux est destiné à bénéficier à tous m'a aussi surpris. Je m'attendais à ce qu'ils soient plus lisses de ce côté, afin de désamorcer la crise.
Au contraire, ils jettent à la face du groupe social qui nourrit le clan que, eux, au moins, pensent à tout le monde. Si j'avais décrit ce genre d'opinion dans un débat entre PNJs, suit à peu près certain que les joueurs auraient trouvé le fil un peu gros

Mais là, pris dans leur propre argumentaire et voulant emporter la décision, ils ne sont même plus rendu compte des énormités qu'ils disaient.
Ce qui m'arrange ici, c'est que je vais disposer de "justifications" en or pour positionner certains PNJs comme Inganna et Angorri, plus tard.

Angorri, amer, refuse qu'une fois de plus les fermiers doivent s'effacer devant d'autres impératifs, jugés à tort selon lui comme plus sérieux. Il vote pour le rite d'Uralda.
Inganna vote évidemment pour sa propre idée, arguant que la dissension au sein du clan peut être réglée par des moyens ordinaires mais qu'obtenir la bénédiction d'Uralda ne peut pas l'être sans rituel.

Comme je le disais, Angorri représente la voix réelle des fermiers tandis qu'Inganna est le mysticisme du monde fermier.

La décision finale repose alors sur Randella. Alors qu'à ce moment, tout laisse penser que Randella va suivre Inganna (qui lui lance d'ailleurs des regards insistants), elle décide de ne pas suivre le choix de la bénédiction d'Uralda. Selon elle, il est important de revenir à un acte traditionnel et fondateur et elle estime que, tel Orlanth qui a toujours su œuvrer pour le bien de sa tribu, le mythe revécu sera un bénéfice pour tous. Toutefois, elle affirme qu'elle voudra que les déesses de la Terre soient proprement honorées l'année suivante.

Je n'avais pas d'opinion sur ce que Randella devait choisir. Tout le débat devait trancher entre les deux propositions (celle de Laranth ou celle d'Inganna).
Les jets de dé des joueurs (après investissement massif de points de Héros par le joueur d'Elnor pour redresser un tirage calamiteux) leur sont au final favorable. Comme Randella est celle qui fera basculer la décision, ce n'est qu'après intervention des joueurs, lancés de dé et tout ça, que je sais qu'elle va être la position de Randella.
Il n'y a pas de lien direct entre la prestation orale des PJs et l'opinion de Randella mais j'ajuste l'opinion de Randella en fonction de la prestation des joueurs.

Du coup, je positionne Randella, une brave initiée d'Ernalda, comme sa déesse, toujours fidèle à son mari Orlanth. Randella d'ailleurs affirme que son choix est liée à la confiance en Orlanth. Pas parce qu'elle est convaincue de la justesse de l'idée de Laranth.
En fait, Randella est le choix de la tradition. Bien qu'elle soit normalement plus proche d'Inganna, je lui fait adopter le choix de la femme laissant les décisions à son mari.
Le joueur de Laranth a par contre très bien enregistré la demande de Randella que les déesses de la Terre reçoivent les honneurs l'année suivante.

kridenow · Message par **kridenow** » sam. août 25, 2012 12:49 pm

Le retour des affaires de famille

Chacun des compères, Laranth, Hakon et Elnor, va alors retourner à des occupations bien plus quotidiennes.

Hakon, le chasseur, va trouver les femmes au temple d'Ernalda, une grande bâtisse carrée au centre du hameau principal du clan. Là, il discute avec Engarna la cousine de Laranth qui lui explique que, lors du Jour de l'Hommage à venir, les femmes vont organiser un repas pour les hommes sur la Vieille Colline. Mais qu'elles souhaitent améliorer le repas de viande sauvage.
Hakon et Engarna discutent alors gibier tandis que le chasseur, entouré de plusieurs des femmes du clan, met en avant son attitude virile.

Elnor retourne à sa forge et termine le travail sur une lame d'épée, qu'il veut de qualité. Il semble méprisant envers la demande de Farad. Parce qu'il l'estime illégitime et parce que cela l'obligerait à un travail rapide qu'il voit comme nécessairement mois soigné.

Laranth part étudier dans la demeure d'Orlkarnth en attendant que Hakon lui ramène ... du miel sauvage, qu'il lui a demandé.
Hakon, la commande des femmes en tête, se met d'ailleurs à la recherche de ce miel. Il a quelques idées pour en trouver mais cela va lui prendre presque la journée.

À la forge, Elnor reçoit la visite de Heorl, le marchand du clan (et membre de l'Anneau Clanique). Heorl sonde Elnor pour savoir si ce dernier limite son travail aux armes ou bien s'il accepterait de travailler sur une commande plus ordinaire.
Elnor, pris à la fois au dépourvu et à rebrousse-poil (il était en train de maugréer contre Farad), finit par acquiescer. Le marchand l'informe alors qu'il aurait besoin de deux douzaines d'outils pour maçons et charpentiers et de plusieurs centaines de long clous de bronze.
Après une longue discussion où Elnor reste campé sur la défensive, l'armurier comprend qu'Heorl vient juste voir s'il peut saisir une opportunité. Heorl doit toutefois quelque peu secouer Elnor qui refuse de s'engager sur sa capacité à fournir la production demandée en temps et heure, ce qui contrarie le marchand qui, lui, devra faire face à ses clients si la commande n'est pas honorée.
Mais finalement, les deux hommes s'entendent après qu'Elnor ait évalué sa charge de travail pour le reste de la saison.
Heorl ayant besoin de ces outils pour le début de la saison du Feu (7 semaines plus tard), l'armurier du clan confirme qu'il peut et fera la production demandée, contre paiement par Heorl.

Après avoir ramené le miel sauvage à Laranth, en fin de journée, Hakon va rendre visite à Umathkar qui est revenue de sa patrouille quotidienne (depuis le départ de Farad à la poursuite des Lunars, elle patrouille chaque jour avec Leikan).
Il tombe sur sa jolie chasseresse qui se prépare à redevenir la femme de Swen. Hakon est particulièrement troublé de retrouver Umathkar dans sa ferme, sans ses habits de chasse, portant jupe et tablier, les cheveux nouées. Le changement de la chasseresse à l'épouse le laisse bouche bée tandis qu'il semble réaliser qu'Umathkar a une vie après sa journée de chasse.
Swen, l'époux d'Umathkar arrive, guidant une de ses vaches et invite Hakon pour le dîner. Amical, il décide de présenter à Hakon sa fierté : sa ferme. Et voilà Hakon parti pour faire le tour des lieux, passant des vaches aux moutons puis aux champs et au puits que Swen est en train de creuser. Au passage, Hakon reçoit de nombreux détails sur la vie rurale de la part d'un Swen tout particulièrement enthousiaste.
Hakon prétexte avoir entendu Umathkar appeler pour fuir le fermier. Il retrouve Umathkar dans la cuisine où quelques paroles ambiguës sont échangées entre eux, provoquant la gène visible de la femme.
L'époux revient alors et convie Hakon à partager avec lui une liqueur maison. Hakon, plein de mépris pour le fermier, accepte pour éviter l'offense. La liqueur en question est, et Hakon le reconnaît intérieurement de mauvaise grâce, loin d'être un affreux breuvage.
Mais le chasseur s'étrangle avec sa liqueur quand, au détour d'une discussion avec Swen sur le bonheur, le fermier annonce qu'il espère qu'Umathkar lui donnera un enfant pour la fin de l'année. Swen juge mal, heureusement ?, la réaction du chasseur et ressent une certaine fierté à ne pas tousser en ingurgitant une liqueur "un peu forte il est vrai".
La compassion déplacée du fermier sur sa capacité à boire de l'alcool (Hakon est un grand buveur) vient rajouter une couche insultante au choc que le chasseur vient de ressentir.

Hakon est alors particulièrement aigri et mauvais. Dans les discussions qui suivent avec Hakon, tandis qu'Umathkar prépare le repas dans la pièce voisine, le chasseur va alors partager avec Swen ses connaissances de chasseur. Alors que la discussion avait démarré sur ce fameux puits que Swen creuse, le chasseur fait un parallèle avec les fosses qu'il creuse pour les sangliers puis... au fait qu'il met des pieux au fond, que cela saigne la bête, souvent cela la tue et que... comme les puits, il faut faire attention à ne pas y tomber. La tirade de Hakon se termine par une menace sous entendue, pleine de venin, comme quoi Swen devra faire attention à ne jamais tomber dans une des fosses de Hakon...

Durant le repas qui suit, Swen revient sur le sujet des enfants, exprimant combien les enfants sont le ciment du couple et le fondement de la famille et donc du clan. Hakon, qui n'a aucun enfant, se plaint encore de sa femme Marlesta. Swen, croyant lui redonner confiance, invite Hakon à persévérer (et, d'un clin d’œil grivois, Swen fait comprendre que la persévérance paie, ce qui enrage Hakon). La conclusion de Swen étant que, au moins, Hakon a une épouse car, selon le fermier, il n'y a rien de pire que d'être seul.
Le moral d'Hakon est au plus bas et sa rage, sa haine ?, envers Swen couve. Umathkar est clairement mal à l'aise durant tout le repas, ce que son époux Swen ne semble jamais remarquer.
Hakon prend ensuite congé, retournant à son propre foyer vide (Marlesta son épouse étant partie avec Farad pourchasser les Lunars).

Après l'échange avec Heorl et la commande d'outils de maçonnerie et de charpenterie, Elnor s'octroie une pause dans son travail et va trouver Jenesta. Il trouve la jeune femme dans les pâturages du côté du Bosquet de Vela (un endroit agréable où les jeunes gens se retrouvent).
Sous le regard d'Inganna, la prêtresse d'Uralda qui examine le troupeau proche, Elnor vient prendre des nouvelles et demander ce que Jenesta compte faire pour le Jour des Fleurs, qui a lieu le lendemain.
Jenesta lui rappelle le déroulement de la journée durant laquelle les jeunes filles vont cueillir des fleurs. Jenesta, elle, n'étant plus une gamine, ira cueillir les premiers fruits de la saison. Les femmes mariées cuiront des pains en forme de fleurs et d'agneaux qu'elles offriront aux hommes. Et l'après-midi sera aussi consacrée à la première tonte rituelle des moutons.
Elnor, pas franchement emballé par toutes ces activités (auquel il n'est d'ailleurs pas convié, étant un homme), s'inquiète un peu que rien de distrayant ne soit prévu. Jenesta rappelle que la fête est rituelle avant tout, que ces actions ont un sens pour les femmes. Toutefois, elle ajoute malicieusement que le repas du soir aura aussi sa part de danses. Elle laisse aussi traîner son regard vers le Bosquet de Vela proche mais Elnor ne semble pas comprendre l'allusion.
Elnor quitte alors Jenesta, sans avoir fait ni promesse ni exprimé le moindre souhait, dépitant Jenesta.

Laranth a de son côté reçu le miel sauvage collecté par Hakon. Il va alors trouver sa mère Randella. Celle-ci s'apprête à œuvrer aux préparatifs du Jour des Fleurs.
Létudiant d'Orlkarnth offre alors, symboliquement, le miel à sa mère, admettant que la discussion avec l'Anneau Clanique et Inganna fut amère et qu'il espère que ce miel saura rendre les choses plus douces. Randella est touchée par le geste de son fils puis se confie.
Le rite d'Inganna, refusé, n'est pas son souci. Ce qui la tracasse est que sa fille Engarna la Rouge est partie avec Farad pour tuer les Lunars. Et soit elle revient blessée, ou pire, ce qui ne peut qu'être un malheur... soit Engarna la Rouge rentre victorieuse. Et dès lors, elle voudra recommencer.
Randella exprime ses regrets que sa fille Engarna la Rouge ait suivi les voies de la déesse Vinga, choisissant de devenir guerrière plutôt que de rester aux champs et à la maison.
Laranth montre de la compassion et tente d'aider sa mère et son père à supporter la situation. Randella se contente d'affirmer que se faire des soucis est le privilège des parents et que les enfants devraient plutôt simplement voir l'avenir.
Le fils de Randella exprime alors son soulagement que sa mère ne veuille pas le punir. Laranth redoutait en effet que Randella voie le défi envers Inganna comme un manque de respect aux femmes et à sa mère en particulier.
Comme sa mère rappelle, sur ce sujet, que les bénédictions des déesses de la Terre ne sont pas acquises, Laranth réaffirme qu'il est prêt à travailler aux champs et à labourer. Sa mère lui rappelle que la question n'est pas le manque de main d’œuvre mais le sacrifice aux déesses et que, étant un homme, il ne peut rien faire à ce propos.
Et que, enfin, le sacrifice aux déesses n'est pas affaire de comptabilité. Il ne s'agit pas de sacrifier deux fois plus l'année suivante pour compenser ou de retarder d'un an un rituel mythique pour recevoir le bénéfice avec un an de décalage. Car un double sacrifice n'apporte rien de plus et un rituel retardé peut déboucher sur rien du tout.
Laranth laisse sa mère partir vers le temple d'Ernalda, méditant ces paroles puis il retourne à ses études.

La nuit tombe alors. Elnor a reçu une commande d'Heorl et continue à voir Jenesta. Laranth a partagé les soucis de sa mère et voulu lui montrer son respect. Hakon a découvert qu'Umathkar aurait sans doute bientôt un enfant et commence à nourrir de la haine envers Swen.

Les PNJs évoqués dans cette séance :

Heorl le marchand

Randella, la mère de Laranth

Engarna la Rouge, la fille de Randella, sœur de Laranth et qui est partie avec Farad

Umathkar, bientôt mère ?

Swen le fermier et mari d'Umathkar, très fier de son puits

Jenesta qu'Elnor vient voir plusieurs jours d'affilée et à qui Laranth compte offrir une composition florale pour le Jour des Fleurs... mais ne va jamais la voir

(commentaires plus tard)

kristoff · Message par **kristoff** » mar. août 28, 2012 10:15 am

toujours aussi passionnant et bien construit
tu maîtrise à merveille ton univers et tes pnj, un régal
je t'avoue que je m'inspire à mort de tes CR pour préparer un scénario RQ, afin de faire découvrir à certains joueurs Glorantha et donner à d'autres, fan de l'univers, l'occasion d'y revenir
j'espère que cela débouchera sur une campagne de cette ampleur ;o)
tu trouves où pour info tes illustrations de pnj ?

CasusNO

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