Épisode 1 : De la merde de partout !
joué en distanciel le 22/10/24
Fripouilles présentes : Portna Wack, Basho, Blizkrieg l'Enfoiré, Quitterie, Dargoth le Sinistre, Korah et Klilvem Geruweck
A chaque début de partie une rumeur vraie ou fausse est lancée aux Fripouilles, libre à elles d'en tenir compte ou pas. Ces rumeurs sont générées aléatoirement. De plus, les cartes de péripéties sont ajoutées au jeu. Une seule peut être tirée par séance, elle rapporte 1 XP à chaque Fripouille et permet de réussir l'action tentée mais doit avoir effet !
Rumeur du jour : les Fils de l'Ours veulent s'étendre et ont choisi le Carrée des Artistes et la Société de la Fierté comme première opération, c'est ce que titre la Sentinelle de la Vie dans son dernier numéro !
Alors que les Fripouilles mangent et boivent leurs derniers Deniers dans un bouge sans nom de Festival, elles apprennent, par le dernier numéro de la Sentinelle de Vie, que les Fils de l'Ours, qui règnent sur leur contrada, veulent étendre leur influence sur le Carré des Artistes et se confronter avec une des milices les plus énervées de Castorhage.
« Bah... moi je vais passer voir les Fils, quelqu'un en est ? Demande Quitterie en jetant le pamphlet sur la table jonchée de reste de repas.
- Ouais, j'viens avec toi, ça peut faire quelques Deniers vite gagnés. Ajoute Dargoth d'un ton sinistre.
- Moi z'vais aller au Capitole voir les gars de la Sentinelle. Dézà z'aimerai savoir d’où ils tiennent leur information. Rétorque Klilvem en finissant sa bière.
- Je vais avec toi mon court ami ! Lance Korah en se levant de table.
- Les autres ? Dit Quiterrie en regardant les trois dernières Fripouilles qui lèvent à peine le pif de leur activité actuelle... »
Après faut les comprendre... Basho dort à moitié bourré contre les pierres chaudes de l’âtre centrale, Portna roule des muscles devant des gamins impressionnables en racontant ses supposés exploits passés et Blizkrieg... il attend le prochain mauvais coup qui passerait à sa portée !
Donc nous voilà séparé en trois... encore (sic)... on va se faire ça en séquence par groupe pour plus de clarté et de facilité de compréhension cher lecteur !
Déjà on va s'attarder aux trois Fripouilles restées en arrière...
Basho émerge de sa sieste alcoolique alors que Portna s'emporte en mimant comment il a écrasé la tête d'un griffon d'une seule main il y a... rohhh... trente ou quarante ans. Pendant ce temps là, Blizkrieg surveille les clients en quête d'un petit profit, mais faut dire que dans la contrada c'est pas la joie !
Tout à coup, le cuisinier sort en courant de l'arrière salle et criant « FUYEZ ! LES EGOUTS ! C'EST LES EGOUTS ! » et en quelques secondes les trois Fripouilles sont seules dans le troquet... alors qu'un flux de merde, de déchets et de pisse nauséabond commence à remplir la pièce où ils se trouvent !
« D’où ça sort toute cette merde ?!? s’interroge Portna en montant sur le bar pour se mettre à l'abri.
- C'est les égouts et merde ! Lance Blizkrieg qui se met prestement et lestement en hauteur.
- C'est le cas d'le'dire qu'on est dans la merde ! Lance Basho en montant, telle une flèche, se mettre à l'abri sur la charpente du troquet.
- Et les gars, c'est quoi ça ?!? ajoute Portna en montrant du doigt plusieurs grosses formes dans le flot puant.
- Des grenouilles avaleuses ! Bon c'est sans moi les gars, salut ! Crie Basho en faisant pivoter un morceau du toit tout en disparaissant de l'endroit à la vitesse de l'éclair.
- Le sent pas moi... bon allez tu peux le faire Portna ! Se dit à lui-même Portna en se jetant vers un morceau de charpente pour se sortir de là.
- Elles doivent avoir du goût ces bestioles non ? Rétorque Blizkrieg en redescendant vers le bar en croisant Portna qui tente de se mettre à l'abri.
- Ouais ben tu verras ça sans moi... AIE ! Celle-là m'a mordu ! Saloperie ! Hurle Portna qui vient de se faire croquer les fesses par une des grosses grenouilles carnivores alors que Blizkrieg en profite pour barboter une bouteille d'alcool et la caisse du troquet !
- Maintenant on peut filer... eheheheheheh ! Dit Blizkrieg en remontant se mettre à l'abri en hauteur.
- Mais merde, ça fait mal, bordel à cul de chiasse de merde ! Râle Portna en sortant sur le toit suivi de Blizkrieg qui jette un regard un peu triste vers l’éventuel repas que les grenouilles auraient put constituer... »
Dans la rue le torrent de merde continue de se déverser alors que les gens regardent ça du premier étage de leurs petites bicoques. Basho a traversé la rue et ramasse une grande planche pour permettre à ses camardes de le rejoindre... car Blizkrieg a une bouteille à la main, « ahahahahah ! » se dit l'alcoolique aspirant paladin d'un Dieu inconnu !
Une négociation douteuse commence entre l'enfoiré et l'apprenti paladin sous les yeux un peu perplexe de Portna qui décide à un moment donné de couper cours et de secouer ces deux-là pour qu'ils arrêtent leurs conneries !
Basho, déçu et presque sobre, propose à la vieille dame de la maison sur laquelle il se trouve si elle le payerait pour nettoyer son rez-de-chaussée. La vieille accepte avec plaisir et Basho, aidé de sa fidèle planche toute neuve, pousse de la merde et des détritus pour se faire quelques Deniers !
Blizkrieg ouvre la caisse du troquet et compte ses Deniers bien mal-acquis pendant que Portna descend au sec alors que le reflux des égouts commence. Il en profite pour discuter avec les gens du coin qui nettoient les rues pour savoir si ce genre de phénomène arrive souvent...
Les gens de Festival sont habitués à ce genre de problème, en fait c'est ça qui a fait fuir toutes les maisons de passe, les bordels, les tripots et les casinos de la contrada. Après les gens font avec mais des fois c'est assez dantesque d'après certain !
Y a même eut des fois où l'eau était salée tellement elle remonte de loin... le truc c'est que Festival, même si c'est une île, est au milieu du fleuve qui va à l'océan... ça fait loin pour avoir de l'eau salée.
Alors que le reflux se poursuit dans la rue qui se repeuple petit à petit, Portna se demande si les autres Fripouilles ont eut plus de chance qu'eux trois !
. . .
D'ailleurs du côté de Capitole, nous retrouvons Korah et Klilvem qui vont à la rencontre des gens de la Sentinelle de Vie...
La contrada est parcourue par de très nombreux canaux de navigation qui permettent de rejoindre de plusieurs manières différentes les maisons, les échoppes, les bâtiments officiels et les tavernes.
Mais les deux Fripouilles veulent aller sur la grande plaza des affaires de la contrada et de là aller dans l'ancien parlement patricien qui abrite le siège de la Sentinelle de Vie depuis la fin de l'administration de la ville.
Sur la plaza, peu peuplée, les deux Fripouilles ressentent l'air ambiant et se dirigent vers une grande auberge qui est peuplée de très nombreux journalistes et pamphlétaires de la Sentinelle. De là, les deux Fripouilles pensent trouver un contact peu farouche...
Et ils tombent sur Groast Bleeve, un journaliste-aventurier vénéneux et sulfureux très réputé. Il tient cour dans l'atrium de l'auberge avec les canaux de la contrada comme paysage. Tout d'abord un peu surpris, il se rapproche bien vite de Korah pour engager la conversation et plus si affinité... mais le belle sorcière n'est pas là pour quelques mondanités que ce soit et très vite elle parle boutique !
« Vous ne chercheriez pas de jeunes gens entreprenant pour vos affaire ser Bleeve ? Demande Korah en faisant tourner ses cheveux de feu sous le nez du journaliste.
- Certes ma chère ! J'ai en effet une petite tâche à vous confier. Il s'agit d'un modeste vol chez un serrurier connu du Grand Pont de la Ville. Il nous faudrait plusieurs de ses moules à clé, bien sûr de manière discrète, vous serez payé cinq Deniers par coquin ! Annonce Bleeve en faisant servir un tokay capiteux à Korah mais pas à Klilvem !
- Dix Deniers et nous avons un accord ser Bleeve ! Renchérit Korah alors que Klilvem vient de lui mettre un coup de coude de manière discrète.
- Va pour dix Deniers ma chère ! À réception des moules bien sûr ! Conclue Bleeve en levant son verre à l'accord qu'il vient de passer avec les deux Fripouilles. »
Avant de quitter l'auberge, un jeune assistant pressé de Bleeve fait passer les informations sur le serrurier et les moules à voler. Il se prénomme Klaus Resk et tient échoppe en plein milieu du Grand Pont de la Ville. Les Fripouilles doivent s'emparer de trois moules à clés spécifiques, ils sont marqués par une série de numéros afin de faciliter l'archivage pour Resk... le job paraît facile pour les deux Fripouilles qui filent vers la contrada du Grand Pont.
Une grosse heure plus tard, les deux Fripouilles arrivent sur le Grand Pont de la Ville. Cette structure délabrée coupe le fleuve en deux et permet de rallier le Quartier des Livres à l'ouest et le Fatras à l'est. Sur le pont, plusieurs dizaines d’habitations se serrent les unes contre les autres dans un chaos bancal et précaire. Certaines maisons penchent dangereusement et par endroit le pont semble s’effondrer sur lui-même...
Alors que les deux Fripouilles avancent vers leur destination, elles voient un gros attroupement qui occupe toute la largeur du pont. Très vite, elles comprennent que ce sont deux groupes d'étudiants du Collège Trannelts, la faction dominante de la contrada, qui éprouvent leurs compétences magiques ou veulent régler une quelconque dispute.
Autour des étudiants, plusieurs dizaines d'habitants de la contrada parmi lesquels de très nombreux récupérateurs assistent avec le sourire au futur spectacle. Des camelots hurlant passent dans les rangs pour vendre saucisses, chichis et autres friandises à vil prix.
Korah profite de l'occasion pour faire quelques fonds de poche en douce pendant que Klilvem attire l'attention des camelots et des témoins.
Alors que les deux Fripouilles continuent leur route et comptent leurs Deniers fraîchement volés, elles entendent un « ZAP ! » suivi d'un « OUILLE-OUILLE-OUILLE ! » suivi de ricanements et de rires issus de la foule... et d'un ou deux camelots qui crient au voleur !
Les deux Fripouilles arrivent devant la minuscule échoppe de Resk. Elle occupe le rez-de-chaussée d'une petite maison penchée de plusieurs étages sans accès à l'arrière. L'échoppe est dotée d'une seule porte à l'avant et de quelques fenêtres donnant sur l'intérieur.
Le serrurier est en train de travailler derrière un petit comptoir dans une pièce faiblement éclairée dans laquelle de très nombreux présentoirs vitrés montrent le travail pléthorique de Resk sur les serrures et les clés de toute taille, forme ou complexité.
« Ça va être plus compliqué de que prévu mon court ami ! Lance Korah en se préparant à entrer dans la minuscule échoppe.
- On verra bien, au pire on lui pète la gueule et c'est marre. Renchérit Klilvem en suivant Korah. »
. . .
Et enfin, nous en finirons avec Quitterie et Dargoth entre Festival et le Carré des Artistes...
Quitterie et Dargoth se dirigent vers un avant-poste des Fils de l'Ours pour prendre la température sur leurs ambitions et les opérations qui vont, sans doute, avoir lieu. Ils sont tous les deux conduit devant Braj Orm, l'un des fils de l'Ours lui-même !
Le jeune homme, très volontaire, explique que les Fils veulent porter la sécurité et la probité au delà de Festival et que le Carré des Artistes paraît une bonne cible de départ. Il est prêt à rémunérer les Fripouilles si elles apportent des informations de première main aux Fils.
Les deux Fripouilles acceptent mais voient l'ambition démesurée de Braj et des Fils en général... on dit que le Carré des Artiste est un havre de paix pour les riches et les puissants et que sa milice, la Société de la Fierté, fait partis des corps militants les plus puissants et mieux armés de Castorhage...
Mais bon tant pis pour les Fils, ça fera quelques Deniers pour les Fripouilles !
Deux heures plus tard, les deux Fripouilles entrent dans le Carré des Artistes, et elles arrivent au paradis. Tout est lumineux et propre, les senteurs des hostelleries chics et des mets délicats viennent subjuguer les Fripouilles. De la musique, des chants, de la poésie, des pièces improvisées et des performances viennent envahir les sens des deux Fripouilles...
« Vous êtes nouveaux dans notre contrada si je ne m'abuse ? Lance une voix haut perchée derrière les deux Fripouilles.
- En effet, nous venons euh... visiter votre belle contrada ! Lance Quitterie en faisant volte-face.
- Très bien ! Laissez-moi être votre guide ! Je suis Anton Groob, acteur-spadassin, pour vous servir ! Répond le jeune homme habillé avec goût... il est armé et suivi de deux soldats-clown et deux tirailleurs-bouffons à la mine patibulaire.
- Parfait ! Parvient à articuler Quitterie sous le regard circonspect de Dargoth qui se demande s'il a ses chances face à ces quatre hommes d'armes... »
La visite est incroyable pour les deux Fripouilles, elle commence par la plaza centrale de la contrada avec son opéra dans lequel il y a toujours quelque chose qui s'y passe, musique, chants, danse, théâtre ou performances artistiques. Ensuite, Anton Groob les fait passer devant le grand zoo de la contrada où se tassent de très nombreuses espèces disparues ou rares. La visite continue avec les jardins de la contrada, lieu de fête et d’exposition permanente avant de revenir devant l'opéra général sur la plaza du Carré.
Les deux Fripouilles se voient vivre ici mais les gens qui sont là à profiter de la vie sont bien trop riches pour elles... mais les Fripouilles auront au moins pris une bonne dose de rêve, et puis Anton est un acteur-spadassin charmant qui semble tomber sous le charme de Quitterie avant d'être apostrophé par un sang d'ogre mince qui descend de l'opéra.
« Ah, c'est Esgerth le Chuchoteur, un des cadres dirigeants de la Société ! Venez je vais vous présenter, vous m'êtes sympathique ! Dit Anton sous les regards très suspicieux de ses quatre hommes d'armes...
- Anton, mon ami, comment les choses se passent dans vos patrouilles ? Dit d'une voix haute et claire le Chuchoteur.
- Fort bien grand Esgerth ! J'ai une paire de nouveaux amis à vous présenter d'ailleurs et... commence Anton avant d'être coupé par Esgerth.
- Très bien... hum... vous dansez ? Demande de butte en blanc Esgerth à Quitterie et Dargoth.
- Euh... je peux faire ça ! Lance Dargoth en commençant à danser avec sa lourde hache dans une parade martiale effrénée.
- Vous avez un certain talent... ajoute le Chuchoteur alors que le temps se fige pour lui... » (*)
Esgerth voit la jeune et belle elfe, mais, mais, mais c'est le beau et robuste sang-d'ogre derrière elle qui attire son regard. Ses moulinés, ses muscles saillants, sa hache, tout attire Esgerth !
Il est beau, fort, son odeur est musquée et enivrante. C'est un homme d'arme du bas-peuple mais il est tellement beau !
Un dilemme s'insinue dans l'esprit du Chuchoteur... « Que faire ? Il est pour moi, il doit être à moi ! Mais que vont dire les miens ? C'est un sang d'ogre de basse extraction, un mercenaire qui plus est ! Cela peut être dangereux mais il me le faut, il doit m'appartenir, je dois le revoir et savoir ! IL LE FAUT ! »
Tout cela tourne, tourne, tourne et tourne la tête d'Esgerth qui n'en puis plus !
« Vous serez mon invité ce soir à dîner beau sang-d'ogre. Chuchote Esgerth à l'oreille de Dargoth après avoir longuement applaudit sa prestation.
- Euh... d'accord. Répond simplement Dargoth alors qu'il est pris à part par Quitterie.
- On va pouvoir gratter des informations sur leur défenses avec ça ! Dit à demi-mots Quitterie à son camarade.
- Ouais et au pire j'le'butte l'autre si y devient bizarre... renchérit Dargoth.
- J'espère juste qu'on s'en sortira si ça part en quenouille... conclue Quitterie qui vit dans un rêve éveillé qu'on appelle le Carré des Artistes. »
A suivre...
Du bon usage des cartes de péripéties...
(*) Il fut tiré la carte « Conscience » qui fige la partie, celui qui tire cette carte choisit une « victime » et deux « consciences ». En l’occurrence, c'est Dargoth qui a tiré la carte, il a choisit Esgerth comme « victime », et Quitterie et Basho comme « consciences ». De là Esgerth a un dilemme et les deux consciences doivent le convaincre d'aller vers un côté ou l'autre...