Je vois deux niveaux de raisons potentielles de « sous-exploitation » de la capitale, au moins par rapport à mon propre ressenti (dont je ne prétends pas qu’il est partagé par d’autres personnes jouant déjà à Te Deum ou se demandant si elles s’y lanceront).
D’une part, la ville par elle-même, en tant que décor. Je me sentirai un peu démuni pour me lancer dans des aventures parisiennes sans disposer de connaissances sur des sujets concrets de la vie de cette ville : où sont les lieux de pouvoirs, les hôtels particuliers de quelques « grands personnages » ? Quels sont les ponts franchissant la Seine à cette époque ? Où sont les « portes » de la ville ? Quelles sont les activités majoritaires de tel ou tel quartier (si la ville est organisée ainsi) ?
Je pense savoir me passer de connaissances sur mille et un détails et improviser tout en restant dans une certaine véracité ; cependant, j’aime bien disposer de références sur lesquelles m’appuyer pour bâtir un décor à peu près solide.
Pour l’instant, je dispose de beaucoup d’infos sur Paris, mais éparpillées dans de nombreuses sources, et je « rêve » donc de ce guide ludique de Paris pour Te Deum.
D’autre part, la ville vue comme épicentre des « jeux de pouvoirs », comme tu écris. J’ai souvent écrit, à propos de l’univers de Te Deum pour un massacre que ces « guerres de religions » n’ont rien de conflits théologiques et tout de conflits de pouvoirs. Donc, c’est un aspect qui m’intéresse comme sources d’aventures pour ce jeu. Mais c’est parfois intimidant pour y impliquer des PJ, si c’est une implication au plus haut niveau de ces pouvoirs : comment jouer avec des PNJ des familles Valois, Guise, Bourbon, etc. ? Comment jouer si certaines conséquences des parties devaient faire entrer dans une uchronie ?
J’ai choisi de ne pas aller vers des aventures tournant à ce niveau-là de la hiérarchie du pouvoir, et de m’inscrire dans des « esprits » d’aventure cousins de ceux des Trois Mousquetaires ou du Capitan Alatriste : les PJ sont éventuellement embarqués dans des affaires qui impliquent des grands personnages, mais ils n’interfèrent pas (ou très peu) directement avec ces grandes figures ; ils sont, par exemple, au service – officiel ou officieux – d’un intermédiaire d’un grand personnage, et ont plutôt affaire à des gens qui « travaillent », eux, pour d’autres grands personnages.
Cela me semble une manière moins intimidante d’approcher ces « hautes sphères du pouvoir », en laissant le temps aux PJ et aux personnes qui les incarnent, de se familiariser avec cette toile d’araignée d’alliances et oppositions mouvantes, de loyautés et trahisons, etc.