Session 8 - Time To Pretend (première partie)
Lundi 2 octobre 2032.
Intermission : les COPS passent quelques jours à aider le Californian Bureau of Investigation à rassembler les éléments incriminant la tentative d'empoisonnement de Jesse Kuhaulua, puis enquillent avec leur semaine de repos bien méritée.
Radio New LA a écrit :
Il fait chaud, chaud, chaud sur Los Angeles ce matin avec une température moyenne pour la journée de 38°C. L'indice UV est de 5/5 et le gob sera présent dans tous les districts de 6h à 21h. Port du masque fortement recommandé !
Dans les nouvelles du jour, accident de poids lourd autonome sur la Freeway 34. Si vous êtes dans les bouchons, bon courage ! La mise à jour 2.3 du MMORPG "Star Citizen" sort aujourd'hui, si vos collègues ont posé congé, c'est peut-être pour ça ! Enfin, le leader du mouvement ouvrier Mamadou Abessolle est décédé dans la nuit durant un accident de chantier. Noé Riveiro, candidat à la primaire démocrate, a salué la mémoire et le combat d'un champion de la classe ouvrière. Nous attendons dans la journée une déclaration de sa fille, Séraphine Abessolle.
D'ici là, laissez-vous embarquer par le smooth electro-jazz de Mango PoPo sur Los Angeles New Radio, avec DJ Angelica.
Nos COPS débarquent au commissariat de Downtown aux aurores, puisque l'unité Alpha II enquille sur la rotation 6h-14h. Tandis que Carol, Rambla et Foley prennent un café pour se décroûter les yeux, ils notent l'absence de Plume, inhabituelle pour la jeune recrue, et la présence de deux civils, assis au fond de la salle briefing. Les conversations vont bon train sur le décès d'Abessolle. Le parquet a annoncé quelques jours plus tôt l'ouverture d'une enquête pour trouble à la bonne conduite d'une élection à l'encontre de Peter Everett. Autant dire que la rumeur d'un possible assassinat politique est sur toutes les lèvres.
Le briefing du Hawkins est expéditif. Seules informations qui concernent nos investigateurs de chocs :
- la détective Tanaka (Plume) est détachement pour une mission exceptionnelle à durée indéterminée. Foley, son partenaire, sera affecté à un autre binôme si la situation devait durer plus d'un mois.
- Esmeralda Whitehead, la journaliste en résidence qui prépare un reportage sur les COPS et le LAPD, aimerait se rendre au commissariat de South Central pour documenter la situation sur place. Devinez qui s'y colle ?
Bon gré mal gré, les détectives embarquent Whitehead et son caméraman, avec la sale impression de jouer les babysitters. Le garage leur fait toutefois une fleur en leur prêtant des patrouilleuses Spitfire pas trop défoncées, et Rambla, qui connaît bien le secteur pour y avoir été sergent de ville (et y avoir grandi), montre à la journaliste les quartiers les mieux réhabilités. Le contact se passe plutôt bien, même si la journaliste en profite pour tenter de recueillir quelques infos sur l'affaire Kuhaulua et notamment les difficultés que peut rencontrer Foley au jour le jour, son père étant un des principaux donateurs républicains (bonjour les conflits d'intérêt !).
Alors que ce petit monde prend quelques images devant une des bodega de Hyde Park, Rambla reçoit un coup de fil sur son téléphone personnel. Une voix féminine se présente comme Rebecca, la fille de Lonny, un bon pote de lycée d'Amos (Rambla). Rebecca est inquiète, affolée par la présence d'une voiture aux vitres teintées qui stationne devant chez elle depuis plusieurs heures. Et son père est une des figures du mouvement syndicaliste, proche de (feu) Khleane Abessolle…
Lonny habitant à deux pas, Rambla embarque ses collègues et la journaliste pour aller jeter un œil à la situation, qu'il signale au central. Direction 14703 Halcourt Avenue, dans Norwalk, quartier industriel où cohabitent les raffineries de la PUC et les maisons des ouvriers les mieux dotés. La Spitfire conduite par Foley (qui emmène avec lui Whitehead et son cadreur) s'arrête en haut de la rue pour observer la situation à distance, tandis que Carol et Rambla s'approchent avec prudence du domicile de Lonny. Une berline marron est garée à 50m de ce dernier, sans qu'il soit possible de voir qui est à l'intérieur.
Carol et Rambla toquent et s'annoncent auprès de Rebbeca, qui leur ouvre la porte. Elle est nerveuse et explique que son père n'est pas encore revenu du travail (parti à 3h du matin pour relever l'équipe de nuit, il ne reviendra pas avant midi). Elle a repéré la voiture vers 7h et est certaine qu'il ne s'agit pas du véhicule d'un voisin. La plupart des habitants de la rue bossent à la PUC et sont partis travailler. De son côté, Foley repère depuis sa voiture une femme munie d'un fusil d'assaut en bandouillière dans la contre-allée derrière le domicile des Rios. Les COPS décident de prendre les devants. Carol sort arme au poing et toquent à la fenêtre de la voiture. Une femme en gilet pare-balles ouvre, un revolver sur le siège passager.
Avec calme, la suspecte tend à la détective une licence de chasseuse de primes au nom de Sasha Bordeaux. Les COPS lui demandent de rappeler sa collègue, qui les rejoint et s'identifie à son tour comme étant Denise Starck. Les deux chasseuses viennent collecter une prime pour l'arrestation de Lonny Rios suite à un vieux mandat pour recel de substances psychotropes émis par les autorités du Nevada en 2008. Un 10-29 (
vérification des avis de recherche sur véhicule ou sujet) auprès du central confirme que le mandat a été reçu dans le système californien deux jours plus tôt. Bref, Sasha et Denise ne font rien d'illégal (au contraire !), leur permis d'exercer couvrant aussi tout le territoire californien. Rambla leur demande poliment de ne pas rester dans les parages, compte-tenu du trouble à l'ordre public que constitue le fait de se balader AR-15 à la vue de tous. Les chasseuses de primes parties, Amos rassure Rebecca sur la résolution de la situation. Il tente d'appeler Lonny pour éclaircir cette histoire de mandat mais ce dernier étant sûrement au travail sur une grue, son GSM n'est pas sur lui.
Les COPS se séparent donc à l'initiative de Rambla. Il suggère que Foley et Carol emmènent comme convenu la journaliste Whitehead au commissariat de South Central, pendant que lui termine avec Rebecca. Les deux COPS embarquent donc les reporters pour une petite virée dans le
no man's land de LA, où se trouve le commissariat le plus chaud de la ville (il est régulièrement attaqué à la roquette, c'est dire). Le paysage change pas mal pour la journaliste, qui prend quelques images des barres d'immeubles ravagées par
la grey plague, ce foutu lichen qui ronge le béton. Sur la route, Foley avance avec précaution. Même si les petites frappes disparaissent dans les ruelles à l'arrivée de la patrouilleuse, une Spitfire du LAPD attire forcément l'attention dans le quartier, bonne comme mauvaise. Dans un vrombissement de moteur, Foley se fait doubler par un chauffard imprudent qu'il évite de justesse de percuter. Peine perdue, le 4x4 antédiluvien zigzague sur une centaine de mètres avant de se planter dans un plot décoratif en béton.
Circonspects, Carol et Foley sortent de leur véhicule pour jeter un œil au conducteur, sous la caméra inquisitrice de Whitehead qui filme depuis la patrouilleuse. Foley sécurise la zone alors que plusieurs personnes sortent sur leurs balcons pour observer la scène à distance. Carol s'approche de la voiture : le conducteur est à moitié conscient, le visage en sang. Elle repère rapidement un gun sous un siège (en l'occurrence, un Calico KM021) et un paquet non-identifié dans le coffre, qui se révèle rapidement être à la louche entre 2 et 3kg de quetz, un dérivé de l'héroïne. Les deux COPS extirpent donc le chauffard et sa cargaison de sa bagnole, ce qui complexifie rapidement la situation. Les observateurs jusqu'ici silencieux invectivent les bleus (
foutez-lui la paix !,
cassez-vous les pigs,
ACAB) voire leur balancent canettes, bouteilles et autres détritus. Les COPS embarquent rapidement le chauffeur, le flingue et la came, et décident de laisser l'épave sur place avant de filer…
Une fois passé entre les mains d'un interne de l'hôpital de Downtown histoire de rafistoler les bobos, Foley et Carol placent le chauffard, Wallas Longstand, un grand échalas afro-américain aux cheveux courts, en garde à vue. Un tour dans les fichiers judiciaires ne donne qu'une vague idée de son pedigree : le CRASH (l'anti-gang) le connaît sous l'alias
Little Boy et il a passé un an en juvénile pour un motif inconnu. Il n'a ni permis de conduire, ni permis de port d'arme (et encore moins de permis pour la dope). Il est intenable en interrogatoire, se contenant d'insulter tout ce que Foley et Carol comptent comme famille et jurant qu'il ne parlera jamais aux pigs, qu'il semble considérer ni plus ni moins que comme un gang rival. Lassés, les détectives le laissent mariner le temps de faire la paperasse, prévenir la fourrière pour le véhicule et de contacter la brigade anti-gang pour espérer avoir quelques infos additionnelles.
De son côté, Rambla décide d'attendre Lonny à la sortie de son boulot au dock pétrolier de la PUC, au cas où les chasseuses de primes l'y attendraient. Bonne précaution. Les deux potes s'expliquent. Durant sa tentative avortée de décrocher un Bachelor of Science en chimie à la
Nevada State University, Lonny s'est fait pincer pour possession d'une faible quantité de cocaïne. Le juge l'a relâché contre une faible caution et il a préféré retourner en Californie, d'où l'existence du mandat. Il pensait que depuis le temps, il y avait prescription (ou simplement que le mandat aurait disparu dans les limbes administratives lors de l'indépendance). Pas d'bol. D'autant que dans le talkie, Rambla reçoit le signalement d'une
person of interest à présenter au commissariat dès que possible dans le cadre d'une affaire de stupéfiants sur les docks : grand, chauve, hispanique. Son nom ? Lonny Rios. Lonny regarde son vieux pote, les yeux emplis de doute et jure n'avoir rien à voir avec cette histoire. Mais Rambla ne laisse pas tomber les copains. Faisant fi des ordres, il planque Lonny dans un box anonyme hérité de son père. Les lieux sont spartiates, mais c'est mieux qu'une cellule de prison. Reste à démêler cette affaire rapidement pour acquitter Lonny…